André Mathieu

Comme le disent toujours les parents d'une famille nombreuse : quand y'en a pour tant, y'en a pourtant plus un. Et vogue la galère !

Le jardin... On l'engraisse ben comme il faut. Du crottin de cheval. Du fumier de mouton. Du fumier de vache. Je l'arrose. Le sarcle. J'arrache toutes les mauvaises herbes. J'en prends soin quasiment comme d'un enfant. Il fait mieux de me donner quelque chose en retour.

La maison paternelle était un carrefour à confidences où il s'en disait de toutes les couleurs, surtout le dimanche. C'est que ma mère opérait un petit 'magasin de coupons' et qu'elle possédait et utilisait à souhait son double don de faire parler les gens et... de les écouter... Moi aussi, j'écoutais, mais aux portes, et les oreilles chaudes en diable...

Des fois, on ressent du bonheur. Plus quand on est jeune. Pis un peu… de moins en moins à mesure qu’on grandit pis qu’on vieillit… Mais si on a de la peine pis qu’on l’offre au bon Dieu, ben c’est comme si on avait du bonheur…

Il faut les équiper mieux, ces écoles, mais l’important, c’était de rallier les dissidents. Et tu verras que dans la nouvelle paroisse qui va naître grâce à votre courage et votre labeur, il y aura malgré tout des dissidents aussi. Ils sont comme du chiendent, ils poussent partout, ceux-là, pour enténébrer la vie de leurs concitoyens.

Et c’est eux, la future génération : comme ils sont beaux et comme ils semblent intelligents ! N’oubliez pas : il faut leur montrer à lire, à écrire, à compter… Plus ils en sauront, mieux ils vivront.

Rêver, dans la vie, des fois, c’est tout ce qui nous reste pour pas mourir de peine.

L’or, pour nous autres, c’est la terre brune des hauts.

J’aime mieux me tenir avec des hommes de cœur comme ceux-là qu’avec des hommes de tête comme les savants de l’université…

— C’est pas le savoir qui compte, c’est l’avoir… pis le vouloir.
— Le savoir, ça aide à vouloir pis à avoir.

Une terre, c’est comme du monde, c’est pas éternel. Pis ça s’use.

J’aime ben mieux pêcher de la truite que perdre mon temps à chercher de l’or. Dans la Beauce, à ce qu’on dit, il en reste rien que pour les compagnies anglaises, de l’or. Notre or à nous autres, ça sera la belle terre brune des hauteurs. On va faire pousser de l’or là-dedans, vous allez voir, mon cher monsieur Couture.

On ne parlait aux enfants que pour les redresser ou parce qu’on était femme.

Ce qu'un mari dit à sa femme, c'est pas bon ; ce que disent ses voisines ou ses amies, ça, c'est de l'or en barre.

Créer, c'est organiser une foule d'éléments existants dans un nouvel ensemble, hétéroclite ou pas ; lire, c'est comparer la nature des choses des autres à celle des siennes propres.

J'parle pour parler! La politique, c'est pas ça qui apporte à manger, hein!

Les idées de chacun évoluent selon chacun. Certains vont plus vite que d'autres, c'est tout.

Crier pour crier. À contresens! Bégueter, braire, bramer, secouer la norme. Réunir en un cri tout le livre de sa philosophie, de sa vie, de ses contradictions comme un auteur cherche, sans toujours y parvenir, à résumer six cents pages de passion en deux ou trois mots simples qui intituleront son ouvrage en lui donnant sa suprême image.

Il faut s'adapter aux changements. Pis quand c'est pour le mieux-vivre... encore plus.

La vie n'obéit pas toujours aux ordres qu'on lui donne et elle avait fini par manquer l'avion comme tant d'autres petites filles aux grands rêves.