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Critiques de Andrea Molesini (30)
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Tous les salauds ne sont pas de Vienne

Un soir de Novembre 1917, les armées allemandes et autrichiennes envahissent la petite ville de Refrontolo et réquisitionne la grande propriété bourgeoise de la famille Spada.

Dorénavant il va falloir cohabiter avec l’opposant tandis que non loin de là, les divisions italiennes tentent tant bien que mal d’empêcher les soldats germaniques et austro-hongrois de traverser le Piave, périlleux fleuve du nord de l’Italie et principale ligne de défense de l’armée italienne.



Invités par l’ennemi sous son propre toit !… Pendant de longs mois de rationnements et de pénurie, c’est ainsi que les Spada vont vivre cette période imposée d’occupation allemande, entre courtoisie glaciale, politesse grinçante et résistance larvée, tout cela sous le regard juvénile de Paolo, jeune garçon de 17 ans recueilli par ses grands-parents après le décès brutal de ses parents.



C’est donc par le témoignage du jeune narrateur que nous partageons le quotidien de cette famille bourgeoise aux membres singuliers et attachants : grand-mère Nancy qui oppose à l’envahisseur «une impolitesse polie » ; grand-père Guglielmo, anticlérical notoire mais gentil original s’exprimant par aphorismes ; la belle et célibataire tante Maria, « prisonnière d’une fierté qui fascine les hommes tout en les tenant à distance ».

Les employés ensuite : Teresa la cuisinière bougonne qui ponctue chaque phrase d’un « nom de guiable » rugissant ; sa fille Loretta qui cache sous ses yeux bigles un trop plein de haine et de ressentiment ; l’incontournable gardien Renato, à l’allure bien imposante et aux activités bien mystérieuses pour n’être qu’un simple domestique…

Et enfin la belle, l’extravagante, l’indépendante et excentrique Giulia, une beauté rousse, sensuelle et sauvage qui fait chavirer le cœur de Paolo.



Tous ces personnages, extrêmement bien incarnés, n'ont aucun mal à s’animer et se personnifier sous nos yeux tant Andrea Molesini possède l’art du portrait et réussit à représenter chacun d’eux avec sa part de lumière mais également ses zones d’ombre. Il évite ainsi la facilité d’un manichéisme trop tranché entre les gentils italiens d’un côté et le méchant ennemi austro-hongrois de l’autre pour, plus généralement, s’attarder sur l’issue d’une guerre qui symbolisera avant tout la fin d’un monde, celui de la bourgeoisie, du savoir-vivre et des bonnes manières auquel les Spada appartiennent, tout comme l’officier autrichien qui occupe leur propriété. Les deux parties s’accordent donc un semblant de respect mutuel, même si teinté de méfiance et de ressentiment. Mais si cohabitation rime avec compromission, la famille Spada n’en conserve pas moins sa dignité patriotique et l’orgueil de son statut social, les amenant à afficher de plus en plus ouvertement leur résistance face à l’envahisseur.



C’est donc pendant cette dernière année de guerre, avant que les soldats italiens ne mettent l’armée autrichienne en déroute et ne précipitent ainsi la fin de l’empire des Habsbourg lors de la dernière grande offensive du Piave, qu’Andrea Molesini déroule cette belle œuvre de fiction inspirée néanmoins de faits réels et racontée par Paolo qui, de l’adolescent juvénile et insouciant du départ, se transforme au fil des évènements en véritable jeune homme courageux et sensible.



La grande force du roman réside pour beaucoup dans l’habileté de l’auteur à mêler avec un juste équilibre les évènements de la Grande Histoire à ceux de la petite, à entrelacer avec adresse les fils de la destinée familiale aux aspects historiques, et doser finement les faits de guerre, les épisodes collectifs et les moments intimes et personnels.

« Tous les salauds ne sont pas de Vienne » n’est pas seulement un récit historique quand bien même la guerre et ses atrocités sont très présentes et abordées souvent de façon poignante.

S’il offre une très intéressante et agréable représentation de cette période sombre de l’Italie, il s’inscrit également dans plusieurs genres allant de l’émouvante chronique familiale à la fresque romanesque et au roman d’apprentissage.



Avec « Tous les salauds ne sont pas de Vienne », Andrea Molesini, dont c’est le premier roman, a été récompensé par le Prix Campiello 2011. Une belle écriture, fluide et visuelle, un savant dosage entre moments romanesques et éléments historiques, des personnages pleins de vie, font de ce récit une œuvre grande et dense que l’on imaginerait bien adaptée au cinéma.

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Presagio

Margarete von Hayek, une aristocrate autrichienne séjourne dans un palace vénitien au début de l’été 1914, elle et toute la cliente de l’Excelsior ne semblent pas ressentir l’approche de l’embrasement mondiale. Nicolo Spada, le directeur de l’hôtel, n’en doute pas, la guerre est imminente. Alors Nicolo et Margarete vont vivre une passion brève et violente, le beau vénitien va découvrir le douloureux secret de la belle comtesse.



Un beau roman humaniste qui parle d’amour et de mort, de la guerre et de l’Europe, la lagune et le Lido pour décors. Andréa Moleski marche dans les pas de Thomas Mann et Visconti. « Presagio » se lit comme un long poème mélancolique sur la fin d’une époque et l’entrée tragique du monde dans le XXe siècle. A écouter avec Souchon : Y a d’la Rumba dans l’air…le smoking de travers…des gravas d’avant-guerre….le Casino c’est qu’un tas de pierres….écoutez l’histoire d’un long baiser fini... c’est trop tard…
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tous les salauds ne sont pas de Vienne

En novembre 1917, après la défaite de Caporetto (aujourd'hui Kobarid en Slovénie), les troupes germano-autrichiennes s'avancent en Vénétie jusqu'au fleuve Piave. En zone occupée se trouve le village de Refrontolo et, dominant le village, la villa Spada, qui abrite une famille de notables du même nom. Mais ce ne sont pas des personnages insipides, ils sont hauts en couleurs, ils ont leurs passions, leurs drames, et leurs visions du monde.

C'est le plus jeune, le petit-fils, Paolo, qui raconte les mois sous occupation, qui portent leur lourd fardeau de confrontations, d'horreurs, de drames et de combats.

L'histoire est prenante et l'épisode peu connu hors d'Italie. L'auteur tisse un récit évocateur qui rend ses personnages très attachants. Cela se lit avec fluidité, plaisir et intérêt. Un bon moment de lecture.
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Tous les salauds ne sont pas de Vienne

Vendredi 9 novembre 1917 : le Capitan Korpium se présente avec ses officiers à la maison Spada pour la réquisitionner en attendant de pouvoir traverser le Piave ( Vénétie) et défaire les armées italiennes qui résistent encore aux attaques des soldats allemands et austro-hongrois !

Dans la maison bourgeoise de Refrontolo, la famille Spada vit ses derniers moments de quiétude et va être obligée de composer avec l'ennemi, avec les vicissitudes de la guerre !

Le viol de jeunes villageoises dans l'église par des soldats va réveiller un sursaut patriotique chez les membres de cette famille, mais aussi chez les habitants !

Chez les Spada : il y a le grand-père Guglielmo : un homme libéral, anticlérical qui s'exprime par aphorismes.

La grand-mère Nancy qui lésine sur tout et qui méprise les envahisseurs; Maria : belle et passionnée de chevaux; Guilia Candiani : une beauté rousse, sensuelle et sauvage et les employés de la maison :Teresa, cuisinière bougonne, sa fille Loretta, bigleuse et simplette et, enfin l'imposant Renato Manca qui fait office de gardien du domaine mais qui a des secrets !

Et, Paolo, 17ans : le narrateur qui a été recueilli par ses grands parents après le décès de ses parents dans un naufrage.

Les vaincus ne discutent pas mais ils supportent les vexations, les compromissions qu'impose cette cohabitation forcée ! Mais, aussi les privations, le fait d'être obligés de manger des mulets, des chevaux, des chats, des chiens et des rats que Teresa s'efforce d'accommoder au mieux, de plus tout a été emporté en Autriche : les cloches de l'église, l'argenterie, les petits meubles, la lingerie et même les chaussures en cuir !

Renato va cacher avec la complicité de la famille Spada un pilote anglais, il fascine Paolo qui apprendra à ses cotés à devenir un homme et à succomber au charme de la belle Giulia !

Leur tentative de fuite va échouer et ils vont tous être obligés de répondre de leur vie devant l'inflexible Rudolf von Feilizsch !

Andrea Molesini s'est inspiré dans ce roman de faits et de lieux réels avec des personnages fictionnels autour de la bataille de Caporetto,( 24/10 au 9/11/ 1917 ) qui se situe actuellement en Slovénie et qui se soldera par la défaite italienne !

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Presagio

Niccolo Spada fut le fondateur et le directeur de l'Excelsior ( en autres ) en juillet 1908 et il tenait ce palace à la veille de la première guerre mondiale ! Cet hôtel se situait au Lido à Venise et attirait à la Belle Epoque une clientèle cosmopolite et blasée !

La belle marquise autrichienne Margarete von Hayek attire tous les regards, elle est une libertine de haut rang qui parle couramment l'italien car sa mère était de Sienne , elle évolue dans ce palace avec son allume- cigarettes, ses tenues parisiennes, sa silhouette ondulante et ses beaux yeux bleus : bref, elle a tout pour plaire au commendator Spada amateur de femmes ! Mais, quelles sont les raisons de son séjour à Venise et que lui veut le journaliste français : un grand rouquin qui vient de Paris et qui l'interroge sur la mort de son amant Gustave !

En effet, six mois auparavant, Margarete avait été l'amante à Paris de ce garçon alors qu'elle vivait une passion avec Viktor Meyer : son professeur bien plus âgé qu'elle ! Quand elle avait appris que Gustave était le fils de Viktor, elle avait voulu rompre mais ce fut trop tard car il s'était suicidé !

Margarete demande à Spada une avance d'argent car elle se rend régulièrement sur l'île de San Servolo dans un asile psychiatrique dirigé par le docteur Sinigalli et les soins de Meyer sont onéreux ! Mais, Spada va l'aider et même la faire accompagner sur l'île par son batelier attitré : Piero....

D'autre part, Nicolo, amateur de chasse rêvait régulièrement qu'il chassait un lion aux yeux bleu comme l'acier ! Un " présage" car il va avoir l'occasion de les rencontrer chez une personne et, de confronter son rêve à la réalité !

Un roman, une fresque tragique et viscontienne ou la frivolité de la Belle Epoque va prendre fin car la déclaration de la guerre en juillet 1914 va tout changer, Spada perdra son palace, les hôtels de Venise se videront et la misère, le chômage vont remplacer l'insouciance !

Un style agréable, sobre et poétique sur les derniers moments d'une période révolue ! Et, la merveilleuse, l'envoûtante Serenissima avec ses canaux, sa lagune, la bora et cette brume qui donne un aspect vaporeux et romantique à ses palais baroques !



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Le Printemps du loup

On ne compte plus le nombre de romans qui choisissent de raconter une histoire à hauteur d'enfant. Le procédé, car c'en est un, a le mérite de dédramatiser les événements, d'injecter une sorte de naïveté et de recul, voire d'entraîner le récit vers des zones proches du fantastique. En même temps, cette écriture est très risquée, les mots et le style employés correspondant rarement à ce que l'on peut attendre d'un enfant, tant du point de vue du langage que de la psychologie ou du raisonnement. Certains auteurs ont réussi de vrais tours de force en la matière (Emma Donoghue dans Room) mais c'est loin d'être la majorité. Dans Le printemps du loup, Andrea Molesini confie donc à un garçon de 10 ans le soin de narrer une équipée périlleuse (le journal intime d'une adulte décrit aussi cette aventure en alternance, mais Molesini lui consacre bien moins de pages). C'est une fuite éperdue d'un petit groupe dans l'Italie du Nord, à la veille de la fin de la seconde guerre mondiale au contact de l'armée nazie, des déserteurs allemands et des résistants italiens. Une atmosphère de débâcle où la mort peut surgir à n'importe quel moment. Il était question de procédé plus haut et Le printemps du loup, malgré ses qualités, ne s'en affranchit pas. La poésie du roman semble forcée, les répétitions abondent et l'apparition d'un personnage imaginaire (le loup) ne fait qu'alourdir l'ensemble. La tragédie se transforme en conte, cruel certes, mais dont l'aspect réaliste semble avoir presque totalement disparu.
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Presagio



Ce court roman, tout en finesse, décrit avec beaucoup de pudeur, d'émotion un monde décadent : celui de l'aristocratie ainsi que l'amour, la folie, et, la mort.



Il est vrai que ces thèmes ont été traités à maintes reprises dans de nombreux romans, mais, l'action se déroulant à la veille du déclenchement de la guerre de 14/18 fait qu'une profonde angoisse se dégage parmi les membres de cette aristocratie frivole, désœuvrée, et, quelque peu déboussolée devant un monde à l'avenir incertain.



C'est l'occasion également pour Andrea Molesini de décrire avec délicatesse, pudeur, certains secrets, mystères entourant l'héroïne, la marquise Margarèthe Von Hayek dont on pressent qu'un drame dû à une passion amoureuse l'a fragilisé psychologiquement, et, dont elle se remettra jamais.



Je connaissais, et, appréciais Andrea Molesini en tant que romancier pour la jeunesse. Je n'ai donc pas été déçue par ce titre.



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Le Printemps du loup

Un roman étonnant, tragique, souvent drôle parce que les faits sont racontés par un petit garçon de 10 ans. Le langage est cru, enfantin , les personnages bien campés et l'écriture sert bien le sujet: la traque des juifs par les nazis pendant la fin de la deuxième guerre mondiale. Une belle réflexion sur le regard qu'un enfant peut porter sur la folie des hommes.
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Le Printemps du loup

les personnages sont très attachants mais je m'y suis un peu perdu.

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La sorcière de Venise

Qu’arrive t’il aux habitants de cette bonne ville de Venise ? Le mieux est de lire ce roman à destination des jeunes lecteurs, mais, qui fera le régal des plus grands qui ont gardé leurs âmes d’enfants.



J’avoue avoir passé un bon moment de lecteure en compagnie de la Befana (sorcière) quelque peu maladroite, mais, terriblement sympathique ainsi que naturellement gentille, et, surtout pas rancunière pour deux sous.



Avoir un accident de balai pour une sorcière, c’est un comble, et, peut avoir de sacrés conséquences, mais, le lecteur, c’est un véritable bonheur car cela donne une histoire drôle, loufoque, aux fous rires garanties, et, surtout contagieux.



A lire sans modération.

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Le Printemps du loup

La guerre est bientôt finie, tout le monde parle des Américains qui vont entrer dans le nord de l'Italie où des Allemands (rebaptisés A-H, pour Adolf Hitler) circulent et sévissent encore, écorchant les oreilles italiennes de leur langue « porc-épic ».



C'est Pietro qui le dit, du haut de ses dix ans facétieux, poétiques et malins. Il doit fuir, entouré de son camarade Dario petit garçon juif silencieux mais qui aime les chiffres, avec aussi les deux sœurs Maurizia et Ada (les Mauriziada, comme il les appelle), juives également, sous la houlette d'une toute jeune religieuse, Elvira, qui écrit son journal dans le noir. Pour résister à l'angoisse, pour ne pas sans cesse s'inquiéter du sort de son frère. Religieuse ? Plutôt victime de l'horreur et qui se travestit du mieux possible.



Le petit groupe va se confier à un pêcheur au grand cœur, se retrouver sous la poigne inquiétante d'un ancien nazi, déserteur et en fuite lui aussi, désespéré et dur, face à des résistants italiens, à des fascistes qui les nourriront, à un étrange curé qui chuchote avec l'Allemand (messes basses, normal). Secrets, précautions infinies pour se cacher et ne pas susciter la délation, rencontres au son des armes à feu, omniprésence de la mort, perte d'êtres aimés : le tableau serait bien noir sans la malice et l'humour poétique de Pietro qui raconte, sans la douceur passionnée d'Elvira qui écrit. Le récit à deux voix est touchant, drôle, effrayant, sans illusion.



Un livre beau, cruel et tendre.

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Tous les salauds ne sont pas de Vienne





1917: Les troupes prussiennes et autrichiennes ont conquis le nord de l'Italie et cantonnent tour à tour dans la propriété Spada, non loin de la ligne de front. Le comportement d'armée d'occupation stigmatise une famille, un village, une population italienne, par ses pillages, ses exactions de troupiers violeurs et voleurs, son autoritarisme et sa discipline proprement germanique.

La famille Spada, élargie à sa domesticité, reléguée dans quelques pièces de la villa, cohabite tant bien que mal avec l'occupant, contrainte à une existence en vase clos, entre petits drames domestiques, concupiscence, misère, disette, et assistance pour les forces de résistance.



Rien de bien nouveau sur le thème d'une région envahie, avec ses habitants subissant, en silence digne, les vexations et abus des conquérants, concédant des compromis pour mieux organiser la résistance passive et le combat de reconquête.

Les faits en rappellent donc d'autres, plus récents dans notre pays. C'est une vision violente de la guerre, au coeur du quotidien des civils, la fin d'une époque où les conflits armés sont menés par des militaires bien éduqués et pétris d'orgueil et d'honneur, ouvrant la voie à une vision prémonitoire du règne de petits caporaux.



Le livre est agréable à lire, non dépourvu d'humour, mais manque peut être un peu de souffle épique. Les personnages sont bien dans leur rôle, avec cette petite fantaisie typiquement italienne.



Et l'intérêt est de mettre en lumière cette période de la première guerre mondiale, qui débouchera, sur la chute de l'Empire austro hongrois.

A l'issue du conflit, l'annexion territoriale du nord de l'Italie actuelle, et l'italianisation forcée de populations germaniques ouvriront d'autres drames pour les populations, toujours perdantes.
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La sorcière de Venise

Un roman complètement farfelu auquel je n'ai pas accroché malgré un thème de fond pertinent (la persécution des Juifs). Ça part dans tous les sens et le propos de l'auteur est noyé sous la loufoquerie.
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Le Printemps du loup

Autant le dire sans tourner autour du pot: je n'ai pas aimé ma lecture. Elle m'a ennuyée, agacée, lassée. C'était lent, pour moi inintéressant et l'écriture m'a plus que déplu: l'auteur veut porter la voix d'un enfant mais manque, pour cela, de crédibilité. C'est trop surjoué, pas naturel. C'est l'adulte qui veut mettre ses mots et pensées dans la bouche d'un môme. L'effort est visible, la pertinence n'est pas, l'efficacité non plus. La forme est donc, pour moi, décevante. Il en va de même pour le fond: que dit ce roman qui peut intéresser, attiser la curiosité? Rien pour ma part. Je n'ai rien lu qui puisse nourrir et/ou perturber ma réflexion. C'était plat, sans couleur. Il ne suffit pas d'évoquer la seconde guerre mondiale et sa tragédie pour faire un bon roman. Il faut un talent, ce quelque chose que je ne saurais définir qui nous fait aimer un roman et qui manque cruellement ici; pour moi en tout cas. Vous l'aurez compris: je ne conseillerai pas ce roman.
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Le Printemps du loup

Traduit par Dominique Vittoz







Nous sommes au printemps 1945 dans le nord de l'Italie. Pietro, un orphelin de dix ans, s'enfuit du couvent dans lequel il est réfugié, pour échapper à une perquisition nazie. Dans sa fuite, il est accompagné de son meilleur copain, Dario, de Maurizia et Ada, deux soeurs juives, (tout comme Dario), de la mystérieuse soeur Elvira. Avec les "A-H" à leurs trousses ils sont aidés par un frère et surtout par un pêcheur roux que Pietro appellera Lirlandais - en un seul mot ! Viendra s'ajouter un autre personnage mystérieux, Karl, qui parle "porc-épic" comme tous les Allemands.

Un équipée hétéroclite puisque Dario, Maurizia et Ada sont juifs et on comprend rapidement que Karl est un nazi déserteur. La folle épopée est racontée alternativement par Elvira et Pietro.

C'est vraiment le récit de Pietro qui enchante le roman, lui porte une touche quasi magique, par instants. Pour survivre à la peur, le gamin s'invente un loup protecteur, qui l'accompagne partout. Il ne parle évidemment de ce loup à personne.



Elvira et Karl sont les personnages les plus mystérieux. Une religieuse et un nazi. Une religieuse ? Vraiment ? Elvira devra tomber le voile sous l'emprise du charme irrésistible qu'exerce sur elle le beau Karl aux yeux d'acier. Ces deux-là maintiennent le suspense, ignorant que Pietro les observe et relate ce qu'il perçoit du monde des adultes avec ces mots à lui : cela donne des moments loufoques et drôles, qui font presque oublier, parfois, que tout ce petit monde est pris en étau entre fascistes et nazis.



Cependant Andrea Molesini ne nous épargne pourtant pas les morts. Mais à travers les yeux de Pietro, il donne l'espoir, l'innocence malicieuse capable de triompher de l'Abominable. Pietro décrit ce qu'il voit avec les mots d'un gamin de dix ans mort de trouille mais imaginatif. L'écrivain donne à son personnage un don pour les mots justes, qui font mouche. Les "A-H" pour partisans d'Adolf Hitler dont la langue épineuse de "porc-épic" écorche la douceur linguistique italienne. Il ne comprend pas la manière dont on décrit les juifs : Dario, son meilleur pote n'a pas pu tuer Jésus car il a les oreilles décollées (Dario, pas Jésus) et il est certain que le Dieu de la foudre porte des chaussures vernies de rouge.

Il décrit un monde qui va de guingois (c'est un mot qui revient souvent dans son récit) avec des gens qui boitent : donc comment tout cela peut-il aller bien et droit ?

"La mer est couleur de casserole sale".

"Je regarde Dario. Ma frousse est revenue. J'ai l'impression d'avoir une arête de poisson plantée dans la gorge. Peut-être que je respire plus. J'ai la frousse de sa frousse et lui, de la mienne. Parce qu'on ne fait qu'un".

Des mots de gamin mais des mots lucides sur la tragédie qui s'est déroulée : "Ils sont morts. (...) Morts, ce sont mes amis et personne n'appelle plus leurs noms. Morts dans le vent, dans la nuit, dans l'incendie qui a brûlé le Mesarthim. Mort, le noir de la mer les a plaqués contre le fond (...)

Je les appelle en silence, je crie en silence(...)".

"Les mots sont descendus dans mon estomac, où ils se sont ratatinés."

Pourtant, Pietro est capable de faire rire le lecteur, après l'avoir ému, lors de pages poignantes dont je ne livre ici que quelques extraits. La tragédie le fait grandir et, comme il le dit lui-même, il "comprend des trucs qu'[il] ne voyait pas avant, quand tout le monde était vivant". Il découvre avant tout le monde qu'Elivra n'est pas qui elle prétend être : "Elivra a l'odeur des femmes, les vraies, celles que j'ai espionnées caché dans la panière à linge. Elle a aussi un cul en miches de pain rebondies et mouillées."

Quant à l'Allemand qui les a sauvés, "c'est Londjonesilveur, mais sans jambe qui toctoque".

Pietro se moque de ces deux-là et s'inquiète aussi car "les grands n'ont l'esprit logique que quand ils sont amoureux" , alors il faut faire gaffe à ce qu'on dit. Sinon, l'avantage d'être grand, c'est justement de n'être presque jamais logique ! Repérer quelqu'un d'amoureux n'est pas difficile : il a "les cheveux pétardés" ! :)



Je pourrais parler encore pendant des heures et des lignes de Pietro parce qu'Andrea Molesini en fait vraiment un gamin attachant : à la fois sensible, lucide mais aussi ingénu, intelligent et à l'imagination redoutable. Sous la protection de son loup. Ca me rappelle quelque chose...

La littérature italienne contemporaine évoque décidément de manière très juste les enfants : c'est le troisième roman que je lis où ils tiennent la première place et savent nous enchanter envers et contre tout.



Encore une belle découverte italienne d'un auteur que je ne connaissais pas. Une histoire empreinte à la fois de poésie, de facétie, de tragédie, de larmes, de noirceur mais où pointe tout de même l'espoir.



Andrea Molesini possède une plume inventive que j'espère bien retrouver dans deux autres romans traduits en français : Tous les salauds ne sont pas de Vienne et Presagio.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Presagio

Nous sommes sur Le Lido. Un hôtel de luxe, une clientèle aisée et cosmopolite. Un directeur ayant réellement existé, tout comme cet hôtel. Une marquise mystérieuse...



Tout pourrait n'être que calme, luxe et volupté, mais voilà que l'actualité s'en mêle... l’Europe bruisse de toute part... qui va être mobilisé? Quels pays vont entrer en guerre? Entre ces convives attablés ensemble, de différentes nationalités, lesquels risquent demain de se retrouver à combattre l'un contre l'autre?

Et que va devenir ce palace si la clientèle le déserte?



Apparait alors la charismatique Margarete. Elle nous entraîne dans une autre Venise. L'asile. L'île des fous. Elle est déjà d'un autre temps. Libre. Jusqu'au bout...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Presagio

Aussi envoutant que Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig, ce roman est une petite perle qui roule sous les doigts.



Ce roman est écrit par une plume masculine dardant les contours voluptueux de la femme. Et qu'elle femme : la comtesse Margaret von Hayek. Une femme libertine ou du moins qui assume le choix de ces partenaires qui défie les règles de l'époque : l'histoire se situe juste avant le 26 juillet 1914. Elle se réfugie à Venise et on va découvrir son passé à travers les yeux de son nouvel amant Niccolò Spada, directeur de d'hôtel l'Excelsior.



L'histoire est simple, juste, sans fioriture, mais j'ai été enivrée par la bora (vent froid et violent du Nord-Est qui souffle sur l'Adriatique). Les personnages sont travaillés sans excès, juste ce qu'il faut pour nous tenir éveiller et pour vouloir connaître leur destination.



Je n'ai pas beaucoup plus à dire concernant ce livre sauf que si vous le croisez, n'hésitez pas à le découvrir, poussez les portes de l'Excelsior, descendez sur la plage, jetez au vent votre chapeau, inspirez l'air marin et laissez-vous emporter et peut-être vous trouverez un carré de soie rouge.
Lien : http://exulire.blogspot.fr/2..
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Tous les salauds ne sont pas de Vienne

Nous sommes en 1917 et la villa de la famille Spada va être réquisitionnée pour abriter les soldats prussiens et autrichiens, reléguant les membres de la familles dans quelques petites chambres. La cohabitation est difficile mais sous l'autorité de la grand-mère, le mot d'ordre est dignité et chacun doit faire au mieux pour se montrer à la hauteur de la réputation de la famille.



Mais le viol de 3 jeunes filles dans l'église du village va déclencher dans cette famille une farouche volonté de vengeance et avec leurs moyens ils vont rentrer en résistance.



Parallèlement à ces événements, on suit les premiers élans amoureux du jeune Paolo, le narrateur de ce morceau de l'histoire Italienne.



Mon avis :

J'avais envie de lire une grande fresque historique avec un fond de souffle romanesque mais je ne sors pas de ma lecture très enthousiaste.



Si ce pan de l'histoire est plutôt intéressant, d'autant plus qu'il est basé sur des faits réels, la mayonnaise ne prend pas. Comme si l'auteur lançait des idées, des personnages plutôt intéressants d'ailleurs, mais qu'ils les abandonnaient à leur sort. Résultat, le tout s'embourbe et moi je m'endors. Je continue quand même parce que le début m'a plutôt accroché et que j'espère retrouver un deuxième souffle mais j'ai à peine retrouver une petite " soufflette " d'intérêt vers la fin.



Dommage mais je retiendrais plutôt une impression de longueur de ce roman.



A noter qu'il a reçu le prix Campiello, l'équivalent de notre Goncourt en Italie.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Le Printemps du loup

J'avoue que j'ai eu du mal à accrocher à ce roman italien.

La période m'intéressait: la 2nde Guerre mondiale, en Italie et un enfant juif réfugié dans un couvent qui doit fuir car les Allemands approchent.

J'ai sans doute été désarçonné par le fait que le narrateur soit justement Pietro, 10 ans

. Je trouve qu'il n'y a rien de plus difficile que d'intéresser un lecteur adulte quand c'est un enfant qui raconte.

Et puis prend forme le fameux loup qui a achevé de me décontenancer.

Mais la langue est magnifique, très poétique et emplie de réflexions sincères et virevoltantes.

J'ai moyennement accroché soit, mais je pense que d'autres lecteurs peuvent, au contraire, adorer



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Tous les salauds ne sont pas de Vienne

Un livre joliment écrit , que j'ai eu du plaisir à lire et qui parle d'une famille aisée à la fin de la première guerre mondiale, dans le nord de l'Italie.

J'ai eu par contre de la peine à accorder de la crédibilité au coté 'résistant' de cette famille et surtout à 'l'héroisme' du narrateur qui ,comme on s'y attend , [échappe comme par miracle à une éxécution annoncée].

Car on ne l'imagine pas tuer aussi froidement un soldat ennemi . Le suicide de la jeune fille qui l'accompagne est par ailleurs presque grotesque



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