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Critiques de Andrea Serio (34)
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Gauloises

L’Italie, peut-être les années 60 ou 70, deux hommes, deux histoires, deux destins qui sont amenés à se croiser. Ciro le napolitain, né pour tuer… Aldo l’îlien, ancien boxeur, monté à Milan pour changer de vie…. L’un va être chargé d’éliminer l’autre.



Un polar plutôt classique donc mais sublimée, et le mot est faible, par le dessin d’Andrea Serio. Déjà brillant dans « Rhapsodie en bleu », le dessinateur italien démontre encore une fois toute l’étendue de son talent : ce qu’il réalise avec ses crayons est magique. Il parvient à créer une atmosphère pesante, palpable avec des cadrages variés et des planches qui font penser ni plus ni moins à Edward Hopper.



C’est un album qui s’admire plus qu’il ne se lit. Peu besoin de mots quand le dessin porte à ce point le récit.

On a d’ailleurs le sentiment qu’igort a laissé volontairement la place à Serio pour qu’il s’empare du sujet et le laisse se diffuser, les sensations sont palpables et je me suis surpris à sentir cette odeur familière de Gauloises que fume Ciro sans discontinuer, celles là même que fumait mon père.



Cet énorme coup de cœur graphique est à montrer à ceux qui douteraient encore que la BD est bien le 9ème art. Un album à savourer, à regarder de temps en temps, comme une gourmandise.

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Rhapsodie en bleu

C'est une histoire tragique de la Seconde Guerre Mondiale qui nous est raconté. Nous suivons le jeune Andrea Goldstein qui vivait des jours heureux et insouciant à Trieste au bord de la mer adriatique en cet été 1938.



Cependant, comme il était juif et que le gouvernement italien était clairement fasciste, cela ne pouvait coller ensemble. Le roi d'Italie Victor Emmanuel III (et accessoirement empereur d'Ethiopie) a promulgué sous l'influence de Mussolini des lois hostiles à cette catégorie de la population qui perdait subitement ses droits au nom d'une haine raciale non fondée. Cela va clairement changer la vie paisible d'une partie des habitants de ce pays.



Le père de famille prend la décision de confier ses enfants à des parents aux Etats-Unis afin de les protéger de cette folie qui s'est emparée de l'Europe et qui va l'amener vers la guerre et la destruction totale.



Cependant, même si le jeune Andréas trouve dans les Etats-Unis une vraie patrie d'adoption, il souhaite se battre pour conserver ses idéaux alors que des sous-marins torpillent des pétroliers américains près des côtes. Oui, les Nazis étaient tout près de New-York...



Malheureusement, le jeune Andréas qui a désormais 22 ans en mars 1945 trouvera la mort lors de la reconquête du pays par les alliés. C'est tragique dans le sens où il était à l'abri mais a préféré prendre les armes au nom de ses idéaux de liberté. C'est surtout très courageux de sa part. Il n'y a rien de plus noble que de se battre contre une dictature.



Le propos tout comme les images sont d'une grande sobriété et parfois d'une grande mélancolie. Il s'agit juste d'apporter un témoignage sur cette époque et sur la condition des juifs en Italie. C'est un pari réussi pour l'auteur dont c'est sa première œuvre.

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Rhapsodie en bleu

Les premières planches de cette bande dessinée s'ouvrent sur le bleu d'un océan, un bleu qui suit l'agitation des vagues venant cogner contre le flanc du transatlantique norvégien S.S. Bergensfjörd, réquisitionné par le gouvernement des États-Unis d'Amérique et affecté au transport des troupes. Nous sommes le 15 décembre 1944, sur la partie septentrionale de l'Océan Atlantique...

Bleu comme la mer à l'infini. On pourrait aussi parler de peur bleue, tout le monde sur ce navire a peur, de jeunes soldats jouent aux dés, pensent aux filles, boivent beaucoup pour oublier cette peur qui les tenaille quelques jours avant de débarquer sur le sol italien et libérer le pays au côté des autres troupes alliées. Un de ces jeunes soldats regarde le coeur serré l'horizon avec autant de nostalgie que d'appréhension.

Flash-back, nous voici aux pages suivantes dans un bleu plus transparent, plus calme, plus nonchalant. Nous sommes sous le ciel bleu de Trieste, c'est l'été 1938 et la légèreté d'une fin de vacances nous cueille avec joie. C'est le décor d'une plage, les baignades, les rires, une tranche d'insouciance qui s'étale jusqu'à la prochaine rentrée scolaire.

Trois cousins, Andrea, Martino et Cati évoquent déjà cette rentrée, leurs projets respectifs, tandis que brusquement la radio nationale vient poser son couperet sur ce bonheur qui ne demandait rien à personne...

«À dater du jour du 15 octobre 1938, Victor Emmanuel III, par la grâce de Dieu et par la volonté de la nation, roi d'Italie, empereur d'Éthiopie, ayant entendu le Conseil des ministres, décrète que tous les enseignants de race juive seront suspendus de leur service, et ne pourront être inscrits les élèves de race juive.

Sont considérées comme de race juive les personnes nées de parents tous deux de race juive, quand bien même elles professeraient une autre religion que la religion juive…»

C'est l'effarement car Andrea, Martino et Cati sont juifs.

Même lorsqu'ils ressemblent à de grotesques et pitoyables marionnettes, les dictateurs ont cette capacité à être portés par des foules aveugles et admiratives... Comment ne pas être touché par cette planche saisissante d'émotion où l'on voit Andrea s'éloigner de cette foule en transe criant « Duce ! Duce ! Duce ! », faire un pas de côté, tournant le dos à ce magma de bêtise humaine capable d'idolâtrer un fou sanguinaire ? Les temps ont-ils changé ? A-t-on tiré les leçons des tragédies de l'Histoire, des pantins ubuesques mais pouvant détruire en un seul clic la planète tout entière, veulent continuer de tirer les ficelles, façonner un récit historique qui leur ressemble ?

Nous allons suivre plus particulièrement l'itinéraire d'Andrea Goldstein forcé de quitter Trieste pour New York où de ses tantes peut l'héberger. C'est une ville presque normale qui l'attend là-bas, tandis que de l'autre côté de l'océan bleu, le monde bascule dans l'horreur de l'une des pires barbaries humaines et reviennent comme le ressac de la mer les fantômes du passé.

À travers le destin de ces jeunes gens à peine sortis de l'adolescence, Andrea Serio nous peint et dépeint dans des nuances subtiles de bleu les variations de la vie capable d'osciller de la douceur éphémère aux horreurs innommables de cette époque tragique.

Est-ce l'élégance du coup de crayon d'Andrea Serio, les tons pastels qui s'immergent avec harmonie ? Est-ce la pudeur des situations, des planches presque muettes au silence assourdissant digne d'un tableau d'Edward Hopper, tandis que les personnages fragiles et fracassés de douleur vont vers un destin inéluctable? Est-ce le bruit d'une autre guerre à nos portes ? J'ai été touché en plein coeur.

Bleu comme la nuit... La nuit de la bête immonde, toujours recommencée...

Rhapsodie en bleu, avec un tel titre, comment ne pas songer un seul instant à cette oeuvre majeure et envoûtante de Georges Gershwin ?

Rhapsodie en bleu est l'adaptation libre du roman de Silvia Cuttin, Ci sarebbe bastato, encore inédit en France, qui s'est inspirée de l'histoire douloureuse de sa famille pour écrire ce récit.

Refermant le rideau bleu de cet album, je reste longtemps encore habité par la puissance de la douceur qui se dégage de cette histoire.

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Rhapsodie en bleu

Je suis fascinée par le dessin de Andrea Serio.

Ignorant son existence jusqu’à ce jour, elle a su m’émouvoir à travers ses crayons de couleurs !

Accepterait-elle de me donner des cours d’arts plastiques ?

clin d’œil insonorisé à la plage de l’eau !
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Rhapsodie en bleu

Par Paola Bertilotti, dans RevueAlarmer



"Le magnifique roman graphique d’Andrea Serio, Rhapsodie en bleu1, adapté de l’ouvrage de Silvia Cuttin, Ci sarebbe bastato 2(« Cela nous aurait suffi »3) retrace le destin d’une jeunesse juive italienne dont le monde s’est définitivement écroulé à l’été 1938 avec le lancement de la campagne antisémite du régime fasciste."


Lien : https://revue.alarmer.org/rh..
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Rhapsodie en bleu

Encore un bel album qui m’avait échappé…. Un album qui raconte une histoire douloureuse, des vies qui basculent à la proclamation des lois raciales de Mussolini le 18 septembre 1938. Andrea et ses cousins passent de l’insouciance et du bleu de la mer à un avenir soudainement incertain d’un bleu nuit inquiétant.

Andrea Serio utilisent avec un talent éclatant toutes ces nuances de bleu, mais pas que, pour toucher le lecteur. Avec élégance et douceur, les planches souvent muettes et les cadrages ingénieux nous touchent en plein cœur. Pas besoin de mots quand le dessin est à ce point parlant… Les pastels, crayons (les pleines pages !!!) se font virtuoses pour faire passer les émotions en finesse…



Cette histoire tragique servie par le talent d’Andrea Serio risque de vous habiter longtemps, je vous aurais prévenu.

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Rhapsodie en bleu

C’est le récit de la fuite des juifs d’Italie pendant la seconde guerre mondiale. Ce n’est pas un récit de grande aventure, épique, au contraire, il est intimiste, s’attarde sur les images de l’Italie, cette beauté, cette quiétude qu’il vont devoir quitter, pour l’oublier ou pour la retrouver plus tard. Le graphisme est beau, d’une grande douceur, réalisé au crayons de couleurs ou pastels, cela apporte un velouté aux éléments, de grandes surfaces donnent une texture tactile, une volupté, tout cela est perturbé par les évènements historiques, durs et injustes, la loi raciale décrété par Mussolini en 1938, puis la déportation ou la fuite en 1942 et enfin l’arrivée des américains. Andrea et Magda vont être envoyé aux Etats-Unis par leurs parents, dans la famille d’une tante. Andrea reviendra avec l’armée américaine. Andrea Serio a choisi un point de vu purement sensuel, les images racontent une atmosphère, une ambiance, il a pris le parti de nous laisser errer dans un presque silence, économe en mots, mais pas en lumière, c’est purement visuel et cela suffit, c’est très fort, très beau, très nostalgique… Magnifique.
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Rhapsodie en bleu

Graphiquement, l’album est très soigné : le dessin au crayon est généreux, les couleurs sont très belles. J’ai juste été parfois gêné par l’impression brouillon de certains bâtiments dessinés à main levée, donc aux lignes non droites.

L’histoire est vraie, donc particulièrement intéressante et instructive à ce titre. Toutefois, il manque une continuité pour donner plus de force à sa tragédie d’Andréa. Je pense que l'auteur aurait dû prendre le risque d’ajouter des instants de vie inventés à son récit pour l’enrichir.

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Rhapsodie en bleu

Des illustrations magnifiques pour illustrer un texte qui nous livre l'histoire d'Andrea Goldstein. Le fascisme, l'exil, sa vie à New-York, la guerre, son courage...

Cette adaptation du roman de Silvia Citron par Andréa Serio est vraiment très belle. J'aime beaucoup le graphisme, les couleurs, le bleu surtout...profond. la façon de dire à travers les images. Les silences.

Rhapsodie en bleu est à lire évidemment !

J'ai écouté Rhapsody in blue à un moment de ma lecture...lisez et vous saurez pourquoi.
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Rhapsodie en bleu

Cet album s'inspire librement d'un ouvrage de Silvia Cuttin "Ci sarebbe bastato", à ce jour non publié en français.

Il conte l'histoire de 3 cousins italiens: Andrea, Martino et Cati. Famille Goldstein...

Ils passent depuis de nombreuses annés leurs vacances d'été à Médéa en Croatie.

1938, promulgation des lois raciales à la veille du conflit mondial. La vie des trois jeunes gens basculent.

Andrea s'exile avec sa soeur à New-York. Taraudé par sa conscience, il finit par s'engager et part à la guerre.

Il est question ici d'exil et de racisme, de violence bien évidemment. Le récit est merveilleusement soutenu par le dessin poétique et tellement juste d'Andrea Serio.

On n'est pas loin d'Edward Hopper. La rencontre d'Andrea et Joan dans un bar de New-York. Les immeubles de la ville se reflètent dans les vitres. C'est somptueux!

Une palette de bleu à couper le souffle qui justifie le titre, outre qu'Andrea écoute Rhapsody in blue avant de partir au combat. Parfois, le trait se fait noir et dur. Parfois, pas de fond aux cases, juste les personnages pour accentuer le moment présent si important.

Quelques traits de crayons, des touches de couleur pour dire toute la bêtise humaine.

Attention talent!

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Rhapsodie en bleu

Blue note



On se laisse entraîner et pénétrer par ce récit tragiquement poétique où le fond et la forme se rejoignent pour nous conter le destin bouleversant d’un jeune homme insouciant dont la vie allait basculer alors qu’étaient promulgué les lois raciales à la veille de la guerre qui allait embraser le monde…



Evoquant le travail d’Edward Hopper, les planches d’Andrea Serio distillent une mélancolie confondante alors que son formidable travail sur la lumière conjugué à un usage subtil et délicat d’une saisissante palette de bleu retranscrit avec justesse les émotions de l’infortuné héros…



Rhapsodie en bleu est un album graphiquement sublime et si bouleversant qu’on l’achève les yeux baignés de larmes…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Rhapsodie en bleu

Le bleu est une couleur chaude pour Andrea, Martino et Cati, les trois cousins alors en villégiature dans la petite station de Medea cet été 1938. Il suffira d’une diffusion radiophonique pour que ce bleu azur vire au bleu nuit ou se fige en un bleu glacial, que leur vie bascule et leur avenir devienne incertain. Dans Rhapsodie en bleu, paru aux Editions Futuropolis, Andrea Serio va décliner toutes les nuances de bleu rehaussées d’ombre et de lumière de Trieste à New York, de New York à Naples à travers le destin d’Andrea, jeune juif exilé revenu au pays combattre le fascisme au sein de l’armée américaine. L’art de faire surgir l’émotion par des non-dits criants et des pastels de toute beauté.



Décembre 1944.

Le GI Andrew Goldstein appuyé au bastingage d’un paquebot réquisitionné par l’US Army, contemple l’océan qui le ramène en Italie. Bleu froid de l’océan, bleu de la peur des combats à venir partagée par tous les hommes sur le navire qui se dirige vers Naples et vers nous lecteurs sous un ciel et une mer d’encre. S’en suit un flashback au temps où Andrew s’appelait encore Andrea et où Medjeva (actuellement en Croatie) alors italienne portait le nom de Medea.

Medea 1938

« Cette plage, pour mes cousins et moi, c’était ce qu’il y avait de plus beau au monde. Notre saison de baignades commençait à la fermeture de l’école et durait jusqu’aux premiers jours de septembre. »

Insouciance, baignades, premiers émois, révisions de Martino en vue d’un examen… Léger vague à l’âme de Cati lors de cette dernière soirée dansante qui marque la fin des vacances quand soudain la conversation des trois cousins est interrompue par une déclaration :

«...Victor Emmanuel III, par la grâce de Dieu et par la volonté de la nation, roi d’Italie, empereur d’Éthiopie, ayant entendu le Conseil des ministres, décrète :qu’au poste d’enseignant dans les écoles de tout ordre et grade ne pourront être admises les personnes de race juive … que dans les écoles de tout ordre et grade ayant un statut légal, ne pourront être inscrits les élèves de race juive...»

Triste retour à Trieste pour Andrea. Un mois après un autre discours, celui prononcé par Mussolini, Piazza Unità d’Italia à Trieste proclamant les lois raciales le 18 septembre 38, ses parents prendront la décision de l’envoyer lui et sa sœur Magda en Amérique…



Alors oui les illustrations sont absolument magnifiques. Cette beauté est d’autant plus terrible que nous savons sur quelle abomination tout cela va déboucher. La proclamation des Lois raciales marque la fin d’un monde. L’Italie d’alors semble être un paradis perdu tout comme dans le film de Vittorio De Sica « Le Jardin des Finzi-Contini ».

Mais il ne faut pas oublier que dans une bd ou un roman graphique, l’illustration se doit d’être au service de la narration. Et c’est le cas ici. Bien loin d’être uniquement illustrative ou contemplative, elle est la trame même du récit. La couverture annonce le ton : Elle nous fait glisser des arbres de Trieste en première de couverture à ceux bordant Central Parc en quatrième.

Toute la tension sous-jacente réside dans les ellipses, les non-dits. Les différents points de vue, le traitement cinématographique et l’enchaînement des images contribuent à renforcer cette sensation de mal-être et nous font ressentir au plus profond de nous-mêmes les émotions des personnages. Ah la séquence magistrale chez les parents d’Andrea à Trieste ! [...]

Chronique dans son intégralité sur l'Accro des Bulles.
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Rhapsodie en bleu

C’est un titre qui est aussi celui d’une oeuvre majeure de l’un des plus grands compositeurs américains Georges Gershwin. Rhapsodie en bleu est désormais celui d’un album unique au charme et à la puissance évocatrice incomparable signé par Andrea Serio.
Lien : https://www.ligneclaire.info..
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Nausicaa - L'autre odyssée

Des illustrations vraiment originales pour revisiter le mythe du grand Ulysse. Un beau voyage.
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