Andrée Chedid

NOUS ETIONS DEUX

Nous étions deux
L'un de l'autre cousin
Et l'on s'aimait
Plus que la vie

De l'un de l'autre
On partageait
Les mots
En grandissant
Ensemble
Nous étions deux
Et l'on s'aimait

Aux bords
Du temps
Nous tremblions
De rester
Sana l'un
Sans l'autre
On s'égayait
De nos partages
On s'amusait
Comme s'amusent les clowns
En se battant
Comme se battent les clowns
pour tout ou rien
On s'embrassait
Pour trois fois rien.
Comme s'amusent les clowns

Son courage domine toujours les événements.

Rien de tel que la viande saignante pour faire des enfants musclés et bien portants !

Le monde adulte chuchote à l'arrière, tend ses masques, sa défiance et ses pièges.

L'employant à contre-courant, à contre-pente, parfois à contresens – sans cesser de le chérir –, je m'efforçai de charger le verbe d'espace et de silences.Dorénavant cette poésie me taillerait un sentier sans but. Un destin sans ancre et sans aboutissement, mais non dénué de sens.Un parcours, à cibles provisoires, qui me garderait en souffle, de bout en bout.

L'« autrefois » se présentait comme une nasse, un miroir aux alouettes. Il avait préféré jusqu'ici l'enjamber, aller de l'avant.

L'homme était insaisissable, l'existence, une énigme. Parfois un geste, une paysage, une rencontre, une parole, une musique, une lecture; surtout l'amour, rachetaient ces ombres. Il fallait savoir, s'en souvenir, parier sur ces clartés-là, les attiser sans relâche.

La durée est une conquête, il le sait.

- Allons, dit-il, on repart ! Tu sais bien qu'on repart toujours, toi et moi.

Si seulement tout pouvait recommencer. Si le film pouvait se dérouler à l’envers.

Qu’importe ! Ce qui compte, c’est le geste, la profusion, et même le gâchis. L’hommage rendu en est d’autant plus précieux.

L’argent, la réussite restaient des notions abstraites qui ne se traduisaient, concrètement, qu’à travers le bien-être qu’il pouvait dispenser aux siens.

Dieu est l’immensité, n’est-ce pas ? Dieu est pour tous les hommes ? Dieu est sans haine, n’est-ce pas ? Dieu est la bonté même ? Sinon Dieu ne serait pas Dieu.

— Ici, la religion prime tout, elle marque toute l’existence.
— Croire est une affaire intime.
— Si tu penses comme ça, alors tu te trompes de pays, de peuple, de contrée !

L’émigré de la première génération retournait au pays pour y trouver épouse.

Le profil d'Isa changea peu aux différents âges de sa vie. Jeune, elle aurait voulu être mince et gracieuse pour vieillir avec charme.
"Dieu soit loué. Tu n'as jamais été mince et gracieuse. Tu es soleil. Tu es belle et tu resteras la même en épousant toutes les saisons de la vie. Autrement comment aurais-je pu t'aimer aussi longtemps ?" lui disait Jean.

Edouard approcha avec précaution. Pressentant la catastrophe, il n’osait rien dire. Cherchant à signaler au vieux sa présence attentive auprès de lui, il toucha son épaule. Ensuite, le jeune homme se pencha, embrassa Joseph entre ses omoplates :
-Je suis là, je ne te quitte pas.

(...)
Cette surprenante
Cette remuante
Ce presque rien :
La vie !
(...)
Cette mystérieuse
Cette fabuleuse
Ce presque tout :
La vie !

livrer juste magnifique

Elle fabriqua un gâteau de viande mélangée à du blé concassé, qu'elle fourra de hachis de bœuf, d'oignons frits, de pignons ; et l'accompagna d'une purée de pois chiche, arrosée d'huile d'olive.