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Citations de Andrés Neuman (39)


C'est étonnant comme les gens peuvent être importants pour vous à un moment de votre vie, puis cesser complètement de l'être sans crier gare. (p. 234)
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Quelle différence y a t'il entre avoir de la compassion pour un malade et le fuir ?
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Le pire, c'est que tout ça ne m'a rien appris, ce que j'éprouve, c'est de la rancœur, avant, comment dire, je croyais que souffrir était utile à quelque chose, comme une sorte de balancier, tu vois ? une souffrance en échange d'un enseignement, une faiblesse en échange de telle connaissance, merde, tout ça est une vraie merde, et puis quelle vanité, comme si on pouvait exploiter la douleur, non, la douleur est pure, elle n'a aucune utilité, c'est une des rares choses que je peux te garantir, mon fils.
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L'amour n'entre pas chez les personnes inanimées. Ou alors il entre, et ne trouve rien
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J'ai l'impression que les familles, et peut-être aussi les médecins, rassurent les malades pour se protéger eux-mêmes de leur agonie. Pour amortir le choc extrême, insoutenable provoqué dans notre propre vie par la laideur de la mort d'autrui.
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Je survole des gros titres, je contemple la catastrophe du monde à travers un écran, je glisse à sa surface. Je tente d'absorber l'absence de douleur de n'être pas celle qui souffre en d'autres lieux, en d'autres actualités. Est-ce que j'y trouve une consolation ? Oui. Non. Oui.
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Je me demande si, sans forcément sans en avoir conscience, on ne va pas vers les livres dont a besoin. Ou si les livres eux-mêmes, qui sont des êtres intelligents, ne détectent pas leurs lecteurs et ne se font pas remarquer d'eux
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LE BONHEUR: Je m’appelle Marcos. J’ai toujours voulu être Cristobal.
Je ne veux pas dire m’appeler Cristobal. Cristobal est mon ami ; j’allais dire le meilleur, mais je dirai plutôt le seul.
Gabriela est ma femme.Elle m’aime de tout son cœur et couche avec Cristobal.
C’est un homme intelligent, sûr de lui doublé d’un danseur hors pair. C’est aussi un bon cavalier et un as en thème latin. Il cuisine pour les femmes puis il les croque. Je dirais que Gabriela est son péché mignon.
Quelqu’un de peu avisé pourrait penser que ma femme me trompe : loin de là. J’ai toujours voulu être Cristobal, mais je ne reste pas les bras croisés. Je m’entraîne à ne pas être Marcos. Je prends des cours de danse et je me replonge dans mes manuels scolaires. Je sais bien que ma femme m’adore. Et son adoration est telle, si grande, que la pauvre couche avec lui, avec l’homme que je voudrais être. Au creux des robustes pectoraux de Cristobal, ma Gabriela m’attend, fébrile et les bras ouverts.
Une telle patience me comble de joie. Pourvu que mon application soit à la hauteur de ses espérances et qu’un jour, bientôt, le moment arrive. Ce moment d’amour inébranlable qu’elle a tant préparé, en trompant Cristobal, en s’habituant à son corps, à son caractère et à ses goûts, pour être le plus à l’aise et la plus heureuse possible lorsque je serai comme lui et que nous le laisserons tout seul.
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Autrefois, il y a bien longtemps, il avait vécu à Lanús, une ville où les voisins étaient des complices ou à défaut des ennemis ; un endroit où chaque chien pouvait être identifié, où les rues étaient un prétexte pour que les enfants s’éparpillent. À Lanús, quasiment personne n’avait les moyens de repeindre sa maison ni de partir en vacances au bord de la mer – c’est chouette, la mer –, ni même de s’acheter les vêtements adéquats pour partir à la conquête du monde. Il y a encore plus longtemps, il avait vécu dans un endroit bien plus reculé, beaucoup plus distant de la capitale et de ses turbulences : là où les choses poussaient dans l’allégresse et vieillissaient calmement. Demetrio avait connu l’allégresse. Appris à nager dans le lac Nahuel Huapi, appris à ne pas se geler dans le lac Nahuel Huapi, connu le silence du lac Nahuel Huapi, fréquenté une petite école en briques près de Llao Llao, joué au ballon n’importe où. Les forêts d’arrayanes y étaient uniques et le chocolat y avait le goût lointain de l’Europe enneigée.
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Mario dit que ce qu'il déteste le plus à l'hôpital, c'est de voir comment, à mesure que son état se dégrade, tout le monde se croit obligé de le regarder d'un air optimiste. Il se pencha au-dessus du cratère de la mort, le cratère! puis, étourdi, retomba sur son oreiller. De temps en temps Mario étire le cou, redresse la tête et la laisse choir de nouveau.
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J'ai récemment atteint un âge, comment dire ? un âge, quoi.
A partir duquel on se met à compter les années, à en être trop conscient.
Ce n'est pas une question de chiffres.
C'est le franchissement d'une sorte de frontière.
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Il faut reconnaître que les bonnes sœurs ont fait preuve de beaucoup de pédagogie à mon égard. Elles m'ont détournée de toute tentation religieuse.
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Un métier simple, mais exigeant : il fallait savoir se lever immanquablement avant l’aube, cinq minutes avant le réveil, pour l’éteindre une fois habillé afin de ne pas succomber à la tentation de se rendormir. Il fallait savoir déjeuner au moment où on pouvait et comme on pouvait. Être marchand de journaux, c’était apprendre à caresser le papier sans se noircir les doigts (comme une femme, mon petit, comme une femme, aurait-il dit à son fils quand il aurait eu l’âge d’avoir son propre sobriquet ou d’hériter à jamais celui de son père). Apprendre, surtout, à saisir le moment opportun pour glisser une suggestion au feuilleteur hésitant, ou à se taire pour ne pas le gêner, à distinguer les clients fiables de ceux à qui il ne fallait jamais faire crédit du moindre journal. Se méfier tout particulièrement des barbus : son père lui avait appris qu’un homme qui ne se rase pas ne peut pas être réglo.
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Les clopes, ça nous donnait une contenance, ça nous permettait de faire genre on se tait exprès pour mieux fumer, en étant plus concentrés.
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Je défiais ma peur et continuais d’avancer en imaginant des scènes de stupre mêlées à l’amour le plus naïf. Puis je tombais tout à coup sur elle, assise seule sur une souche, paf ! ma rouquine. Je lui faisais bonjour de la main ou j’agitais ma hache comme un couillon, comme si pour fendre du bois il y avait besoin d’aller au-delà du pré qui entourait ma maison. Je ne sais pas si elle s’en rendait compte ou si elle était vraiment tout le temps dans la lune, mais elle me saluait en retour et attendait que je la rejoigne de mon pas lourdaud.
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J’aime pas qu’on me donne des ordres, et puis qu’est-ce ça peut vous foutre que je sois tout seul, vous faites bien la même chose alors que vous êtes un daron, mais moi, quand je serai grand, je braquerai une banque et je partirai loin, très loin, sur une plage où il fera beau toute l’année.
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Demetrio préférait sans hésiter les filles bien en chair, il n’aimait pas du tout cette mode des os saillants. Negro trouva plutôt à son goût une demoiselle en jupe à carreaux. Vise comme elle est bonne, la meuf, le genre à étaler la marchandise quitte à se peler le cul.
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« Nous vivons comme nous rêvons : seuls. »
 
JOSEPH CONRAD
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Demetrio reconstruit son passé. Il tisse une mémoire fragile, vitale, faisant revivre sous nos yeux le parcours d’un homme ordinaire, écrasé par un présent qui l’étouffe et dont il tente de s’affranchir.
Les émois de l’adolescence, le premier amour, les mécanismes aliénants de nos vies modernes, les évocations d’une nature sublime et les réalités des mégapoles dénuées d’humanité sont au cœur de cette fable contemporaine et poétique, qui interroge puissamment les limites et les écueils de nos existences sans horizon.
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