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Critiques de Anita Diamant (61)
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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Parfois, les meilleures "pioches" se font complètement par hasard et si je n'avais pas été attirée par le titre , je serais probablement passée à côté de ce livre émouvant et instructif.

Ce roman commence lorsque Ava demande à sa grand- mère Addie Baum ( 85 printemps ), née en 1900, comment elle est devenue la femme qu'elle est aujourd'hui. S'en suit toute une vie déroulée sous nos yeux ébahis et on en oublie presque LA question tellement on vit cette histoire ; (notamment quand à la page 250, Addie brûle les étapes en annonçant l'identité de son futur mari, chose que sa petite fille peut déduire grâce au prénom du petit- ami... mais pas nous !) .

A travers la jeune Addie, c'est tout un pan de l'histoire du XX ° siècle qui défile, et surtout l'évolution de la condition féminine , mais pas que...

En 1915, Addie a 15 ans, et pour échapper à sa condition sociale et à l'oppressante atmosphère de chez elle , elle se réfugie dans les livres . Son univers changera lorsqu'elle aura l'opportunité de rejoindre un club de lecture pour filles. Elle s'y créera des amitiés solides, de celles de toute une vie. Cadette de trois filles, ses parents ont fui la Pologne , et très tôt (7/8 ans...) , les gamines travaillent pour apporter leur salaire à la maison. Son père est lointain, sa mère a un caractère exécrable, et lui préfère sa deuxième soeur. Mais grâce aux livres, à l'instruction, au travail, et aux belles rencontres, Addie s'en sortira .

Parcours de vie, mérite , coups du sort, tragédies : la vie ne fera pas de cadeaux à sa famille Baum . Mais au-delà de ces personnages , l'auteur nous parle de la condition de la femme , de la parentalité, du travail des enfants, du lynchage des Noirs, et de tous les changements survenus au XX° siècle. Le fait qu'Anita Diamant soit spécialiste des traditions juives, ajoute un plus, un cachet , une petite musique , qui fait de ce roman , un récit très original et savoureux.

Instructif, extrêmement agréable à lire, j'ai eu l'impression de quitter , en refermant ces pages, des gens que je connaissais, de vrais gens ... Troublant...



Challenge Multi- défis 2020
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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Née avec le siècle, Addie Baum a 85 ans quand sa petite-fille lui demande comment elle est devenue la femme qu'elle est. Il faut dire que c'est de haute lutte que, jeune fille issue d'une famille d'immigrés juifs polonais, elle a conquis sa liberté et ses choix de vie, en désaccord avec une mère autoritaire et mal adaptée à la vie en Amérique. Pour sa petite-fille, Addie va dérouler le fil de son histoire, depuis l'année de ses 15 ans où elle a ouvert la porte du Club de lecture du samedi. Dans cette institution bostonienne, elle va trouver des amies d'abord, mais aussi une autre façon de penser la condition féminine. Alors que chez elle, une fille doit être une parfaite femme d'intérieur pour trouver très vite un mari, Addie entrevoit d'autres possibilités : étudier, travailler, partir en vacances et, pourquoi pas, aimer un homme avant de l'épouser. Forte de ces convictions toutes neuves, l'adolescente va trouver la force de s'opposer à sa mère pour trouver sa voie. Il y aura des crises, des larmes, des drames, des peines de cœur, mais surtout des joies, des amies sur lesquelles compter, de belles expériences, et au final, une vie bien remplie, heureuse et épanouissante.



La belle histoire d'une fille indépendante qui découvre la vie hors de son milieu familial trop rigide et étriqué pour ses ambitions. A travers elle, c'est toute l'évolution de la condition féminine qu'évoque Anita Diamant. La femme américaine sort de sa cuisine et aspire à plus de libertés. Elle se détache des traditions familiales, ici juives, pour s'ouvrir au monde du travail, à l'instruction, aux loisirs. Addie, entourée d'une petite bande de filles qu'elle admire, se fait sa place sans toutefois renoncer aux valeurs inculquées par ses parents. Malgré leurs craintes, elle ne devient pas une fille légère mais aime profiter de la vie, en contradiction totale avec les siens. Cette Amérique qui fait peur à son père et que sa mère déteste est le pays dans lequel elle est née et qui lui offre toutes les opportunités. Elle sera secrétaire, journaliste, enseignante, mais non sans patience et persévérance. Addie sait ce qu'elle veut et figure la femme nouvelle, la parfaite bostonienne, intelligente, cultivée, indépendante, une héroïne attachante, vive et joyeuse. Un roman tonique, qui se lit vite et bien, qui ne laissera certainement pas un souvenir impérissable mais reste un bon moment de lecture grâce à son ton résolument optimiste.
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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Vivre parce qu'on le veut

OU

Vouloir croire au bonheur, toujours !



Oui, j'ai adoré ce livre, c'est vrai !

Non, ce n'est pas de la grande littérature. C'est du vécu.

Une grand'mère raconte sa vie à la plus jeune de ses petites filles.



Ses parents : des juifs immigrés à Boston, de Pologne, vers la fin du 19ième siècle. le père, un homme calme, digne, gagne sa vie comme il peut, en usine. La mère, paysanne, est enfermée dans les codes très stricts de sa culture d'origine, et, pour elle, l'Amérique est un cauchemar auquel elle n'arrive pas à s'habituer. La Pologne, c'était le paradis, même si on s'y faisait sabrer par les cosaques et qu'on y crevait de faim. Au moins on y était chez nous, et on comprenait le monde. Ici, l'air est irrespirable, la nourriture sans goût, les femmes sont des putes et les hommes des brutes. Et on vit à cinq dans un taudis d'une pièce et demie ( un couloir où on a mis le lit des trois filles). Alors les parents s'engeulent tous les soirs. Comme tout le monde dans l'immeuble. Donc ca ne dérange personne, sauf peut-être les rats qui hantent les palliers.



Annie a deux soeurs, nées là-bas, elle est la seule à être née ici, aux Etats-Unis. Elle pourrait devenir comme sa soeur Célia, fille fragile aux tendances auto-mutilatrices et à l'anorexie. Celia qu'on n'arrive pas à marrier...Ou sa soeur Betty, que sa mère traite de pute parce qu'elle en a eu assez des portes claquées et des pommes de terre au chou vert: elle est partie gagner sa vie comme vendeuse en magasin de mode en disant ciao. Non, Annie a eu une vision de la beauté : l'école, son silence (relatif), la propreté des locaux, la lumière des grandes fenêtres, l'étude, les bonnes notes à la place des coups de geule.



Ce n'est pas une introvertie inclinée à l'examen de soi. Elle cherche le mieux, elle a de l'espoir, elle veut s'en sortir. C'est une fille courageuse, puis une femme d'action. Elle étudie tant qu'elle peut : quelques années du secondaire. Elle travaille, cherche des meilleurs boulots, et les trouve. Intelligente, rapide, sociable. Elle fait son chemin.



Alors sur ce chemin, il y pas mal d'embûches. Les hommes, dont beaucoup sont des prédateurs, surtout dans un environnement professionnel . Elle manque de peu d'y passer... Les filles qui n'ont pas eu cette chance, et les avortements clandestins - une pratique éffroyable. L'alcool, chez les hommes, et pas la bière, mais le tord-boyaux de la prohibition. Des conditions de travail que l'on trouve maintenant au Pakistan ou au Cambodge.



Des embûches, mais l'amour aussi. Pour une fois, un homme qui n'est pas un muffle qui veut lui faire une passe. Un homme attentionné, un avocat qui plaide les causes sociales, un homme doux qui a le sens de l'humour. Ils sont restés ensemble jusqu'à sa mort, un demi-siècle de bonheur. Des enfants, des petits enfants. Des amies, aussi, plus des soeurs que des amies - et quelques amis .Un réseau, de filles surtout, qui s'épaulent, qui ne se laissent pas tomber quand la maladie, la dèche ou " l'accident" surviennent. Presque toutes de familles juives immigrées la génération précédente. Elles ont connu la même chose, plus ou moins.



Alors c'est quoi, ce livre ? C'est un grand bol d'air frais, salé, venu de la mer. C'est une leçon de vie, de courage. Pas d'une psy qui vous écrit que tout ca se tient. Mais d'une femme qui s'est frayée un chemin, un chemin de vie. Sans devenir insensible, sans prendre des airs, et, surtout , sans perdre espoir. Bravo ! Et Merci !
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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Boston girl, c'est le titre original, et celui qui figure sur l'édition française que j'ai empruntée à la médiathèque.



C'est une chronique familiale et historique contée de façon dynamique avec les confidences d'Addie Baum à sa petite fille qui veut en apprendre plus sur elle. C'est un roman, mais le procédé utilisé rapprochent les personnages de nous, comme si nous étions aussi dans la pièce à écouter Addie.



Anita Diamant, nous livre ainsi un aperçu de la difficile intégration de la première génération de juifs américains qui ont fui les pogroms de l'Europe de l'Est. S'installer loin de chez soi n'est pas chose aisée que l'on fuit la guerre, des persécutions ou la misère. Addie est celle des trois filles de la fratrie qui est née à Boston et n'a jamais connu l'Europe. Ses copines sont italiennes et irlandaises. Elles portent aussi en elles d'autres histoires terribles.



Elle nous raconte également par l'intermédiaire de son héroïne, ses soeurs et ses amies une histoire d'émancipation des femmes par le travail et l'éducation. Les choses ne sont pas simples dans la première moitié du 20 eme siècle . C'est un vrai combat, comme celui de limiter le travail des enfants et de lutter contre le lynchage des noirs . C'est un peu une histoire féminine de l'Amérique, un autre regard sur le siècle .



Addie nous raconte toutes ces histoires, avec ses joies, ses douleurs, ses rencontres, ses amours, pour que jamais nous ne puissions dire que les choses étaient mieux avant...vous savez, quand les filles n'allaient pas à l'école, quand les gamins mouraient à l'usine . S'il y a bien un progrès qui vaille, c'est bien dans la condition humaine qu'il est à rechercher.



Un bien joli message à méditer !













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La tente rouge

« Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière. Ce n’est ni votre faute, ni la mienne. La chaîne reliant mères et filles s’étant rompue, la transmission de la saga familiale incomba alors aux seuls hommes. Comme ils ignoraient tout de moi, je suis devenue une note en bas de page. Ma vie n’est qu’une parenthèse entre l’histoire bien connue de Jacob, mon père, et la célèbre chronique de Joseph, mon frère. Les rares fois où l’on se souvient de moi, c’est en tant que victime. Presque au début de votre livre saint, on trouve un passage qui semble indiquer que j’ai été violée, la suite est le récit sanglant de la façon dont on a vengé mon honneur. »



Un livre, qui a connu un grand succès, mais dont je n'avais pas entendu parler, et que je n'aurais jamais lu, je pense, si on ne me l'avait pas prêté. 



Je ne connaissais pas le passage de l'Ancien Testament qui relate le viol de Dina, fille de Jacob, puis la vengeance des frères. Dina y est silencieuse, et son histoire, une parenthèse insignifiante. L'auteure a décidé de remédier à cet épurement et donne, dans La Tente rouge, la parole à Dina et aux femmes de sa tribu.  



Une histoire fascinante, belle, passionnante, tragique. 



Un roman bouleversant d'humanité, qui met en exergue la sororité, ces liens forts qui unissent les femmes entre elles, des liens sacrés, ineffables. 



C'est sous la tente rouge que les femmes se retrouvent et se reposent, toutes ensemble pendant leurs règles, à l'écart des hommes, où elles accouchent, où elles célèbrent la puberté des jeunes filles, un lieu de rituels qui symbolise leur union, leur sagesse, leur force, leur puissance, un lieu empreint de compassion et d'amour.



Une très belle découverte, merci Isa !

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La tente rouge

Est-ce la réécriture d'une page de l'Ancien Testament que nous propose Anita Diamant ? A-t-elle voulu en finir avec le silence assourdissant des femmes dans les textes bibliques ? Anita Diamant ne veut-elle plus que les femmes existent en tant que fille de…, soeur de…, épouse de… ? le temps est venu depuis la Genèse qui à Eve impute la faute originelle, depuis que la parole des hommes s'est substituée à celle de Dieu dans la Bible, le temps est venu pour que le rôle de la femme dépasse le cercle de la famille et apparaisse enfin en société, où depuis l'aube des temps ne se trouvent que des hommes.



La tente rouge n'est pas seulement le lieu où la fille devient femme, où la femme devient mère, La Tente rouge est le siège d'un secret. Secret inaccessible à la constitution physiologique et mentale de son congénère mâle, ce fameux « continent noir » dont certains attribuent la paternité de l'expression à Freud, en évocation de ce jardin réservé qu'est la féminité. Secret que l'homme a voulu circonscrire, de peur qu'il ne rivalise avec sa condition propre. La masculinité ne faisant l'objet d'aucune mention tant elle est évidente.



Pour sortir du cercle restreint dans lequel a voulu l'enfermer son congénère mâle, Anita Diamant a choisi de donner la parole à l'une d'elle : Dina. Elle est bien sûr fille de…, soeur de…, mais quand elle a voulu devenir la femme de…, de celui qu'elle avait osé choisir par amour faisant ainsi valoir son droit au bonheur, il s'en est trouvé dans sa propre famille pour la rabaisser à son statut imposé d'être obéissant et silencieux. Anita Diamant a donc choisi de réhabiliter la personne qui a vécu en son corps de femme. C'est sa mémoire qui intervient dans cet ouvrage.



Ainsi affranchie par ce procédé narratif des contingences terrestres et des lois dictées par l'autre sexe, libérée des peurs et des convoitises, la mémoire de Dina nous dit ce qu'a été sa vie et celles de ses consoeurs en ces temps bibliques alors que la nature humaine vivait en symbiose avec la nature tout court. Invoquant dieux et déesses qu'elles concevaient à la mesure de leurs peurs et leurs espérances, en cette époque non encore assujettie au monopole d'un seul dieu. N'imaginant pas encore être libérées de la tutelle de ceux qui les réduisaient au rôle de mère de leur progéniture, de préférence mâle.



En cette période de l'histoire de l'humanité où s'écrit ce qui deviendra le Livre, préparant les esprits au sexisme des textes bibliques, faisant table rase d'une mythologie somme toute plus favorable au genre féminin – ce ne sont ni Athéna ni Héra et autres consoeurs de l'Olympe qui le contrediront – même si ce n'est pas la Bible des femmes que nous propose Anita Diamant c'est en tout cas le point de vue féminin qu'elle fait émerger de la tente rouge, dans laquelle elles ne sont ni impures ni blâmables. Une façon de combattre la subjectivité historique instituée en parole divine. Redonner aux femmes leur histoire. Redonner les femmes à L Histoire.



La tente rouge est à n'en pas douter un ouvrage qui trouve aujourd'hui un écho singulier, lui conférant valeur intemporelle. Il a fait sa popularité de bouche à oreille et convaincu nombre de lecteurs dont on ne dit pas combien étaient des lectrices. Je me suis glissé dans ce nombre et me suis satisfait de cette initiative, de son originalité, y faisant intervenir le point de vue rétrospectif de celles dont l'influence dans le cours de l'histoire est occultée. de peur sans doute de s'entendre confirmer que c'est elles qui construisent le monde quand son congénère mâle n'a de cesse de le mettre à mal.

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La tente rouge

Merci à Babelio et aux EditionsCharleston pour cette Masse Critique.

Toute l'histoire tourne autour de Dina, l'unique fille de Jacob. Le récit est écrit à la première personne, ce qui n'est pas du tout dérangeant. Ce livre traite en effet de l'importance de la transmission de l'histoire d'une personne ou d'une famille. Comme Dina s'exprime en "je", on a l'impression qu'elle nous raconte son histoire, comme une confidence, qu'elle nous l'offre et la confie comme un cadeau précieux. Le prologue est d'ailleurs parlant à ce sujet et on ressent la peine qu'a Dina d'être "devenue une note en bas de page".

Le récit nous fait donc voyager dans l'histoire de cette famille, à travers les générations et cela m'a particulièrement plu. On y découvre la vie et les coutumes à cette époque dans ces régions sèches. Certains éléments sont vérifiés, d'autres sortent de l'imaginaire de l'auteure. Ce que j'ai apprécié c'est que cette histoire est vue par les femmes de la tribu, celles à qui on donnait peu d'importance à l'époque.

J'ai apprécié la manière dont a été abordée la question religieuse. En effet, on prend conscience que plusieurs croyances se côtoient : certains louent des divinités, d'autres un seul dieu. Certains rites de passage diffèrent quant à l'âge notamment de la circoncision. Cette fresque de l'époque m'a beaucoup plu.

S'agissant de l'histoire de Dina, on la suit dans son quotidien depuis sa naissance, ses premières expériences, le départ de sa famille pour le pays de Canaan, ses premiers émois jusqu'au drame. Ensuite, on l'accompagne dans sa tentative de reconstruction, de nouveau départ, sans qu'elle ne puisse raconter son histoire, ce qui la fait souffrir car pour elle "Se souvenir semble donc être une tâche sacrée".

L'histoire m'a touchée et j'ai fermé le livre à regret, ayant un peu l'impression d'avoir fait partie durant un moment de leur famille et de leur histoire.

Pour conclure, je trouve que la phrase du Los Angeles Times figurant en 4ème de couverture résume parfaitement ce récit : "Ce livre célèbre les femmes et les filles, ainsi que les mystères de la vie." et je dirais même plus : ce livre est un hymne à la femme.
Lien : http://m-selle-lit.blogspot...
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La tente rouge

J'ai adoré ce livre... et je sais que je vais avoir du mal à expliquer pourquoi. Il m'a captivée comme une voix ancienne qui raconte une légende, un conte venu d'un monde lointain, aussi lointain dans le temps que dans l'espace. J'ai lu quelque part que cette histoire était un peu la Bible vue du côté des femmes, mais c'est bien plus que ça, une vision du monde d'alors au travers de l'oeil féminin de l'humanité, et où l'on prend conscience des forces de celles-ci. La tente rouge est un espace qui leur est réservé, où elles sont elles-mêmes, et disent et font ce qu'elles occultent en présence des hommes, un cocon où les secrets de la vie se transmettent, où elles prennent soin les unes des autres, où elles s'écoutent et enseignent. Entre Moyen Orient et Egypte, Dina nous emmène dans un voyage initiatique plein de rebondissements, où elle exerce son métier de sage-femme après l'avoir appris dans son enfance et son adolescence avec les femmes de sa famille. Il se dégage beaucoup de paix de ce récit pourtant violent parfois, mais habité par une sorte de sagesse ancestrale que l'auteure a su rendre habilement. Une histoire riche et paisible à la fois, tout ce qu'il me fallait en cette période de confinement.
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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Dans ce livre, Addie raconte à sa petite-fille son parcours de femme et débute son histoire en 1915. Et c’est toute une rétrospective de ce qu’était alors la condition de la femme à l’époque. Déjà l’éducation stricte : les enfants obéissent à la volonté parentale que ce soit pour les petites choses du quotidien ou pour décider si vous alliez travailler ou aller à l’école. Votre maigre salaire sert à combler les revenus de vos parents qui s’échinent à rapporter sur la table de quoi nourrir la famille : souvent du chou et des patates. Vous êtes aussi la future épouse de l’homme qu’ils désignent pour vous. Il n’est pas question de choix ou d’amour (il vient avec la vie commune parait-il !). Les grossesses non désirées se règlent en catimini seule dans son coin, avec leur lot de complications passablement graves.

C’était donc enrichissant de se rappeler le passé récent de la Femme moderne que nous sommes à présent. Et de mesurer la précieuse évolution de notre place dans la société (pour ne jamais subir une quelconque influence qui mettrait à mal cette place qui doit encore gravir des étapes) !

J’ai apprécié aussi que l’héroïne et son entourage soient de culture juive (et ceci hors du contexte traditionnel de l’holocauste) car cela m’a permis d’en savoir un peu plus sur celle-ci. Néanmoins, même en 1915, un certain antisémitisme existait déjà, pas seulement en Europe, mais aux Etats-Unis aussi.

Petit bémol, la fin est malheureusement un peu bâclée à mon goût et aurait mérité plus de développement.

Cependant, ce « journal » (plutôt le récit d’une transmission d’une grand-mère à sa petite-fille) m’a paru plaisant à lire, frais et léger tout en abordant des thématiques importantes comme je l’ai évoqué plus haut.

En bref, un bon petit moment de lecture.

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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Boston Girl est un roman qui m'a plu.

Nous découvrons Addie Blum, une jeune fille juive née en 1900. Quand nous la rencontrons, nous sommes en 1985, elle a 85 ans et raconte son histoire à sa petite fille.

Une histoire riche d'histoire, car pour les femmes beaucoup de choses ont évoluées.

J'ai aimé son histoire, les personnages sont sympathiques, et l'ensemble est bien ficelé, avec une écriture fluide.

Toutefois, parfois ça m'a paru un peu trop simple. Tout coule de source. Et du coup je trouve que ça manque un peu de profondeur par moment. Elle a vécu une période riche en événements, cela aurait mérité d'être un peu plus fouillé par moment.

Mais ça reste une lecture agréable, qui m'a fait passer un bon moment :)

J'ai aimé ce roman, je le recommande, mais ce n'est pas un coup de cœur d'où le quatre étoiles.
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La tente rouge

1500 avant notre ère. Dina fait le récit de sa vie, auprès de ses "quatre mères", Léa, Rachel, Zilpa et Bilha, de ses douze frères et de son père Jacob, sur la terre de Canaan. Elle a grandi sous la tente rouge, espace clos exclusivement féminin, où les femmes accouchent et se dérobent aux yeux des hommes pendant leurs cycles. Unique fille de son père, enfant chérie des femmes de la tribu, elle devient sage-femme. Violée par le fils du gouverneur de la ville voisine, elle s'éprend de lui. Les amants décident de se marier. Mais les frères de Dina crient au déshonneur, et la circoncision de tous les hommes de la ville ne leur suffit pas pour sceller une alliance. En une nuit, tout bascule. Dina et sa famille fuient Canaan pour l'Égypte, rejoindre Joseph, un des fils perdus. Les talents de Dina dans l'art de la maïeutique la précèdent. Son passé toujours sur ses talons, elle ne se laisse jamais terrasser.



Portrait de femme et hommage à la féminité, ce roman est charnel, brûlant. Dans la pénombre moite de la tente rouge, les secrets de la féminité se transmettent de mère en fille. Dina incarne tous les âges de la femme: fille, soeur, femme, épouse et mère.



Traversé de personnages bibliques, le texte se présente comme un récit de temps immémoriaux, une version plus féminine de la Bible. L'auteure excelle dans l'évocation de paysages désertiques brûlants et de villes orientales magnifiques. Des dunes stériles de Canaan aux bords fertiles du Nil, la nature est partie prenante du récit, entité hautement féminine et féconde, dont les cycles ne sont pas sans rappeler ceux que Dina traverse.



Je lis et je relis ce roman avec un plaisir sans cesse renouvellé. Les péripéties entraînent dans une lecture avide et impatiente. Les personnages sont finement dépeints, toujours d'un point de vue féminin. Bref, la femme est à l'honneur, avec pudeur et puissance, sous ses plus beaux aspects.



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Edit du 13/12/2015, 3e lecture



« Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière. Ce n’est ni votre faute, ni la mienne. La chaîne reliant mères et filles s’étant rompue, la transmission de la saga familiale incomba alors aux seuls hommes. Comme ils ignoraient tout de moi, je suis devenue une note en bas de page. Ma vie n’est qu’une parenthèse entre l’histoire bien connue de Jacob, mon père, et la célèbre chronique de Joseph, mon frère. Les rares fois où l’on se souvient de moi, c’est en tant que victime. Presque au début de votre livre saint, on trouve un passage qui semble indiquer que j’ai été violée, la suite est le récit sanglant de la façon dont on a vengé mon honneur. » (p. 7)



Ainsi s’ouvre le récit de Dina, fille de Jacob et de Léa. Unique fille du patriarche, elle grandit auprès de ses quatre mères, Léa, Rachel, Zilpa et Bilha, dans l’ombre de la tente rouge qui est interdite aux hommes et où se renouvelle chaque mois le mystère du saignement féminin et de la fécondité. Choyée et heureuse dans la tribu de son père, elle est confrontée à la mort et à la solitude quand ses frères refusent son union avec un prince non circoncis. Commence alors le long exil de Dina : partout où elle va, elle traîne son chagrin, mais la vie s’accroche à elle et son immense talent de sage-femme lui vaut la reconnaissance et le respect de tous. Au terme d’une longue existence, Dina trouvera enfin le repos, débarrassée de ses cauchemars.



La tente rouge fait entendre la voix de femmes qui a été étouffée par le récit qu’ont donné les hommes. Dina est la mémoire des femmes qui l’ont élevée, aimée et secourue. Des vallées arides de Canaan aux rives fertiles de l’Égypte, la narratrice raconte une vie de bonheurs, de deuils et d’apprentissages. Dina n’est pas un personnage de la Bible, c’est seulement un nom dans une descendance. Mais avec elle, on assiste aux retrouvailles de Jacob et d’Esaü, on accompagne Isaac dans ses dernières heures et on parcourt la terre promise sous l’égide du dieu d’Abraham et des multiples divinités adorées par les femmes de Jacob. Cette opposition est saisissante : Jacob n’honore qu’un seul dieu, celui de ses pères, mais les épouses se placent en plus sous la protection de déesses au visage maternel. Initiée par sa tante et par plusieurs guérisseuses, Dina apprend les plantes qui soignent et les techniques d’accouchement : tout en s’en remettant toujours aux divinités, elle pratique la science avec sagesse, rappelant que le pouvoir des femmes n’est pas dans la possession, mais dans la connaissance du monde.



J’ai lu ce roman à sa sortie en France quand j’étais adolescente et un peu plus tard, à l’aube de la vingtaine. Je le cherchais depuis des années, portée par le souvenir d’une histoire aux échos légendaires, voire mythologiques. Si vous aviez vu ma joie quand j’ai appris que les éditions Charleston publiaient ce roman en format poche ! Cette troisième lecture m’a procuré le même plaisir que les précédentes et je sais déjà que je lirai encore ce roman pour remettre mes pas dans ceux de Dina.



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La tente rouge

Charleston est une maison d'édition que j'apprécie beaucoup grâce à la qualité de leur parution. Malheureusement, je dois reconnaitre que le prix de leur grand format est assez élevé. J'ai sauté de joie lorsque j'ai appris que Charleston développait une collection de livres de poche plus abordable pour mon porte-monnaie.

Je remercie les éditions Charleston de m'avoir permise grâce à la masse critique Babelio de découvrir leur nouvelle parution.



"Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière."

La bible ayant été écrite par des hommes pour les hommes, elle ne laisse que peu de place aux femmes en général.

Anita Diamant avec son roman La tente rouge a redonné vie aux femmes, à la coutume de la transmission orale de la connaissance et au personnage de Dina.



Avant de commencer ma lecture, je ne connaissais absolument pas l'histoire biblique de Dina. Il faut dire que j'étais loin d'être bien disciplinée en cours de catéchisme.



Le roman est divisé en trois parties.



La première est consacrée à la vie des mères de Dina avant sa naissance et pendant ses jeunes années lorsque Dina, seule fille, avait un accès illimité à la tente rouge où les femmes se retrouvaient à chaque nouvelle lune. L'éducation des femmes et des filles se fait sous cette tente où est transmise l'histoire de leurs ancêtres, et de leurs dieux.

J'ai beaucoup apprécié cette partie, car elle m'a appris beaucoup de choses sur les rites et les coutumes de l'époque.



La seconde partie est dédiée à l'adolescence de Dina. Elle devient nubile et se marie par amour ce que ses frères et Jacob n'accepteront jamais. Même si j'ai apprécié voir développer les années où Dina grandit au camp, cette partie lente m'a quelque peu ennuyée. À partir de ce moment, ma lecture fut laborieuse.

Mais mon intérêt a de nouveau été piqué grâce à la troisième partie qui a lieu après l'évènement à l'origine de l'histoire du viol de Dina.



Le récit est écrit à la première personne du singulier, on revêt dès les premières lignes la peau de Dina ce qui rend ce personnage très émouvant et attachant. On est lié à elle et l’on ressent les mêmes émotions. Avec ce roman, je me suis sentie féministe. Les hommes ont une place de chef et pourtant ils sont loin de la mériter.



J'ai mis plus de quinze jours à lire ce livre écrit comme une biographie de la vie de Dina. Le style descriptif est lourd et la lecture devient pesante. J'ai trouvé qu'il manquait cruellement de rythme au récit malgré les nombreux drames qui jalonnent la vie de Dina.
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La tente rouge

Nous sommes en 1500 avant JC, en bordure du désert de Canaan.





Dans la tribu de Dina, seule fille du puissant patriarche Jacob, la tente rouge est un endroit strictement réservé aux femmes, qui, parfois en compagnie de leurs enfants, s'y confinent pendant leurs menstrues. Elles y échangent secrets et rites ancestraux, dont s'imprègne ainsi Dina dès son plus jeune âge. Devenue femme, celle-ci enfreint les interdits de sa communauté en se donnant à l'homme qu'elle aime. Ses frères ne pensent qu'à venger leur déshonneur et s'ensuit une terrible nuit où Dina est contrainte de s'exiler en Egypte pour sauver sa vie.





Le premier intérêt de ce roman a été pour moi la découverte d'une très vieille histoire biblique, racontée d'une manière très humaine et vivante, parfaitement réaliste, sans prosélytisme religieux. Anita Diamant a choisi le point de vue des femmes, en centrant le récit sur Dina, montrant comment le féminin et la procréation ont pu revêtir un caractère sacré à cette époque.





Le récit rythmé est soutenu par un style fluide et agréable, qui sait rendre passionnante la découverte d'une facette des fondations de notre culture et civilisation.

Une bonne surprise et un coup de coeur.


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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

C'est l'histoire d'une vie, une vie passionnante, remplie de péripéties, d'émotions et de surprises. Une vie qui va croiser l'Histoire, une existence à découvrir dans Boston Girl : un bon roman féminin !



Addie Baum nous raconte son existence : celle d'une fille d'immigrés polonais au début du XXème siècle, vous vivrez à ses côtés la Première Guerre Mondiale ou encore le mouvement des suffragettes, vous vivrez son quotidien, ses aventures, ses exaltations : j'ai vraiment apprécié de suivre ce personnage très attachant. Addie se livre à sa petite-fille mais aussi au lecteur, nous l'aimons pour sa sincérité et sa confiance.



Anita Diamant met en lumière une femme en quête d'indépendance financière, intellectuelle au travers des études, du travail et surtout d'un club de lecture. Ce dernier va l'amener à voir le monde tel qu'il l'est : plein de promesses, grand et inconnu ! Elle est l'image même de la femme forte, autonome qui cherche à défendre ses droits dans une époque qui ne les reconnait pas encore.



J'ai vraiment aimé cette lecture même si j'aurais aimé que cela soit plus approfondi, plus long. Les chapitres sont des années qui défilent très rapidement, on survole toute sa vie sans aller dans les détails et on voudrait que cela dure plus longtemps ! On s'attache tellement à l'héroïne et à ses convictions qu'on tourne la dernière page avec une pointe de regret.



En définitive, une belle découverte qui donne la parole à une femme inoubliable !
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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

" Un roman magnifique sur la famille, l'amitié et la condition féminine"



Cette phrase à elle seule résume parfaitement le riche contenu de ce livre passionnant.



Avec Addie Baum nous remontons le temps et à travers le récit qu'elle fait à sa petite fille en 1985, nous découvrirons comment elle est devenue la femme qu'elle est aujourd"hui.



Fille d'immigrés juifs polonais, qui veulent élever leurs filles dans leurs traditions, Addie va devoir imposer ses choix, ses envies et ça ne sera pas toujours simple. Mais de concessions en défis, de désillusions en belles rencontres, elle traversera ce xxème siècle plus forte et déterminée que jamais. L'amitié prends une grande place au fil des pages parce que c'est elle qui portera Addie tout au long de son existence, ces rencontres faites les années passant et qui cimenteront le mur d'une vie où l'amour en sera la pierre angulaire.



L'auteure exprime de belles façons ce monde qui évolue autour des femmes, ce progrès qui va leur permettre de sortir de chez elles et de ne plus seulement être des épouses et des mères mais des actrices à par entière d'une société qui pourtant peine encore aujourd"hui à reconnaître leurs valeurs.



Alors oui, ce roman est magnifique et je vous invite à le lire et même à l'offrir.

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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Addie est interrogée par sa petite fille sur ses souvenirs. Elle est d'origine juive, elle est arrivé aux Etats-Unis en 1915. Sa mère très rigide, ne veut pas que ses enfants étudient. Addie montre de grandes capacités, mais sa mère tout pour qu'elle ne continue pas. Addie travaille chez son beau frère et dès qu'elle a l'occasion de trouver du travail ailleurs, elle quitte sa famille. Le club de lecture auquel elle participe sera son refuge, elle s'y fera ses meilleurs amies. Plus tard elle reprendra des études, et veut faire comprendre à sa petite fille qu'il fait qu'elle fasse ses choix par elle même.

Un livre magnifique sur la condition de la femme en début de siècle dernier avec une condition juive qui n'arrange pas les choses à cette époque. Addie nous donne envie de nous battre pour nos droits même de nos jours.
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La tente rouge

Un livre vraiment prenant et passionnant, quel roman ! il y a tout l'Histoire, les personnages charismatiques, l'aventure, des portraits de femmes fortes, du suspens et on apprends sur les tentes rouges, ces lieux où les femmes allaient une fois l'apparition des règles arrivée. C'est le lieu où elle apprenait tout ce qu'il faut savoir pour sa vie de femme, d'épouse et de mère. Je me suis glissée entre les pages de ce roman avec délice et passion, c'est une ode à la féminité, écrit avec précision et une fougue que j'ai apprécié au plus haut point.



L'auteur, que je ne connaissait pas m'a vraiment enchantée avec Dina qui est est la quintessence de la féminité dans ce qu'elle a de plus beau et avec les descriptions magnifiques des paysages, de la nature et des ambiances. C'est un récit touchant car il parle de ce qui nous touche toutes les deuils, les naissances, les joies , les peines, les espoirs et les déceptions. Il y a quelque chose d'universel dans tout cela qui entre en résonance avec le lecteur et son vécu. J'ai aimé me sentir comme l'oreille privilégiée de ce récit épique j'ai été horrifiée par le sort de certaines femmes, émues par les épreuves qu'elles traversent, j'ai pleuré, j'ai souri, j'ai ri bref j'ai vécu ce roman et je comprends bien mieux l'engouement qu'il a suscité et le succès qu'il a eu, c'est totalement mérité.



Comme d'habitude pour les Editions Charleston assurent et arrivent à trouver les romans dont je me souviendrais longtemps. D'ailleurs, elles se lancent dans le format de poche ce qui est une très bonne idée . Merci pour ce roman émouvant .



VERDICT



Une magnifique fresque à travers les âges qui ne peux que vous transporter et vous combler. A lire absolument
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The last days of dogtown

Anita Diamant a imaginé la vie des habitants d'un lieu aujourd'hui disparu : Dogtown, à l'époque du récit village moribond que ses derniers habitants quittent un à un.





On retrouve le cadre géographique qui tient tant à coeur à Anita Diamant et qui abritait déjà son précédent roman (Good Harbor) : Cape Ann, sur la côte du Massachusetts, au Nord-Est des Etats-Unis.





Cette fois, nous sommes au milieu du XIXe siècle. Dogtown est un surnom, car n'y subsistent que quelques parias et laissés pour compte, que les quolibets ravalent au rang de chiens. Dans ce village misérable en train de tomber en ruines, la vie n'est plus en fait qu'une survie.





On y suit le destin des habitants : veuves, orphelins, prostituées, esclaves affranchis, ivrognes, autant de malheureux, pauvres diables, chiens perdus sans collier, que la ville voisine considère comme le rebut de la société, mais qu'Anita Diamant nous dépeint avec tendresse, dans toute leur humanité, leur détresse et leur dignité.





Après ma déception à la lecture de Good Harbor, j'ai retrouvé ici avec plaisir le souffle épique qui animait La tente rouge. Dans un cadre et une atmosphère palpables et réalistes, se succèdent une série de portraits tous vivants, crédibles et attachants, avec leur lot de mesquinerie, de violence et de cruauté, mais aussi d'entraide et d'amour. La tonalité générale du livre est mélancolique et suscite l'émotion. Coup de coeur.


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Day After Night

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Palestine, alors sous mandat britannique, n'a pas encore été partitionnée entre état arabe et état juif.





Peuplé d'un tiers de Juifs pour deux tiers d'Arabes, ce territoire voit les conflits entre les deux communautés se multiplier, alors qu'affluent les survivants de l'Holocauste. L'immigration juive en Palestine est contingentée de manière draconienne, et les arrivants se retrouvent parqués dans des camps de réfugiés.





Anita Diamant nous emmène dans le camp d'Atlit et nous fait partager l'attente de plusieurs femmes en provenance de toute l'Europe. Suspendue entre un passé insupportable avec lequel il faut apprendre à vivre, et un avenir bien incertain, chacune subit sa détention comme elle peut.





J'ai commencé cette lecture avec appréhension, craignant d'avoir du mal à affronter l'indicible. Celui-ci plane comme un fantôme sur le récit, mais est toujours abordé de manière contenue, au travers de flashbacks retraçant le parcours de chacune de ces femmes. Qu'elles réagissent par la volonté d'oublier, la colère ou la dépression, presque toujours la vie est la plus forte, et à travers la souffrance, c'est la reconstruction d'une nouvelle existence qui est tout l'enjeu ici.





De nombreux romans ou films (tout au moins français) retraçant la fuite de Juifs pendant l'Occupation s'arrêtent au passage de nos frontières. Pourtant, au-delà, l'inconnu ne fait que commencer : comment reconstruire une nouvelle existence après avoir tout perdu, jusqu'à toute confiance en l'humanité ?





Anita Diamant nous livre un très beau roman sur un sujet immensément difficile, écrit avec beaucoup d'empathie, de pudeur et de compassion.


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Boston girl (Addie Baum, journal d'une femm..

Addie Baum naît à Boston en 1900, de parents pauvres, juifs polonais fraîchement immigrés. Alors que ceux-ci tentent, envers et contre tout, d'élever leurs enfants dans la tradition juive, Addie fait tout pour s'intégrer dans la société américaine et devenir une femme moderne. Au fil des évènements majeurs du XXème siècle, elle va vivre l'émancipation féminine : travailler, opérer des choix nouveaux pour l'époque, faire preuve d'indépendance.





Anita Diamant nous livre un beau portrait de femme, vivant et attachant, reflet de tout le chemin parcouru par la condition féminine en un siècle. le récit est porté par la voix d'Addie, qui, vieille dame, se raconte à sa petite-fille. Cela apporte à l'histoire une intéressante mise en perspective et une touchante coloration légèrement nostalgique.





Addie est une femme de tempérament et sa vie riche en rebondissements s'avère captivante. Peut-être un peu trop pour être totalement réaliste ? Addie incarne l'émancipation progressivement acquise de la femme moderne, l'optimisme, la volonté et le succès. Elle réussit tout ce qu'elle touche, quand nombre des femmes qui l'entourent illustrent les drames auxquels elle échappe : mariages arrangés malheureux, opprobre en cas de relations hors mariage, suicides, avortements clandestins, maltraitance, impossibilité de faire des études... La réalité est sans doute plus subtile et plus compliquée, plusieurs générations s'avérant souvent nécessaires pour réussir les grandes mutations.





Quoi qu'il en soit, même si peut-être parfois un peu trop simpliste et rapide, ce roman est à la fois intéressant (que de chemin parcouru en un siècle !) et très plaisant à lire.





On retrouve ici plusieurs thématiques récurrentes dans l'oeuvre d'Anita Diamant : la judaïcité, de beaux portraits de femmes, la côte du Massachusetts (Boston, Cape Ann, Dogtown), dans une version encore une fois complètement différente de celle de ses précédents romans, et elle aussi hautement recommandable. Coup de coeur.


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