La bande-annonce de Black Bird, un roman jeunesse d'Anna Carey édité par Bayard éditions.
Tu regardes défiler la ville, certaine que tu as fait quelque chose de mal. Tu es une voleuse, ou une fugitive. As-tu abandonné le lycée, es-tu en fugue?
Le jean délavé, la ceinture que tu as choisie... ça ne te ressemble pas.La montre fantaisie non plus.Tu ne sais rien d'autre , mais ça , tu en es certaine. Tu joues un rôle.Celui d'une mademoiselle Tout-le-monde, un peu quelconque, un peu guindée. Même ton reflet ne te rappelle rien.
- On peut aimer qui on veut, dis-je. L'amour, c'est tenir très fort à quelqu'un. Sentir que si cette personne n'était plus là, votre monde s'écroulerait.
Tu ouvres le carnet sur une page vierge , tu lisses le papier et notes:
Choses dont je suis certaine:
- Je suis à Los Angeles.
- Je me suis réveillée sur les voies à la station Vermont-Sunset.
- Je suis une fille.
- J'ai de longs cheveux noirs.
- J'ai un oiseau tatoué sur le poignet droit (FNV.2198).
- Je suis en fuite.
La photo est encore pliée dans ta poche. Tu poses la main sur ta jambe, sens le cliché sous le tissu, mais tu ne veux pas le regarder - les regarder, eux. Il t'a sauvé la vie. Il essayait de t'aider. Il a menti pour te protéger.
Il sourit , et soudain tu as conscience de sa proximité : son épaule contre la tienne, la manche de son tee-shirt qui frôle ton bras.
L'amour était la seule force capable de tenir la mort en échec.
Il sourit:
-Allez, quoi...c'est pas facile de dire à une fille qu'elle est jolie , sympa, et différente des autres.
-Tu n'avais encore jamais rencontré de fille amnésique?
Il rit encore.
-Non, répond-il d'un ton plus doux. Tu es la première.
-Tu n'as jamais fréquenté de braqueuse de banques? murmures-tu.
Avant que tu aies pu ajouter quelque chose, il pose ses lèvres sur les tiennes.
Tu te laisses faire, tu prends son visage entre tes mains.
Puis il t'attire contre lui, et tu passes les bras derrière son dos musclé. Il s'agenouille et t'attire sur la sable.
Très chouette livre, je l'ai lu en 1 après - midi.
Alors que tu fermes ta session, quelqu'un s'approche derrière toi. Ses vêtements sont froissés, ses cheveux sont en bataille ; ses boucles brunes dégringolent sur son front.
Il te faut un moment pour le reconnaitre. C'est la dernière personne que tu t'attendais à voir à New York.
Ben.
-Ne me touche pas, articules-tu lorsqu'il s'assoit à coté de toi. Sinon je hurle.
-Ça m’étonnerait.
Il se penche vers toi et ajoute sur un ton plus doux:
-Il faut que je te parles, Sunny. Dans un endroit où on sera plus tranquilles.
Tu ne parviens pas à savoir si il est armé.