Anna Grue læser op fra sin nye bog Italiensvej
La perspective d'une réconciliation entre les draps était pour Dan une raison suffisante pour commencer une dispute.
Une fois tout en haut, il s'arrêta et se retourna pour admirer la vue plongeante sur le centre de Christianssund : le fjord bleu-noir qui scintillait sous le ciel argenté du mois de novembre ; la marina, dans la partie ouest du port où la plupart des bateaux à terre étaient recouverts de bâches de toutes les couleurs ; l'hôtel de ville à la tour si singulière ; la rue piétonne qui s'étirait à angle droit à l'intérieur des terres ; la vieille ville et ses ruelles tortueuses aux maisons colorées.
Sa paupière tressautait comme s’il s’était agi d’un corps étranger prêt à se désolidariser du reste pour ouvrir sa propre filiale.
Si les gens ne voulaient pas qu'on voie chez eux à travers leurs fenêtres, pourquoi, bon sang, achetaient ils un appartement en forme d'aquarium ? ! C'était comme s'ils avaient pensé : " Ouah ! On peut avoir des fenêtres du sol au plafond !" Et aussitôt après l'emménagement, avaient découvert : "Merde ! On a des fenêtres du sol au plafond ! "
Dan haussa les épaules et se rendit chez Kristian. […] A son retour, il découvrit que le couloir s’était entre-temps rempli de monde. Pia Waage et Frank Janssen avaient été rejoints par le maître-chien avec son berger allemand et Flemming. Tous, à l’exception du chien, avaient enfilé des gants en latex et des protections sur leurs chaussures.
Qu'est ce qu'ils avaient été tendus lors de leur premier rancard ! Ils l'avaient tant attendu. Et tant redouté. L'âge n'y change rien. Qu'on ait quinze ou quarante quatre ans, c'est toujours le même trac au premier rendez vous...

Quand le hérisson eut longé la clôture sur quelques mètres en direction du jardin voisin, il s’immobilisa un instant, les narines frémissantes. Il se trouvait près d’une cabane de jardin dont la porte était entrebâillée. L’étroite ouverture laissait échapper une odeur qui excita la curiosité du petit animal affamé. D’une certaine manière, c’était une odeur de nourriture - un ver de terre ou un escargot écrasé, un souriceau nouveau-né - et d’une autre, c’était tout différent. Ç’avait été vivant, assurément… mais était-ce mangeable? Le hérisson s’avança jusqu’à l’entrebâillement de la porte. L’odeur s’intensifia, douceâtre et forte à la fois. L’animal demeura une minute dans l’ouverture, flairant et reniflant. Quoi que ce fût, ce qui était là n’était pas seulement mort, c’était aussi grand. Très grand. Bien trop grand pour un petit hérisson. L’instinct de survie l’emporta finalement sur la curiosité. L’animal jeta un dernier regard par la porte, fit volte-face et s’enfuit à une vitesse étonnante.
Si elles essaient d'aller à la police, on les renvoie au pays au plus tard trois mois après - et dans de nombreux cas elles sont immédiatement renvoyées au Danemark ou dans un autre pays, munies de nouveaux papiers.
Dans deux heures, je serai coupable d'un meurtre. L'idée devrait me terroriser, mais pour être honnête, ce qui me préoccupe le plus pour l'instant, c'est ma jambe droite qui s'ankylose. Il y a peu, elle a commencé à devenir insensible, et puis juste après, elle s'est mise à me picoter comme si des milliers d'aiguilles minuscules la transperçaient. Le problème, c'est que le placard dans lequel je me trouve est si exigu que je ne peux pas bouger d'un pouce sans heurter quelque chose et le risque que quelqu'un m'entende est trop grand.
- Elle est au courant?
- Personne n’est au courant. À part moi et… vous, maintenant. Hélas.
- Si nous étions dans un polar, c’est le moment où vous chercheriez à m’éliminer pour me faire taire.
- Je ne suis pas un psychopathe.
- Et puis ce serait inutile, j’ai pris soin de tout noter.
- Vous voyez bien, les polars ne sont pas toujours crédibles.