J'aime Julia Glass, son écriture élégante (bravo à la traductrice, aussi), ses histoires attachantes. J'ignore comment cela se fait, d'autres auteurs ont sans doute une écriture plus originale, des histoires plus haletantes, mais lire Julia Glass, c'est retrouver une vieille copine pour papoter, faire la planche à la piscine, grignoter à pas d'heure un truc salé, se rendormir le matin, bref, ces petits plaisirs de l'existence un peu banals mais indispensables. Surtout que de roman en roman on retrouve des personnages (nan, pas de spoilers, la dame sait y faire) et moi j'aime beaucoup cet univers. Fenno McLeod, oui, celui de Jours de juin et Refaire le monde, est de retour, en dernière partie. Fenno est libraire à New York, ou plutôt était, car nous vivons dans un monde de brutes adepte du profit!
Tout démarre quand Kit, marié à Sandra (parfaite!) et père de jumeaux, a besoin d'un coup de pied (moral) de son épouse lasse de le voir traîner à ne rien décider de sa vie. Il faut qu'il connaisse enfin l'identité de son père biologique, que sa mère Daphné a toujours refusé de lui révéler, en interrogeant par exemple son beau-père Jasper, solide montagnard, le roi des Planches (ah, ses chiens!) et au régime pour raisons de santé ." Que reste-t-il d'un dessert une fois que le sucre, les glucides et les graisses on disparu?".
"Qu'est ce qu'un père, exactement, sinon un homme qui, une fois que vous êtes devenu adulte, parti occuper votre place dans le monde, y commettre vos propres erreurs, faisant fi des bons conseils, attend patiemment votre retour? Et si vous ne revenez pas, et bien tant pis. Il accepte ce risque. Il sait de qui dépend le choix."
C'est un gros bouquin, dont les pages se lisent vraiment toutes seules, au fil des parties vues du point de vue d'un des (nombreux, finalement) personnages, ne parlant pas que de paternité, mais aussi de problèmes de couples (y compris gay), de maladie et même de mort.
"Le bonheur ne vient pas comme ça, uniquement parce que tu le désires ou le mérites. Je ne pense pas que tu sois trop jeune pour le savoir. Tu dois apprendre seul à faire entrer le bonheur dans ta vie. Parfois, quand il menace de s'éloigner, il te faut tendre le bras par la fenêtre et l'attirer à toi, comme si tu capturais un oiseau."
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