« Ce que je peux te dire d’elles » est un premier roman et c’est une réussite !! Plus qu’un roman c’est un témoignage, un journal (presque) intime que l’auteur nous offre.
C’est un roman qui est tellement dans les émotions, dans la vie et dans les sentiments, des fois dans les regrets, les remords et la souffrance que j’ai du mal à vous en faire une critique construite.
Au début, j’ai eu la sensation d’être catapultée dans cette famille. De multiples personnages qui m’ont fait craindre de perdre le fil de l’histoire (et de « qui et qui ? ») mais très vite j’ai repris le fil. Bien sûr, on se demande un peu qui est Blanche par rapport aux personnages qui nous sont présentés mais très rapidement le mystère s’éclaircit.
Ce qui m’a marqué c’est justement ce « Je » qu’emploie Blanche. Parce qu’à travers son récit, on a l’impression d’être à la fois son arrière grand mère, sa mère et sa fille alors que Blanche est toujours la narratrice.
Parce qu’en effet, sur une première partie du roman, Blanche nous parle d’une vie où elle n’existe pas. Jusqu’à ce chapitre de sa naissance. Ce chapitre où elle peut vraiment commencer à exister dans cette famille. Ce chapitre qui, selon moi, marque un tournant dans l’histoire. Parce qu’en effet, elle ajoute à l’histoire sa propre perception des événements, sa propre analyse, elle y ajoute ses sentiments, son ressenti. Chose qui nous échappait auparavant parce qu’elle nous racontait des faits dont elle n’avait pas été témoin.
Et « Ce que je peux te dire d’elles » n’est pas qu’un roman sur la famille : c’est un roman sur la difficulté de la vie, sur les ambitions, sur les choix qui sont fait et qu’il faut assumer, sur les événements qui bouleversent et dont on ne se relève jamais. C’est l’histoire d’une fusion qu’il est difficile de maitriser, d’un groupe dans lequel il est quasiment impossible de s’intégrer, d’une parentalité qui est partagée sans toutefois être très appréciée…
En fait, ce n’est pas l’histoire d’une vie. C’est l’histoire de plusieurs vies. De plusieurs générations. Mais c’est aussi et surtout de l’apprentissage. Parce qu’en nous confiant comment ont été les générations avant elle, Blanche nous fait comprendre qu’elle ne reproduira pas le même schéma. Car elle sait ce qu’elle veut. Et pourtant, alors qu’elle est en accord avec elle-même et ses principes et qu’elle assume ses choix et prend ses responsabilités, elle se rend vite compte que ce qui est bon pour elle, ne le sera pas forcément pour sa fille. Une histoire où se mêlent les remords et les regrets alors que tout semblait tracé pour que la vie soit belle et l’histoire heureuse.
Quand le roman s’arrête, on veut aller plus loin. Savoir ce qui se passera après. Comment sera la génération de Gabriel ? Quels ont été les sentiments et la vision de Violette face à l’environnement féminin dans lequel elle est née et a grandit. Mais tout cela n’est pas raconté, évidemment.
J’ai beaucoup apprécié « Ce que je peux te dire d’elles ». Parce que l’écriture était fluide, que les situations étaient touchantes, que la sensibilité est mise à l’épreuve. Alors oui, c’est un livre émouvant, mais pas de larmoyant, tout est axé sur la vie et le positif, et ça fait un bien fou de lire un si bon roman ! Je vous le recommande :)
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