Anne-Marie Sicotte

À part la fonction biologique des menstruations, elle ne croit pas. Véronique lui posera des questions si quelque chose la trouble... Les jeunes s’informent tout seuls, l’information circule beaucoup mieux qu’avant.

Un diplôme en Beaux-Arts, ce n’est pas la meilleure préparation pour faire de l’argent.

Les hommes se paient une nouvelle aventure conjugale. Ensuite, à leur départ, ils voudraient que leur première femme, qu’ils ont encouragée à rester à la maison pour leur service, se transforme en femme de carrière agressive et expérimentée.

Pour être écrivain, il faut écrire... Aligner deux ou trois mots de temps en temps, je n’appelle pas ça écrire.

Quand on est fils d’ouvrier, c’est pas pareil. Celui qui vient d’un milieu aisé part gagnant par rapport à celui qui vient d’un milieu pauvre. La société bourgeoise doit aux pauvres le peu qu’elle leur donne. En distribuant de l’aide sociale, elle sait qu’elle se garantit contre la révolution.

Clément a besoin d’une femme qui bouge, qui s’active et qui donne. Une femme qui lui ressemble. Comme lui, Lucie peut courir toute la journée puis soudain, s’affaler, épuisée, les yeux clos. Quand elle se ressaisit et lui sourit, comme il la trouve attendrissante. Il lui ferait immédiatement l’amour, pour lui prouver son appartenance. Lucie n’est jamais aigrie et rouspéteuse au lit avec lui. Quand elle a envie de lui, elle grimpe sur lui et trouve son plaisir d’une manière ou d’une autre. Souvent, il est entraîné dans un tourbillon et se révèle alors beaucoup plus puissant qu’il ne l’a jamais été avec Évelyne. Mais quand il n’est pas particulièrement excité, Lucie ne se plaint jamais et se débrouille autrement.

Lucie est un peu... névrosée. Elle a des angoisses... Elle dort mal. C’est comme ça. Je fais de mon mieux pour l’aider. Et elle aussi m’aide beaucoup. J’ai trouvé avec elle tout ce qui me manquait. La générosité, le rire, l’amour... Je l’aime comme elle est, avec ses défauts et ses qualités.

C’était vrai. À quarante ans, il avait besoin de beaucoup d’amour et de réconfort, plutôt que de reproches. N’avait-il pas lu quelque part que l’homme a besoin d’une partenaire passionnée pour parvenir à une relation sexuelle satisfaisante pour les deux? Et la femme joue un grand rôle dans la virilité de son mari en demeurant coquette, charmante et affectueuse.

Mais avec la noirceur, les espoirs s’envolent. L’angoisse monte. Même une toile d’araignée, dans le coin de la pièce, est un réconfort, une présence amie.

Je n’avais pas la sagesse d’attendre, de me dire que tout vient en son temps. Je sens maintenant avoir fait un bond dans la réalité, dans ta réalité...

Toute ma vie, mon mental a contrôlé les allées et venues de mon affectivité. Mais, aujourd’hui, pour la première fois, un sentiment m’habite et me remplit complètement. Des vagues énormes m’inondent. C’est une passion qui détruit toutes mes barrières.

Elle reculait d’abord devant la perspective de la douleur. Elle songeait à toutes les femmes qui devaient s’épiler les sourcils en tressaillant à chaque extraction, et elle se disait que, sûrement, elles avaient déjà des sourcils très fins et presque parfaitement dessinés. Autrement, comment pourraient-elles accepter de se faire mal ainsi? A ce stade de sa réflexion, Véronique faiblissait devant le sort qui l’attendait.

Elle s’est rendu compte que la plupart des femmes avaient de courts et fins sourcils s’arquant bien au-dessus des yeux, alors que les siens, châtains mais fournis, se rejoignaient en une mince ligne. Faudrait-il donc qu’elle s’épile les sourcils et qu’elle se rase les aisselles et les jambes pour être une femme?