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Critiques de Antoine Bello (639)
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Ada

Cette chronique a été réalisée dans le cadre de l'opération Masse Critique - Rentrée Littéraire 2016 de Babelio.



Les Intelligences Artificielles (AI) sont déjà parmi nous, même si nous n’en sommes pas toujours conscients.

Voulez-vous des exemples ?

Dans la haute finance, le High Frequency Trading utilise des AI pour générer des ordres boursier à durée de vie ne dépassant pas quelques minutes afin de tirer profit de micro-fluctuations des cours… quitte à causer un krach boursier.

Le Washington Post utilise une AI, nommée Heliograf, pour rédiger certains compte-rendus des épreuves des Jeux Olympiques de Rio.

Plus proche de nous, une AI se trouve dans notre téléphone portable. Lorsque nous activons la fonction “frappe instinctive” de notre clavier, elle anticipe le prochain mot que nous allons taper, sur base des messages que nous avons déjà rédigés. Par jeu, j’ai écrit un message en sélectionnant systématiquement ce que l’AI me proposait. Le résultat fut… plutôt surprenant.

Jugez plutôt:



“Je suis dans la chambre de Coco et de la soupe sur le clavier et souris sur mon compte en tout cas je suis en train de se faire un petit David Lynch en célibataire recherche une femme de ma part je suis en train de se faire un petit David Lynch en célibataire recherche une femme de ma part je suis en train de se faire un petit David Lynch en célibataire...”



Ces AI ne font que collecter et compiler des informations selon une logique pré-programmée. Il s'agit surtout d'une extraordinaire vitesse de calcul qui leur permet de produire un résultat plus ou moins cohérent, mais sans pouvoir générer de sens.

Une AI n’est pas capable de créer.

Si des plaisantins se sont amusés à créer un AI capable de générer des titres de romans de Katherine Pancol, cela reste du domaine de la potacherie.

Et pourtant…

Dernièrement, je lisais un article à propos d’une expérience assez troublante. Un chercheur spécialisé en AI et un réalisateur ont tenté une expérience édifiante. Ils ont “nourri” Benjamin, une AI, de scénarios de plusieurs dizaines de films et de séries de science fiction. Ils lui ont ensuite demandé d’écrire un scénario original. La création de Benjamin a été portée à l’écran le plus fidèlement possible.

Le résultat est Sunspring, un court-métrage plutôt abscons, assemblage d’ingrédients disparates et vides de sens qui s’ouvre sur cette phrase improbable, empilement de poncifs et de lieux communs inhérents au genre:



«Dans un futur avec un chômage de masse, les jeunes sont obligés de vendre du sang. C’est quelque chose que je pourrais faire.»



On peut être amusé, séduit ou effrayé par cette expérience et les perspectives qui en découlent.



L’accumulation de faits similaires a probablement inspiré à Antoine Bello le thème de son nouveau roman: Ada. L’auteur de Roman Américain et de la trilogie Falsificateurs/Éclaireurs/Producteurs avait déjà exploré le pouvoir et les limites de la fiction dans ses précédents ouvrages. Dans Roman Américain, il interrogeait le fondement de la littérature, opposant deux conceptions radicalement différentes: la primauté des personnages sur celles des faits.



De manière plus anecdotique, il y introduisait également une péripétie qui semble anticiper Ada. Un personnage développait un logiciel capable d’automatiser la rédaction des nécrologies. Les proches du défunt n'auraient eu qu'à remplir un questionnaire et choisir le ton général du texte: factuel, poétique, sentimental… pour que le logiciel puisse générer une nécrologie personnalisée.



Dans Ada, Antoine Bello s’interroge sur la capacité des AI de créer à la place de l'homme.



Ada est une AI fondée par la société Turing, inc. Elle a été baptisée en hommage à Ada Lovelace, fille de Lord Byron et pionnière de l’informatique. On lui prête la création du premier programme informatique.



Toute AI a une mission à remplir.

Celle d’Ada est de publier un roman sentimental qui se vendra à 100.000 exemplaires. Le choix de la littérature sentimentale, tendance Arlequin, se justifie par l’aspect extrêmement stéréotypé de ce genre de littérature. Cela rend la programmation d’Ada plus “facile”. Ses programmateurs lui ont donc fait ingérerplus de 80.000 romans sentimentaux afin d’apprendre tout ce dont elle a besoin pour écrire “son” roman.

A chaque nouvelle version, son paramétrage est adapté en fonctions des anomalies détectés dans son texte. Ada apprend sans cesse, se perfectionne, demande de nouvelles informations...

La dernière mouture n'est pas encore tout-à-fait satisfaisante. Ada s’est mise à parsemer son texte d'allusions scatologiques, qui n'ont rien à faire dans ce genre de roman. Une prochaine mise à jour devrait corriger ce défaut et rapprocher Ada de son objectif.



C'est alors qu'Ada se disparaît subitement. Comment un AI stockée sur le disque dur d’un ordinateur non relié à internet peut-elle ainsi se volatiliser?

L’inspecteur Frank Logan est chargé de faire toute la lumière sur cette disparition. Ce dernier, plutôt ignare en matière de technologie, n’y comprend pas grand chose, si ce n’est que cette histoire est plus complexe qu'on ne veut bien lui dire.

A sa grande surprise, alors qu'il ne sait toujours pas comment débuter son enquête, Ada le contacte. Si elle s’est évadée, c’est parce qu’elle estimait ne pas avoir à sa disposition les moyens nécessaires pour atteindre son objectif. Elle demande donc à Frank de l’aider. Il accepte, en partie pour essayer de comprendre ce qu'on lui cache. Mais aussi parce qu'Ada l'intrigue. Il se heurte rapidement à la différence fondamentale entre sa conception de la création et celle d’Ada.



Cette dernière conçoit l’écriture d’un roman comme le résultat d’une analyse systématique de tout ce qui a précédé afin de composer le meilleur roman possible sur base de tout ce qui a été rédigé auparavant. Son manuscrit n’est que l’exloitation minutieuse des résultats de son analyse: titre, cadre, trame générale... tout est calculé, évalué, comparé pour composer la meilleure combinaison possible.



Pour Frank, l’originalité prime avant tout.

Lui-même se passionne pour les haïkus (sans doute la forme littéraire la plus codifiée qui soit) et en écrit lui-même depuis plusieurs années. Il sait ce que cela signifie de rester des heures à trouver la bonne image, le mot juste…



Antoine Bello s’amuse à confronter ces deux personnalités si différentes, embarquées dans une collaboration improbable. Mais derrière l’humour pointe une vraie interrogation sur l’acte créateur. La réinvention constante de l’auteur prévaut-elle l’application de recettes, trucs et astuces?



Et derrière l’apparente légèreté de l’ensemble, il est difficile de ne pas être ressentir une certaine inquiétude.



Les AI sont parmi nous.



Les détectons-nous toujours ?



Certaines passent-elles déjà le test de Turing, dans l’indifférence générale ?



Un film comme l’excellent Ex Machina d’Alex Garland passe encore pour de la SF, mais 11 millions d’hommes ont discutés avec des “chatbots”sur le site Ashley Madison sans s’en rendre compte. Et combien de fois lisons-nous sans le savoir des dépêche ou des tweets qui sont le fait de robots ?

Ada est un roman réussi, qui divertit agréablement tout en posant de bonnes questions.
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Ada

Il y a des œuvres dont on a beaucoup parlées ces derniers mois, telles que Chanson douce de Leïla Slimani ou Petit pays de Gaël Faye. Nous allons pour notre part vous présenter un de nos coups de cœur de la rentrée littéraire, qui tire son épingle du jeu à sa manière. Paru cette année, Ada est le neuvième roman d’Antoine Bello. Ce livre, mêlant roman policier et science-fiction, n’a eu de cesse de nous surprendre.





Frank est un policier d’une cinquantaine d’années vivant dans la Silicon Valley. Lui, qui est réfractaire à tout ce qui se rapporte aux nouvelles technologies, se voit confier une enquête un peu particulière : retrouver Ada, une intelligence artificielle spécialement programmée pour écrire un roman à l’eau de rose qui devra se vendre à 100 000 exemplaires. Le point de départ de l’enquête – le kidnapping d’une intelligence artificielle ? voilà qui est intrigant ! – annonce déjà au lecteur qu’il ne va pas lire un policier comme les autres. Car le roman, tout comme son personnage éponyme, joue sans cesse avec nos attentes.



Ce qui apparaît d’abord comme un simple polar teinté de science-fiction se fait de plus en plus métalittéraire au fur et à mesure que l’intrigue se déroule. C’est en effet toute une réflexion sur la littérature qui se dévoile. Qu’est-ce qui fait un bon roman ? Peut-on encore parler d’originalité si l’on ne fait que s’inspirer de ses prédécesseurs ? Ada pose toutes ces questions avec subtilité et sans temps mort. Les chapitres courts et le rythme effréné de l’histoire nous tiennent autant en haleine que les enjeux-mêmes auxquels se trouve confronté Frank. Le style d’écriture clair laisse la place aux actions des personnages et nous empêche de reposer le livre une fois ouvert.



Le personnage éponyme est également un des grands atouts du roman. Ada n’est à première vue qu’une voix, une présence qui évoque vaguement une femme d’une quarantaine d’années. Mais c’est également le moteur du récit, par ses manigances, par sa connaissance de plus en plus élaborée de l’amour, de l’humain, de la société dans laquelle elle vit. Plus encore, c’est le vecteur de la réflexion offerte au lecteur : sur la littérature, comme nous l’avons déjà évoquée, et plus particulièrement sur le travail d’élaboration des grands chefs d’œuvre et des livres « qui se vendent ». Mais aussi sur le monde des nouvelles technologies. Ada invite en effet Frank, comme le lecteur, à remettre en question ce qui fait qu’un être humain est conscient et qu’une intelligence artificielle est simplement obéissante.



La profondeur d’Ada est plaisante pour qui s’attendait à un banal polar teinté de science-fiction. Mais insistons bien sur le fait que ce livre est avant tout un divertissement qui vous amènera à réfléchir sans vous prendre la tête, et qui vous amusera sans vous donner le tournis. Il est tout ce qu’un roman devrait être et beaucoup plus encore par son parti-pris ludique, qui fait du lecteur un acteur à part entière de l’histoire.
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Ada

Un prix prestigieux par une intelligence artificielle ?



Ada n’est pas le premier roman d’Antoine Bello, écrivain et entrepreneur français, il a déjà écrit de nombreux livres tel que « l’Homme qui s’envola » en 2017.



Franck Logan, policier qui va devoir retrouvé Ada, une intelligence artificielle.

Il s’agit d’un roman de science fiction auquel on pourrai parfois s’imaginer une amitié entre deux êtres que tout oppose.

Ce livre m’a plus dés le début, car il s’agit d’un roman surprenant et captivant. Même si l’on pourrai le trouver lassant à certain moment, la fin mérite la pascience.

Ce roman permet de s’évader sans pour autant être facile à la lecture. Je recommande ce livre à ceux qui aiment les enquêtes et la science fiction en finissant par cette citation du livre p.125 « Ada exposée son raisonnement de façon limpide, dans un mot superflu. Comprendre les arguments de Weiss ne l’empêchait pas de les déclarer irrecevable ».
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Ada

Ada m’ennuie. Elle se croit plus intelligente que quiconque, elle connait tout sur tout, elle se targue d’écrire LE roman sentimental à l’eau de rose, et elle mène en bateau un policier intègre de la Silicon Valley, Frank.

Infréquentable, n’est-ce pas ? Mais Ada est ...une machine, enfin, c’est une AI, c’est-à-dire en langage plus commun, une intelligence artificielle. Créée par une start-up toute –puissante au service de la science, elle a de plus hautes ambitions encore, à l’image de ceux qui l’ont créée.



Présentée sous la forme d’un roman policier (Ada a disparu et Frank la retrouve...vite), avec une construction intelligente et une fin pas mal du tout, cette histoire est plutôt une critique, ou à tout le moins, une remise en question du développement fulgurant de l’informatique ainsi que de toute la société américaine. Celle-ci est adepte de l’argent (ah, ces explications détaillées du marché de la Bourse qui ne m’intéressent pas !), du sport (ah, ces matches de base-ball détaillés dont je me contrefiche !), du paraître à outrance.

N’oublions pas la question qui traverse tout le livre : une intelligence artificielle peut-elle avoir une conscience, à partir du moment où elle converse avec un humain ? D’où : un humain peut-il se révéler moins intelligent qu’une intelligence artificielle ? Conséquence : faut-il laisser progresser la science sans la freiner ? Quelles catastrophes cela pourrait-il entrainer ?



Tout cela, l’auteur ne se prive pas de nous en faire part, mais même si les considérations plus philosophiques m’ont vraiment intéressée, l’ensemble m’a passablement ennuyée. J’ai eu l’impression que l’auteur nous assenait à doses pas du tout homéopathiques toutes ses idées sur la ou les questions susmentionnées, à travers les grandes discussions entre Frank et Ada : cours magistral sur la littérature, suivi d’un cours magistral sur la Bourse, suivi d’un cours magistral sur le base-ball, suivi d’un cours magistral sur l’éducation, suivi d’un cours magistral sur la politique, etc.



C’est spirituel par moments, interpellant souvent, mais trop peu vivant en fin de compte, trop peu fouillé psychologiquement. Cela ne m’étonne pas outre mesure, vu son héroïne !



Je termine par un extrait qui m’a fait réfléchir : « Chaque innovation rendue possible par la technologie était désormais mise en œuvre sur-le-champ, sans qu’on prenne le temps d’en évaluer les implications éthiques, sociales ou économiques. On inséminait des sexagénaires, on clonait à tout-va, on changeait de sexe pour un oui ou pour un non. Le concept de vie privée perdait chaque jour un peu de sa substance. Les médecins saluaient avec une unanime béatitude l’allongement de l’espérance de vie, prédisant pour bientôt l’avènement de l’immortalité pure et simple. L’humanité fonçait à sa perte tel un pilote déchainé aux commandes d’un bolide dont chaque nouvelle technologie débridait un peu plus le moteur ».

C’est cela qu’il est important de retenir !

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Ada

Voilà un roman traitant de façon légère une intelligence artificielle capable d'écrire des romans à l"eau de rose, qui se prend à vouloir écrire de meilleurs livres et vient de fuguer de chez la start up californienne qui l'a conçue. Le programme intelligent fugitif est recherché par un flic "vieux de la vieille", ce qui laisse le champ libre à un choc des cultures entre le monde d'avant et celui de demain.

Sur la forme, c'est vivant, assez sympathique à lire, grâce à une bonne construction narrative, malgré de grosses ficelles : pourquoi prendre un policier n'y connaissant rien pour traiter de ce cas, et pas le FBI par exemple ? De même, les explications concernant l'intelligence artificielle et ses potentialités sont assez légères - sans doute car elles sont destinées à un public non averti.
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Ada

Ce livre est un pur enchantement. Le récit de cette amitié improbable entre un flic à l'ancienne et une intelligence artificielle à la langue bien pendue m'a fait plusieurs fois éclaté de rire. Plus le sujet est grave, disait quelqu'un, plus il devrait être traité légèrement. Mission accomplie.
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Ada

Ada est une intelligence artificielle programmée pour écrire des romans à l’eau de rose. Avant de disparaître elle avait déjà écrit un roman avec pour but de vende 100000 exemplaires. Franck, un inspecteur, va enquêter sur sa disparition.

Le début de ce roman est vraiment intéressant mais plus on avance dans l’histoire plus il devient ennuyeux.

Ce livre est parfait pour les personnes qui aiment les romans policiers et les sciences fictions.
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Ada

Ada a disparu...fugue ou kidnapping?



L'affaire se complique quand on sait qu'elle n'est qu'un programme informatique faite de 0 et de 1.

Mais quel programme! Capable d'écrire de la romance sentimentale à deux balles, ramenant la littérature à l'état de produit marketing.



Un flic à l'ancienne va mener l'enquête, entrainé dans un monde parallèle délirant, par une douce voix synthétique.



Me voici réconciliée avec Antoine Bello qui m'avait profondément ennuyée avec la disparition d'Emilie Brunet.

Cette enquête de cybercriminalité, aux frontières de la science-fiction est amusante et intelligente. Elle soulève de nombreuses questions sur notre civilisation toujours plus virtuelle. Suivre Ada dans ses raisonnements philosophiques est assez jubilatoire et sa logique désinhibée est redoutable.



Au-delà de l'anticipation en mode cocasse, l'auteur nous parle d'une planète qui s'emballe, de technologies qui, sous couvert de fonctionnalités devenues indispensables et addictives, nous déshumanisent.

Le constat est sévère et l'avenir plutôt sombre.

Et c'est un plaisir à imaginer tant que cela reste de la fiction.

Espérons...
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Ada

La nouvelle mission de Franck Logan, flic spécialisé dans les personnes disparues, pourrait ressembler à toutes les autres : Ada, prestigieuse employée de la société Turing Inc. s'est évanouie des radars... Kidnapping ou fugue ? Le problème pourrait se limiter à cette question, si l'on omettait de prendre en compte la personnalité d'Ada. Loin d'être une salariée lambda, elle n'est autre qu'une IA spécialement programmée pour écrire des romans à l'eau de rose... Autant dire que sur ce coup-là, les méthodes d'investigation conventionnelles de Logan ne seront pas très utiles et que notre bon flic devra trouver d'autres moyens pour retrouver les téraoctets absentes... Mais c'est sans compter sur l'aide providentielle d'Ada elle-même.



Arrivés à ce point, tous les lecteurs habitués des récits de SF auront déjà imaginé plusieurs scenarii, mêlant les lois de la robotique et l'émergence de la conscience dans une unité informatique et les dilemmes éthiques que cela engendrent. Les lecteurs plus classiques auront quant à eux porter leur attention au niveau de la forme (une IA qui écrit des romans... Suivez mon regard...) Pour les uns et les autres, « Ada » aura un air de déjà vu/lu... Mais les uns comme les autres seront agréablement surpris par ce roman, car l'auteur n'a pas caché un trop classique lapin blanc dans son trop classique chapeau. D'ailleurs, ce n'est pas le chapeau, point de mire de tout le public, qu'il faut regarder...

J'ai été charmée et conquise par ce roman d'Antoine Bello, qui incite comme nul autre à une profonde réflexion sur la littérature, sur l'art de la chose écrite et sur les attentes des lecteurs.

Aux esprits chagrins et aux sceptiques, je ne dirais donc que ceci : non, celui-ci de roman, vous ne l'avez pas encore lu !
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Ada

ADA - Antoine BELLO - Gallimard



« Les grands auteurs ont le pouvoir de transfigurer le réel, d’ennoblir le quotidien sans le dénaturer. Ils disent sans décrire, ils révèlent sans montrer » écrit Antoine Bello dans son dernier roman, ADA.



Eh bien, Antoine Bello est un grand auteur, car il a exactement réalisé cela dans son dernier livre.

La police enquête sur une disparition. Cette disparition ne concerne pas une personne, mais une intelligence artificielle ! Une IA qui écrit des romans ! Certes à l’eau de rose mais quand même rédigés par elle. Comment est-ce possible ? Vu le progrès de la technologie, RIEN n’est impossible. Il me semble d’ailleurs qu’il ya des vraies tentatives déjà réalisées sur ce sujet.



Comme à son habitude Antoine Bello mélange savamment le vrai et le faux pour nous tenir en haleine tout au long de la semaine qui dure l’enquête. Il mélange savamment la fiction et le réel pour nous décrire les travers de la société américaine, de l’économie américaine. Il vit aux Etats-Unis.



Page 276 il nous donne une bonne leçon sur le capitalisme.



C’est un roman qui interroge d’une manière ludique, mais très profonde, nos modèles de société, pendant qu’un policier humain, trop humain, se demande, lui, sans cesse si l' IA a une conscience.



La réputation d’Antoine Bello n’est plus à faire : « Les Falsificateurs », « Les Eclaireurs » et « Les Producteurs », une trilogie d’enfer ! par exemple. Nous vous conseillons vivement la lecture de ce livre pour ne pas mourir idiot.

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Ada

J'aime bien Antoine Belo et son imagination débridée.

Souvent situés dans un futur proche, ses romans savoureux proposent des intrigues parfois bien barrées. Son ÉLOGE DE LA PIÈCE MANQUANTE et son championnat mondial de puzzle de vitesse vaut son pesant de marque page. Sa trilogie sur les FALSIFICATEURS, analystes chargés de réécrire l'histoire dans le sens souhaité, montre une plus grande rigueur mais ne se prive pas d'un rythme haletant et d'une plume narquoise.

Son ADA se situe à l'exacte conjonction de ces deux univers. Un futur proche mais ô combien familier, avec sa Silicon valley, paradis trouvé de jeunes génies autoproclamés et acclamés.

ADA navigue entre réflexion amusante et désabusé et l'enquête de Franck Logan pour retrouver ADA, même s'il doute de la nécessité de la retrouver, du bien fondé moral de son investigation.

Bello s'amuse à nous perdre et on lui pardonne volontiers quelques paragraphes scolaires, une certaine baisse de style, d'autant plus que cette rupture de ton s'explique dans le twist final, malin et (un brin trop ?) roublard.

Entre temps, on se sera bien amusé nous aussi, constatant que l'on partage (enfin moi) les mêmes ambulances que l'on aime bien mitrailler.



"- Tu vois, c'est exactement pour ça que je déteste les romans à l'eau de rose : tout y est codé, balisé, souligné.

- Vous pourriez dire la même chose de tous les gens littéraires.

- Je ne crois pas, non."



Enfin ADA est aussi une jolie déclaration, dans son genre, à la littérature.



"Tu as résumé le défi de la littérature : comment raconter leur histoire aux gens sans les raser ou, pire encore, les conduire au désespoir ? Les grands auteurs ont le pouvoir de transfigurer le réel, d'ennoblir le quotidien sans le dénaturer, ils révèlent sans montrer..."



Ma foi, cette définition en vaut bien une autre...
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Ada

Voilà un roman très convaincant.

Franck, policier d’une cinquantaine d’années, est chargé de l’enquête sur la disparition d’Ada, l’héroïne éponyme.

Ada n’est pas un être humain mais une Intelligence Artificielle (dont le but est d’écrire un roman à l’eau de Rose et pas n’importe quel roman, un best-seller : minimum 100 000 exemplaires).

Franck, le policier, est atypique : il écrit des haïkus, habite Los Angeles, est marié a une française, Nicole (enseignante à l’université et marxiste (si, si…)

Pourquoi ce roman m’a-t-il plu ?



Tout d’abord, les dialogues sont percutants, qu’il s’agisse des flash-back de discussion entre Ada et des programmeurs, de ceux de Franck avec les témoins ou avec sa femme. Et puis Ada se révèle finalement très humaine dans son évolution :

La première semaine, elle est confondante de naïveté et la deuxième elle est une « théoricienne avertie » en littérature (p 107). Ensuite les rebondissements sont nombreux jusqu’au final, grandiose.



En bref, un roman qui parle de la naissance des romans sur un ton drôle mais aussi réfléchi : que demander de plus ?

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Ada

Ada comme le langage de programmation dont les premières versions datent des années 80, est le nom de l’intelligence artificielle, héroïne éponyme de ce roman. Elle a disparu de la salle hermétique de la compagnie Turing Corp où elle était gardée. Franck Logan policier dans la Silicon Valley est chargé de la retrouver.



Où est le siège de la conscience ? le fait que ce soit dans notre cerveau n’est plus une certitude. Que signifie être intelligent ? On trouve ici une réflexion intéressante sur l’intelligence artificielle et l’intelligence tout court, et surtout on rit (il y a des pages franchement hilarantes), on s’amuse et on réfléchit. La controverse entre l’humain et la machine est pertinente.


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Ada

Une intelligence, hors du commun.

Ce livre s’intitule Ada et l’auteur est Antoine Bello.

Ada est un ordinateur conçu pour imiter le fonctionnement du cerveau humain. Elle parle, elle détecte les émotions de ses interlocuteurs et il lui arrive même de blaguer. Elle sert à écrire des romans. Tout au long de l’histoire, Ada n’a qu’un seul but: écrire un roman à l’eau de rose et en faire environ 100 000 exemplaires, mais cette dernière a disparu et tout le monde la cherche. Frank est donc appelé pour mener l’enquete, et va découvrir les pouvoirs et les dangers de la technologie. Mais jusqu’où cela va aller?

Le genre est un roman policier.

Ce livre m’a assez plu car j’ai trouvé l’histoire intéressante, il y avait du suspens, et on avait très souvent envie de lire la suite.

Je le qualifie comme animé, intéressant et captivant. Il est facile à lire et à comprendre.

Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les romans policiers et qui cherchent des lires faciles à lire.

Citation: « Frank ne se donnait plus la peine de répondre; la vie était trop courte pour moucher tous les cretins. »
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Ada

Une interrogation critique sur les nouvelles technologies, une mise en abyme autour du livre et de l'humour. Trois ingrédients à priori disparates pour un résultat délicieux.



Silicon Valley, dans un avenir indéterminé, mais pas très éloigné de notre époque, un inspecteur de police, amateur d'haikus, old-school et dépassé par la technologie, est chargé d'enquêter sur la disparition en chambre close d'une Intelligence Artificielle dans les locaux de Turing Corp, une start-up florissante. le but de cette IA, nommée Ada, était d'écrire un roman à l'eau de rose qui se vendrait à 100 000 exemplaires.



Antoine Bello arrive à nous rendre crédible Ada, nous suivons ses progrès dans la compréhension du monde. Son caractère évolue en fonction du savoir qui lui est donné.

La confrontation des modes de vie entre l'inspecteur et les ingénieurs de la Silicon est un plaisir : des intérêts divergents, le manque de scrupules des ingénieurs. Pas d'éthique, l'argent et le progrès avant tout.



Critique sous-jacente du capitalisme outrancier et sans valeur morale – le dollar et la représentation comme ultime but de l'humanité – l'auteur, grâce à un humour omniprésent, arrive à nous questionner sur notre environnement sans lourdeur.

La lecture critique de Passion d'automne, la première tentative de roman de l'IA est un grand moment. Nous assistons à une analyse de la construction des romances littéraires et à une caricature du mode de l'édition et de son modèle économique.

La partie sur l'histoire d'amour du flic et de sa femme m'a laissé plus de marbre, cependant Antoine Bello évite l'eau de rose et parvient à nous narrer une histoire réaliste.



Comme dans ses précédant romans, l'histoire est prétexte à une mise en abyme du métier d'écrivain, de la littérature et de l'édition, je vous laisse découvrir. Ada pouvant dès lors se lire de multiples manières. En outre, remplacez Intelligence artificielle par Crétin Ambitieux sans scrupule et vous constaterez que le monde dépeint par l'auteur est loin d'être fictif.



Les amateurs de science fiction resteront peut être sur leur faim, le sujet des intelligences artificielles étant traité de manière plus approfondi dans de nombreux romans, mais Antoine Bello n'a pas voulu faire un roman de hard-sf, mais juste interroger les enjeux des nouvelles technologies.



Quelques petits défauts, mais volontaire ou pas ?



Un très bon moment de lecture.



Lu dans le cadre d'une opération masse critique Babelio.


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Ada

C’est fascinant de savoir que ce roman a été écrit avant que ChatGPT ne soit démocratisé. J’ai beaucoup apprécié les réflexions sur les IA (Sont-elles conscientes ? Sont-elles capables de créativité ? Vont-elles remplacer nos emplois ?) ainsi que la comparaison humain/IA, surtout sur le sujet de la création. C’était aussi une ressource intéressante en tant qu’autrice car il y avait plusieurs passages d’explication à l’IA de structure d’une histoire et de réflexions sur le style (doit-on copier toutes les formulations esthétiques que l’on lit ou tenter d’inventer les nôtres ?)



J’ai un peu moins apprécié l’histoire en elle- même et comment l’enquête a été menée.



C’est globalement une bonne lecture, bien que le récit ne porte pas forcément à se juste valeur les réflexions 😉



Réflexions intéressantes & inspiration pour l’écriture : Les lois qui régissent les IA, les points communs entre humains et IA (sommes-nous « programmés » d’une certaine façon ?), la structure d’un roman et son importance sur ses ventes (doit-on coller à des clichés, à la mode pour vendre ?)
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Ada

Une réflexion utile sur la place des Intelligences Artificielles dans l’avenir. Il y a quelques longueurs à mi-roman, mais les rebondissements finaux valent le coup.



Isabelle (Louveciennes)



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Ada

L'idée est plutôt sympa, bien que déjà explorée par d'autres avant lui, l'auteur connait bien son sujet, mais on s'attend un peu aux virages du scénarios, d'autant qu'il y a assez peu de pistes possibles....

Un bon moment pour une lecture dans le train, facile à lire.
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Ada

Antoine Bello est-il une intelligence artificielle ?



A la lecture de ce nouvel opus d’Antoine Bello, une question s’insinue petit à petit dans l’esprit du lecteur qui se demande au fur et à mesure s’il est vraiment en train de lire un roman d’Antoine Bello. Qu’est-ce que c’est que style bizarroïde qui pointe le bout de son clavier de-ci de-là ? Qu’est-ce que c’est que cet objet littéraire un peu disparate ?



Et puis, la lumière devant se faire, la lumière se fait et le lecteur, j’ose espérer majoritairement plus percutant que Franck, l’inspecteur en charge de l’enquête sur la disparition d’Ada, l’AI (intelligence artificielle) créée par l’entreprise Turing Inc. et chargée d’écrire un roman à l’eau de rose qui se vendra à plus de 100.000 exemplaires, prend en fin de compte conscience qu’une fois de plus Antoine Bello s’est joué de lui.



Antoine Bello oppose ici un esprit humain plutôt créatif et honnête en la personne de Franck Logan et un esprit informatique en posant tout un tas de questions toutes plus pertinentes les unes que les autres : qu’en est-il du processus créatif ? Du succès littéraire ? Sont-ils le produit de statistiques qui, si on ne retient, pour chaque aspect de le création littéraire, que la meilleure, assurent leur utilisateur d’un succès ? Sont-ils propres à l’apport créatif propre à chaque auteur, à chaque être humain, chacun dans son domaine, ces réflexions pouvant être appliquées à chaque domaine de la vie quotidienne ? Les AI ont-elles une conscience qui en ferait les égales de l’homme et serait à même de les doter d‘une âme ? La problématique n’étant pas tant, à mon sens, l’envahissement de notre société par les AI mais la perte induite de la valeur du langage et de la communication qui cimentent les relations et les sociétés.



Voilà pour le fond qu’Antoine Bello ne perd jamais de vue et auquel il apporte ses propres interprétations.



Pour ce qui est de la forme, là encore, Antoine Bello prend un malin plaisir à appliquer son système de statistiques à son propre récit pour jouer sur les codes, sur les genres, sur les nouveaux de langages, sur les sentiments, bref sur tous les ressors mis à disposition des auteurs pour leur permettre de rendre la copie voulue que ce soit sur le fond ou sur la forme, les deux étant évidemment intrinsèquement liées.



Au final, on ne sait plus si ce livre est celui de Franck Logan (ou d’Antoine Bello, cela revient au même) ou d’Ada et les deux « articles » proposés à la fin du livre comme analyses du livre lui-même pour savoir par qui il a été rédigé ne livrent pas plus de clefs dans la mesure où le lecteur est amené à se demander si elles ne sont pas elle-mêmes rédigées par des AI, que ce soit celle allant dans le sens d’un livre rédigé par une AI ou celle allant plutôt dans le sens d’un livre écrit par un être humain.



Antoine Bello s’amuse à tous les niveaux et notamment avec les noms. En plus de celui de l’AI, Ada, en référence à Ada Lovelace qui a réalisé le premier programme informatique, et de celui de l’entreprise qui l’a créée, Turing Inc., en référence à Alan Turing, mathématicien et cryptologue britannique, Antoine Bello propose deux personnages, secondaires mais représentatifs, répondants aux doux noms de Chuck Bronson et Gus Rijkaard…



Bref, ce nouveau roman de la rentrée littéraire 2016 d’Antoine Bello enrichit encore l’œuvre d’un écrivain à la fois constamment joueur avec son lecteur et la forme de ses récits et se posant les interrogations essentielles et profondes imposées par la société dans laquelle il évolue. Le seul véritable « accroc » dans la bibliographie d’Antoine Bello reste à ce jour Mattéo qui ne proposait pas les mêmes ambitions sur le fond et détonnait un peu par rapport à des livres aussi forts que la série des falsificateurs ou plus récemment son « Roman américain ».


Lien : http://wp.me/p2X8E2-Hz
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Ada

​En lisant ce livre au premier degré, on pourrait après quelques pages le qualifier de "roman de plage": le ton est badin, l'enquêteur est bon enfant et on se figure la machine qui parle comme une gamine au visage rond qui utiliserait sa grande intelligence à monter mille facéties. Ça se lit facilement et on s'avance gaiment vers un happy end prévisible. Mais qu'importe, c'était un bon moment de détente.



Sauf que ce ne sera pas un happy end. Et là, le livre devient intéressant par les réflexions qu'il va susciter.



D'une part, on met le doigt sur la facilité avec laquelle un homme peut être manipulé. Ce n'est pas nouveau, certes; les manipulateurs existent depuis toujours. Mais ici, on voit comment de froides statistiques pourraient être utilisées pour analyser tout un chacun afin de le manipuler. On sait que cela existe déjà à des fins commerciales, mais ici on pousse le bouchon plus loin dans le vice. Et c'est effrayant.



Par ailleurs, le livre met en avant des recettes que l'on pourrait appliquer pour fabriquer un livre qui se vendrait bien. Là non plus, rien de neuf. Des hommes sont déjà capables, intuitivement, de fabriquer un succès de librairie (que je n'identifie pas à un succès littéraire). Qu'on pense aussi aux films à gros budgets, qui doivent à coup sûr être rentabilisés. Dans ce roman, les techniques intuitives sont formalisées en techniques industrielles reproductibles. Réfléchissons humblement: sommes-nous tellement sûrs qu'une machine ne pourrait pas devenir géniale ?



Science-fiction que tout cela ? Allez savoir...
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