Maintenant, je ne rentre plus dans cette miche de pain nourrissante qui faisait mon monde . Avant la guerre, je vivais dans une couronne de pain : quelques amis de rencontre, pour le plaisir, et aussi ces relations que les familles trainent derrière elles comme des hérédités, parce que le grand-père Auguste fut garde national dans la même section que M.Durandard . La France était alors un étal de boulanger rempli de miches . Reconnaissons-le, cet esclavage était viable . Tout est changé . Foin de toutes ces petites habitudes retardataires et pourtant, nous ne sommes plus heureux .
le plus réjouissant, c'est que les Allemands foutaient le camp presque aussi vite que nous en 1940 !
Les gens qui ont de l'argent ne pensent jamais aux soucis de ceux qui n'en ont pas.
On se croit toujours indispensable. Heureusement d'ailleurs, sinon on ne ferait rien.
L'oeuvre du Créateur est transformée par les mains de son image.
C'est pendant la guerre que je me suis converti au culte de la famille,et je sais bien maintenant que c'est la seule religion que l'on puisse saisir à pleines mains.
Madeleine lui transmit cette impression qu'elle avait eue tout à l'heure :
- Nous sommes dans une île...
- Non, mon petit nous sommes sur un bateau.
Parce qu'un bateau ça peut couler.
Gagnent les guerres ceux qui s'en sortent vivants.
Bientôt, il y aura tellement de lois qu'on ira tous en prison.
Ce n'est pas en déchirant la page du cahier qu'on resoud le problème.
Il est évident que le courage n'est pas sage.
Il faut faire son bonheur de petits bonheurs.
Le combattant [...] n'a pas le temps d'être futile.
Même si ça ne colle pas, le besoin de logique que vous avez dans la tronche arrange le truc, le falsifie au besoin, sans que vous vous en reniiez compte, pour que ça donne dans votre tête du véridique, de « l’humainement possible ».
C’est extraordinaire, ce latex. Ça se solidifie en larmes brunes. L’opium brut, dans les grandes bouilloires, on l’écume, on le filtre. Ça donne de l’opium à fumer ou à manger.
Dans les enquêtes, rien n’est sûr, rien n’est vrai. Il faut chercher, chercher patiemment : trouver le mouchoir propre dans un lot de guenilles.
Tout n’était que silence, moustiques et démangeaisons.
Ce type s’était tué à l’alcool. Pas l’ivrogne, mais l’alcoolique conscient et organisé. Il buvait tellement qu’il en était devenu – au sens idiot du mot – une fille ; trahissant un copain pour le plaisir, ou pour faire un ragot. Un peu ce genre de rombier qui vendrait sa mère pour avoir la satisfaction de faire un bon mot.
C’est monstrueux, la jeunesse, les guichets se ferment pour les uns, et ils s’ouvrent pour les autres.
Décidément, une femme qui défend sa maison, ça devient plus vache qu’un tigre.