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3.86/5 (sur 1323 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Jefferson City, Missouri , le 29/07/1909
Mort(e) à : Moraira, Espagne , le 12/11/1984
Biographie :

L’écrivain afro-américain s’est inventé auteur de romans policiers à 47 ans, à Paris, après plusieurs vies. Il y a mis toute sa colère contre la ségrégation et tout son humour. Il naît dans une famille d'enseignants. Il entre à l'université de l'Ohio en 1926. Il en est rapidement exclu pour avoir entraîné d'autres étudiants dans des salles de jeu clandestines. Il traîne parmi les arnaqueurs et les maquereaux de Cleveland et rencontre sa première femme lors d'une opium party. En 1928 il cambriole la maison d'un riche couple après avoir volé une voiture. Il est pris et condamné à vingt ans de prison. Durant son séjour carcéral, il commence à écrire.
Ses nouvelles sont publiées dans des revues noires et, en 1934, sa nouvelle éponyme "59623" (son numéro de matricule) paraît dans Esquire. Il est libéré sur parole deux ans plus tard. À sa sortie de prison en 1935, il se marie, écrit pour le Cleveland Daily News, puis déménage pour la Californie où il écrit et travaille sur les chantiers navals.
Son premier roman édité est "S'il braille, lâche-le" ("If He Hollers, Let Him Go", 1945), qui raconte la peur et l'humiliation d'un ouvrier noir victime du racisme sur une base de la défense lors de la seconde guerre mondiale. Il est suivi par "La croisade de Lee Gordon" ("The Lonely Crusade", 1947), qui aborde la question des relations entre noirs, du mouvement travailliste et du Parti Communiste.
Himes part pour la France en 1953. De 1953 à 1955 paraissent successivement "Qu'on lui jette la première pierre"("Cast The First Stone", 1952) basé sur son expérience en prison, "La troisième génération" ("The Third Generation", 1954) et "La fin d'un primitif" ("The Primitive", 1955), histoire d'amour autobiographique entre un auteur noir raté et une femme d'affaires blanche.
En 1955, il rencontre Marcel Duhamel de la collection Série noire chez Gallimard, à la suggestion duquel il change son orientation et écrit ses premiers romans policiers. "La Reine des pommes" ("For Love of Imabelle") paraît en 1957 et obtient le grand prix de littérature policière 1958. C'est le premier roman du cycle de Harlem ayant pour héros les policiers Ed Cercueil et Joe Fossoyeur en version originale Coffin Ed Johnson et Grave Digger Jones. Le succès vient rapidement, et Chester Himes est considéré comme un auteur important du polar hard-boiled (dur à cuire).
Chester Himes s'installe en 1969 à Moraira (Espagne). Il écrit plus tard "Regrets sans repentir", ses mémoires en 2 tomes 1971/76.
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Source : livres.fluctuat.net
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Citations et extraits (252) Voir plus Ajouter une citation
Tout être humain, quelles que soient sa race, sa nationalité, sa foi religieuse ou son idéologie, est capable de tout et de n'importe quoi.

Chester Himes
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- Qu'est-ce qui s'est passé, frangin ? Tu t'es fait poisser par un flic noir ?
- Eh bien, voilà... J'étais en train de me faire valoriser du pognon...
- Valoriser ?
Les yeux de Goldy s'arrondirent.
- Je me faisais machiner des billets de dix en billets de cent.
- Combien que t'en avais au départ ?
- Pour rien te cacher, j'ai mis dans le coup tout ce que je possédais en ce bas monde. Quinze cents dollars.
- Et tu comptais toucher quinze mille ?
- Non, douze mille cinq seulement, avec les ristournes que j'avais à payer.
- Et tu t'es fait épingler ?
Jackson opina du bonnet.
- Pendant qu'on était en train, y a l'officier de police qu'a fait irruption à la cuisine et qui nous a tous foutus en état d'arrestation. Mais les autres, ils ont réussi à se tirer.
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La pompe des enterrements funèbres intéresse plus la vanité des vivants que la mémoire des morts.

François de La Rochefoucauld
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Lorsque le premier flic revint après avoir demandé par radio des renforts au commissariat de Harlem, un très vieil homme drapé dans une robe blanche à longues manches constellée de taches était entré dans la cuisine d'où il avait fait sortir les femmes et les enfants. Il était rasé de frais et sa peau flasque et parcheminée qui semblait avoir pour seule fonction de voiler son squelette était tendue sur ses traits comme un masque de cuir. Ses paupières fripées telle des membranes desséchées retombaient sur ses yeux d'un bleu laiteux, lui conférant une vague ressemblance avec une vieille tortue d'eau. Dans sa voix cassée perçait une note de léger reproche. [...]
- Alors c'est vous le patron ici ? dit le premier flic.
- Oui, monsieur. Je suis le révérend Sam.
- Vous êtes moine ? demanda le second flic.
Un sourire parut effleurer le visage du vieil homme.
- Non, je suis mormon.
Le premier flic se gratta la tête.
- Et qu'est-ce que toutes ces bonnes sœurs fabriquent ici ?
- Elles sont mes épouses.
- Ça alors, je veux bien être pendu ! Un négro mormon marié à une troupe de bonnes sœurs chocolat. Et tous ces gosses ? Vous dirigez un orphelinat, en plus ?
- Non. Ce sont mes propres enfants. J'essaie de les élever du mieux que me le permet le Seigneur.
Les policiers lui lancèrent un regard aigu. tous deux le soupçonnaient fortement de les prendre pour des imbéciles.
- Vos petits-enfants, vous voulez dire, rectifia le premier flic.
- Non, ils sont tous les fruits de ma semence.
Les policiers le considérèrent avec des yeux ronds.
- Vous avez quel âge, pépé ?
-Je crois bien que je dois avoir à peu près cent ans, si je ne me trompe.
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- Je laisse tourner le moteur ? demanda-t-il.
- Pour quoi faire ? Tu veux qu'on te fauche ta tire ?
- Personne n'ira voler un corbillard.
- Parle pas de ce que tu sais pas. Les gens d'ici, ça volerait ses yeux à un aveugle.
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Être Noir n'aurait pas dû être un secret pour moi mais je l'avais appris d'une autre façon. J'avais appris le même baragouin que les Blancs. Tous ces boniments à propos de la liberté, de la justice et de l'égalité... Tous les hommes sont nés égaux... Tout être né aux États-Unis est un citoyen... J'avais appris cela dans les mêmes livres, dans les mêmes écoles que les Blancs. J'avais appris l'hymne aussi : "... à travers le pays de l'homme libre et la patrie du brave..." Moi aussi, je pensais que Patrick Henry était un héros quand il s'était dressé pour dire : "Donnez-moi la liberté ou la mort !" tout comme les gosses blancs qui avaient lu son histoire. J'étais un admirateur de Charles Lindbergh étant gosse, et je pensais que George Washington était le père de notre pays -- aussi longtemps que je m'étais imaginé avoir un pays.
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Les jeunes gens surgissaient brusquement du seuil des taudis plongés dans l'obscurité, du fond des impasses, de derrière les voitures en stationnement, des escaliers remontant des sous-sols, chargeaient vers la police, lançaient des légumes pourris, des détritus variés, des pierres et des briques s'ils pouvaient en trouver, et quelques œufs pourris aussi, mais le moins possible, parce qu'il fallait qu'un œuf soit vraiment en décomposition pour cesser d'être bon à Harlem ; provoquant la police, faisant des grimaces, tirant la langue, chantant « Crève donc blanchiotte ! » Leurs corps s'agitant sur des rythmes absurdes, lestes, agiles, insaisissables, mus par une excitation hystérique qui leur conférait l'air de pantins en folie. Les flics transpirants aux visages rouges dans leurs uniformes bleus, avec leurs casques blancs, zébraient l'air brûlant de la nuit de leurs longs bâtons blancs, comme s'ils exécutaient une version dansée et policière de West Side Story, et plongeaient pour éviter les projectiles volant de toutes parts, surtout pour ne pas recevoir d'ordures dans les yeux ; puis c'était à leur tour de se mettre en chasse et ils poursuivaient les jeunes Noirs qui faisaient volte-face et s'enfuyaient pour se dissoudre à nouveau dans l'obscurité. [...]
- Pour eux, c'est jamais qu'un jeu, dit Ed Cercueil.
- Non, pas du tout, contredit Fossoyeur. Ils expriment leur opinion.
Tandis que les efforts de la police se trouvaient détournés vers un groupe de garçons et de filles qui venaient de lancer une opération de harcèlement sur la 125è Rue, une bande de jeunes gens un peu plus âgés s'élança de l'ombre à l'assaut d'un supermarché au milieu du bloc, avec des bouteilles de bière et des barres de fer. Les vitrines volèrent en éclats. Les jeunes se précipitèrent pour piller, tels des moineaux picorant avidement des miettes sous le bec d'oiseaux beaucoup plus grands.
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Il y avait là trois photos de Noirs, recherchés pour meurtre par la police du Mississippi. Ce qui signifiait qu'ils avaient assassiné un Blanc, car dans l'État du Mississippi, tuer un Noir n'était pas considéré comme un crime.
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Mais cette nouvelle génération de jeunes Noirs avec leur comportement de spécimens de l'ère spatiale représentait pour lui l'inconnu. Pourquoi déclenchaient-ils des émeutes, pourquoi provoquaient-ils la police des Blancs d'une part et composaient-ils des poèmes assez délirants pour désarçonner complètement un brillant intellectuel de Harvard de l'autre ? On ne pouvait pas tout mettre sur le compte des foyers brisés, du manque de débouchés, du chômage, de l'inégalité fondamentale, de la pauvreté, de la discrimination — ou encore du génie. La plupart étaient issus de ces taudis misérables qui n'engendrent guère le génie ou les rêves, mais il y en avait un certain nombre appartenant à des familles de la bonne bourgeoisie moyenne qui ne souffraient pas de façon aussi cruciale de l'inégalité. Et les bons et les mauvais, les finauds et les lourdauds constituaient tous les éléments d'un ferment racial: tous se retrouvaient parmi les membres d'une certaine opposition. Et ce n'était fichtrement pas la peine de perdre son temps à discuter pour découvrir le responsable : il n'y avait pas de responsable.
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- Jackson, vous me faites l'effet d'être un honnête homme.
- Je m'efforce de l'être, mais l'honnêteté, ça paie pas toujours.
- Que si, Jackson. Mais faut savoir la faire payer.
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