Dans le délicieux fourre-tout qui est le mien, j'ai retrouvé,ces jours-ci, une pile de livres égarés sur une étagère bien trop haute pour de fréquentes visites et je me suis aperçu que certains de ces bouquins avaient été achetés-- et lus--- il y a plus de quarante, voire cinquante, ans . "Les pavés de l'enfer" en faisait partie ,je ne me souvenais plus du tout du contenu et j'ai eu la curiosité de le relire . Je ne le regrette pas .
Dominique Ponchardier( né le 9 mars 1917 et mort le 17 avril 1986,il y a donc très exactement 32 ans aujourd'hui ) fut un grand résistant ( il a une "plaque de vélo"de belle taille :
-Médaille des blessés
-Médaille des évadés
-Médaille de la Résistance(avec rosette )
-Croix de guerre 39-45 (avec quatre
-citations )
-Compagnon de la Libération
et Commandeur de la Légion d'Honneur )
et aussi un écrivain prolifique , il fut le créateur du personnage du "Gorille "(Géo Paquet ), 64 opus de 1954 à 1983 qui firent les beaux jours de la Série Noire, auteur de onze autres romans et de Mémoires dont il est question ici . Cet homme savait agir (il fut le créateur avec son frère ainé, Pierre, futur contre-amiral, du réseau SOSIES qui fut un des plus efficaces et il était considéré par la Gestapo comme un "dangereux terroriste" à abattre à tout prix ), il savait aussi écrire et je me suis replongé avec délices dans ces aventures rocambolesques mais qui ne doivent rien à la fiction . Evocation d'un temps que j'ai vécu, gamin, sans trop le comprendre,Ponchardier ne se limite pas aux faits et son texte s'adorne de considérations générales ,parfois quasi philosophiques qui ajoutent à son charme, si ce terme pouvait convenir à ce genre d'ouvrage .
Si quelques babéliautes décident de s'y interesser,je gage qu'ils ne seront pas déçus et fermeront ce livre en se disant, comme moi ;"C'était un homme !" .
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Maintenant, je ne rentre plus dans cette miche de pain nourrissante qui faisait mon monde . Avant la guerre, je vivais dans une couronne de pain : quelques amis de rencontre, pour le plaisir, et aussi ces relations que les familles trainent derrière elles comme des hérédités, parce que le grand-père Auguste fut garde national dans la même section que M.Durandard . La France était alors un étal de boulanger rempli de miches . Reconnaissons-le, cet esclavage était viable . Tout est changé . Foin de toutes ces petites habitudes retardataires et pourtant, nous ne sommes plus heureux .
le plus réjouissant, c'est que les Allemands foutaient le camp presque aussi vite que nous en 1940 !
C'est pendant la guerre que je me suis converti au culte de la famille,et je sais bien maintenant que c'est la seule religion que l'on puisse saisir à pleines mains.
On se croit toujours indispensable. Heureusement d'ailleurs, sinon on ne ferait rien.
Les gens qui ont de l'argent ne pensent jamais aux soucis de ceux qui n'en ont pas.