Le vieux Monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans le clair-obscur surgissent les monstres.
Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres
Il y a crise quand l’ancien monde ne veut pas mourir et que le nouveau monde ne veut pas naître.
La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés.
Je suis pessimiste par l'intelligence mais optimiste par la volonté.
Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir.
..... Tout ce qui survit d'élémentaire dans l'homme moderne revient irrésistiblement à la surface : ces molécules pulvérisées se regroupent suivant des principes qui correspondent à ce qui subsiste d'essentiel dans les couches populaires les plus profondes
La révolution passive désigne les cas de changement social "par le haut", où l’État effectue des modifications dans la structure politique et économique, sans toutefois toucher aux rapports de propriété, et ce dans un contexte de passivité de la population. Une révolution passive n'est pas une "fausse" révolution, ses conséquences peuvent être importantes, mais les changements qu'elle induit ne sont pas endogènes, ils ne procèdent pas des rapports de classe inhérents à la société considérée. Comme le dira Gramsci, ces changements sont souvent importés dans un pays par une puissance extérieure, qui lui impose alors son hégémonie.
Quand on est convaincu que quelqu'un se trompe, que cette personne refuse de discuter, d'apporter des preuves en alléguant que tout à chacun à le droit de penser comme il veut - on ne peut pas être tolérant. Liberté de pensée ne signifie pas liberté d'errer et de divaguer.
Ils [les hommes politiques italiens] n'ont pas senti la souffrance : ils ont créé le chaos, ils ont laissé tout rafler à ceux qui étaient les plus forts économiquement [...]
Le malheur a habituellement deux effets: souvent il éteint toute affection envers les malheureux, et, non moins souvent, il éteint chez les malheureux toute affection envers les autres.
Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut es élargir.
Je suis pessimiste par l'intelligence mais optimiste par la volonté.
Que peut opposer une classe innovatrice au formidable ensemble de tranchées et de fortifications de la classe dominante ? L’esprit de scission, c’est-à-dire l’acquisition progressive de la conscience de sa propre personnalité historique.
Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant.
L'indifférence, c'est l'a oublie, le parasitisme, et la lâcheté, non la vie. C'est pourquoi je hais les indifférents.