Auschwitz 1944. Edita Adlerova, dite Dita, a quatorze ans lorsqu’elle est transférée du ghetto de Terezin de Prague à celui d’Auschwitz. Avec ses parents, elle se retrouve dans le camp BIIb, un « camp familial » supervisé par Joseph Mengele. Le « regroupement familial » ça n’existait pas dans les camps de la mort et les enfants de moins de 15 ans à peine descendus du convoi étaient envoyés aux chambres à gaz. Alors pourquoi un tel camp au sein d’Auschwitz? Et bien il s’agissait d’un écran de fumée pour tromper la Croix-Rouge et la scène internationale…Ils voulaient à tout prix cacher ce qu’était en réalité Auschwitz.
Au sein du BIIb, il existe un bloc pour enfants, le bloc 31, où l’éducateur sportif et sioniste Alfred « Fredy » Hirsch (en photo) y a installé une école clandestine. Ainsi, pendant que les parents « travaillent », les enfants retrouvent un semblant de normalité. Mais Fredy Hirsch est allé encore plus loin dans les interdits, puisqu’il a également constitué une mini-bibliothèque de 8 ouvrages (un atlas sans reliure, le Traité élémentaire de géométrie, Brève histoire du monde de H.G. Wells, Grammaire russe, un roman français détérioré, Nouveaux chemins de la psychanalytique de Freud, un autre roman russe sans couverture et le dernier, un roman tchèque). Et c’est là qu’intervient notre jeune Dita, elle en devient la gardienne, la bibliothécaire d’Auschwitz. Ainsi, jour après jour et au péril de sa vie, elle cache et délivre les ouvrages aux différents professeurs du bloc.
La bibliothécaire d’Auschwitz, c’est aussi raconter l’innommable et la réalité des camps. C’est côtoyer Mendele de près, et avoir comme Dita, la chair de poule quand il dit qu’il la surveille. C’est vivre des histoires d’amitiés, des histoires d’amour, parfois interdites et impensables. C’est vivre avec la mort, la faim, les poux, les maladies, mais c’est aussi découvrir ces résistants, ces individus qui vivent l’enfer et continuent de se battre et gardent l’espoir d’une libération prochaine.
Ce que je retiendrai de ce roman, c’est vraiment le fond plus que la forme. Si l’émotion m’a parfois manquée, malgré quelques passages très poignants où j’ai eu ma petite larme, c’est surtout l’aspect historique que j’ai aimé et la découverte de l’histoire vraie de Dita Krauss(née Edita Polachova). Une survivante de la Shoah, toujours en vie, que l’auteur a rencontrée à plusieurs reprises et qui possède encore un fort caractère. Vous pouvez par ailleurs retrouver son autobiographie « Moi, Dita Kraus, la bibliothécaire d'Auschwitz ». Mais c’est aussi l’histoire de sa mère, de son père, de sa meilleure amie Margit ( en photo), de Rudi Rosenberg (devenu, après la guerre, Rudi Vrba), et de Fredy Hirsch et de tous ceux qui ont croisé sa route de près ou de loin durant ces années de guerre…
Lien :
https://www.instagram.com/p/..