Dans une expédition, disait Scott, quand la phase de préparation est terminée, le pire est passée.
Peut-on imaginer mieux qu'une exploration polaire pour passer un mauvais moment? On y est plus solitaire qu'à Londres, plus isolé qu'au monastère et le courrier n'arrive qu'une fois par an. Un des membres de l'équipe Campbell me disait que les tranchées d'Ypres avaient tout d'un pique-nique, comparées à l'Antarctique dont il serait intéressant de juxtaposer les différentes descriptions comme lieu de déplaisir. Il faudrait pour cela inventer, au préalable, un instrument susceptible de mesurer l'endurance. Bref, il n'est pas d'existence plus rude que celle du manchot empereur !