Citations de Armèle Malavallon (64)
« L enfer n’existe pas pour les animaux , ils y sont déjà » .
Victor Hugo .
Il avait appris à observer, à écouter. Il avait appris les silences. Il avait appris les regards. Il avait appris les mots qu’on hurle en les taisant.
Les morts ont parfois meilleure mine que les vivants.
Certains restent figés dans la beauté de leur jeunesse lorsque le temps, pris de court, n’a pas eu le loisir de faire son œuvre. Un sourire éternel plaqué sur leurs lèvres tendres, les yeux pétillants de bonheur, ils semblent se moquer de ceux qui les regardent, noyés dans la douleur et les larmes.
Demander une femme en mariage pour l’empêcher de vous quitter, c’est pathétique. Il le sait, mais il n’a pas envie de la perdre. Pas maintenant. Il a besoin d’elle. Elle est son équilibre, le socle sur lequel il repose et sans lequel il risquerait de s’écrouler.
La théorie qui consiste à expliquer l’embrasement du corps par une étincelle, une cigarette ou une bougie et sa combustion par l’effet chandelle, dans lequel la graisse humaine fait office de cire et auto-entretient sa propre combustion, s’avère inadaptée dans un grand nombre de cas. Entre autres, lorsque aucune source de chaleur n’a pu être retrouvée à proximité du corps.
Il mettait à profit le silence qu’il chérissait tant pour activer les mécanismes complexes de son cerveau. Il était capable de dénouer l’écheveau des enquêtes les plus difficiles en parvenant à discerner l’élément important qui conduisait à la vérité.
« L’Homme a peu de chance de cesser d’être un tortionnaire pour l’Homme tant qu’il continuera à apprendre sur la bête son métier de bourreau » .
L’utilisation du feu peut traduire une soif de vengeance, un besoin de punir le ou les auteurs d’un crime, d’une injustice ou d’une simple humiliation.
La victimologie est essentielle. Nous devons nous concentrer sur les victimes, apprendre à les connaître, tout savoir de leur vie, fouiller dans leur passé, trouver s’il y a un lien entre elles pour comprendre qui pourrait vouloir leur mort.
La fragilité. Le doute. Le sentiment d’être face à plus grand que soi, à quelque chose qui dépasse l’entendement.
Entre un sadique qui jouit de la souffrance d’autrui, qui la recherche, la provoque et en tire du plaisir et un homme « normal » qui se contente de l’ignorer ou de la trouver acceptable, la marge est grande. Pourtant, c’est cette indifférence, cette validation passive que Clément a le plus de mal à comprendre et à pardonner. Le premier cas relève de la psychopathologie. Le sadique obéit à une pulsion, son comportement est explicable. L’indifférence, en revanche, est forcément coupable selon Clément. Elle ne s’explique pas, ne se pardonne pas. Le vétérinaire pense aux chimpanzés massacrés au Congo pour la viande de brousse, aux orphelins récupérés par les braconniers pour les vendre dans les villages où ils deviendront trophées attachés à une chaîne dans une cour sordide. Leur sort n’est guère plus enviable que celui de leurs parents abattus sans étourdissement. L’indifférence, toujours. Le prétexte de la chasse pour se nourrir, de la suprématie d’une espèce sur l’autre, de l’hégémonie humaine sur la nature, quoi qu’il en coûte.
Il a l’impression d’être dans la peau d’un étudiant qui se pointe à un examen important sans avoir révisé et qui ne s’en fait pas pour autant. Clément est bel et bien déstabilisé, mais pas par Soulier. Il est déstabilisé par son propre détachement. Il tente de se rassurer. C’est normal, tu viens d’arriver, tu n’es pas encore tout à fait là. Tu dois te laisser le temps d’oublier la jungle et de t’ancrer véritablement dans cet endroit.
Va le dire aux femmes qui ont eu des grossesses non désirées que c’est un cadeau de la nature. Pourquoi tous ces efforts pour mettre au point la contraception et l’IVG si c’est un cadeau de la nature ? Pourquoi les femmes se sont-elles tant battues pour avoir le choix alors ?
Je vais passer à côté de ma vie si je ne fais pas d’enfant. Ça veut dire quoi ? Que jusqu’à présent, je n’ai pas vécu ? Que ma vie compte pour du beurre, qu’elle n’a aucun intérêt sous prétexte que je ne me suis pas reproduite ? Quel ramassis de conneries !
Le silence tombe sur l’arène et écrase tout, les mots, les rires, les chuchotements, les souffles et les frôlements.
La vie a déserté la scène.
Plus rien n’existe que la bête immobile et le pantin enluminé qui se pavane devant elle.
Sous un soleil féroce, le temps est suspendu, arrêt sur image de corps figés, pétrifiés par la solennité de l’instant.
Le pantin s’agite un peu, une goutte de sueur glisse le long de sa tempe. Il soulève sa muleta, se prépare pour l’estocade.
La bête luisante, maculée de sang, se tient droite malgré le cou rompu et la tête en prière.
Elle attend.
Elle attend que les dorures scintillent un peu plus au soleil.
Elle attend le moment venu.
Le pantin aussi qui hésite sur sa chorégraphie de fin de faena.
Ses yeux fiévreux scrutent l’air ensablé et noyé de lumière. Il peine à distinguer sa victime, mais il la sent. Il perçoit sa puissance et sa force, il a hâte d’en finir avec elle.
Il relève la tête, redresse son dos, cambre ses reins et la voit. La montagne de muscles se jette sur lui avant même qu’il ait eu le temps de se mettre en position. Son bras refuse de soulever la muleta, ses jambes ne lui obéissent plus, son cœur s’arrête.
La bête l’a pris par surprise. Elle n’a pas gratté le sol, n’a pas expiré son souffle chaud en mugissant, elle a bondi, la tête en avant, pour en finir.
Elle voit des images, des photos, des dessins. Dragon, serpent, araignée, crâne humain, visage masqué de porcelaine, tête casquée de fer, bouche muselée de cuir.
Un univers de noirceur et de beauté l’enveloppe, la suit partout.
Elle le voit, elle l’entend, elle le sent. Sur sa peau. Dans sa tête. Dans son corps.
Puis tout est froid. Tout est silence. Tout s’arrête.
Elle disparaît.
Tiens Popeye, je t'ai fait des tartines catalanes, tes préférées. Tu ne peux pas refuser !
Le fait de le regarder dans les yeux alors qu'il se vidait de son sang, de lui tenir la main tandis que la vie s'enfuyait de son corps, l'a lié à jamais à cet homme.
Le mieux est de travailler sur ce que l’on a.
C’est comme pour votre grand-mère, elle peut bien être blonde, brune, rousse ou avoir les cheveux blancs ou violets, passé un certain âge, nous sommes hors normes, hors mode. Tout nous va pourvu que ce soit joli et de belle qualité.