AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Arnost Lustig (14)


M. Brenske avait fait du rabbin Dayem de Łódź son jouet.
Cela aussi, c'était de ces choses qui arrivaient. Le vieillard chantait à ravir, ce qui s'était su par pur hasard : le jour où il devait être gazé, il avait eu tort de vouloir adoucir par son chant l'agonie de ses frères, et M. Brenske l'avait entendu même à travers la porte blindée; il l'avait fait ouvrir, l'avait sorti de là et lui avait assigné ce chant suave comme travail obligatoire dans la salle de séchage.
Commenter  J’apprécie          300
Elle voulait trop de sursis, et elle était elle-même trop peu de chose; peut-être d'ailleurs que M. Herman Cohen et les dix-neuf autres ne faisaient pas non plus le poids. Elle n'avait même pas dit adieu à son père, entraîné vers l'avant par un mouvement de foule quand quelqu'un avait parlé de gaz "là-dedans", à moins que ce ne fut vers l'arrière, allez savoir, quand justement on ne savait pas où était le commencement ni où était la fin ni ce qui adviendrait de vous. On savait seulement que le camp était immense.
Commenter  J’apprécie          262
Arnost Lustig
Il a été capable à la fois de nous rendre fiers d’être des hommes et tristes à propos de nous-mêmes. Il nous a appris à sourire et à être sérieux, à prendre la vie comme l’unique privilège que nous avons et à nous voir comme les seules créatures de l’univers capables de sentir, de voir et de se souvenir, même si cela ne dure jamais très longtemps. Pavel [Ota] est devenu — à juste titre — un classique moderne.

Ota Pavel, la courte vie d’un écrivain tchèque
Commenter  J’apprécie          110
Le viol, point faible des troupiers allemands – et, sans doute, des soldats du monde entier – malgré les efforts de la police militaire pour maintenir la pureté de la race à force de proclamations claironnées sur les toits
Commenter  J’apprécie          50
Comme disait déjà son père, les meilleures infidélités sont celles dont la femme ne sait rien
Commenter  J’apprécie          40
Les roues sur les rails scandaient les mots camp et crépuscule, l’un après l’autre, toujours et encore
Commenter  J’apprécie          30
Elle aussi y était à sa place, c’était sans appel, le camp était partout. Sa race et ses origines étant ce qu’elles étaient, il n’y avait pas où fuir. Soudain elle eut un doute : existait-il encore un monde en dehors de ce camp ?
Commenter  J’apprécie          30
Allez, encore un petit détail avant que nous trouvions une solution finale à cela.
Commenter  J’apprécie          20
Soudain elle eut un doute : existait-il encore un monde en dehors de ce camp ?
Commenter  J’apprécie          20
Manger, marcher, courir. Sans se pousser en avant ni rester en arrière. Sans regarder à droite ni à gauche. Aller, aller, aller. Ne pas se penser en archipel. Chacun pour soi. Sauve qui pouvait.
Commenter  J’apprécie          20
mais tout en exprimant son désir, il sentait dans chaque fibre de son corps la proximité du camp et tout ce qui allait avec, depuis la rampe et les rails et les wagons à bestiaux jusqu’à ces grands bâtiments bas avec leurs cheminées trapues ; s’il ignorait l’origine de la grasse fumée noire qui déferlait dans le ciel, quasi sans discontinuer, il la savait là, et donc il se tut
Commenter  J’apprécie          10
Il ne voyait pas le commencement, seulement la suite. Il savait déjà où Fine avait été, ce qu’elle y avait fait. Il s’efforçait de tout considérer selon la justice, pour ne pas imputer une ombre de faute à mauvais escient. Il ne pouvait en appeler à ce à quoi la religion elle-même n’offrait pas de réponse. Il était troublé, sans repères. Il pensait à cette impudeur sans borne. Elle voulait vivre. Elle ne pouvait vivre qu’à ce prix, en subissant ce qu’elle avait subi. Quand la vie, le vouloir-vivre sont-ils un péché ? Quand la simple soif de vie est-elle un blasphème ? Le rabbin se retrouvait en terrain inconnu, égaré dans sa propre âme comme dans un labyrinthe. Il n’y avait plus seulement le oui ou le non. Le bon ou le mauvais. Le bien et le mal. Où tirer la ligne entre le mensonge et l’erreur qui ne serait pas une faute ? Le juste et l’injuste ? (…) Dans ce pays sans Dieu, dans ce monde sans Dieu, au milieu d’hommes sans Dieu, après la chute des piliers soutenant la voûte céleste, la rabbin Gedeon Schapiro sentait s’abattre sur ses épaules un fardeau intenable, où il y avait comme des rochers, une pluie aveuglante d’éclats de pierre et de bois, et cette poussière omniprésente qui a raison même du plus fort.
Commenter  J’apprécie          00
De quoi devait ou pouvait-elle lui parler ? De ses douze soldats par jour ? Du sang qui lui martelait les tempes pendant qu’ils lui passaient sur le corps ? Elle vivait avec des remords de tous les instants. Dans la terreur de se trahir. Chaque fois qu’elle couchait avec un homme, son père, sa mère et son frère étaient là à la regarder. Ils revenaient pour qu’elle ne les oublie pas – et pour la juger.
Commenter  J’apprécie          00
Si la mémoire était une personne, elle ne serait pas quelqu’un que tu aurais envie de rencontrer la nuit.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Arnost Lustig (61)Voir plus

Quiz Voir plus

Combien de fois ?

🎬 Alors qu'il s'apprête à démissionner de ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu'un bandit, condamné autrefois par ses soins, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu, il est abandonné de tous... Ce film de Fred Zinnemann, avec Gary Cooper s'intitule "le train sifflera ... "

une fois
deux fois
trois fois

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , films , roman , espionnageCréer un quiz sur cet auteur

{* *}