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4.43/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1916
Mort(e) à : Vitry-sur-Seine , le 04/08/2018
Biographie :

Arsène Tchakarian est un résistant français membre des FTP-MOI né en 1916. Arsène Tchakarian est aujourd’hui le dernier survivant du groupe Manouchian, dit de l’Affiche rouge.

Il est né en Turquie d'une famille arménienne qui fuira le pays pour la Bulgarie, puis la France en 1930. Suite à sa participation aux manifestations du Front populaire, il adhère à la CGT, où il rencontre Missak Manouchian. Engagé dans l'armée française, il est démobilisé en 1940 et entre dans la Résistance. Il participe à des distributions de tracts, actions militaires ou de sabotage. Après l'arrestation de Missak Manouchian, il rejoint le maquis du Loiret et participe à la libération de Montargis.

À partir de 1950, il devient historien, membre de la Commission des Fusillés du Mont-Valérien et chargé de recherches auprès du ministère de la Défense[
TCHAKARIAN Arsène un des derniers survivants de la Résistance site de Pascal BERNARD d'Outreau réalisé avec la participation d'Arsène TCHAKARIAN
https://sites.google.com/site/outreau2/outreau/tchakarian-arsene-un-des-derniers-survivants-de-la-resistance

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Tchakarian Arsène La Vérité, toute la Vérité de l'Histoire de l'Affiche Rouge 2èmpartie


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Prologue - Morts pour la France

Mes rendez-vous multiples avec Manouchian et ma participation à l'élaboration et à l'exécution de plusieurs actions et sabotages au sein de sa formation m'amènent, au fil de ces pages, à restituer la vérité. Grâce au récit de mes amis survivants après la Libération : Mélinée Manouchian, Madeline Oboda, Henri Karayan, Alexandre Kostantinian, Léo Kneler, Abraham Lissner, Diran Vosgueritchian et Mihaly Patricu, j'ai reconstitué également des actions qui ne figuraient pas dans les communiqués, ainsi que d'autres qui y étaient inscrites mais dont les communiqués avaient disparu.
Que ce soit à Paris, en banlieue ou en province où se déroulent les attaques de mars à novembre 1943, j'ai retrouvé la place de chaque combattant en fonction de la configuration du site et des impératifs de l'action. J'ai refait les chemins empruntés par mes compagnons après l'assaut et minuté le temps de leur retraite. J'ai croisé quelques rares témoins inattendus qui m'ont fourni de précieux renseignements et même rencontré les familles des fusillés dont la mère et la tante de Spartaco Fontano, la femme et la sœur de Celestino Alfonso, la fille d'Olga Bancic, la fille d'Arpent Tavitian, le frère de Marcel Rayman, de Maurice Fingercwajg et de Rouxel, l'oncle de Georges Cloarec, la fille de Lajb Goldberg, le père de Witchitz et la veuve de Haïk Tebirian.
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Le traitre de Belleville - samedi 26 juin

Afin d'échapper aux déportations, une importante communauté juive vit cachée, à Belleville, chez des sympathisants français. Malgré une prudence extrême, plusieurs arrestations ont lieu parmi la communauté courant juin. Elle est loin de se douter que c'est l'un des leurs, un Juif, qui procède aux dénonciations au bureau allemand antijuif. L'enquête effectuée par les partisans juifs FTPF leur permet de très vite dépister l'indicateur. Ce dernier habite rue Ramponeau, une rue du quartier de Belleville en face d'un commissariat de police, et parle couramment allemand. Informé, Manouchian va charger trois francs-tireurs de l'exécuter : les Arméniens Henri Karayan et Alexandre Kostantinian et l'Allemand Léo Kneler. Olga Bancic sera chargée du transport des armes.



- Au pays des gueules noires - lundi 5 juillet

Le syndicat clandestin des ouvriers mineurs de Denain a fait savoir au commandement des FTPF de Paris, par un messager, qu'un dénonciateur d'origine italienne sévit dans la ville. Il dénonce aux Allemands les mineurs qu'il soupçonne d'organiser des luttes revendicatives et fréquentes, depuis la grande grève de mai-juin 1941 qui a largement contribué à développer l'esprit de résistance.
J'ai peu de témoignages sur cet évènement. Mais je suis absolument sûr que Manouchian, probablement sollicité par l'armée secrète, avait envoyé à Denain deux francs-tireurs avec pour mission d'exécuter le dénonciateur : Spartaco Fontano, italien, et le matricule 10266, certainement aussi d'origine italienne mais dont le nom m'est demeuré inconnu.
Le vendredi 2 juillet, les deux jeunes gens prennent le train à la gare du Nord et, suivant les habituelles consignes de prudence, cachent sous une banquette leurs deux pistolets enveloppés dans des journaux. Arrivés à Denain, ils quittent la gare séparément. Le premier s'assure que la sortie est libre de tout contrôle, alors que le second porte les révolvers dans sa musette. Ils passent la nuit chez un de leurs compatriotes et, le lendemain, ils identifient et filent le traitre à "descendre". Le jour suivant, leur plan d'exécution est prêt. Le donneur sera abattu discrètement dans une rue de Denain, le lundi à 10 heures. Leur mission accomplie, les deux francs-tireurs rentrent immédiatement à Paris par le train. La nouvelle sera reçue avec soulagement par les mineurs.
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Le mot d'ordre est "ne rien dire".

Nous avons pourtant un immense besoin de parler, de recueillir un avis ou un encouragement. Nous éprouvons une implacable solitude. Ne rien dire à sa famille, mentir chaque jour en inventant de nouveaux prétextes, ne sont pas chose aisée. "Tu maigris! Tu sors trop!" combien de mères prononcent ces paroles! "Si tu continues à ne pas rentrer avant le couvre-feu, je te fous à la porte"! crient les pères d'un ton sévère. Sans oublier les remarques du patron à son employé : "Moi, je n'aime pas les feignants qui manquent pour un oui ou pour un non!" ou celles de la jeune épouse à l'égard de son bien-aimé : "Tu as encore passé la nuit dehors! Tu as une maîtresse!".

Scènes, cris, pleurs. Les voisins peuvent entendre. Mais que peut répondre le franc-tireur qui n'a pas le droit de dévoiler son activité de résistant ? L'atmosphère devient vite insupportable, dangereuse pour le jeune franc-tireur et pour tout le groupe. C'est pourquoi il se trouve souvent contraint de s'éloigner de sa formation de combat, provisoirement ou définitivement.
Les anciens qui ont survécu ont compris ensuite les difficultés subies par les nouveaux. Abraham Lissner, responsable politique, m'avait rappelé après la Libération combien il était difficile, dans le contexte de la France occupée, d'adhérer à une formation de francs-tireurs et de participer à des attaques
armées. Notre combat ne se déroulait pas sur un front, entre deux armées. Chez nous pas de blessés, ni de prisonniers. Si nous étions pris, c'était la torture - l'exécution. Afin d'échapper à des souffrances certaines, Ernst Blukoff, le 3 juin, et Joseph Clisci, le 2 juillet, tous deux grièvement blessés au cours d'attentats, choisissent d'en finir en se tirant leur dernière balle dans la tête.

Aborder cette question, ce n'est pas émettre un jugement. C'est, au contraire, une manière de rendre à ces inconnus l'hommage qui leur est dû. Car même s'ils n'accomplirent qu'une seule action, ils ont contribué à la libération de la France et à l'écrasement de l'armée hitlérienne.
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De notre côté, ce n'est que progressivement que nous percevons l'importance de ce dispositif répressif. Dès septembre, quelques filatures ont été signalées. D'abord près de notre domicile. Puis, courant octobre, sur les lieux mêmes de nos rendez-vous. L'instinct de survie nous apprend à distinguer le simple passant du flic en civil, avec ou sans le traditionnel imperméable beige. Tel l'animal chassé, nous flairons le chasseur. Un jour, nous réussissons à le "semer" et l'angoisse fait place un instant à un plaisir un peu espiègle. Mais, demain, aurons-nous la même chance ?
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Arsène Tchakarian
J’ai vu mourir mes camarades, je ne permets pas que l’on dise n’importe quoi, moi j’ai vécu l’Histoire...et je suis le dernier survivant du réseau FTPMOI insiste Arsène TCHAKARIAN
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Arsène Tchakarian
Dans des évènements de la Résistance ou de la Guerre

il doit y avoir des documents solides pour pouvoir prouver

sinon votre ouvrage ou vos conférences n'ont pas grande valeur auprés des officiels
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Il a donné sa vie par amour de la vie - Chapitre 3
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