AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782268074061
320 pages
Les Editions du Rocher (07/05/2012)
4.5/5   13 notes
Résumé :
Fin 1942. Dans Paris occupé par les Allemands, l'ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d'un groupe de jeunes juifs, hongrois, polonais, roumains, espagnols, italiens, arméniens, tous déterminés à combattre pour libérer la France. Dans la clandestinité et au péril de leur vie, les membres de ce groupe vont devenir des héros. Leurs actions : harceler l'occupant, dérailler les chemins de fer, arrêter les dénonciateurs. Les services spéciaux de la police anticom... >Voir plus
Que lire après Les commandos de l'Affiche rouge : La vérité historique sur la première section de l'Armée secrèteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'Affiche rouge et ses héros sont d'actualité, mais cette lecture est un complément notable à tout ce qui s'écrit, se dit car ce livre résulte de souvenirs personnels d'un survivant du réseau Manouchian, Arsène Tchakarian (1916-2018) ce qui donne plus de force, de réalité à ce témoignage. L'intéressé s'est basé sur les quelques rapports d'activité sur les attaques menées qu'il a pu retrouvé, il a mené l'enquête bien des années après allant sur les lieux, tentant de retrouver quelques témoins oculaires, quelques parents des fusillés, reconstituant aussi, l'environnement de l'époque, la configuration du site pour pointer les difficultés des actions menées par les Résistants, d'après le narrateur, une centaine au moins entre mi mars et ni novembre 1943.
Il met aussi en valeur le travail des femmes, beaucoup sont restées anonymes, complices des « terroristes » sans bénéficier, sur le terrain, de protection. Si au début les actions menées paraissent manquer de préparation (faute de moyen financier, d'expérience...) au fil du temps, les Résistants prennent de l'assurance et interviennent avec plus d'acuité, l'usage des bicyclettes indispensables dans leurs missions urbaines en témoigne.
Commenter  J’apprécie          300
"Il a donné sa vie par amour de la vie" Arsène Tchakarian à propos d'un franc-tireur.

Arsène Tchakarian est un historien français d'origine arménienne arrivé en France en fin d'année 1930. Résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale et responsable du premier groupe de l'Armée de la Libération de la région parisienne. Il est le dernier membre vivant du groupe de Manouchian alors commandant de cette armée.

Missak Manouchian également arménien est l'un des 23 combattants de la première section parisienne de l'Armée secrète arrêtés en novembre 1943 puis exécutés le 21 février au mont Valérien par une rafale de balles de la part des nazis.

Dans ce livre Arsène Tchakarian témoigne de ses années en tant que membre de cette armée. Il participe à perpétuer la mémoire de ces hommes qui, au péril de leur vie n'ont pas hésité à prendre les armes pour résister face à l'occupant.

Le récit est construit en 9 chapitres et un prologue qui narrent ces années d'occupation et d'organisation de la résistance de manière totalement honnête. Mais également basé sur les communiqués échangés dans l'armée quant aux ordres de mission, aux témoignages d'après-guerre de civiles à son propre témoigne, acteur important de ce mouvement.
De mai à novembre 1943 le groupe de Manouchian va être à l'origine d'un grand nombre d'attaques bien organisé dans le but d'affaiblir et de mettre en place un plan global de démoralisation des Allemands.

Un chapitre 10 qui n'était pas prévu nous permet de suivre les interrogations d'Arsène Tchakarian quant à l'identité de celui qui a dénoncé ses compagnons d'armes les conduisant à un destin tragique.

Je ne peux que recommander cette lecture aux férus d'histoire mais également à toute personne soucieuse d'en apprendre davantage sur ces hommes et ces femmes qui n'ont pas hésité à mettre en jeu leur vie pour la liberté.
Pour les plus curieux une section "chronologie des événements" et "les combattants de l'Armée secrète" sont disponibles dans les dernières pages.

Un grand merci à Babelio de m'avoir fait gagner ce témoignage touchant et sincère dans le cadre de la masse critique du mois de février !
Commenter  J’apprécie          10
Une belle découverte !


Tout d'abord, je remercie les éditions Litos et Babelio pour l'envoi de cette Masse critique.


Dans cet ouvrage, nous découvrons les opérations des FTP-MOI de région parisienne grâce au témoignage d'Arsène Tchakarian et à ses recherches historiques. 


Les différentes opérations de sabotage et d'exécution nous sont racontées avec une grande précision et dans l'ordre chronologique, nous permettant de bien comprendre l'évolution de ce groupe résistant. de plus, une grande attention est portée sur les membres du groupe. Bien qu'une grande majorité soit seulement connue par leur matricule, certains ne sont plus anonymes aujourd'hui. On les suit au travers de leurs opérations et nous savons ce qu'ils deviennent. 


Entre le déroulé des opérations, nous avons des chapitres plus précis et explicatifs sur la formation des Francs-tireurs, ainsi que leur organisation et leur place au sein de la Résistance. Ces explications en font un ouvrage assez accessible, même pour des personnes peu connaisseuse du sujet. 


L'ouvrage se finit évidemment sur l'arrestation des 23 fusillés de l'Affiche Rouge, mais aussi sur la propagande faite par le Reich, ainsi que sur les répercussions après-guerre de cet événement dans son traitement par les historiens et les médias. 


Un ouvrage que je trouve important, et qui rime avec l'actualité et la panthéonisation de Missak Manouchian et sa compagne Mélinée.
Commenter  J’apprécie          10
Une lecture qui m'a plus que ravie étant une férue d'histoire et notamment de cette période.
Il est toujours intéressant d'en apprendre plus sur ces hommes et ces femmes qui ont décidé de ne pas abdiquer mais de résister pour l'amour de leur pays et de l'Homme.
Je recommande vivement de découvrir le témoignage de ce résistant, seul survivant de son groupe et qui s'est éteint en 2018 après avoir consacré le reste de sa vie à faire honneur à ses compagnons d'armes 🌟
Commenter  J’apprécie          30
Une lecture qui correspond parfaitement à l'actualité à la suite de l'entrée du Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian ainsi que des « vingt-trois ».

Un récit rédigé de façon limpide qui permet de comprendre les actions menées par l'ensemble des résistants avec peu de moyens et toujours organisés de façon triangulaire.

Ce livre ne manque pas de rappeler l'importance des femmes qui sont intervenues à chaque attentat afin de récupérer les armes.

Malgré des passages qui ressemblent à une liste à la Prevert du fait des actions qui sont toujours organisées de la même façon, c'est un livre très intéressant !
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
Liberation
25 juin 2012
Un livre souvenir, qui narre heure par heure les actions du commando et les derniers moments du mouvement des vingt-trois résistants étrangers.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le traitre de Belleville - samedi 26 juin

Afin d'échapper aux déportations, une importante communauté juive vit cachée, à Belleville, chez des sympathisants français. Malgré une prudence extrême, plusieurs arrestations ont lieu parmi la communauté courant juin. Elle est loin de se douter que c'est l'un des leurs, un Juif, qui procède aux dénonciations au bureau allemand antijuif. L'enquête effectuée par les partisans juifs FTPF leur permet de très vite dépister l'indicateur. Ce dernier habite rue Ramponeau, une rue du quartier de Belleville en face d'un commissariat de police, et parle couramment allemand. Informé, Manouchian va charger trois francs-tireurs de l'exécuter : les Arméniens Henri Karayan et Alexandre Kostantinian et l'Allemand Léo Kneler. Olga Bancic sera chargée du transport des armes.



- Au pays des gueules noires - lundi 5 juillet

Le syndicat clandestin des ouvriers mineurs de Denain a fait savoir au commandement des FTPF de Paris, par un messager, qu'un dénonciateur d'origine italienne sévit dans la ville. Il dénonce aux Allemands les mineurs qu'il soupçonne d'organiser des luttes revendicatives et fréquentes, depuis la grande grève de mai-juin 1941 qui a largement contribué à développer l'esprit de résistance.
J'ai peu de témoignages sur cet évènement. Mais je suis absolument sûr que Manouchian, probablement sollicité par l'armée secrète, avait envoyé à Denain deux francs-tireurs avec pour mission d'exécuter le dénonciateur : Spartaco Fontano, italien, et le matricule 10266, certainement aussi d'origine italienne mais dont le nom m'est demeuré inconnu.
Le vendredi 2 juillet, les deux jeunes gens prennent le train à la gare du Nord et, suivant les habituelles consignes de prudence, cachent sous une banquette leurs deux pistolets enveloppés dans des journaux. Arrivés à Denain, ils quittent la gare séparément. Le premier s'assure que la sortie est libre de tout contrôle, alors que le second porte les révolvers dans sa musette. Ils passent la nuit chez un de leurs compatriotes et, le lendemain, ils identifient et filent le traitre à "descendre". Le jour suivant, leur plan d'exécution est prêt. Le donneur sera abattu discrètement dans une rue de Denain, le lundi à 10 heures. Leur mission accomplie, les deux francs-tireurs rentrent immédiatement à Paris par le train. La nouvelle sera reçue avec soulagement par les mineurs.
Commenter  J’apprécie          280
Le mot d'ordre est "ne rien dire".

Nous avons pourtant un immense besoin de parler, de recueillir un avis ou un encouragement. Nous éprouvons une implacable solitude. Ne rien dire à sa famille, mentir chaque jour en inventant de nouveaux prétextes, ne sont pas chose aisée. "Tu maigris! Tu sors trop!" combien de mères prononcent ces paroles! "Si tu continues à ne pas rentrer avant le couvre-feu, je te fous à la porte"! crient les pères d'un ton sévère. Sans oublier les remarques du patron à son employé : "Moi, je n'aime pas les feignants qui manquent pour un oui ou pour un non!" ou celles de la jeune épouse à l'égard de son bien-aimé : "Tu as encore passé la nuit dehors! Tu as une maîtresse!".

Scènes, cris, pleurs. Les voisins peuvent entendre. Mais que peut répondre le franc-tireur qui n'a pas le droit de dévoiler son activité de résistant ? L'atmosphère devient vite insupportable, dangereuse pour le jeune franc-tireur et pour tout le groupe. C'est pourquoi il se trouve souvent contraint de s'éloigner de sa formation de combat, provisoirement ou définitivement.
Les anciens qui ont survécu ont compris ensuite les difficultés subies par les nouveaux. Abraham Lissner, responsable politique, m'avait rappelé après la Libération combien il était difficile, dans le contexte de la France occupée, d'adhérer à une formation de francs-tireurs et de participer à des attaques
armées. Notre combat ne se déroulait pas sur un front, entre deux armées. Chez nous pas de blessés, ni de prisonniers. Si nous étions pris, c'était la torture - l'exécution. Afin d'échapper à des souffrances certaines, Ernst Blukoff, le 3 juin, et Joseph Clisci, le 2 juillet, tous deux grièvement blessés au cours d'attentats, choisissent d'en finir en se tirant leur dernière balle dans la tête.

Aborder cette question, ce n'est pas émettre un jugement. C'est, au contraire, une manière de rendre à ces inconnus l'hommage qui leur est dû. Car même s'ils n'accomplirent qu'une seule action, ils ont contribué à la libération de la France et à l'écrasement de l'armée hitlérienne.
Commenter  J’apprécie          287
Prologue - Morts pour la France

Mes rendez-vous multiples avec Manouchian et ma participation à l'élaboration et à l'exécution de plusieurs actions et sabotages au sein de sa formation m'amènent, au fil de ces pages, à restituer la vérité. Grâce au récit de mes amis survivants après la Libération : Mélinée Manouchian, Madeline Oboda, Henri Karayan, Alexandre Kostantinian, Léo Kneler, Abraham Lissner, Diran Vosgueritchian et Mihaly Patricu, j'ai reconstitué également des actions qui ne figuraient pas dans les communiqués, ainsi que d'autres qui y étaient inscrites mais dont les communiqués avaient disparu.
Que ce soit à Paris, en banlieue ou en province où se déroulent les attaques de mars à novembre 1943, j'ai retrouvé la place de chaque combattant en fonction de la configuration du site et des impératifs de l'action. J'ai refait les chemins empruntés par mes compagnons après l'assaut et minuté le temps de leur retraite. J'ai croisé quelques rares témoins inattendus qui m'ont fourni de précieux renseignements et même rencontré les familles des fusillés dont la mère et la tante de Spartaco Fontano, la femme et la sœur de Celestino Alfonso, la fille d'Olga Bancic, la fille d'Arpent Tavitian, le frère de Marcel Rayman, de Maurice Fingercwajg et de Rouxel, l'oncle de Georges Cloarec, la fille de Lajb Goldberg, le père de Witchitz et la veuve de Haïk Tebirian.
Commenter  J’apprécie          381
De notre côté, ce n'est que progressivement que nous percevons l'importance de ce dispositif répressif. Dès septembre, quelques filatures ont été signalées. D'abord près de notre domicile. Puis, courant octobre, sur les lieux mêmes de nos rendez-vous. L'instinct de survie nous apprend à distinguer le simple passant du flic en civil, avec ou sans le traditionnel imperméable beige. Tel l'animal chassé, nous flairons le chasseur. Un jour, nous réussissons à le "semer" et l'angoisse fait place un instant à un plaisir un peu espiègle. Mais, demain, aurons-nous la même chance ?
Commenter  J’apprécie          160
Il a donné sa vie par amour de la vie - Chapitre 3
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Arsène Tchakarian (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arsène Tchakarian
Tchakarian Arsène La Vérité, toute la Vérité de l'Histoire de l'Affiche Rouge 2èmpartie
autres livres classés : armée secrèteVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}