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Critiques de Assaf Gavron (8)
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Les innocents

Bienvenue à Ma'aleh Hermesh, un camp d'une douzaine de mobile homes installé en plein coeur du désert de Judée-Samarie, autrement dit en Cisjordanie. Peuplé d'une poignée de familles juives, c'est un peu Slab City en version hassidique. Dans ce "point de peuplement" illégal, mais plus ou moins toléré et sous la menace permanente de destruction, la vie s'écoule paisiblement jusqu'à ce que certains événements viennent bouleverser le cours des choses.

D'abord l'arrivée du frère d'un des résidents -plus intéressé par les affaires que par l'esprit religieux- puis celle de l'armée venue construire la très contestée "barrière de sécurité" -censée protéger Israël des attaques terroristes palestiniennes- et un article dans le Washington Post, transforment cet îlot paumé en un point sensible qui attire l'attention internationale.



En abordant le problème épineux des colonies juives en territoire palestinien, Assaf Gavron ne critique pas les colons mais le gouvernement israélien incapable, ou peu désireux, d'appliquer ses résolutions concernant les implantations illégales. Avec un tel gouvernement dont la main droite n'a aucune idée de ce que fait la gauche et qui change d'avis comme de chemise, le processus de paix israélo-palestinien semble bien mal barré...

Cependant dans ce roman l'auteur écrit plus sur les gens que sur la politique, même si ses personnages participent à une situation politique tendue. A travers eux, il donne à voir une image complexe et nuancée du comportement humain pour démontrer que les choses ne sont jamais simples, que les gens et les situations ont de multiples facettes et que certaines de ces facettes peuvent être contradictoires au point d'en devenir absurdes.



Les innocents offrent une lecture riche en pistes de réflexion et péripéties, dont celles des frères Cooper, particulièrement captivantes. Le récit des parcours atypiques et symptomatiques de ces deux anciens kibboutzniks réunis dans l'implantation après une longue séparation, que l'on découvre au fil des pages, est d'ailleurs ce que j'ai préféré. Ce sont eux qui m'ont vraiment attachée à ce roman foisonnant. C'est parfois un peu longuet mais c'est avec regret que j'ai du quitter Ma'aleh Hermesh, une fois la dernière page tournée. Même si comme Assaf Gavron je désapprouve totalement l'occupation des territoires palestiniens.
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Croc attack

Tel-Aviv, au plus fort de la seconde intifada, Eitan Enoch surnommé "Croc", échappe dans la même semaine à trois attentats suicides. Exploit qui lui vaut de devenir brièvement un personnage médiatique, symbole de la résistance israélienne face à la terreur palestinienne. Mais à la suite du choc traumatique causé par ces attentats, sa vie prend un tour décousu qui confine à l'absurde. Alors qu'il travaille pour une start-up produisant des logiciels destinés à faire gagner du temps à la seconde près, il se met à perdre le sien de façon irrationnelle, quasi surréaliste.

Jérusalem, Fahmi Sabih, un jeune Cisjordanien qui vient d'un camp de réfugiés est plongé dans le coma. Capable de comprendre ce qui se passe autour de lui mais incapable de communiquer avec le monde extérieur, il se plonge dans ses souvenirs et raconte comment il s'est laissé convaincre par son frère de participer aux attaques terroristes contre les Israéliens en fabriquant des bombes artisanales, plus par désoeuvrement que par réelle conviction politique ou religieuse. Du fin fond de son coma, il lui semble faire un rêve qui s'éternise.



Les voix de Croc et Fahmi se succèdent et très rapidement on comprend que Fahmi est directement impliqué dans les attaques terroristes qui ont failli tuer Croc. Comment et pourquoi ? C'est tout le propos de cette histoire qui décrit comment deux vies opposées mais inextricablement liées se rapprochent et comment, à leur insu, les deux hommes représentent les symboles de causes qui ne sont peut-être pas les leurs.

Croc et Fahmi n'évoluent pas dans le même espace temps, on suit l'un en direct et l'autre s'exprime a postériori, ce qui crée un suspens soigneusement entretenu tout au long de cette histoire où le temps semble tenir une place capitale. Il se dilate ou se rétracte, s'arrête puis reprend pour donner une singulière impression d'étrangeté qui met mal à l'aise. Que l'on court après ou que l'on en ait de trop, pour tous c'est le même temps, celui de la terreur, qui peut s'interrompre à tout instant sous les balles israéliennes ou les bombes palestiniennes.



En présentant deux points de vue opposés et inconciliables face au terrorisme, Assaf Gavron met face à face les éléments de l'équation israélo-palestinienne de manière plutôt (mais pas totalement) impartiale sans jamais devenir la proie de platitudes politiquement correctes ou de stéréotypes faciles. En décrivant ce que c'est pour les uns de vivre sans cesse dans la hantise de la prochaine explosion et ce que c'est pour les autre de vivre constamment avec le rappel brutal de l'emprise des occupants sur leur vie, il montre que malgré leur antagonisme, Juifs et Arabes partagent quand même des valeurs communes : la haine, la violence, la douleur, la peur et la paranoïa qui les entrainent dans une spirale infernale

J'ai apprécié ce roman mais sa touche d'humour (le fameux humour juif ?) m'a plutôt déconcertée et empêchée d'être tout à fait emballée. De cet auteur, j'ai très largement préféré Les innocents.

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Les innocents

Dans son second livre Assaf Gavron nous entraîne sur les rives du Jourdain,et raconte l'histoire d'une implantation illégale par des colons religieux sur une localité située à l'extérieure des frontières antérieures à 1967,au coeur de la Cisjordanie palestinienne que les Israéliens appellent par dérision le "far west".Les autorités israéliennes divisées entre eux-mêmes,y contribuent en douce tout en faisant mine d'y être contre pour la galerie.On y suit la vie de ses habitants dans des conditions difficiles où la religion pratiquée radicalement est le grand soutien.C'est une grande saga passionnante à multiples facettes,portée par des personnages attachants et charismatiques.Au-delà de l'analyse du conflit israélo-palestinien,du paradoxe de la religion associée à la haine et la violence,l'auteur nous plonge dans la vie de deux frères ,Rony et Gaby qui y viennent de loin.A travers l'histoire de leurs vies ,l'auteur nous décrit les multiples personnalités qui se trouvent chez un même individu et qui se révèlent selon lès circonstances.Après "Crock-attack"que j'avais beaucoup aimé,Gavron,pacifiste de gauche me touche à nouveau avec le regard intelligent et indulgent qu'il pose sur ses adversaires politiques.
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Croc attack

Magnifique livre sur l'ironie du destin!
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Croc attack

Eitan Enoch est véritablement un miraculé: tout d'abord, il quitte le minibus qui l'emmenait à son travail juste avant que le véhicule n'explose. Son voisin qui s'inquiétait du comportement d'un passager (le kamikaze ) est resté dans le bus. Et la dernière phrase que Guiora Guetta a prononcé était " s'il m'arrive quelque chose, vous direz à ma copine que... et puis non, laissez tomber". Survivant à deux autres attentats, Eitan, devient un super héros israélien, symbole de la volonté de vivre des juifs, envers et contre tout. Eitan, dans son marasme, ne suit plus qu'un fil d'Ariane, celui qui le mène à la fiancée de Guiora, dont il tombe amoureux, puis,après un nouvel attentat qui met fin à la vie de la belle, il se met en tête de découvrir pour quelles raisons Guiora se rendait à Tel Aviv se jour là.

En parallèle, on suit les réflexions et les souvenirs de Fahmi,un palestinien, qui sans être lui-même un terroriste convaincu, s'est laissé entrainer par son frère dans une série d'attentats.Mais Fahmi ne commettra plus d'attentats car il est apparemment dans le coma et évoque parfois l'existence de Enoch. La fin du roman nous apprendra comment ils se sont rencontrés et ce qu'il en est advenu.

C'est un récit tragi-comique sur la vie au temps du terrorisme: seul un romancier israélien pouvait se permettre de traiter cette macabre réalité avec un certain humour et, par exemple de nous décrire les paris qui sont engagés sur le nombre de victimes du prochain attentat.
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Croc attack

"Je m'appelle Eitan Enoch. Croc pour les intimes. Parce que Eitan Enoch est devenu 'Hé, Taminoch!', puis 'hé, Tanin!' (en hébreu Tanin veut dire crocodile)."







Croc, donc, travaille à Tel Aviv dans une entreprise bien nommée Times's Arrow puisque son objectif est de faire gagner du temps (même des secondes!) à ses clients. Avec sa copine Douchi, ils devaient se marier le 11 septembre 2001, mais le mariage a été annulé car la mère de Douchi est décédée la veille.







En peu de temps, il se trouve au coeur de trois attentats meurtriers, échappant à chaque fois à la mort, les médias s'emparent de l'histoire et il devient un symbole.







Bilahl, jeune palestinien auteur ou organisateur d'attentats, décide que justement Eitan doit mourir et entraîne son frère Fahmi, pourtant pas bien décidé.







Oscillant entre tragédie et comédie, le récit passe de l'histoire de Croc à celle de Fahmi, qui rêve sur son lit d'hôpital, entre la vie et la mort. Beaucoup d'humour, des moments forts et émouvants, pour une vision assez réaliste du conflit dans ce coin du monde.Vraiment pas mal du tout!
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Les innocents

L'ambiguïté de la société israélienne vis-à-vis de ces colons, vus tout à la fois comme des pionniers et des intégristes, transparaît au fil d'un récit qui met l'accent sur l'humanité des protagonistes, moteur de leur militantisme lourd de conséquences.
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Croc attack

L'interminable conflit israélo-palestinien vu de l'intérieur par un écrivain israélien, Assaf Gavron.
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