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Citations de Attila Jozsef (70)


AMERTUME MÉLANCOLIQUE


Extrait 2

Je t’attends. Follement j’espère.
Aie pitié. Viens sécher sur terre
Mes pleurs qui ne veulent tarir.
Viens, mon Amour, les abolir.

L’amertume mélancolique
De mon cœur près de se briser
T’adresse une supplique,
Te demande un baiser,
À toi, muette morte.

Tu n’entends plus parler de lui.
Que le diable t’emporte !
Je ne veux plus de toi, mon bel espoir a fui
Et plus rien en moi ne palpite,
Car tu ne m’aimes plus, maudite !
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AMERTUME MÉLANCOLIQUE


Extrait 1

L’amertume mélancolique
De mon cœur près de se briser
T’adresse une supplique,
Te demande un baiser.
À toi, morte muette.

À toi, qui dors depuis longtemps
Et qui de lui plus rien n’entends.
Bienheureuse et discrète
Loin de moi, tu fleuris.

Descendant du haut paradis,
Si tu voulais, morte muette,
Illuminer mon cœur..
Je ne verserais plus un pleur.

Puisse ta foi fervente et pure
Des ronces m’extirper,
De la terrestre pourriture.
Viens donc, que j’y puisse échapper !
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Ô machines, oiseaux, feuillages et étoiles!
Notre mère stérile réclame un enfant.
Mon ami, mon amour d'ami,
que cela soit terrible ou sublime,
ce n'est pas moi qui clame, c'est la terre qui tonne.
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LE PRINTEMPS EST LA, SUPERBE !

Il est là, le printemps, le superbe printemps !
De longs bateaux légers, le vieux Danube rêve.
Il est là, le printemps, le printemps plein de sève !
Entends ...
Et vois le vent d'avril qui roule et qui soulève
Les senteurs de nos près. Avec elles, joyeux,
Le vent joue au cerceau. Sens-tu son allégresse ?
Dis-le ! Sais-tu ce que je veux ?
Il me faudrait une maîtresse
Sous le venteux éveil,
Une maîtresse au souffle frais, vermeil,
A la carnation de perce-neige.
"Etreins-moi, Belle Biche ! Encore !" lui dirai-je.
Chaque enfant est un rire au savoureux solfège.
Il est là, le printemps,
Le joyeux cri du ciel ! Entends !
Il est venu, dis-tu, plus tôt que de coutume ?
L'hiver aurait-il existé ?
Il n'a jamais été !
Avant de naître, il fut posthume !
Eclose ton grand coeur ! Jaillissent les bourgeons
Issus de nos poumons !
Monte le vent d'avril plus léger que la plume !
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Nuit d’hiver



extrait 5

Nuit d’hiver. En elle,
comme un brin de nuit à part,
un train chargé arrive sur la plaine.
Traînant dans sa fumée,
en une toise d’infini,
des étoiles virevoltent et s’étouffent, consumées.

Sur le toit des wagons,
comme une menue souris, la lueur se glisse,
luisance de la nuit.

Au-dessus des villes
l’hiver fume encore.
Mais sur des rails scintillants s’y faufile
la lueur de la nuit jaune
sur le gel bleu.

(décembre 1932)

/Traduit du hongrois par Gábor Kardos
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Nuit d’hiver



extrait 4

Elle brille, comme l’idée même,
la nuit d’hiver.

Mutisme d’obscurité argentée,
cadenas lunaire sur le monde.

Un corbeau fend le vide de glace
et le silence se congèle. Carcasse, entends-tu la masse de silence ?
Les molécules se fracassent.

En quelle vitrine voit-on briller de telles
nuits d’hiver ?

La branche dresse son fleuret contre le froid
et le souffle noir
de la plaine déserte se soulève –
une volée de freux chavire dans la brume.

(décembre 1932)

/Traduit du hongrois par Gábor Kardos
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Nuit d’hiver



extrait 2

Au loin, les vieilles montagnes noueuses,
lourdes mains travailleuses,
soutiennent en tremblotant par moments
le feu crépusculaire,
le hameau fumant,
silence rond du vallon, duvet de mousse haletant.

Le laboureur rentre. Austère,
tout son corps tend vers la terre.
Se traîne sur ses épaules la houe brisée,
le manche saigne, le fer est sanglant,
comme si c’était de l’Être qu’il rentrait,
avec ses membres toujours plus pesants,
avec ses outils toujours plus pesants.

(décembre 1932)

/Traduit du hongrois par Gábor Kardos
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Attila Jozsef
Fillettes



En longue file, viennent et vont
Les diablotins, mes petites saintes ;
Et c’est du chaud pain frais que leur front –
Yeux de charbon, braises de charbon
Encor non éteintes.

En longue file, viennent et vont,
Et leurs amours aux fleurs sont pareilles ;
Comme muguets aiment les garçons –
Vont aux garçons comme grives vont
Aux raisins des treilles.

En longue file, viennent et vont,
Même pleurantes, ne font que rire ;
Lointaines sont, et lointaines vont –
Ainsi l’on voit, par les soirs trop bons,
Les étoiles luire.
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DEMANDE DE BAISERS AU PRINTEMPS

Tes lèvres de bronze, d’un baiser,
Marta, lentement, je les veux aspirer.
D’un odorant baiser maléfique.
Avec eux :
Tes cheveux !
Mon désir révolté t’en fait la supplique.
Il veut, ce désir,
Fasciné par l’amour, les saisir.
Les étreindre.
Et ces bras trop fidèles pour feindre,
Tremblants, amoureux,
Cependant que j’évoque tes chers beaux yeux
Vont vers tes genoux si doux – si j’ose –
Et jusqu’au nid de la rose.

Le feuillage frémit dans le vent.
Qu’elle est verte, la colline!
Nous y courons lestement,
Je t’y vois encline.
Il parle de baisers, il chante, le vent.
Quelle extase!
Il m’embrase.
Et mon sang, par-là, par-ci,
Autour de mon cœur, chante avec lui.
C’est fort bien ainsi.
Mais à présent, silence, petite.
Je veux un baiser de toi. Donne-le vite!
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FAIM


La machine débraye. Une poussière lourde
En sort comme un brouillard d’automne qui s’attarde.
Tous ces hommes courbés dont les nuques se tordent
Ils mangent maintenant. Poisseux, fleurant la merde,
Leur linge refroidit, la sueur l’entrelarde.
Midi. Bâfrez du pain, allons passez la gourde !
Pas de mie et pas de minute qui se perde,
Et pas plutôt mordu, la faim veut qu’on remorde.
On ne sait déjà plus rien du temps qui passe outre,
Chaque morsure n’attend pas et mord sur l’autre,
Mais ils mâchent à fond chaque morceau. Leurs rouges
Poumons de paysans boivent, encore valides,
Les miasmes noirs. Mâchant tout ce charbon malade,
Ils mangent. Ces mangeurs ne parlent pas. Ils mangent.
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