Citations de Aude Mermilliod (133)
— Depuis 20 ans, à chaque fois que j'accueille une femme enceinte qui a oublié sa pilule, elle le dit avant même que j'ai posé la question parce qu'elle s'en veut. Elle se sent coupable et elle a besoin de le dire. Mais celles qui ne l'ont pas oubliée sont en colère. Parce qu'elles ont tout fait correctement. Comme cette jeune femme. Les ovulations sans oubli ça existe. C'est démontré. Désolé que vous ne le sachiez pas.
— OH, MERDE À LA FIN !!! J'ai été major de ma promo cinq années de suite !! J'ai une mémoire photographique !!! J'ai enregistré tous les cours qu'on m'a donnés, toutes les conversations que j'ai eues avec mes profs ! Comment c'est possible que je ne le sache pas ?!
— Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on ne vous a pas appris ! Et vous ne pouvez pas apprendre avec des lunettes noires !!!
Une relation de soin, ce n'est pas un rapport de force.
C'est nécessaire, parfois, de se perdre pour trouver son chemin...
Ma tristesse ne savait où se mettre, je me taisais beaucoup en souriant.
- Alors... ? Tu sais ce que tu vas faire ?
- Ben ouais... j'ai pas tellement le choix...
- Ben si, tu l'as... évidemment qu'tu l'as...
- Non, je l'ai pas... J'suis serveuse, j'ai pas un rond et y a pas vraiment de père... alors bon...
- Et pourtant... j'suis désolée de te dire ça, mais, tu as le choix... et c'est super important que tu le saches... Peu importe ce que tu feras... Il faut que ce soit une vraie décision de ta part...
- Les situations d'intersexualité sont des variantes du développement sexuel, pas des maladies. Des variantes qui compliquent beaucoup la vie en raison des conventions sociales, culturelles ou religieuses. Mais vous n'êtes ni malade ni un monstre, et ne laissez personne dire une chose pareille à votre sujet ! [...] C'est pour ces mêmes raisons que je ne peux pas vous dire si vous êtes un homme ou une femme. Vous seule le savez.
Je voyais des injustices partout : des femmes issues de milieux aisés pouvaient éviter les conséquences potentielles de leur vie sexuelle, alors que d'autres ne le pouvaient pas.
Et surtout : pourquoi il incomberait uniquement aux femmes de s'inquiéter de ces conséquences ? Pourquoi les hommes ne se sentaient pas plus concernés ? Pourquoi Fanny, Corinne et les autres s'étaient renseignées sur les risques encourus après avoir fait l'amour, et pourquoi leurs partenaires masculins ne se souciaient de rien ?
Qu’est-ce que vous racontez encore… ?
Je vous parle de la morgue. De la vanité qu’on vous a inculquée après vous avoir soigneusement humiliée.
Je vous parle de la façon dont les patrons à qui vous avez eu affaire vous ont déformée pour vous transformer en robot.
– J’ai pas vu beaucoup de mecs lire ça… « Le carnet d’or » de Doris Lessing… Chapeau !
– Oh ça… C’est juste par intérêt professionnel…
– Tu fais quoi ?
– Psychologue clinicien et… 3/4 de mes patients sont des patientes. Donc bon… Faut bien que j’essaye de comprendre ce qu’elles ont en tête…
– En lisant Doris Lessing ?
– En lisant des romans.
– Hum… Woolf ? Beauvoir ?... ou Cartland ?
– Celles-là, et aussi Bukowski, Miller, Roth, Updike…
– Lire les hommes, ça t’aide à comprendre les femmes ?
– Les deux mon capitaine !
(p. 128)
- Si une femme demande une contraception, c'est qu'elle en a besoin. La demande se suffit à elle-même.
Deux semaines, c'était bien trop court pour aller mieux, mais je donnais le change. Il m'était impossible de mettre des mots pour cette douleur. Elle n'était pas terrassante, je travaillais, je sortais, je riais. Par contre, elle ternissait tout.
Les médecins qui veulent le pouvoir font tout pour l’obtenir, ceux qui veulent soigner font tout pour s’en éloigner.
— Elle est vraiment tombée enceinte sans avoir oublié sa pilule ???
— Bien sûr puisqu'elle nous l'a dit!
— Mais comment savoir qu'elle dit la vérité ?!
— Mais bon sang, réfléchissez deux secondes !!! On ne peut pas soigner les gens en partant du principe qu'ils mentent !!!
— Parce que vous pensez que vos patientes ne vous mentent jamais ?
— Depuis 20 ans, à chaque fois que j'accueille une femme enceinte qui a oublié sa pilule, elle le dit avant même que j'aie posé la question parce qu'elle s'en veut. Elle se sent coupable et elle a besoin de le dire.
Mais celles qui ne l'ont pas oubliée sont en colère. Parce qu'elles ont tout fait correctement. Comme cette jeune femme.
Les ovulations sans oubli, ça existe. C'est démontré. Désolé que vous ne le sachiez pas.
— OH, MERDE À LA FIN !!!
J'ai une mémoire photographique. J'ai été major de ma promo cinq années de suite. J'ai enregistré tous les cours qu'on m'a donnés, toutes les conversations que j'ai eues avec mes profs! Comment est-ce possible que je ne sache pas ?!
— Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on ne vous a pas appris! Et vous ne pouvez pas apprendre avec des lunettes noires !!!
— Qu'est-ce que vous racontez encore ...
— Je parle de la morgue. De la vanité qu'on vous a inculquée après vous avoir soigneusement humiliée. Je vous parle de la façon dont les patrons à qui vous avez eu affaire vous ont déformée pour vous transformer en robot...
Voilà de quoi je vous parle.
Je découvrais avec délice que les filles n'étaient pas des petites choses fragiles...
- Je m’étais juré de ne pas t’appeler, mais tu vois, je ne suis qu’une gamine qui ne sait même pas ce qu’elle veut, je sais seulement que tu m’as manqué, tellement manqué, j’ai envie de te voir alors appelle-moi ou viens me voir, ce soir ou demain ou dans 15 jours, je m’en fous, mais viens !
C'est une décision trop importante pour que tu t'encombres de nos opinions...On sera là quoi que tu décides.
Il y a deux sortes de médecins : les docteurs et les soignants. C’est l’attitude à la douleur qui fait la différence.
Les médecins qui veulent le pouvoir font tout pour l’obtenir, ceux qui veulent soigner font tout pour s’en éloigner.
- Oh... c'est marrant... t'as des poils...
- Ben... comme les femmes adultes...
- Pas celles que je connais.
(p. 70)
Aujourd'hui, alors que les femmes ont les mêmes droits et obligations devant la loi que les hommes, alors que personne n'a le droit de les asservir ou de les infantiliser, elles sont encore contraintes lors de chaque examen gynécologique de s'allonger sur le dos, cuisses écartées, sexe exposé, dans une position humiliante imposée par les médecins sans aucune nécessité médicale.
La posture dite "à l'anglaise" (sur le côté) permet tous les gestes gynécologiques courants, ainsi que de procéder à des accouchements en toute sécurité et est pratiquée dans de nombreux pays du monde.