Citations de Aurelia Schneider (22)
"La charge mentale est le fait de
devoir penser à un autre domaine en
plus de celui
dans lequel on se trouve
physiquement. À l’exception des
couples résolument avant-gardistes,
ou inspirés de certains modèles étrangers, c’est principalement sur les
femmes que retombe l’anticipation
constante de toutes les charges inhérentes à lagestion d’une famille et
bien souvent menées en parallèle de leurs obligations professionnelles"
"Considérer que ce qui est normal n'a pas à être remercié nous prive d'occasions simples de montrer notre gratitude à l'autre".
"Une homme n'aide pas sa femme, il sait ce qu'il a à faire pour que ça tourne...il doit prendre naturellement sa part des choses auxquelles il faut penser dans la vie d'une maison".
L'isolement est un réel facteur de risque de détresse dans une société plutôt individualiste et dans laquelle la communication virtuelle prend de plus en plus de place.
Dans nos sociétés encore non égalitaires, les hommes sont moins touchés par le coût psychologique de la charge du foyer, sauf s'ils s'en trouvent complètement responsables.
La charge mentale se nourrit de perfectionnisme et d'anticipation. Si des obstacles surviennent, le montage que vous croyiez parfaitement huilé se grippe, faute de temps et de souplesse. L'intolérance à l'imprévu est une composante du problème elle renforce l'idée qu'il faut vraiment tout prévoir pour tout gérer parfaitement. Ce besoin de contrôle est un véritable cercle vicieux dont il faut sortir, sous peine d'épuisement.
Le risque de sous-estimer le temps disponible peut nous conduire à la sensation d'être surmené est un réel débordement.
« Tout perfectionniste est un surmené qui s'ignore...»
Le perfectionniste est quelqu'un de fiable, méticuleux, à qui l'on peut faire totalement confiance pour la réalisation d'une mission. Être perfectionniste, c'est être apprécié des autres car cela en sorte de garantie quant à la qualité du travail demandé. Le problème c'est que le perfectionniste le paye souvent très cher : vouloir tout le temps faire les choses parfaitement, ne rien laisser au hasard, implique une vision à 360° et un contrôle permanent. Les perfectionniste sont souvent fatigués et finalement peu gratifiés, en terme de résultats, comparativement à l'importance de l'effort fourni. En réalité il serait même plus souvent doublement peu gratifiés. Car ils ne sont eux-mêmes pratiquement jamais satisfaits, et aussi parce que les autres ne mesurent pas la somme des contraintes qu'ils se sont imposées. On pourrait également parler des frustrations que cela occasionne.
Le départ en vacances et la question des valises sont un problème lorsque l'on a une faible tolérance à l'incertitude, associée à une crainte que les situations échappe à notre contrôle. Il se produit un phénomène que j'ai souvent constaté chez mes patientes surchargées : le fait de devoir ne rien oublier cumulé à une forme d'anxiété liée au départ, à l'éloignement de la « base »… Ou du cocon… Dans lequel on a tout ce qu'il faut en vêtements divers, en possibilités de nettoyage, et aussi en médicaments pour tout soigner…
Le problème survient si le chef se tient constamment en alerte, à l'affût d'une fausse note. Ce surcroît de précautions montre que tout est vécu comme une certitude négative, comme si les musiciens allaient, quoi qu'il arrive, se tromper. Dans ce cas, on court à l'épuisement, avec le risque réel de ne plus rien diriger du tout.
Le fait de trop s'inquiéter d'une situation future, qui n'existe pas encore ou n'existera jamais, s'appelle "L'anticipation anxieuse ». Ces personnes qui anticipent dans la douleur tolèrent très mal l'incertitude.
La personne qui en est responsable doit être le chef d'un orchestre impossible, où tous les instruments jouent leur propre partition, chacun à leur rythme. Comme au concert, il semble normal que le résultat final soit harmonieux. Sans compter la quasi-obligation que tous les problèmes susceptibles de survenir, quelle que soit leur nature, soient résolus dans les meilleurs délais. Il n'est pas certain que celle ou celui qui dirige soit capable d'apprécier la musique. Il entend probablement davantage les couacs que les passages fluides et a peu l'occasion de se féliciter de la bonne marche de son foyer, ou d'être spontanément congratulé! La plupart du temps, les taches réalisées sont peu ou pas visibles, leur conférant un caractère assez ingrat.
Dès lors qu'il existe un cumul des tâches et une nécessité d'agir sur plusieurs fronts à la fois, la charge mentale est inévitable.
Avoir le courage d'éteindre ordinateur et portable pour suspendre l'urgence du temps qui passe.
En allégeant ses to-do lists, on s'allège soi-même.
Après s'être octroyé des plages de déconnexion technologique, nous pouvons nous reconnecter à notre corps car nous l'oublions souvent complètement.
Dans un monde qui va très vite, nous avons une tendance à la crispation.
Nous n'en avons pas toujours conscience sauf quand notre corps nous interpelle, sous forme de douleurs diverses et autres courbatures.
Les nouvelles technologies nous donnent beaucoup d'informations utiles, nous ouvrent des horizons fantastiques, mais la surconnexion est un vrai risque pour le bien-être mental et physique de l'individu.
Quand on manque d'estime de soi, on est rarement dans l'instant présent lorsqu'il s'agit de recevoir des félicitations pour un travail accompli.
Déserter mentalement ces situations, c'est penser déjà au prochain obstacle à franchir. Or, se plonger légitimement dans un instant présent positif pour soi, se rassurer grâce à ses propres compétences, constitue des armes contre la charge mentale. En encombrant son esprit par des anticipations anxieuses, par une insatisfaction sur les actions passées et en cours, on se sent submergé par l'idée que "cela ne s'arrêtera jamais".
N'oublions pas également que l'interlocuteur doit, lui aussi, être encouragé pour dire quelque chose de sincère et d'agréable.
Prendre du temps pour soi ne signifie pas "ne rien faire".
C'est en fait choisir une activité qui vous fait plaisir,
comme une simple heure de lecture, une activité culturelle, un sport.
Ce qui importe, c'est d'avoir décidé de vous octroyer du temps.
Reconnaître le travail accompli sans le minimiser
Discerner la charge mentale, c'est déjà identifier le caractère "anormal" de la surcharge comportementale.
Il y a une forme de survoltage à tout prévoir et tout faire.
Il faut sortir de l'idée habituelle que c'est banal. Non, tout ce que vous accomplissez au quotidien n'est pas une activité "normale".
Une conséquence directe du sentiment d'urgence du temps est de n'avoir de temps pour rien d'autre que l'indispensable, et surtout pas pour soi.