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4.21/5 (sur 29 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Les mots, les langues, le langage et la littérature ont toujours occupé une place privilégiée dans la vie d’Aurélie Ribière. Sous leurs diverses formes – lecture, écriture, traduction, enseignement, etc. – ils en constituent le fil conducteur.

Elle a grandi en Limousin dans une famille d’agriculteurs. Alors quoi de plus naturel pour elle que d’emporter un bon livre pour s’évader dans les arbres ou sur une botte de foin ? Elle a ainsi développé un goût immodéré pour la lecture et la nature.

Après des études de lettres en France et en Allemagne (Hypokhâgne, Khâgne, Master de littérature étrangère), des emplois comme traductrice ou formatrice en langue étrangère, Aurélie a poursuivi sa quête du langage à la faculté de médecine de Toulouse, en orthophonie. Parallèlement à l’écriture, part essentielle de son identité, elle exerce aujourd’hui cette profession dans un cabinet libéral situé dans un petit village rural du sud de la France. Son premier roman publié en 2022, Enfant du désordre, témoigne de cette partie de sa vie.
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Source : https://editions-alter-real.com/2022/07/19/aurelie-ribiere/
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Bibliographie de Aurélie Ribière   (5)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Si j’ai bien compris, une voyante, c’est une dame un peu magique à qui on rend visite en secret et que l’on paie cher pour qu’elle assure que tout se passera bien. Tout pouvant être n’importe quoi : moisson, récolte, mariage, opération, règlement de compte ou, dans le cas de Maman, grossesse. En fait, c’est un truc de filles parce que ce sont surtout les femmes qui y vont. Ou bien ce sont les seules à avoir l’honnêteté de l’avouer. (…) Elle est super âgée, toute fripée. Son visage ressemble aux murs fissurés de sa vieille maison, ses mains et ses doigts tout tordus aux volets écaillés de ses fenêtres, il y a comme deux teintes dessus, une foncée et une plus claire, là où la peinture s’enlève. Ses cheveux, longs et droits, sont toujours noirs alors qu’elle a au moins cent ans ! Maman dit que c’est parce qu’elle y met de la « couleur ». Je me demande bien comment elle fait.
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Pour être très franc avec vous, j’espère aussi, de cette manière, conserver juste un brin plus longtemps votre attention et éviter que Dieu ne m’envoie illico presto vers les pays de l’oubli. Je pourrais être une sorte de Shéhérazade de la mort, vous savez, cette princesse qui raconte des histoires pour que le sultan, son mari, ne lui fasse pas trancher la gorge. J’avais adoré ce conte un peu gore que nous avait lu la maîtresse, enfin sa version pour les enfants. Bon, moi, ce ne sera pas tout à fait pareil parce que je suis un garçon, que je ne suis pas marié à un sultan tyrannique, que je suis déjà mort et que je n’ai qu’une histoire à raconter, mais chaque minute que vous passez à me lire représente du temps gagné sur l’oubli. Je n’ai pas très envie de disparaître rapidement. Et puis, honnêtement, là où je suis, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Alors, autant s’occuper !
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Elle me détestait… Elle en voulait également à Papa qui n’avait pas été fichu de lui faire une fille. Leur histoire d’amour qui n’avait pas encore commencé se terminait déjà. Maman ne pardonne pas. Pas de pardon pour mon père qui n’avait pas joué son rôle, pas de pardon pour moi, ce garçon qui lui pourrissait la vie avant même de naître.
Dans ses moments les plus désespérés, elle frappait son ventre de toutes ses forces, priant pour se débarrasser ainsi du bébé. Elle frappait, frappait, ne s’arrêtait que lorsqu’elle tombait d’épuisement. Mais j’étais bien accroché. Accroché à son ventre et accroché à la vie. C’est étonnant alors que je ne savais même pas encore à quoi cela ressemblerait.
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Pourquoi les adultes critiquent-ils les caractères des enfants qu’ils contribuent à forger ? Pourquoi s’imaginent-ils que nous avons toujours tort au lieu de se remettre un tant soit peu en question ? Ce sont bien eux les grands, non ? Aucun de ces gens à peu près normalement constitués n’a réussi à comprendre qu’à me traiter à tout bout de champ de « débile », « méchant », « connard », j’allais me conformer à l’image qu’ils donnaient de moi. Que j’allais leur faire l’immense plaisir de leur donner raison ! Comment ont-ils pu penser un seul instant que me frapper me rendrait moins violent ?
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Le métier d’Angèle, ce sont les mots. Les mots et toutes les maladies des mots qui peuvent germer dans le cerveau des adultes et des enfants. Des maladies qu’on peut attraper quand on a un accident de voiture, lorsque du sang coule dans votre cerveau et mélange les ficelles, lorsqu’on vieillit tout simplement, mais aussi des maladies qu’on a parfois dès la naissance ou même encore avant, dans le ventre des mamans. La mienne faisait partie de la seconde sorte. C’est ce qu’elle tenta d’expliquer à ma mère lors de ce fameux rendez-vous qu’elle appelait « compte rendu de bilan ». Je vous l’ai dit, chez Angèle, il y a un mot pour tout… ou presque.
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« Au revoir Jordan. Je suis tellement désolée, j’aurais souhaité que ta vie soit différente, j’aurais voulu pouvoir faire quelque chose pour toi. Je n’ai pas su… Pardonne-moi ! Je t’aimais beaucoup. Pardon, pardon… » Elle s’est relevée, son visage était baigné de larmes. Elle a sorti un petit mouchoir en tissu blanc brodé de rose de son sac — Angèle est sans doute la dernière personne sur terre à utiliser des mouchoirs en tissu — et l’a délicatement passé sur ses joues rebondies, ses yeux rougis d’avoir pleuré et son menton tout rond. Puis, elle est partie. Elle va vraiment me manquer. Je n’ai pas compris tout ce qu’elle m’a dit. Pourquoi les adultes ne sont-ils jamais clairs lorsqu’ils s’expriment ? Pourquoi me demande-t-elle pardon ? Elle ne m’a rien fait, que je sache, ou pas grand-chose… Pourquoi voudrait-elle que ma vie ait été différente ? Moi, ma vie, je ne la trouvais pas si nulle. Je ne suis pas sûr que, si on m’avait laissé le choix, j’en aurais souhaité une autre. Une pas exactement pareille, sans doute, avec un peu moins de torgnoles et un peu moins de cris, mais toujours avec les bisous de ma maman, les repas au mac Do' et la pêche avec papa. Et puis maintenant, ma vie d’avant, je m’en fiche !
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Saintes-Marie-des-Collines.
Je n’avais pas remis les pieds dans ce petit village depuis mon adolescence et, dans l’obscurité de cette soirée de novembre, plus rien ne me paraissait familier. Quelques maigres arbres bien alignés tendaient vers la lune leurs branches tordues et dénudées. Des platanes. […]
Le chauffeur avait dû me déposer sur la place centrale. Pour une jeune femme qui vient de quitter le brouhaha londonien des rues animées par une débauche de couleurs et de mouvements, l’ambiance était fantomatique. Pas un bruit, pas un être humain. Il n’était pourtant que 19h30. Quelques rais de lumière filtraient à travers les volets clos des maisons entourant la place, mais ils étaient bien insuffisants pour me permettre d’avancer. Tout à coup, je perçus le déplacement furtif d’une ombre rampante à ma droite. Mon cœur s’emballa. Je saisis mon sac à main et cherchai frénétiquement mon téléphone pour me servir de la lampe.
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C’est étrange quand même. Est-ce que c’est habituellement comme ça un père ? Un homme à la périphérie de la vie de ses enfants ? Des enfants qui se demandent sans cesse quand il va passer la porte de la maison pour rentrer du travail, pour aller au travail, pour vous emmener à la pêche ou disparaître pour toujours. Un homme qui peut changer de vie en vous abandonnant sans un regard comme si vous étiez un objet appartenant à un passé encombrant ? Et moi ? Qu’est-ce que j’ai pu représenter pour mon père ?
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Chacun a sa vie, chacun a son histoire. Les miennes n’ont rien d’exceptionnel, malheureusement, mais elles ont le mérite d’être spécialement courtes et suffisamment déroutantes pour tenter de vous intéresser. Elles ressemblent un peu à ces chemins tordus pleins de cailloux, de creux et de bosses. Je pense également qu’elles en disent beaucoup sur le monde dans lequel nous vivons, enfin dans lequel vous vivez.
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À l'autre bout de la pièce, personne ne bougeait. Nous nous scrutions les uns les autres, osant à peine respirer de peur de déclencher une nouvelle catastrophe ou d'attirer l'attention de la Grande Faucheuse. J'étais sûre que dans tous les esprits tournaient en boucle des variations de ces pensées : « Pas moi ! Pas moi ! », « Que s'est-il passé ? », et la pire de toutes « Qui ? ».
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