Pourquoi, se demanda-t-elle, la douleur d'autrui nous permet-elle d'atténuer la nôtre ?
Il s’éveille lentement, nage vers la surface de son rêve, des goûts de vin et de gloss tournoient dans sa bouche, jusqu’à ce qu’il émerge enfin dans la cellule bétonnée qui est toujours son foyer. Un violeur ronfle paisiblement sur le lit du bas. C’est le milieu de la nuit avant le jour prévu pour sa remise en liberté. Il n’y a aucune horloge pour lui dire l’heure, aucune fenêtre pour faire entrer la lueur de l’aube dans sa cellule. À chaque rêve, à chaque réveil, le jour nouveau refuse d’arriver. L’avenir cale. La respiration du monstre allongé en dessous de lui compte les secondes à l’envers. Le temps s’inverse. Le passé se tient tapi dans l’obscurité d’avant l’aube. Il entend son souffle lent, sa bouche noire consumant l’avenir. Le jour n’arrivera pas, il ne parvient pas à le voir. Il ignore qui viendra le chercher. Sa mère sera là, mais son père ? Et sa femme ? Il ferme les yeux et nage dans un espace assombri. Pénètre dans la gueule de la bête. Qui viendra et où l’emmènera-t-on ? Où est-il désormais chez lui ?
Je veux seulement dire que j'ai connu la situation dans laquelle se trouve maintenant Glennis. J'ai été un type allongé dans le caniveau pendant que tous mes amis l'attendaient pour l'aider.
- Elle n'est pas exactement dans le caniveau, dit Hartley. En ce moment elle est sans doute dans un bar à vins. On y sert aussi des sushis.
-Tous les caniveaux sont différents. Rick se pencha en arrière pour lancer un cracker dans sa bouche. Mais c'est toujours un caniveau.
Le maïs nu lui fit le même effet que la main sur sa joue, l'éveilla une fois de plus à cette vérité selon laquelle les gens ont peu de contrôle sur leur propre vie mais exercent parfois un énorme pouvoir sur la nôtre.