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3.27/5 (sur 63 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Chicago , le 29/09/1947
Biographie :

Scott Baker est né en 1947 à Chicago. Il a vécu près de vingt ans à Paris avant de regagner la Californie en 1996.

Baker est l'auteur de romans de plusieurs styles : le Fantasy, la SF et les histoires d'horreur. Ses écrits ont été nominés pour de nombreuses récompenses et il gagna avec l’Idiot-roi le prix Apollo en 1982 pour le meilleur roman de SF édité en France. Il obtient aussi un "World Fantasy Award" pour une ce ses nouvelles. Ses romans lui servent avant tout à explorer un univers personnel dont la noirceur est toujours tempérée par l'humour et l'ironie.

En 1989, son roman "Le jardin aux araignées" fut décrit comme un des romans d'horreur les plus fins des années 80 par l’anthologiste Kathryn Cramer, une des gagnantes du World Fantasy Award.

Dans "La voix du sang" Baker pris les grandes lignes d'une histoire précédemment écrite "Dhampire" pour en extraire un grand conte fantastique et bizarre à propos d’une famille de vampires et de leur héritier au trône de vampire.

Son roman "Aléas" où la France est très présente, est un peu son cadeau d'adieu à notre pays.

Il est aussi coauteur du scénario du film français "Litan : La Cité des spectres verts" qui reçoit le prix de la critique au festival international du film fantastique d'Avoriaz en 1982.
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Source : http://pochesf.com/index.php?page=auteur&auteur=2300&PHPSESSID=b4b8e264843bb68a9f49a8a75c2ee36d
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je fis en sorte d'être complètement défoncé au moment du transfert des serpents au zoo de Boston. Je ne gardai que le bébé cobra, les sept crotales sud-américains dont les cages dissimulaient la coke et un petit boa arc-en-ciel tout timide auquel j'avais fini par m'attacher au fil des années. Formé initialement pour la biologie marine, le gardien du pavillon des reptiles manifestait bien plus d'intérêt pour les salamandres aquatiques et ses propres tentatives pour se faire reproduire quelques unes des espèces d'amphibiens presque disparues(...) que pour les serpents de sa collection. En ce qui le concernait, tout culte religieux rendu aux serpents, toute dévotion à leur égard, quelle que soit sa nature, ne pouvait être expliqué qu'en termes freudiens.
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Je peux te filer quinze grammes dès maintenant, mais il nous faudra attendre que l'anaconda ait fini de digérer pour récupérer le reste. Tu aurais dû nous voir en train d'essayer d'enfoncer la chèvre dans la gorge du serpent. En plus, introduire les cinq kilos de coke dans la chèvre morte n'a pas été précisément une partie de plaisir.
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Le Chaman chevauchait solitaire dans Kyborash déchue. Suspendus à son caftan de peau de chèvre noire, les os dorés de Tibor, l’esprit-faucon, cliquetaient et tintinnabulaient tandis qu’il franchissait la porte délabrée et s’engageait sur l’avenue.
L’épaisse croûte de boue jaunâtre qui recouvrait la chaussée cédait sous les sabots du cheval. Un revêtement identique atténuait les contours des bâtiments. De la cité entière s’exhalait une odeur de putréfaction.
Il est ici, chuchota Tibor. Les Yeux Roses tiendront leur promesse. Il te suffira de faire ton choix parmi les captifs, et les cités seront détruites.
Rien n’est encore sûr, Tibor, rien n’est encore sûr. Où dois-je aller ?
Il fit résonner la question sur son tambour divinatoire.
Vers le centre. Sur leur Grand-Place. C’est là qu’il t’attend.
Cliquetant et tintinnabulant, les os dorés de l’esprit-faucon répondirent à celui qui les interrogeait, Casnut, fils de Tlantlu, naguère de la tribu Tleichu, désormais solitaire. Un Grand Chaman du peuple nomade.
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Dans six jours, Moth fêterait son huitième anniversaire. En dépit de l’importance de l’événement, Kuan refusa de le dispenser de ses tâches quotidiennes. Les matinées demeurèrent immuablement consacrées au désherbage du potager où les plants d’ail, d’oignons, de ciboule, de menthe et de safran, de coriandre, de rue et de thym composaient autant de cases nettement découpées.
Moth avait le dos rompu à force de se tenir penché. Palmiers et abricotiers procuraient une ombre parcimonieuse, insuffisante pour lutter contre la chaleur torride. Quel soulagement quand sa mère l’envoya travailler dans le champ d’orge familial. Complètement dévêtu (il ne gardait que son collier de céramique bleue), il pataugeait avec délices dans l’eau boueuse du canal d’irrigation, décapitant les longs roseaux qui menaçaient de l’obstruer. C’était un jour parmi d’autres.
Le lendemain, l’Astrologue Ordo proclama l’arrivée des Grandes Crues de Printemps et Moth se vit accorder la permission d’aller jouer avec ses camarades au bord de la rivière, à charge pour lui de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu.
Il courut à la rivière. D’une traite il gravit la haute digue de terre sans laquelle Kyborash eût été bien des fois submergée. Les eaux gonflées, gorgées de limon, continuaient leur ascension insidieuse.
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À l’aide de la truelle, il remplit les deux sacs.
– Ne tire jamais du sol plus d’argile que tu ne peux en porter, dit-il à Moth. Une fois que tu as soulevé ton sac plein, tu ne dois plus le mettre en contact avec le sol avant d’être arrivé dans l’enceinte d’un atelier de poterie.
– Pourquoi, Père ?
– La Terre Nourricière a perdu son enfant : l’esprit a perdu sa mère. Qu’ils se touchent, ne serait-ce qu’un instant et de nouveau ils connaîtront les affres de la séparation. Cette souffrance inutile les rendra furieux contre toi. Comprends-tu ce que je dis ?
– Oui, n’importe qui le comprendrait. (Rhé Tal lui tendit un sac. Sa légèreté l’étonna.) Je suis fort, Père. Je peux porter bien davantage.
– Pourrais-tu descendre le versant d’une falaise avec un chargement plus lourd.
– Bien sûr.
– Tant mieux. Nous te mettrons à l’épreuve le jour où nous irons chercher l’argile blanche des montagnes. Aujourd’hui, contente-toi de ce faible poids. Tu as les épaules solides de ton grand-père, c’est vrai, mais nous ne sommes pas encore rendus. Attends d’être arrivé à Kyborash : le sac te paraîtra bien plus lourd, crois-moi.
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En effet, lorsqu’il se retrouva quelques semaines plus tard parmi les clochards en train de faire la manche derrière le marché Saint-Germain, portant tous ses vêtements sur lui en couches superposées pour avoir chaud, et gardant le reste de ses maigres biens dans deux poches en plastique attachées à sa taille grâce à un bout de ficelle qu’il avait trouvé, ou essayant de dormir serré contre les autres, sur la grille de ventilation au coin du boulevard Saint-Germain et de la rue de l’Ancienne-Comédie, n’ayant pas trop froid à cause de l’air chaud et sec qui montait de la station de métro, ou encore sous le Pont-Neuf, le plus ancien de Paris malgré son nom, durant les nuits pluvieuses où il n’avait pu franchir le barrage des policiers qui venaient parfois contrôler les entrées de la station Odéon… au cours de ces semaines et de ces mois, qu’il passa debout avec ses compagnons de la cloche, contre l’un des murs taché d’urine de l’église Saint-Sulpice afin de s’abriter un peu du vent, chantant et lançant des insultes aux passants, ou dans quelque ruelle étroite, tandis que circulait de l’un à l’autre une bouteille de vin rouge bon marché, une de ces bouteilles jaunâtres dont le col est cerné d’étoiles en relief bien épaisses, il finit par prendre progressivement conscience que certains de ses compagnons n’étaient nullement ce qu’ils paraissaient être, mais qu’il s’agissait de chamans – des chamans urbains – tout aussi puissants, effroyables et sauvages que les chamans toungouzes depuis longtemps disparus, mais dont les descendants, en Sibérie, se souvenaient pourtant avec effroi. Ils ne pouvaient d’ailleurs que s’en souvenir, car cela faisait bien des siècles que les chamans disposant de pouvoirs véritables avaient quitté les étendues glacées du Grand Nord, ses famines et sa pauvreté, pour les villes où ils pouvaient donner la mesure de leurs talents, abandonnant sur place à ceux dont les pouvoirs étaient comparativement trop faibles, voire complètement illusoires, le soin de perpétuer la tradition ésotérique afin qu’elle soit un jour étudiée par des universitaires comme le Pr. Eliade.
("Variqueux sont les ténias")
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Chaque fois que tu fais du mal à quelqu’un – n’importe qui – tu te fais du mal à toi aussi. Mais tu te fais du mal tout au fond de toi, si profond qu’il peut arriver que tu ne saches même pas que c’est ça qui te fait du mal. Tu crois peut-être que ça fait du bien de faire du mal à quelqu’un, et ça peut paraître amusant sur le coup. Vrai. Quelquefois ça fait vraiment du bien. Pendant quelque temps. Pas longtemps.
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De façon inattendue, Moth s’aperçut qu’il prenait l’esprit en pitié. Quelle que fût la chose qu’il ait été avant sa mort, celle-ci n’existait plus depuis que la Mère avait effacé la moitié de ses souvenirs en aplatissant le côté gauche du labyrinthe contrefait par le Chaman. Il n’était plus son ennemi, ne constituait plus une menace pour Rafti ni pour quiconque, et il perdrait tout ce qui pouvait rester de son ancienne personnalité lorsqu’il se mettrait à suivre les détours sans signification du labyrinthe qui le conduiraient à l’annihilation ou vers une naissance monstrueuse.
Il n’était plus que sa victime. or, Moth avait maintenant lui-même retrouvé son intégrité, il ressentait ses souffrances, il s’en estimait responsable, et cela d’une manière qu’il n’avait jamais éprouvée depuis que son âme rhé était morte. En ce lieu, en présence de la Mère, cela lui paraissait bien plus important que de savoir s’il allait devoir jouer son rôle un peu plus tôt ou un peu plus tard dans le cycle de la mort et de la renaissance.
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Elle retrouva soudain la mémoire, et ses souvenirs firent une irruption violente, dévastatrice, lui rappelant qui elle était et ce qu’elle était en train de faire, mais aussi qui ils étaient et qu’elle ne voulait pas qu’ils la vissent danser, qu’il fallait s’arrêter immédiatement. Elle essaya de lutter contre les courants qui la transportaient dans les profondeurs flamboyantes de lutter contre le vent qui virevoltait à travers elle, elle raidit son corps contre les éléments, refusant de se plier à leurs exigences.
En son refus, elle ne fut plus que Rafti Fille de Shonralor, elle ne fut plus qu’elle-même, au beau milieu de la fosse ardente, sur le lit de braises incandescentes ; et tandis que des flammes jaunes se mettaient brusquement à dévorer sa robe pourpre, tandis que sa chevelure, ses pieds, sa peau et ses yeux prenaient feu cependant qu’elle sentait plutôt quelle n’entendait le hurlement qui s’étranglait dans sa gorge, tandis qu’elle tombait, ardente, tandis qu’elle voyait Lashimi, elle qui jamais avant n’avait osé marcher sur la braise, s’élancer à son secours dans la fosse, suivie de Moth, le Chaman aux yeux jaunes, ses ornements de cuivre dansant et tintant dans sa course, puis seulement après par son père, la bouche grande ouverte autant par la surprise que par l’angoisse, tandis qu’elle ressentait et voyait tout cela en un éclair, elle n’éprouvait aucune douleur. Seulement de l’étonnement, lorsqu’elle prit conscience que telle était la réponse de la Mère à sa prière, réponse qui disait que Lashimi deviendrait à sa place prêtresse de la Terre-Mère, alors que Rafti avait toujours imaginé que ce rôle lui reviendrait. Seuls son orgueil et son avidité avaient pu lui faire croire que Rafti Fille de Shonralor était l’unique femme de la vallée capable de maintenir, conforter et protéger son peuple, alors qu’en réalité la Terre-Mère, et la Terre-Mère seule, par l’intermédiaire de qui Elle choisissait, lui apportait aide et protection.
La venue des deux Chamans avait constitué une épreuve pour elle, une ordalie qui s’était jouée à la fosse ardente et dont elle était sortie perdante ; néanmoins la Mère s’était montrée miséricordieuse et lui avait épargné les souffrances qu’elle aurait pourtant méritées.
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Elle avait été très belle, autrefois, mais à présent, sa beauté n’était plus qu’un souvenir, depuis que, tombée dans la fosse ardente, elle était restée trois jours ensevelie avant d’être rappelée à la vie, et que les morts lui avaient pris un œil. Endormie, dans la pénombre, elle retrouvait une certaine beauté ; mais au jour, avec ses cheveux gris, naguère couleur de flamme, et son œil fixe et vitreux, accusateur, au milieu d’un amas de chairs pourpres couturées de cicatrices, elle se savait hideuse.
Bien qu’il ne lui convint plus, son nom était Rafti Fille de Shonralor, et elle venait d’avoir quinze ans. Le lendemain, elle devait être donnée en mariage à Kalsanen Fils de Touminor, un vieillard à la vue défaillante et aux forces épuisées, car telle était la volonté de la Terre-Mère que toutes les jeunes femmes, même quand elles étaient comme Rafti, fussent données en mariage et acceptées ; et Kalsanen Fils de Touminor était le seul, dans tout le village, qui la prendrait de plein gré avec ses balafres, son amertume et le sceau d’étrangeté dont elle était restée marquée.
Mais elle n’en voulait pas et le haïssait comme elle haïssait son œil éteint et cette partie de son visage qui, semblable à un demi-masque de cuir pourpre, la défigurait. Kalsanen Fils de Touminor ne serait jamais son époux : il était le fiancé de l’orbite morte, il avait accepté de la prendre pour épouse, pour accomplir les tâches ménagères qui n’étaient faites ni par sa première femme, trop épuisée, ni par ses deux jumelles de douze ans, trop paresseuses. Et aussi pour sentir le corps souple et vigoureux de Rafti sous lui, la nuit, dans les ténèbres empuanties de sa hutte, là où il ne serait pas obligé de voir l’œil mort, son épouse véritable, le contemplant fixement au milieu du visage de Rafti.
Demain soir. À moins que cette nuit elle ne puisse arriver à le convaincre, à le persuader que le prix qu’il allait avoir à payer pour elle était trop élevé, que son œil crevé était une vision trop épouvantable pour ce qu’elle allait faire de lui, un souffre-douleur malgré lui.
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