Le titre est trompeur, dans ce sens qu’il n’est nullement question ici de bons sentiments et d’images de rêve. Certes, l’auteur, a le don, à chaque chapitre de parler des merveilles de ces contrées extrêmes.
Mais ne nous méprenons pas, le merveilleux côtoie de très près le moins reluisant, et l’aspect le plus vil de l’être humain.
De l’Alaska au Groenland, l’auteur a participé à de nombreuses expéditions au-delà du cercle polaire pour comprendre, observer, expliquer et transmettre.
Le propos se veut exhaustif, et encyclopédique ; parfois ardu, et pointu. On apprendra que le mouvement du soleil ne ressemble pas à ce que l’on perçoit sous d’autres latitudes.
Les capacités d’adaptation de l’ours polaire, du narval, du bœuf musqué, tout comme la sophistication des migrations d’oiseaux n’auront plus de secret.
Que dire de l’homme, et de sa capacité destructrice ? Cela étant, cela n’est pas l’apanage de l’homme moderne ; les peuples premiers n’étaient pas des anges non plus.
L’exploration de l’océan glacial arctique a toujours fasciné l’homme. Barry Lopes nous en explique les ressorts et les étapes au gré des aléas climatiques. Quand on regarde de près une carte des lieux, on comprend facilement les difficultés des navigateurs qui ont tenté l’aventure. Du Groenland à l’Alaska, entre baies, détroits et passages, l’exploration s’est souvent faite dans la douleur et les drames.
Barry Lopez, insiste tout au long de son ouvrage sur l’équilibre précaire du grand nord, dont le sort déterminera celui du restant de la planète. Quelques degrés de plus, une saison de neige un peu trop tardive ou de moindre qualité et tout cet équilibre s’en trouve bousculé, pour l’homme comme pour la faune.
Barry Lopez s’interroge beaucoup sur ce qui a poussé l’homme à exploré le grand nord, et surtout à en exploiter les ressources avec tant d’avidité.
Les éditions Gallmeister ont été bien inspirées de traduire cet ouvrage paru pour la première fois en 1986 ; ce dernier s’inscrit parfaitement dans sa collection Nature writting. Bien écrit, abondamment documenté, en particulier au niveau cartographique, l’ouvrage n’en demeure pas moins exigeant, et demande beaucoup d’attention pour en apprécier le contenu. On en sort enrichi, nourri, émerveillé, mais aussi inquiet parfois révolté.
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