Ma verge réagit en me rappelant que j’avais vu ses hanches se balancer alors qu’elle marchait chez moi, ses yeux embrumés de désir et ses lèvres boudeuses qui s’étaient écartées lorsque je m’étais retrouvé tout près de son visage.
Avec son regard vide et dépourvu de toute âme, il suivait chacun de mes mouvements sans jamais prononcer un seul mot avec la concentration d’un prédateur qui guette sa proie. L’impression d’être dans un cauchemar sans issue s’immisça en moi. Chaque regard acerbe qu’ils me lançaient me glaçait le sang dans les veines, chaque murmure et chaque raillerie me tranchait à vif, mais je refusais de capituler. Il était hors de question que je les laisse me faire peur.
J’avais besoin de quelqu’un et James me voulait. J’avais besoin de ressentir quelque chose pour une nuit, de remplir le vide en moi qui était là depuis l’accident. Mon père n’était plus de ce monde, j’étais dans un nouvel endroit, plus que perdue, et je souhaitais juste m’amuser et oublier. Faire comme si j’étais une étudiante normale avec une vie normale.
Je pouvais sentir la chaleur de son corps, même à travers mon épais manteau, et pendant un instant, j’oubliai où nous étions et qu’il me détestait. Pouvait-il le sentir, lui aussi ? Cette attraction magnétique inopportune entre nous ? Je m’humectai les lèvres tant ma bouche était soudainement sèche et ses yeux furent attirés par ce mouvement.
Je n’arrivais pas à me défaire de la sensation d’être observée, mais je ne voyais rien. Je restai aussi immobile que possible, tendant l’oreille à la recherche d’un autre bruit, mais tout ce que j’entendais, c’était le bruit des vagues qui se brisaient contre les rochers, loin en dessous de moi, et les mouettes dans le ciel au-dessus.
Peu importe qui il pensait être, il pouvait bien aller se faire voir. Rien ne me détournerait de la raison de ma présence ici. Si je me faisais quelques ennemis en cours de route, cela en vaudrait la peine. J’avais besoin de réponses, et je n’allais laisser personne contrarier mon plan.
Il était mignon, plutôt chic, avec des cheveux châtain clair tombant dans ses yeux bleus, sec, mais musclé, et quand il souriait, il dévoilait des fossettes absolument charmantes. En le regardant la fois suivante, je soutins son regard pour lui faire comprendre que j’étais intéressée.
Nous étions pratiquement deux inconnues l’une pour l’autre après avoir été éloignées pendant si longtemps, mais d’après les informations que j’avais sur elle, je savais que c’était une femme dure qui n’appréciait pas les conversations oiseuses.
L’effet que ces garçons avaient sur les filles était absolument incroyable. Je plaidais coupable également même si j’aurais préféré rester parfaitement indifférente. Ces maudites hormones ne nous facilitaient vraiment pas l’existence.
Je ne pouvais pas me permettre de m’effondrer, surtout pas devant ma nouvelle amie. Je n’en étais pas encore au stade de vouloir expliquer, ou de me sentir capable d’expliquer, ce qui s’était passé.