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Critiques de Bernard Boudeau (43)
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Méfie-toi d'Assia !

Livre obtenu dans le cadre de la dernière Masse Critique "Mauvais genre", et je ne suis pas déçu du voyage !

Merci Babeblio, Merci les éditions in octavo.

Bernard Boudeau (BB pour les intimes) nous a concocté un polar de première. Pas un de ces romans insipides où les personnages agissent en dépit du bon sens.

Le récit est construit avec intelligence autour de deux événements, le démantèlement de l'URSS en 1991 et l'attentat contre le WTC à New York en 2001, qui constituent l'un des fondements de la panade dans laquelle se retrouve le monde contemporain : mondialisation sans contrôle, dérive financière, terrorisme et son corollaire, la privation de liberté, montée des populismes en Europe et aux USA.

J'ai lu ce roman d'une seule traite en me demandant sans arrêt comment va-t-on atterrir ?

Les personnages principaux sont Marie Desforges et Jean-Pascal Gontier. Elle étudiante en thèse à Paris La Sorbonne et lui militaire dans le renseignement, intervenant dans la même université..

Je ne vous dit pas qui est Marie et quel son lien avec Assia dont le titre dit qu'il faut se méfier...

L'histoire commence par décrire la vie d'une gentille famille soviétique, le père Viktor Mikhaïlovitch Shokinïev, est un partisan de la Perestroïka. Quand son vieil ami Sergueï Wladimirovitch Vaskassov, membre éminent du KGB, lui demande de faire attention, et de surveiller ses fréquentations, il n'y prête gère attention.

Le destin des Mikhaïlovitch part en vrille. Gorbatchev est remercié, Eltsine prend le pouvoir...on connait la suite, et vous devinez ce qu'il advint du gentil Viktor et de sa famile.

Le récit alterne les flash back entre différentes périodes et donne la parole aux différents acteurs.

Ottawa 1980-1982, Moscou 1991, Paris, Nice, 1991-1997, Miami Paris 2000-2001.

Marie et Jean Pascal se retrouvent dans une enquête à rebondissement impliquant la Mafia russe, des Narcos colombiens, des trafiquants d'armes et de toutes sortes de marchandises illicites.

Quel est le lien avec la famille Mikhaïlovitch ? Je ne vous le dirai pas !

Les relations entre les différents univers dans lesquels Marie et Jean-Pascal vont évoluer sont dévoilées de façon subtile et même si le lecteur sagace a des doutes, rien n'est "téléphoné" dans la narration.

L'auteur ménage des rebondissements toujours inattendus. Certes diront certains Marie est une héroïne aux mille vertus, sculpturale, sportive (pléonasme), bi-sexuelle, sobre avec modération, véganne avec intelligence, alliant la maîtrise de soi et l'excès, la femme parfaite en deux mots.

Jean-Pascal lui, est son exact opposé, la raison même en toutes choses et en tout domaine, le personnage tempéré dans tous les sens du terme.

A eux deux ils forment un tandem idéal. Sans Jean-Pascal, Marie ne pourrait laisser libre cours à sa folie retenue.

Un livre à retenir, un auteur à découvrir.

Bernard Boudeau a écrit d'autres romans https://www.babelio.com/resrecherche.php






Lien : https://camalonga.wordpress...
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Méfie-toi d'Assia !

Un polar-thriller à suspens où nous pataugeons dans les magouilles politiques et financières mêlant trafics mafieux et blanchiment d’argent, pas loin de la vérité désolante de notre siècle !

Une intrigue s’imbriquant judicieusement dans deux évènements majeurs du XX siècle : la chute de l’URSS et l’événement de septembre 2001. Ce contexte a éveillé ma curiosité et mon intérêt.

Une héroïne dont l’identité devient multiple Assia, Marie, Béatrice pour se dissimuler. Notre héroïne est belle, amoureuse, et admirée, c’est en quelque sorte une « superwoman » qui pratique les arts martiaux et parcourt le globe à la recherche des assassins de sa famille pour faire justice. Elle est animée d’un invincible esprit de vengeance. De Paris à New-York en passant par Moscou et Los Angeles … nous la suivons dans un périple époustouflant.

En mon sens on se perd un peu avec tous ces flash-back mais il y a du suspens beaucoup de suspens et du rebondissement ! On engloutit les 400 pages facilement le suspens est là et l’écriture est belle et fluide.

J’ai passé un agréable moment, polars et thrillers ne sont pas souvent inclus dans mes lectures j’ai voulu faire une exception pour cette masse critique « mauvais genre » pendant le confinement et … un incident d’acheminement a perturbé le calendrier j’ai finalement reçu le roman les premiers jours du dé-confinement. Merci aux éditions In Octavo pour leur promesse tenue malgré les déboires et merci Babelio pour cette belle découverte.





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Le cercle d'argent

1991 - La journaliste suisse, Margaux Strenbach, couvre en Yougoslavie l’effondrement du modèle socialiste de Tito. Elle découvre, au hasard d’un reportage, des documents qui la mettent sur la piste d’un gigantesque trafic d’organes. Elle utilise les compétences et les relations de Gontier pour découvrir la clinique où ont lieu les transplantations… mais derrière ce trafic se cache une secte aux ramifications internationales! 2001 - Cette secte, le Cercle d’argent, kidnappe la petite-fille d'une députée afin de l'empêcher de défendre son projet de loi anti-secte au Parlement européen. Le commandant Gontier aura pour mission de retrouver la jeune fille et d'anéantir la secte. Pour cela, il va faire appel à Assia, la séduisante body-guard dont les méthodes sont simples, efficaces et définitives…



Mon avis sur ce livre est assez mitigé. Ce livre est à la fois très intéressant, au point de vue des sujets abordés : Opération secrète militaire, FBI, guerre dans les pays de l’est, trafic d’organes, histoires d’amour impossible, sectes, pourvoir et corruption… D’un autre côté j’aurais préféré que dès la page « 63 » tournée, on n’ait pas finalement tout deviné de l’intrigue de ces histoires, sachant que le livre fait environ 475 pages. Il y également un pas assez d’explication sur ce qui se passe au début du livre, c’est seulement à la fin qu’on a plus de réponse, mais çà, à la rigueur c’est normal. Ce qui m’a le moins plus finalement dans ce thriller, c’est justement le manque de suspense. Tout est assez lisse, et à part deux ou trois scènes d’action de haut vol, pour le reste on n’est pas en grande apnée de surprise.



Pour conclure, j’ai quand même envie de renouvelé l’expérience avec cet auteur, car il me parait avoir un gros potentiel ; Mais il faudrait, je pense un peu plus de répétition dans l’exercice de l’écriture de thriller, avant d’avoir en main un vrai chef-d’œuvre.

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Le cercle d'argent

De 1991 à 2001, histoire d'une secte et de trafic d 'organes, d' un enlèvement.C 'est un thriller qui fait froid dans le dos, il y a des passages très sombres et rudes. Il n' a pas de temps d 'arrêt. Les chapitres sont courts se qui donnent ce rythme.

475 pages.

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Le cercle d'argent

L'histoire commence à Rennes en 2001 où une secte, nommé cercle d'argent enlève la petite-fille d'une députée. Celle-ci fait appel a un militaire, Jean Philippe Gontier pour tenter de la sauver. Puis flash-back en arrière on se retrouve 1991 en Arabie saoudite avec la rencontre de Gontier et de la journaliste Margaux Strenbach. L'auteur va remonter le temps à travers les différents conflits qui vont secouer l'Europe des Balkans mais aussi la montée en puissance du Cercle d'argent. Margaux va enquêter sur un trafic d'organes lié à cette secte....

L'auteur en remontant le temps, nous montre l'évolution des personnages jusqu'en 2001. On s'attache aux personnages qui traversent tous ces conflits avec l'horreur que cela engendre.

On voyage à travers la France mais aussi dans les Balkans, Chicago, Liban etc..

Un très bon thriller très bien écrit avec des chapitres courts qui nous transportent dans des lieux différents. J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je remercie la masse critique de Babelio. Cela me donne très envie de lire le livre où on parle d'Assia, un personnage haut en couleur, mystérieuse.

Pour cet été, un très bon roman à lire pour voyager à travers le monde si vous ne partez pas!!!

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Les mâchoires du passé

« Les mâchoires du passé »... Un tel titre, forcément accrocheur, peut donner accès au meilleur comme au pire. Le début du challenge commence donc ici !

Et c'est avec surprise et plaisir que j'ai découvert un polar plutôt réussi. J'écris « surprise » parce que le début m'avait fait craindre le pire : je n’ai pas trop accroché avec les premières pages, qui, si elles plantent plutôt bien le décor au niveau de l’intrigue, dans une ambiance truands américains modernes, tombent à mon sens un peu trop facilement dans la caricature du truand au vocabulaire pauvre et violent (qui accompagnent leurs actes non moins violents), et ce, d’autant plus qu’elles tranchent avec les pages qui mettent en scène le personnage principal, Jean-Pascal Gontier, dit JP, qui sont plus abouties au niveau de l’écriture.

Le livre est donc composé de plusieurs points de vue, celui de l'enquêteur-narrateur, Jean-Pascal Gontier (dit JP), et ceux de différents autres personnages (le plus souvent les "méchants", je reviendrai sur ce point) mais décrits à la troisième personne.



« Les mâchoires du passé » raconte donc l’histoire de JP qui, en villégiature au Pays basque, accepte d’enquêter sur la disparition d’un certain Haritz (ou Henry), dont la femme n’a plus de nouvelles depuis un certain temps. Il mène son enquête dans une région française vivant sur elle-même, sur ses traditions, extrêmement méfiante vis-à-vis des non-Basques. Pas étonnant que dans ces conditions, et même s’il arrive à remonter les liens qu’entretenait Haritz (un homme assez peu recommandable ni sympathique) avec des délinquants en région parisienne, son enquête patine. JP décide donc d’abandonner cette « mélasse » (manière dont il surnomme cette enquête qui le gêne par certains aspects, même s’il ne peut définir lesquels), d’autant plus qu’une entreprise le contacte pour une enquête industrielle, mission qui relève de ses compétences habituelles (JP n’est en effet pas un privé enquêtant sur les affaires de mœurs). En parallèle, l’ouvrage décrit l’enquête musclée que mène Mickey Baudigan et ses sbires, les fameux truands américains évoqués plus haut, pour retrouver la trace d’un certain Freddy Dallas, qui a subtilisé plus d’un million de dollars à Livermore, le grand patron de Baudigan…



« Les mâchoires du passé » est dont un ouvrage habile, parce qu’il mène assez bien l’auteur en bateau, en le faisant longtemps s’interroger sur la direction de l’intrigue (se situe-t-elle en France, en Espagne, aux Etats-Unis ?), sur les personnages (sont-ils ce qu’ils paraissent être ?), sur les ressorts de l’intrigue (est-ce que les histoires parallèles ont un lien avec l’intrigue principale ?), au gré des interrogations et des découvertes du narrateur. Surtout, le roman instille une tension qui ne faiblit jamais (même si, à mon grand regret, l’intrigue n’est pas non plus haletante), et comporte quelques rebondissements vraiment malins.



En revanche, le livre souffre d’une écriture qui n’est pas régulière : les passages dédiés à l’intrigue des gangsters américains est plus faiblarde, notamment à cause de l’emploi de phrases exclamatives qui tendent un peu à la niaiserie (ce trait touche aussi les passages dédiés à JP, malheureusement). En outre, l’auteur ne parvient pas à se défaire d’un certain manichéisme (un peu naïf aussi) : les méchants sont très méchants, ce ne sont le plus souvent (pas tous, cependant) que des psychopathes qui ne rêvent que de viols, de torture et autres joyeusetés, et sont donc d’une violence un peu « too much », c’est-à-dire que quand ils tombent dans la violence, celle-ci est toujours outrée, il n’y a pas de demi-mesure (et guère de psychologie non plus, même si je reconnais que l’on ne peut en mettre partout). Le gangstérisme peut se traduire autrement que par autant de violence !

De plus, certains personnages sont évoqués et pas assez développés, ils sont abandonnés en chemin, ce qui est dommage.



Toutefois, il s’agit ici d’un polar de très bonne facture, qui s’apprécie et dont l’une des originalités est de se passer au Pays basque (j’ai appris plein de choses sur cette région au passage). Ses 420 pages filent à toute allure !



Je remercie donc Babelio et les éditions In Octavo de me l’avoir fait découvrir grâce à l’action « Masse critique » !

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Génétiquement modifiés

Créer un être humain (Mary Shelley) ou l'améliorer (Aldous Huxley) ne serait-il que du niveau de la fantaisie ou de la science-fiction ? On peut en douter. Dès les premières pages de Génétiquement modifiés, nous voici dans le vif du sujet : une frêle jeune fille étroitement surveillée par des gardes du corps musclés se révèle se transformer en une sorte de Nikita lorsqu'elle se sent en danger. Voici pour le présent. Retour dix ans plus tôt pour éclairer le lecteur par petites touches sur un projet de manipulation qui accélère de manière fulgurante le développement physique et les capacités cognitives des individus qui y sont soumis. A la tête du projet, un consortium de milliardaires dont les seules références politiques et morales (?) semblent provenir de la Bible.



Techno-thriller bien construit, Génétiquement modifiés suit une intrigue classique : une multinationale aux moyens financiers et humains illimités doit retrouver une fugitive échappée de ses centres de recherche et qui a trouvé l'aide d'un neuropsychiatre rencontré par hasard. Soit David contre Goliath (de quel côté sera Dieu ?) ou seul contre tous, tel Gerfaut dans le petit bleu de la côte ouest. Entre un îlot perdu au milieu du Pacifique où une sorte de savant fou, inévitablement asiatique (comme dans Blake et Mortimer), manipule des êtres humains, et le centre de la France profonde, les informations sont précises et l'action rapide. La question qui se pose est donc de savoir si l'on y croit ou non. Pour ce qui est des recherches sur les modifications génétiques et sur les humains connectés, pour lesquelles les progrès sont très rapides, la réponse est oui, même si les précisions sur ce que sont ces transformations sont absentes des deux premiers tiers du roman. J'ai été par contre peu convaincu par les motivations et les objectifs du consortium (après le savant fou, les criminels du type « un jour je serai le maître du monde »), très vagues, même si les dernières pages apportent quelques explications plus ou moins convaincantes (comme la reconstruction du temple de Jérusalem)..



On aimerait bien que Génétiquement modifiés relève de l'utopie ou de la Science-fiction, genres qui ont su faire rêver à des mondes futurs, parfois meilleurs. Mais alors que les recherches génétiques semblent être aujourd'hui ni contrôlés ni même contrôlables et que les groupuscules religieux ultra-fondamentalistes de toutes confessions se développent de façon inquiétante, l'opération de grande envergure imaginée par Bernard Boudeau fait peur. de l'utopie à la dystopie et de la science-fiction au cauchemar, il n'y a qu'un pas que l'on ne souhaite pas vraiment voir franchi.
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Le cercle d'argent

C'est le second livre de Bernard que je lis. Et toujours le même engouement. J'ai rencontré l'auteur au salon des pieux l'an dernier. Un homme posé, souriant et très sympathique. J'ai commencé à le découvrir au travers de "Méfie-toi d'Assia !, Je le retrouve ici avec le cercle d'argent. Toujours autant de suspense. Les sujets sont variés, on aime les personnages. On aurait peut-être aimé un peu plus de situations coriaces, dures ce qui aurait donné un côté plus sombre en accord avec le sujet... on passe assez vite sur certaines monstruosités tels les mines, les cobayes futur greffes... Bernard les pointe du doigt mais s'en s’appesantir. Peut-être tout simplement pour ne pas s'égarer ou alourdir l'histoire...il reste sur le fil conducteur et les personnages centraux. Le style est agréable, un rythme toujours soutenu et une description détaillée des lieux...
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L'homme qui aimait les tueurs

Un serial killer démoniaque, qui a élaboré un modus operendi particulièrement habile afin de défier et surpasser Sheldon, criminologue hors pair.

Un commissaire de police détruit par une enquête non résolue qui a rouvert des blessures toutes personnelles. Il fouille dans ces dossiers d'archives à la recherche d'un fil conducteur comme il fouille dans sa mémoire, son inconscient et ses angoisses afin de ne pas sombrer dans la folie qui le guette.

Des personnages riches et attachants, une intrigue qui tient en haleine jusque dans les derniers instants, le tout dans un style à la fois dense et fluide. Dommage que le dénouement soit un peu "rapide".

Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique de m'avoir permis de découvrir cet auteur. J'espère vite me plonger dans "Méfie-toi d'Assia!"
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Le cercle d'argent

Passionnant roman et découverte pour moi de cet auteur étonnant : Bernard Boudeau . Une véritable course poursuite est engagée contre une secte " Le Cercle d'Argent " avec à sa tête un gourou pédophile , en réalité marionnette dans les mains de dirigeants peu scrupuleux dont le véritable commerce est le trafic d'organes et qui n'hésitent pas à enlever tous les obstacles qui peuvent s'opposer à eux comme la petite fille d'une députée européenne . A leur trousse un aréopage hétéroclite comprenant notamment une journaliste suisse , un militaire français , un hacker et une mystérieuse Béatrice qui a plus d'un tour dans son sac... Leurs terrains de jeux sont les différentes guerres qui ont émaillées la dislocation de la Yougoslavie dans les années 90 .

Ce cinquième ouvrage de Bernard Boudeau ne nous laisse aucun répit , le rythme est soutenu et nous entraîne dans cette histoire très bien écrite et très bien documentée ; tel un film d'action vous n'aurez droit à aucune baisse de tempo jusqu'au dénouement ; pas de place à l'ennui non plus : on participe avec envie à cet enquête minutieuse d'espionnage menée par toute l'équipe et l'on assiste , témoin impuissant , à ces horreurs commises à quelques encablures de notre cher pays .

Merci aux éditions In Octavo et à Babelio de m'avoir permis de le découvrir et de le partager avec vous .
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L'homme qui aimait les tueurs

« Je voudrais que vous enquêtiez sur moi. Je suis flic, un bon flic, sorti major de ma promotion, aujourd’hui commissaire de police. Je suis en instance de divorce, en analyse depuis trois ans et j’ai peur d’être un tueur en série… »



Quand il s’allonge la première fois sur le divan de sa psychothérapeute, Sylvain Macarie est un homme détruit, ses convictions professionnelles les plus solides ont implosé, sa carrière qui devait être brillante s’est fracassée sur les écueils d’une affaire particulièrement tragique, celle du meurtre d’une petite fille qu’il n’en fini pas de se reprocher. Alors il s’enfonce. Et le gouffre est profond.



Lui qui avait été promis à un avenir remarquable dans la police, qui avait été envoyé aux états Unis suivre les cours de Sheldon le spécialiste américain des sérials killers, qui avait au grand dam d’autres flics réussi à conquérir le cœur d’Alice, dont le divorce vient marquer l’échec de cette idylle, ce flic autrefois admiré et respecté par ses paires, voit aujourd’hui ses collègues lui tourner le dos.



Certains, à l’image de l’inspecteur Nérac, lui vouent même une antipathie farouche. Son échec, sa faute a éclaboussé l’ensemble de l’unité à laquelle il appartient, comme une tâche indélébile d’infamie.



Alors Sylvain Macarie s’occupe et s’abrutit à lire et relire des dossiers d’affaires non résolues, à la recherche d’un indice, d’un modus operandi qui pourrait le mettre sur la piste de l’assassin, car il en est sûr, celui-ci n’en est pas à son premier crime.



S’appuyant sur les cours de Sheldon il piste, cherche une constante, une signature. Mais même ce travail qui l’occupe et l’éloigne du terrain , commence à agacer. Ses chefs ne savent plus quoi faire de lui, et conviennent de se refiler à tour de rôle cette « patate chaude » qui ne veut pas refroidir. Sylvain Macarie est devenu un looser, et les loosers n’ont pas leur place dans la police, sauf enfermé dans un placard.



Alors Macarie consulte sa thérapeute, s’allonge et raconte, essaye de comprendre. Ses recherches ne mènent à rien, il tourne en rond et le doute grandit. Le meurtre de cette petite fille vient télescoper son histoire personnelle, celle qui le lie à sa sœur jumelle, aujourd’hui internée dans un institut spécialisé. Cette sœur qu’un jour il a voulu étrangler de ses propres mains. La petite fille assassinée, une jumelle elle aussi, avait le même âge que sa sœur à l’époque où il avait voulu commettre l’irréparable. Et si c’était lui le tueur ?



A mesure où il commence à remonter à la surface, l’étau se resserre autour de lui. Un amant de son ex-épouse est sauvagement assassiné en province. Or à ce moment là, Macarie était lui-même dans le secteur.



Le tueur est implacable. « Il se plut à imaginer l’histoire de la joggeuse qui venait à sa rencontre. Une femme, une mère de famille ? Peut être un petit garçon qui l’attendait ? Un compagnon ? …/… Il allait dénouer des liens. Tous les liens attachés à cette femme qui courrait sur une pente de Corrèze…Lorsqu’il appuya sur la détente, la balle fila à trois cent quatre vingt quatre mètres par seconde vers le front de la promeneuse. Il n’y eut pas de bruit. Le silencieux étouffa la détonation et la balle se faufila sans un bruit. »



Un dé pour décider, pour tracer le chemin. Un autre pour fixer le lieu, le moment et la cible. Un homme ? Une femme ? Un couple ? Un enfant ? « Confier sa sécurité au hasard. Ne rien faire de systématique, ou plutôt systématiquement s’en remettre au hasard. »



Un tueur imprévisible donc, insaisissable, à la stratégie redoutable. « je procède de la même manière, je n’ai pas de mode opératoire. Je puise dans l’histoire des criminels. Je fais comme eux, à la manière de. Je ne suis pas un criminel, j’en suis plusieurs. Je suis multiple. Personne ne peut savoir qui je suis. Je suis l’égal de dieu ou du diable. Je suis le pendant de Sheldon.Je deviens une sorte d’ange exterminateur…/…Je vais utiliser les modes opératoires des tueurs en série américains. Je vais me cacher derrière eux. Je vais imiter leur façon de faire, leur signature. Je serai le plus grand faussaire du crime. Je vais inonder le monde de mes œuvres. Je ne serai pas un criminel, je les serai tous. Les policiers en chercheront plusieurs. Je serai un. Je serai l’unique, le seul. »



« L’homme qui aimait les tueurs » est le second polar écrit par Bernard Boudeau publié aux éditions In Octavo, après « Méfie toi d’Assia » sorti lui en 2009, roman qui avait su attirer les regards de la critique.



A partir d’un thème éculé dans le monde du polar, celui du serial killer, Bernard Boudeau arrive malgré tout à tisser une histoire originale, dans un style fluide et rythmé, soignant tout particulièrement la psychologie de ses personnages, en particulier de Sylvain Macarie dont nous suivons lentement l’introspection et son cheminement vers la vérité.



On glisse facilement au fil des pages, sans jamais se perdre dans le jeu toujours compliqué pour un auteur, de l'alternance entre les personnages et les faits qui se déroulent à des moments différents.



Regrettons toutefois une fin un peu trop abrupte, quelque peu expédiée à mon goût. Mais cela reste un roman de bonne facture, bien écrit, mais sans aller toutefois jusqu'à dire que ce roman « installe ( son auteur) parmi les grands du roman noir » comme le déclare un peu pompeusement la 4ème de couverture !



Si c’est bien tout le mal que je souhaite un jour à Bernard Boudeau, Il conviendra aux lecteurs d’en décider à la lecture de ses futurs romans.



Cette critique est réalisée dans le cadre de l’opération « Masse critique » organisée par Babélio que je remercie au passage, ainsi que les éditions In Octavo.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Méfie-toi d'Assia !

Tout d'abord, je remercie l'éditeur et Masse Critique qui m'ont donné l'occasion de découvrir ce premier roman de Bernard Boudeau. Méfie-toi d'Assia !



C'est un roman très bien écrit, la structure est celle d'un scénario de film, le roman se découpe en scènes avec de nombreux flashbacks, la chronologie n'est absolument pas respectée, j'avoue avoir été perturbé au début de ma lecture par ce procédé. Cependant au fur et à mesure le foisonnement des rencontres, la toile de fond générale d'espionnage, géopolitique à l'époque de la perestroïka remarquablement documentée , la construction du soldat "Assia" qui aurait pu être appelée Lara Croft, en russe.... façonnée par son père qui n'est pas n'importe qui, maintiennent le suspens, et m'on tenu en haleine.



Multiplicité des lieux, des temps, des rencontres, l'auteur ne s'attarde pas, ceci parce que trop systématique m'a un peu gêné. Et pourtant quel potentiel ! mais il aurait fallu simplifier, donner à mon avis un peu plus d'épaisseur notamment à Assia, combattante indestructible certes et confrontée à des situations très critiques dont elle se sort facilement, magiquement, froidement, sans aucun doute elle a été construite pour survivre pour des raisons que je veux pas dévoiler ici; mais c'est aussi une personne de chair et de passion, d'où une succession de rencontres qui sous l'apparence du hasard, doivent beaucoup à ces désirs, un filon de plus dans ce récit très riche mais qui m'a laissé sur ma faim.

En synthèse, la grande qualité de ce roman, est une mise en tension constante qui constitue aussi son principal défaut . Ménager quelques respirations serait très utile et renforcerait encore la tenue en haleine du lecteur, en lui offrant de temps en temps une respiration, un peu de rêverie, voire un second souffle...

Les bons ingrédients sont là, c'est un très bon premier roman, qui ferait un excellent télé-film, le scénario détaillé est prêt ! et compte tenu de la générosité de l'auteur ce serait d'ailleurs plutôt une série...

Bonne lecture et bon vent à Bernard Boudeau !

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Le marionnettiste

Je tiens avant de démarrer à remercier encore vivement Babélio et les éditions in octavo pour la découverte de ce livre et de cet auteur que je ne connaissais pas du tout, grâce à l’opération Masse Critique. J’avais choisi ce livre pour 2 raisons : c’est un thriller et c’est un genre littéraire que j’adore et l’histoire se déroule en partie au Québec et en particulier à Montréal, pays que je connais un peu et pour qui j’ai une tendresse particulière…. Pour être honnête, j’ai trouvé que le début du livre était un peu lent… l’auteur est long à mettre en place ses personnages. Mais c’est bien écrit, donc agréable… puis tout à coup, l’histoire s’accélère et on bascule enfin dans un vrai thriller avec un suspens qui devient fort…. on a effectivement affaire à un vrai marionnettiste du mal qui se joue des personnages et de nous…. j’avoue qu’à un moment donné, j’avais beaucoup de mal à lâcher mon livre pour aller dormir, travailler, tellement j’étais prise par l’histoire…. et puis, la fin m’a un peu déçue. Elle est assez prévisible, un peu « rapide » et simple à mon goût par rapport à la complexité et l’ingéniosité de la trame du récit que l’auteur nous livre avant… et puis beaucoup trop « happy end »… un être de mal comme ça, fait plus de dégâts, enfin à mon avis… lol

Alors que dire ? Malgré les quelques bémols que j’ai émis, cela reste un très bon livre, un bon thriller et je ne regrette absolument pas ma lecture, et vous le conseille vivement. Et je vais sans doute lire d’autres ouvrages de Bernard Boudeau.



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Le marionnettiste

J'ai avalé ce roman en moins de 24h. L'enquête est pleine de rebondissements et ponctuée de petits moments où l'horreur s'invite au détours d'une page. Mais tout en finesse, sans jamais heurté de plein fouet, comme une douleur sourde et lancinante.

Un passionnant récit, entre France et Québec, où l'auteur se dévoile un fin stratège et où le lecteur sera malmené alors qu'il pense être sur la voie de la vérité.

Un thriller palpitant, mieux que Dan Brown !
Lien : http://bibliobleu.blogspot.f..
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L'homme qui aimait les tueurs

Une nouvelle fois je viens vous parler d'un deuxième roman d'un auteur car une nouvelle fois je suis passée à coté du premier. Mais rassurez vous depuis je me suis rattrapée.

J'ai découvert cet auteur lors d'un salon polar dans le 11e arrondissement de Paris; le Festival Paris Noir. Il m'a parlé de Méfie  toi d'Assia son premier roman. Mais c'est son dernier sorti qui m'intriguait. C'est comme cela que je suis reparti avec L'homme qui aimait les tueurs. Un beau titre, non ?

Quelque part en Corrèze, un homme s'apprête à tuer une femme faisant son jogging. Cet homme est commissaire de police...

Excellent teasing pour cet excellent thriller d'un auteur français qui soigne particulièrement la psychologie de ses personnages.

Un des plus beau portrait de flic que j'ai eu à lire ses dernières année.

L'intrigue quand à elle est tortueuse à souhait. Les indices et les rebondissements de l'enquête sont surprenants et amenés avec intelligence.

Bernard Boudeau a du avoir neuf vies. Et nul ne sait s'il les doit à Dieu ou au Diable.

Déjà avec Méfie-toi d'Assia !, son premier thriller salué par de nombreux jurys, l'animal avait planté ses griffes en littérature, et avec un fameux coup de patte en plus !

De la même veine, L'Homme qui aimait les tueurs l'installe parmi les auteur français à découvrir de toute urgence.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Divergences

Le commentaire de Cathy :

C'est avec une grande impatience que j'attendais ce tome 3 de Maxima, j'ai été heureuse de retrouver les différents personnages auxquels je m'étais attaché, pendant mes précédentes lectures et de pouvoir suivre à nouveau leurs diverses histoires. Ce que j'aime énormément dans cette série et que j'ai encore retrouvé dans ce livre, c'est de suivre plusieurs histoires en parallèle, des lieux différents, des personnages différents, je trouve que cela donne beaucoup de rythme dans la lecture de se retrouver dans d'autre endroits suivant les chapitres. Je suis toujours très intrigué par certaines choses, le mystère qui entoure cette histoire est toujours présent et j'ai vraiment hâte que l'auteur nous en dévoile un peu plus. Comme c'est un troisième tome, vous vous doutez bien que je ne vais rien vous dévoiler sur l'histoire, mais si vous avez envie de découvrir cette très bonne série, je vous conseille de la lire depuis le début sinon, vous serez perdu, j'ai eu besoin de quelques pages pour me remettre dans le bain en ce qui me concerne. La plume de l'auteur est toujours aussi agréable et pleine d'imagination. J'espère découvrir un quatrième tome au plus vite.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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L'homme qui aimait les tueurs

L'auteur nous fait d'abord partager la névrose de ce flic qui avait tout pour être un grand jusqu'au jour où......Ensuite lorsqu’il nous a bien imbibé de cette névrose, l'enquête commence .

J'avoue avoir eu beaucoup de plaisir à lire ce bouquin qui nous plonge dans un monde de copycat des plus grand serial killer...un seul bémol: j'aurais aimé écrire ce livre ;-)
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Le marionnettiste

Le livre part sur une idée qui pourrait être clichée: une machination contre un innocent. J'ai d'ailleurs tout de suite pris pour acquis que Charles n'avait pas tué. L'auteur sait rendre tout cela intéressant et original. D'abord, après la situation posée, quelques interrogatoires faits, il lance le détective, et donc le lecteur, sur une nouvelle piste. Au fil des chapitres, cette piste se précise, et on se rend compte qu'elle est plus compliquée et plus étendue que ce qu'on aurait pu croire au départ. Elle engendre de nouvelles attentes et des rebondissements.

Il y a bien une fausse piste, mais l'auteur ne l'impose pas, il ne fait que la suggérer. En outre, il ne la fait pas trop durer. Pour moi, il a su habilement employer cette ficelle que d'autres galvaudent.

Vers la fin du roman, quelque chose qui, là encore, peut paraître cliché est dévoilé. C'est une autre ficelle que certains exploitent mal, et qui, ici, a été utilisée sans grandiloquence et avec réalisme.

[...]

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Les mâchoires du passé

Lors d'un reportage sur le Pays basque, Margaux demande à son compagnon, le commandant Gontier, d'enquêter sur la disparition d'un certain Haritz. Mais tout se complique lorsque Fred Newelton, alias Freddy Dallas, vole un million de dollars au gangster californien Mickey Baudigan qui met à ses trousses ses meilleurs tireurs.

J'avais adoré son précédent roman " L'Homme qui aimait les tueurs", où la psychologie des personnages était parfaitement retranscrite. Ici les héros sont plus effleurés c'est dommage car ce roman sous tension à l'intrique un poil machiavélique aurait pu se révélé un excellent roman mais voilà il m'a manquer un petit quelques chose pour que ce soit parfait.
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Fallait pas venir !

Le commentaire de Cathy :

Dans un petit village dépeuplé, une famille vient passer quelques jours de vacances dans un gîte, au même moment des amis d'enfance viennent passer un week-end à la campagne afin de finaliser l'achat d'une maison. Une disparition va avoir lieu, un cadavre va être découvert et cette Josette qui sait et voit tout, mais ne dira rien, fallait pas venir. Quel plaisir de retrouver Bernard Boudeau dans ce style de roman, il a réussi à me faire plonger dans l'histoire qu'il me racontait. Une ambiance sombre, j'ai eu l'impression de huis clos permanent, très peu de personnages dans un lieu isolé, une intrigue très prenante et une fin de roman que je n'ai pas vu venir. Le style de l'auteur me plaît toujours autant, j'aime sa capacité à se diversifier dans le style de roman qu'il nous propose, merci pour ce moment de lecture.
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