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Citations de Bernard Charbonneau (244)


... au fur et à mesure que le progrès se développe, il faut payer de plus en plus cher des avantages de plus en plus minces. Si au début l'avion réduit la traversée de l'Atlantique de six jours à douze heures et le passage de l'hélice au réacteur à sept heures, pour un investissement bien plus lourd, Concorde ne la réduit (formalités et trajet jusqu'à l'aérodrome compris) que de sept à cinq heures. Si ce développement continue, on peut imaginer un Super-Concorde qui fera gagner cinq minutes en mobilisant toutes les ressources de la nation. De même pour le progrès par excellence, celui de la médecine. Au début il sauve à relativement peu de frais des millions de jeunes ou d'adultes de la variole puis de la tuberculose ; mais, poussé trop loin au prix d'un outillage qui ruine les hôpitaux, il ne sert plus qu'à prolonger l'agonie des mourants.
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Si la liberté n'existe pas, nous en créerons ou nous en mourrons.
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Une fois encore, le Bien n’est pas dans une logique, mais dans une tension : l’Unité suprême n’est pas dans la totalisation, mais dans une pluralité que l’amour surmonte. La nuit règne sans partage ; mais le point du jour esquisse le cours des rivières, sépare la forêt des champs. Un par un il compte les villages et les maisons des villages ; de la maison il fait surgir l’homme, et du mur les pierres du mur : le soleil s’est levé sur le moindre brin d’herbe. L'obscurité confond ; la lumière qui leur donne vie distingue tous les trésors de la terre.
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La Chute est notre loi : de vieillir, de plier sous la masse ; nous baignons dans sa force invincible comme le poisson dans la mer... Tout ce qui nous arrache à elle est folie, tout ce qui nous dresse est angoisse et peine : la réalité sera toujours à inventer et la décision toujours à prendre.
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Et pour apothéose musicale le déluge des ondes, le mugissement wagnérien d’une sensibilité livrée à son délire.
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Ce que nous quittons sous la poussée de l’histoire jamais rien ne nous y ramène : l’homme moderne est léger, infiniment léger... comme un flocon de cendre dans le tourbillon d’un cyclone.
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La volonté humaine avait cru s’élever au-dessus du chaos originel ; elle s’y replonge pour se confondre en lui. Cet éclat de feu n’aurait-il brillé qu’un instant au-dessus du morne écroulement de l’abîme ?... Mais pour maintenir l’homme au niveau de l’homme, pour l’élever ainsi au-dessus de lui-même, ne faut-il pas la main d’un Dieu tendue vers lui ?
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Nous vivons entourés d’une couronne de flammes, mais le lieu où nous sommes est noir et silencieux. Dans la guerre comme dans la paix, c’est pourtant au cœur de ce silence qu’il nous faut chercher notre secret : là où nous sommes, et en nous-mêmes. Malheureusement, si un vertige pousse toujours les hommes à courir vers la flamme, la conscience seule oblige à pénétrer les ténèbres du néant pour en arracher leur trésor.
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Le monde est un piège dont nous avons perdu la clef.
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L’éclair luit. Dans le silence de la mort les peuples attendent la chute de la foudre : la guerre éclate. Puis il se fait un grand mouvement, la dérive de l’humanité commence. Vers la forge et la suie, vers la presse et le laminoir, mornes et confondues montent les masses. Les énergies qui déchiraient le monde se libèrent enfin dans des explosions qui dissipent à l’instant le gain des siècles et des peuples. À la poursuite du fer et du pétrole dont se nourrit leur déchaînement, les puissances mondiales se heurtent. Sur un champ de scories grincent les chaînes des monstres aveugles. Schrapnells, escarbilles ; mines de fer, stocks de cuivre. Gisements de chair que rongent des veines de flammes, Andes de nitrates. Plaine de larmes et de plaies ! Quelle prière monterait jusqu’à ta cime, inlandsis de désespoir ? Quel cri humain couvrirait le hurlement de tes sirènes ? Au pied de ton mur de verre que ne fêlerait pas le pleur d’un dieu, l’espoir s’écrase. Dans un tel malheur il n’y a plus de prochain, la multitude cet innombrable. Millions de morts, millions de tonnes. Pourtant, un seul te jugera.
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Puissent ces feuilles êtres tâchées du sang qui bat dans le cœur des hommes, âcres du sel de leurs larmes, retentissantes de leurs hymnes et de leurs plaintes ! Que les ténèbres des prisons s’épaississent et que brillent les feux de la guerre ; que flambent les délires de la puissance et que morde la rage de l’impuissance. Mais par-dessus tout, arraché au gel du plus froid de tous les monstres froids, qu’un balbutiement de vie puisse fêler le silence de la mort.
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L’État est notre faiblesse, non notre gloire ; voilà la seule vérité politique.
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Le régime totalitaire fait éclater le drame latent dans la famille bourgeoise ; mais il est probable qu’à la seconde génération ce conflit s’atténuera parce que les parents considéreront comme normale la mainmise de l’État sur leurs enfants. La chose leur paraîtra commode autant que juste ; et alors s’estomperont les sentiments maternels et paternels, le sentiment filial : la haine, et l’amour. La famille aura disparu. Un type nouveau d’homme naîtra, si différent du nôtre que le langage actuel n’a pas de mot pour le décrire.
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Les médecins exigeront de l’État qu’il impose l’hygiène et les moralistes la vertu ; avec chaque catégorie sociale chaque règne apportera sa pierre à l’édifice, au hasard de ses préjugés.
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Pour tous, le combattant est l’expression du peuple, le prototype de l’humanité de l’avenir ; et toutes les tendances politiques communient dans le mythe du Soldat inconnu : le nouveau Christ qui sauve l’humanité en se chargeant de ses souffrances. Au cœur de la capitale, sous l’arc triomphal, sa flamme brûle et veille. Dans le vacarme des klaxons et les rais pourpres du néon une flamme de gaz vacillante : notre seul feu sacré.
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Or, depuis qu’il n’y a plus de vérité religieuse, rien ne domine le Prince d’en haut ; et depuis qu’il s’identifie au peuple, rien ne le juge d’en bas. La nation pratique l’égoïsme sacré ; mais en même temps elle élève son intérêt au rang de vérité universelle.
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Le militant est heureux, il participe à l’Histoire. Mais il paye cher ce bonheur, en sacrifiant tout ce qui constitue l’existence des hommes. Tout entier absorbé dans l’action politique, il finit par oublier ce que le commun — et les meilleurs — des mortels, nomme vivre : la famille et le métier, la réflexion et le plaisir. Comme ces généraux ou ces chefs d’État qu’il sert en sous-ordre, il pense masse, économies, armées ; jamais personnes, argent, souffrances.
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Partout où il y a sclérose : classe décadente qui se cramponne au pouvoir, évolution artificielle, durcissement idéologique, il y a l’État dont les contraintes cherchent à perpétuer ce que la nature condamne.
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L’ombre grandissante de la police s’étend sur le monde, elle aussi devient une puissance mythique qui poursuit une action ténébreuse comme les ténèbres qu’elle combat. Elle est partout présente, surgissant soudain à la lumière d’une voie souterraine ; agissant avec une efficacité silencieuse que rend par contraste encore plus frappante la paralysie des gouvernements.
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L’intérêt général ? Trop souvent un égoïsme qui veut s’étendre à tout.
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