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Critiques de Bernard Stiegler (27)
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La métamorphose numérique

L'ensemble est foisonnant, souvent complexe et parfois inégal - c'est la loi du genre. Mais ce livre a le mérite de remettre l'humain au centre du débat, devant la technologie proprement dite, et d'inscrire la métamorphose numérique dans le sillage d'autres révolutions plus anciennes, qu'elles soient techniques, démocratiques ou philosophiques.
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Philosophies singulières

Comment se rendre digne de la crise ?





Qu’attendons-nous d’ordinaire d’un ouvrage de philosophie ? Maîtrise de la pensée, argumentation, objectivité ? Mais faudrait-il alors renoncer aux séductions plus secrètes de l’échange oral ? S’il s’agit, dans ce livre de Bernard Stiegler (disparu en août 2020) et Mehdi Belhaj Kacem, d’un dialogue entre philosophes, ce ne sont pas les déductions argumentées de leurs principales thèses qui les occupent ici, mais le plaisir de penser à partir d’enjeux communs, dans un échange tissé de digressions, de développements, d’un souci partagé du présent.
Lien : https://www.en-attendant-nad..
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Dans la disruption

Au début de son livre sorti en 2016, Dans la Disruption, Bernard Stiegler rapporte les paroles suivantes de Florian, un jeune homme de 15 ans au moment du témoignage, dans L’Impansable 1. L’effondrement du temps:



Vous ne vous rendez vraiment pas compte de ce qui nous arrive. Quand je parle avec des jeunes de ma génération, ceux qui ont deux ou trois ans de plus ou de moins que moi, ils disent tous la même chose: on n’a plus ce rêve de fonder une famille, d’avoir des enfants, un métier, des idéaux, comme vous l’aviez quand vous étiez adolescents. Tout ça, c’est fini, parce qu’on est convaincu qu’on est la dernière, ou une des dernières générations avant la fin.



Florian a un problème. Il essaye de signifier une conquête de signes que sa génération manipule avec d’autant plus de facilité qu’elle est incapable de les interpréter. Florian se heurte au problème de la progression des signes ininterprétables d’un système qui scande les modalités logiques de l’immanence sans produire de contenu propre. Mais c’est justement le problème ressenti par les utilisateurs des applications de ce système: s’il y a une démultiplication des possibilités de production à disposition, il n’y a aucun moyen de vérifier la cohérence des critères des produits qui en sortent à la chaîne. Florian peut les penser, il peut les dire et les citer, mais la durée requise pour formuler le discours indirect qui va essayer de les recontextualiser en dehors de leurs conditions de production immédiates aura déjà accumulé un retard irrattrapable par rapport à leur vitesse de transformation et de réutilisation effective. Le tweet, le mème, le gif et n’importe quelle dépêche AFP comportent intrinsèquement la puissance d’une diffusion totale immédiate, même si diffusés de manière finie dans le temps séculier. Le temps de la production de l’immanent n’a pas la même nature que le temps séculier du profane. C’est un temps interdit, autrement dit sacré dans la terminologie de Roger Caillois, c’est le temps de l’autel et du culte. Le religieux a toujours supposé une mise en demeure du sacré par rapport au profane pour circoncire la sphère temporelle du danger mortel de la levée du voile prématurée. Nul ne peut prétendre entrevoir le mystère du temps messianique où la résolution en puissance devient acte en éternité. Des voix impénétrables nous répètent que c’est impossible. Or le porc est lâché, sorti de l’enclos ou il végétait. Le porc n’est ni vulgaire ni blasphémateur, il est autre, il est à la place de, il est anti-. Le préfixe grec ne dénote pas une opposition mais un remplacement. Florian a un problème, le sens des réponses apportées à d’éventuelles questions est automatisé par devers l’utilisateur final, le enduser qui se sert de toutes les ressources à dispositions pour remplir le contenant discursif de son temps. Et donc, il est dépossédé de son temps, il semblerait pour toujours. Il semblerait. C’est un effet saillant de la disruption évoquée par Bernard Stiegler, Le système de la Société Automatique semble systématiser les remarques renfrognées de Ortega y Gasset sur ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui une société de enduser. L’homme masse était le produit de son rêve philistin d’intelligence déléguée dans l’instantané de sa reproductibilité technique à l’époque dite moderne. Le enduser est son évolution immédiate, son confort projeté. Le enduser profite des dispositifs sans pouvoir les questionner ; il applique pour son plaisir personnel une abolition de la loi dans un espace universalisé. Chaque enduser peut devenir l’Abbadon miniature aléatoire pour les autres; la proposition décontextualisée d’abandon de la loi est un sourire diagrammatique du Kitsch, la pétulance en série du système sans mobile. Châtelet pleure. Stiegler remarque que les analyses géniales de Être et Temps de Heidegger ne disent pas pourquoi le Dasein se projette toujours au-delà de sa fin. Le Dasein n’a déjà plus l’espace pour se le faire dire car si l’expérimentateur universel du Dasein essayait seulement, il prendrait un retard incommensurable sur le Dasein qui semble vivre à présent hors du temps, dans le temps de l’Apocalypse. Et c’est le problème de Florian. Il a été convié, comme tous, au rendez-vous historial des générations qui ont toutes pensé le phénomène eschatologique à travers leur faible force messianique. Florian a peut-être lu avec une mélancolie caractéristique la 2e thèse sur le concept d’histoire de Walter Benjamin et s’en est retourné dégoûté, car ce rendez-vous lui a été vraisemblablement volé. La vitesse automatique du porc n’a rien de merveilleux, elle est juste spectaculaire et rendue techniquement possible et visible à travers sa représentation sur les écrans noirs semi-miroitants de John Dee. On a stimulé les glandes salivaires de Florian par l’annonce subliminale de l’Apocalypse imminente. Impossible d’infirmer la proposition avec les moyens offerts par le développement infini de ses corollaires une fois de plus aléatoires. En informatique, la randomisation suppose un programme, elle n’est pas naturelle. Ecrire ce programme dénote une maîtrise de ses résultantes. Florian ne peut pas avoir de maîtrise, il est le programme caché. Le enduser est le programme caché à lui-même dans la forêt radieuse des plaisirs instanciés, indexés, et référencés sur l’ensemble du corps aggloméré du enduser type. Le porc re-façonne pour Florian l’anti-Adam-Kadmon à l’image de Florian ; Florian est rendu ininterprétable à Florian. La Grande Transformation… Polanyi parle à Heidegger et Benjamin dans le vide du concret de ses propositions ; il semblerait qu’il soit déjà un peu tard. Et fond de quoi parle-t-on ? Les tables tournantes, les messes noires, les sacrifices simulés sont terminés. L’occulte demeure. L’occulte est l’élargissement de l’immanent aux détriments du transcendant. C’est exactement de quoi on parle ! Ce n’est pas terminé. Ce n’est pas terminé pour Florian en tout cas. Il a presque toute une vie pour se départir de sa possession monumentale.
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La société automatique, tome 1 : L'avenir du ..

L'auteur part du constat que l'automatisation des processus de production industriels ainsi que la pollution de l'environnement conduisent à la destruction de tout: la société humaine, la terre sur laquelle nous vivons et l'humanité elle-même, dont l'aliénation arrive à son comble avec ces machines algorithmiques qui maîtrisent notre existence par computation de toutes les données que nous semons sur la toile numérique. Mais son ouvrage est rédigé en termes abscons et nécessite un décryptage patient d'un langage d'une gauche avancée.
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Pharmacologie du Front national, suivi du V..

De ce propos, il n’est pas indécent de tirer quelques leçons si l’on veut éviter l’évidente faiblesse de ceux qui ne voudraient pourtant pas déshonorer la justice. Ce que nous pouvons craindre, c’est que l’on cherche à résister au FN symétriquement.
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Réseaux sociaux

Un ouvrage collectif qui remet en question nombre d’idées reçues sur notre façon de vivre le "Web social".
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La télécratie contre la Démocratie

Bernard Stiegler pose certes un réel enjeu de société : la télécratie et ses effets néfastes pour nos sociétés et pour l'élévation humaine.

Mais pourquoi ne l'avoir pas fait de façon à ce que tous puissent y réfléchir ?!

A moins d'être doctorant en sociologie, il est impossible de lire l'intégralité de ce livre sans attraper une migraine. Langage socio-scientifique obscur sans aucune note ou index pour en faciliter la compréhension (par contre les notes de renvoi - publicitaires - aux autres ouvrages de l'auteur ne manquent pas !), phrases à rallonge nécessitant une relecture systématique, idées répétées quasiment mot pour mot plusieurs fois.

Non, vraiment, malgré toute l'estime que j'ai pour l'auteur, je ne vois pas l'intérêt d'écrire un tel livre - traitant pourtant d'une question essentielle - s'il est réservé à un très infime lectorat.

Faire prendre conscience des dérives profondes de nos sociétés ne peut se faire qu'en diffusant ses idées au plus grand nombre, donc en vulgarisant suffisamment son discours (le rendre intelligible par opposition à le coder avec des termes inutilement abscons et des longueurs de phrases qui seraient sévèrement sanctionnées pour n'importe quel travail d'étudiant) pour qu'il soit entendu de compris même par ceux dont la lobotomisation télécratique est avancée !
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