Citations de Bert Hellinger (191)
Celui qui ne veut pas accepter les attaches qui le relient à sa famille entre en conflit, ce qui est à la source de troubles et de maladies diverses. En tant que thérapeute, j'essaye de faire prendre conscience de cet amour originel.
Je ne puis imaginer qu'on dresse quelqu'un contre ses parents, comme c'est le cas dans certaines écoles psychothérapeutiques où l'on amène le client à se libérer d'eux. C'est pour moi absurde. Il n'est pas concevable qu'on puisse se libérer de ses parents. Nous sommes nos parents !
Si j'interviens en me mettant au-dessus [de la famille], je dérange l'ordre. C'est pourquoi je l'aborde avec déférence. j'honore le père et la mère. Pour moi, la fonction parentale est si grande que jamais l'aide que j'apporte en tant que thérapeute ne se retourne conte le parent.
Je me dirais plutôt thérapeute familial, car j'aide un système à retourner sur la bonne voie et à rétablir son ordre.
Le thérapeute est, dans l'acception usuelle du terme, quelqu'un qui intervient. C'est quelqu'un qui tient les rênes en main. Ma conception du destin et des forces en jeu est trop haute pour me permettre de me considérer comme un faiseur, comme quelqu'un qui provoque un effet par son intervention.
... j'ai aussi charge d'âmes. Je me considère aussi comme un éducateur. Le terme de thérapeute ne me suffit pas.
... il ne peut y avoir de changement que si on a le courage de faire face à la réalité telle qu'elle est.
Quelles sont les actions sur lesquelles on ne peut revenir ?
L'avortement par exemple, ou bien faire emprisonner son père. Il n'y a plus, en ce cas, qu'une solution : reconnaître sa faute et l'assumer. Il m'arrive de voir à la réaction d'un client qu'il y a quelque chose sur quoi il ne peut revenir. Il préfère alors mourir plutôt que d'honorer son père ou sa mère. Je lui dis alors tout crûment ce qu'il en est. Il ne s'agit pas de l'anéantir en lui mettant la vérité sous les yeux, car l'ordre peut toujours être rétabli, mais d'une simple mesure thérapeutique. Je lui expose, dans l'espoir de l'atteindre peut-être, tout le sérieux de la situation.
Il existe une croyance répandue selon laquelle la thérapie permet d'annuler une mauvaise direction. Pourtant, en travaillant avec de grands malades, on se rend compte qu'il y a des actions qu'on ne peut effacer. Il faut alors, pour que les choses rentrent dans l'ordre, permettre à leurs auteurs d'en supporter toutes les conséquences; Ce faisant, ils y gagnent beaucoup en dignité.
Que voulez-vous dire par "les parents passent avant les enfants" ?
Les enfants doivent comprendre que les parents occupent la première place. Alors tout est bien pour les enfants. Mais si les parents essaient de se mettre au rang des enfants en affichant de la camaraderie par exemple, ou s'ils masquent leur supériorité et la primauté naturelle du rôle qui est le leur, cela a des effets néfastes. Les enfants ne se sentent ni en sécurité", ni libres.
Dans le cadre d'un système familial, la préséance est également soumise à des lois immuables. C'est ainsi que les parents passent avant les enfants et que leur relation de couple a priorité sur la relation parents-enfants.
L'action thérapeutique se propose de rétablir l'ordre lorsque celui-ci a fait place au désordre.
Quand l'ordre règne, on est comme soulagé, apaisé, prêt à s'unir à d'autres pour agir en commun. C'est ce que signifie l'expression : "Cela rentre dans l'ordre". Si tel est le cas, on respire. Cet ordre existe. Il s'agit de le découvrir. On ne l'invente pas. La mise en place systémique me permet de le mettre à découvert.
Quand j'ai affaire à un groupe, je constate que les autres réagissent de la même façon. Ce n'est donc pas valable que pour moi. S'il arrive que quelqu'un fasse de telles sorties dans le groupe, les autres s'agitent Ils baillent, s'étirent ou se mettent à parler entre eux. Cela leur est pénible qu'on parle ainsi. Ils se mettent d'instinct sur la défensive. Mon comportement n'a donc rien d'arbitraire.
Je vous dirai que je n'en entendrais pas autant si le cas se présentait. Cela m'est pénible, physiquement. J'interromprais le client Je me fie à l'impression que je ressens. Pour parler franchement, ce qui me met mal à l'aise ne peut avoir d'importance.
Est-ce à dire que vous ne prêtez pas l'oreille à ce que que dit le client quand il vous assaille par un flot de paroles du genre : "Mon père a toujours exigé ceci ou cela, ma mère était dépressive et ne m'a jamais aimé, j'ai souffert du fait que mon frère a toujours été le préféré, etc." ?
Je trouve choquant que vous disiez que votre regard ne se porte pas vraiment sur le client. Imaginons que je vienne vous trouver et que je sache que vous regardez au-delà de moi, que vous ne voulez pas me voir dans mon individualité...
Quand je vois quelqu'un dans sa famille avec son père, sa mère, ses frères et sœurs et ceux qui ont disparu, je le perçois d'une façon infiniment plus complète. Je regarde quelque chose de plus vaste et l'appréhende plus profondément.
Si des difficultés particulières se font jour dans le rapport thérapeut-client, je me représente ce dernier à l'âge de quatre ans, et je me demande ce qui a bien pu se passer pour qu'il soit devenu ce qu'il est devenu. Alors je me fais une tout autre image et je touche à quelque chose d'essentiel, ce qui ne serait pas le cas si je me bornais à écouter ce qu'il dit.
... il est évident que le client s'en va trouver son thérapeute parce qu'il a besoin d'aide. Mais il arrive encore, et c'est souvent le cas, qu'il ne veuille qu'être conforté dans son opinion. Dans ce cas, ce n'est pas sur lui que se porte mon regard, mais au-delà, sur sa famille et sur la situation qui a été la sienne.
Le client est lui-même spectateur lors de la reconstitution de son système familial, et il l'est tout à fait indépendamment de ce qu'il a pu penser jusque là de sa situation. C'est lui qui met sa famille en place, pas moi. Et des choses sont alors mises en lumière qu'un simple récit n'aurait pas pu faire apparaître.