Citations de Bert Hellinger (191)
... je dois éprouver de l'amour pour les personnes que je veux percevoir. Il faut consentir à ce qu'elles sont, à leur destin, à leur famille, aux problèmes qui sont les leurs.
... la perception n'est pas que réceptive. Elle crée aussi une force qui agit de façon manifeste.
Lors de la mise en place systémique, je pose mon regard sur tous les membres de la famille, y compris les absents. C'est comme s'ils étaient tous là, devant moi. Et je pressens soudain, pendant que le m'expose à ces présences, ce qui est sous-jacent aux choses telles qu'elles s'offrent à moi, autrement ce qui agit derrière les phénomènes. C'est comme une illumination.
Vous dites que votre psychothérapie est phénoménologique. Dans quelle tradition vous situez-vous ?
La phénoménologie est une méthode philosophique. Phénoménologie veut dire pour moi : je m'expose avec tout mon être à un contexte que je ne peux pas saisir entièrement parce qu'il me dépasse. Je renonce au désir de vouloir aider ou de vouloir prouver. Je fais face, sans craindre ce qui peut surgir des profondeurs. Et je n'ai pas peur quand quelque chose de terrible fait son apparition. J'affronte ce qui est, tel que c'est.
En thérapie familiale, le conflit est résolu quand tout le monde y trouve son compte, quand chacun est à la bonne place, prête à assumer ce qui lui revient, quand chacun est centré en lui-même et n'intervient pas dans les affaires des autres. Alors tous retrouvent le sentiment de leur dignité et se sentent bien Nous savons alors que nous tenons la bonne solution.
A quoi voyez-vous qu'il y a un mieux ?
A l'expression des visages. Dès que la solution est là, les visages s'éclairent.
Ni ici ni ailleurs; Je procède sur un plan phénoménologique. Je regarde ce qui soulage. Je mets mes observations à l'épreuve. Quand je crois être sur la bonne piste, j'émets une hypothèse. Et j'en change d'un cas à l'autre.
Ce que j'ai surtout retenu, c'est que s'en prendre aux coupables à des effets désastreux.
Votre interprétation est provocante. Les peroinnes ui ont affaire à des enfants victimes d'inceste seront probablement scandalisées en entendant dire que c'est la faute de la mère si le père a violé sa fille.
Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je ne cherche pas à excuser le père. Une telle attitude serait totalement erronée. Mais j'insiste sur le fait qu'il ne faut pas perdre de vue l'ensemble de la situation. Il serait par exemple insuffisant que la victime ne garde rancune qu'au père. Elle doit voir le rôle joué par la mère. Mon expérience m'a montré qu'en cas d'inceste, les parents sont de connivence. Il s'agit d'un accord tacite.
En cas d'abus sexuel, il y a presque toujours deux coupables. L'un deux est au premier plan, le père ici, l'autre au second. C'est pourquoi il faut les prendre en compte tous les deux, sous peine de ne pas pouvoir trouver de solution. Il est évidemment un peu risqué d'interpréter les choses ainsi.
H. à l'enfant mort Comment te sens-tu ?
L'enfant mort : Je me sens mort.H. : C'est exact.
...il faut bien dire que la camaraderie qui est de mode aujourd'hui entre parents et enfants fait à ces derniers un tort considérable.
L'enfant a les parents qu'il a, et ils sont ce qu'ils sont. Ils ne sauraient être autres. Et ils n'ont pas non plus à l'être. Car l'homme et la femme ont des enfants dont ils sont les parents, non parce qu'ils sont bons ou parce qu'ils sont mauvais, mais parce qu'ils se sont unis l'un à l'aute en tant qu'homme et femme. C'est là la seule façon d'avoir des enfants et d'en être les parents.
L'enfant doit donc prendre la vie telle que la lui donnent ses parents. Les parents n'y peuvent rien ajouter ni rien enlever. Et l'enfant ne me peut pas non plus. Il ne peut que prendre la vie que ces parents-là lui donnent, telle qu'ils la lui donnent.
Un enfant n'en a pas le droit. Il n'a pas à pénétrer les secrets de ses parents. Il se peut qu'une partie de ton mal vienne de là. Il se peut que ce soit une forme d 'expiation pour t'être immiscée dans les affaires de tes parents.
Un enfant n'a ni à comprendre ni à pardonner. C'est s'arroger des droits qu'il n'a pas, et c'est ce que j'appelle de l'arrogance.
En règle générale, les meurtriers n'ont plus le droit de faire partie de leur famille. Qui est vraiment coupable de mertre perd son droit à l'appartenance. Il faut qu'il quitte le système. C'est ceci que symbolise la mise à la porte. Mais cela symbolise encore la ort ou la volonté de mourir ou de s suicider.
Je ne connais que trois dynamiques fondamentales :
- vouloir suivre quelqu'un dans la mort ou dans la maladie, ou encore embrasser son destin ;
- préférer partir ou mourir à sa place ;
- vouloir expier une culpabilité personnelle.
Mon domaine, ce sont ces forces ou courants qui agissent de façon bienfaisante dans l'âme et au sein de la famille. Dès que ces forces sont actives, il est possible qu'elles amènent une amélioration de l'état de santé. Mais, je le répète, ce n'est pas le but direct de mon travail.
Il arrive que la maladie corresponde à un désir d'expiation.
... le conflit et la souffrance qui lui est inhérente sont plus faciles à supporter qu'un dénouement heureux.
Votre méthode passe pour autoritaire...
On me le dit souvent. Ce genre d'autorité exige pourtant une grande humilité, qui n'est possible que lorsqu'on se met au diapason. Je peux l'exercer parce que je suis en harmonie avec la réalité qui se dévoile devant moi. C'est surtout avec ceux qui ont été exclus que je me mets au diapason.