Citations de Bert Hellinger (191)
En tant que thérapeute, je me mets au diapason d'un ordre supérieur. Et ce n'est que parce qu'il en est ainsi que je suis en mesure de voir où est la solution et de la représenter pour qu'elle puisse commencer à agir. C'est la raison pour laquelle le rôle du thérapeute qui opère de la sorte est un rôle actif. Vue de l'extérieur, cette façon de procéder peut faire peur, car elle agit comme dictée par une autorité supérieure.
C'est des parents que nous tenons notre potentiel et nos limites. Donner notre consentement au destin et à ce que les parents nous transmettent, c'est s'incliner devant le monde tel qu'il est. C'est un acte religieux.
Ces constellations familiales ont quelque chose d'une liturgie ; elles sont un rite de guérison, qui n'est pas construit de toutes pièces mais qui naît au contraire de la dynamique propre à la reconstitution systémique. C'est pourquoi il y faut de la prudence, et un profond respect.
H. au public : Lorsqu'il devient évident, au cours de la mise en place de la constellation familiale, que l'un des membres a été exclu du système et n'est pas représenté, il faut alors passer à la phase suivante et lui redonner sa place dans le système.
L'intrication dans les liens familiaux veut, à l'insu des intéressés, que la faute commise vis-à-vis de l'un des membres de la famille soit expiée.
... la répétition ne rétablit jamais l'ordre.
H. : Ce qui importe dans ces reconstitutions familiales, c'est que les personnes choisies pour représenter les membres de la famille, dès qu'elles sont mises en place, se mettent à ressentir les choses tout comme les membres de la famille réelle. Il arrive même que certains présentent leur insu les symptômes qui appartiennent à ceux qu'ils représentent.
Gabriele ten Hövel : Qu'entendez-vu par thérapie familiale systémique
Bert Hellinger : L'objet de la thérapie familiale systémique consiste à rechercher dans quelle mesure le sort d'un membre de la famille, comprise au sens large, est influencé de façon dramatique par celui d'autres membres qui l'ont procédé. La réponse nous est donnée par la mise en place de la constellation familiale. Le système familiale, ainsi mis en lumière, permet au client de se libérer des intrications qui l'emprisonnaient.
Ces entretiens avec Bert Hellinger sont comme une douche écossaise. Idées, sentiments, contenus, tout se bouscule. Il provoque, il fascine, il émeut, il agace. Tout cela mis ensemble est nourriture pour l'esprit et pousse à la réflexion, qui autrement solmeillerait. Je crois qu'on est plus indulgent après.
En général, on expose chez le thérapeute, dans les règles de l'art et sous tous les angles, sa souffrance bien à soi. Bert Hellinger, lui, "ne veut que des faits"; il ne veut pas savoir ce qu'on en pense ni comment on se sent. "Bon, nous allons mettre en place ta constellation. Place les membres de ta famille !" dit-il, pour couper court à de possibles lamentations sur les méchants pères et les mères dévorantes.
La langue de Bert Hellinger a de temps à autre des accents un peu surannés. Quand il parle d'humilité, de bonté, de grâce, de bénédiction paternelle, de la vie comme un cadeau ou encore de la réconciliation, il touche à une sphère du vécu de notre âme qui échappe au langage de la psychologie analytique moderne. C'est comme s'il bâtissait un pont qui nous relierait à cette réalité existentielle des profondeurs où la langue fait défaut. Tout cela m'a mise mal à l 'aise. Mais qui est donc cet homme, me demandais-je, qui me conduit au-delà de ma raison et peut m'émouvoir à ce point.
L'antithèse donne l'illusion qu'on est libre de croire ce que l'on veut. Il est alors en mon pouvoir, lorsque quelqu'un avance une thèse, d'en faire l'antithèse sans me soucier de son rapport avec la réalité. J'ai ainsi l'impression d'être libre. L'antithèse me permet aussi de remettre la thèse en question, voire de la nier, sans faire oeuvre créatrice.Si en revanche, je procède selon la démarche phénoménologique et me soumets à la réalité telle qu'elle se montre, je renonce à la liberté qui consiste à penser ou à vouloir à ma guise. Je me plie à la réalité telle que je la vois. Mais c'est en m'y soumettant que je gagne la liberté d'action. Qui oppose arbitrairement l'antithèse à la thèse est libre de s'imaginer quelque chose d'autre que ce qui est, mais que peut-il faire de cette liberté ?