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Critiques de Blaise Ndala (53)
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Dans le ventre du Congo

♫Entre le gin et le tennis,

Les réceptions et le pastis,

On se serait cru au paradis,

Au temps béni des colonies.

On pense encore à toi, oh Bwana.

Dis-nous ce que t'as pas, on en a.♫

Le temps des colonies- Michel Sardou- 1976-

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Il n'y a que le pouvoir de la parole pour recoudre la camisole de l'honneur perdu sous le regard scrutateur des gardiens de la mémoire.

Tshala N. Moelo. Née à Mushenge, Congo belge, le 13 janvier 1939.Décédée à Bruxelles le 18 mai 1958.

Récit d'outre-tombe.

Dans la tradition kuba, lorsqu'un disparu sort du silence pour s'adresser à un parent resté au milieu de ceux qui marchent le nez pointé vers le sol, l'essentiel n'est pas de se faire entendre.

Dans ce qui pourrait passer pour un soliloque, le but véritable, est de délivrer la parole qui défait les noeuds, brise les chaînes et éclaire la route du marcheur.

Sic- Première partie- P 38



On peut tout demander à l'histoire

sauf de transformer un mensonge en vérité

un privilège qu'elle a abandonné à l'historien...

1958- Expo Universelle de Bruxelles -

- Chair à badauds - Stade du Heysel -

-Atomium- village de huttes -

Ici aussi, le fatum est fils de pute....



Les fils de Tintin nous rappellent qu'ils ne sont pas ici que parce que nous étions là-bas

Petites voix

Lumumba, Lusinga,

Liquidés !? CIA !

voir Wikipédia !

Collection macabre....couvrir le scandale !

Changer le vin de la colère en décoction vitale

Surtout ne plus dire : dix petits nègres

dit Pygmée où vinaigre...



Respect à Mr Blaise Ndala

Vraie découverte, une Révélation

(Futur Goncours ! Pourquoi pas !?)

Remerciements nourris à Masse critique

Ed Roman Seuil









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Dans le ventre du Congo

A partir de l’Exposition universelle de 1958, en Belgique, où les organisateurs avaient imaginé mettre en scène un pavillon exotique exhibant des indigènes dans un décor de pacotille sensé reproduire leur habitat primitif, Blaise Ndala s’attaque au vaste sujet de la colonisation, et des relations ambiguës entre les deux parties concernées.



Si de nombreux paragraphes sont consacrés à l’histoire du Congo, et ce n’est pas la partie la plus facile a lire, la petite histoire est celle de la fille du roi des Bakubas , qui par une concours de circonstances se retrouvera parmi les congolais livrés en pature aux regards inquisiteurs des spectateurs de l’Expo. Et dont on perdra la trace rapidement. C’est sa nièce qui tentera des années plus tard de comprendre ce qui s’est réellement passé à Bruxelles en 1958. Tâche ardue, la plupart des protagonistes ont disparu et les indices ont été soigneusement cachés.





Si l’intrigue est passionnante et l’analyse exhaustive, et portée par une écriture riche et recherchée, la lecture n’est pas facile. On souffre un peu lorsque l’on est ignorant en ce qui concerne l’histoire du Congo, et les générations de rois qui se succèdent, même rapportées au travers de légendes intéressantes ne peuvent laisser de traces profondes dans une mémoire vierge de ces connaissances.



Lecture très intéressante mais exigeante.



Merci à Babelio et aux éditions du seuil


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Dans le ventre du Congo

Blaise Ndala offre bien plus qu’un roman à travers cet écrit très dense, certes, mais d’une grande richesse : Histoire d’un Congo où de grands rois guerriers se succédèrent, obéissant à un protocole et à des règles émanant des Dieux et de la Nature, histoire du partage de ces terres, avec l’homme blanc responsable de la ségrégation dans les villes du pays, histoire du colonialisme, plus particulièrement de la colonisation du Congo.







Deux héroïnes, une foule de personnages, un méli-mélo parfois très casse-tête d’histoires, de parcours de personnages qui apparaissent, disparaissent pour réapparaître alors que l’on avait oublié leur identité et leur nom, des bons, des moins bons, des êtres respectueux d’autrui quelle que soit la couleur de peau, des individus qui n’aiment du Congo, que l’ivoire et le bois, des épisodes de sorcellerie, des prophéties, une fuite pour échapper à ces prédictions, qui se transforme ni plus ni moins en enlèvement, le tout sur un délicieux fond de rumba avec quelques discours et témoignages où un humour très fin transparaît pour le plaisir du lecteur.







Tout commence par une ébullition politique à Bruxelles, alors que se prépare l’Exposition universelle de 1958, Que l’on érige l’Atomium, et qu’il faut à tout prix présenter au public, un village congolais avec de vrais Congolais dont la princesse Tshala, fille du roi des Bakuba dont on perdra la trace.







Quelques années après, nous sommes en 2004, la nièce de Tshala arrive à Bruxelles et se met en recherche : elle promet à son grand-père de retrouver la trace de la princesse.







Deux itinéraires donc : d’abord celui de la princesse que l’on découvre dans la première partie, suivi de celui de la Nièce, Nyota qui ne cessera de louvoyer et de se battre pour comprendre ce qu’est devenu sa tante et retrouver les personnes qu'elle avait côtoyées.







Un écrit difficile à lire : beaucoup de personnage dont les noms aux consonnances congolaises sont souvent difficiles à retenir, parfois des individus qui surgissent d’on se sait où, car il est facile de perdre des informations importantes dans les méandres de ce récit.







Je dois avouer que j’ai parfois éprouvé des difficultés pour suivre le fil de cette histoire qui m’était étrangère parce qu’appartenant à une autre culture, mais je me suis accrochée par amour de la langue française : aucun doute, l’auteur manie la langue de Molière de façon tout à fait délicieuse, empruntant dans chaque partie, le style qui convient, ainsi l’on ressent l’agitation politique lors de la préparation de l’Exposition universelle, on se sent tout petit au récit de l’épopée des ancêtres de la princesse, on imagine parfaitement les personnages qui discourent qu’ils soient musicien virtuose de la rumba ou pygmée dans l’exposition.







Bien au-delà des mots, Blaise Ndala a su partager son ressenti avec le lecteur, brisant la monotonie d’un récit qui aurait été trop long sans ces prouesses littéraires.







Je remercie Les éditions Seuil et Babélio pour ce partenariat
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Dans le ventre du Congo

« Dans le ventre du Congo » est d'une lecture exigeante presque envoutante agrémentée d'une écriture riche, enthousiaste, fervente et foisonnante d'éléments fondamentaux baignée de détails sérieux et graves mais parfois teintés d'un humour piquant.

L'intelligence du texte ne se livre qu'avec une attention soutenue vite récompensée par la consistance, l'authenticité et la justesse des personnages tous enflés de passion, de conviction, d'amour ou de rancoeur.

De quoi s'agit-il ? Servi par des phrases quasiment incantatoires, Blaise Ndala fouille les tripes du Congo depuis les luttes ethniques intestines jusqu'à la colonisation par la fière Belgique trop heureuse d'exhiber son trophée lors de l'exposition universelle de Bruxelles de 1958 en présentant quelques indigènes dans leur environnement de savane reconstitué au pied de l'Atomium.

Je rappelle en passant que la France avait montré l'exemple à l'exposition coloniale de 1931 ou elle avait, comme des animaux, parqué quelques Kanaks dans un bosquet du bois de Vincennes livrés aux quolibets des passants. (Voir : « Cannibale » de Didier Daeninckx).



Quel régal de se laisser balloter dans le chahut de l'époque du colonialisme triomphant avec ses adeptes boursouflés des certitudes de la puissance des nations fortes conscients d'aider ou de voler, d'apprendre ou de corrompre, de faire évoluer ou de moquer.

Il est plus facile d'aimer le cuivre et l'ivoire et les femmes à la peau d'ébène que d'élever un peuple que même Dieu ne pourra plus protéger lorsque qu'ils ne seront plus là.



Quel privilège également d'entendre la force des arguments bien étayés des détracteurs, de croiser Patrice Lumumba, véritable icône de son pays et Mobutu lors d'une soirée épique où Wendo Kolosy, chanteur vedette envoute les esprits et déchaine les passions lorsque qu'il entonne « Marie-Louise » sa chanson-phare.



Et enfin, quel plaisir d'entendre la voix du Congo par la bouche de Tshala Nyota Moelo issu d'une famille royale à la beauté qui attire toutes les convoitises et qui aura un bien triste destin…

Je ne dévoilerai rien du souffle romanesque qui baigne cette fresque magistrale et qui donne toute la fougue dramatique et poignante d'un pan de l'histoire de ce pays.

Grâce à ce roman, je comprends pourquoi les « têtes de nègres » ont disparu de nos pâtisseries au profit de fades meringues blanches enrobées de chocolat.

Cette plaisanterie n'est là que pour souligner que je ne comprends pas pourquoi nous entendons aujourd'hui encore de retentissants cris de singe dans nos stades.



"Si nous ne pouvons changer ce qu'il y a de répugnant dans le rétroviseur de la locomotive de l'histoire nous pouvons et devons faire en sorte que plus jamais sur les rails de la déraison le train de nos rêves d'humanité ne chemine."



Blaise Ndala est le capitaine Ad Hoc de ce sublime tintouin au Congo.



Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique privilégiée.















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Dans le ventre du Congo

Merci aux éditions Du Seuil et à masse critique Babelio pour la découverte de ce roman : « Dans le ventre du Congo » de Blaise Ndala.

1958, la Belgique organise une exposition universelle. Le baron de Neuberg et Robert Dumont sont chargés, en tant qu’organisateurs de cette manifestation internationale, de faire dans le sensationnel en recréant grandeur nature un village congolais. Il sera constitué d’authentiques africains « importés » de la colonie belge. Parmi les indigènes se trouve la princesse Tshala Nyota Moelo. Lors d’une altercation, cette dernière est blessée et emmenée d’urgence à l’hôpital.

45 ans plus tard, Nyota, la nièce de la princesse, arrive en Belgique pour poursuivre ses études et retrouver la trace de sa tante…

L’histoire de Blaise Ndala n’est pas le procès de la colonisation de l’Afrique par l’homme blanc. Ainsi il écrit : « Et je sais, depuis, que ce lieu chargé de symboles devrait nous rappeler à nous tous qui vivons dans ce pays qui est également le cœur vibrant de l’Europe que si nous ne pouvons changer ce qu’il y a de répugnant dans le rétroviseur de la locomotive de l’histoire, nous pouvons et nous devons faire en sorte que plus jamais sur les rails de la déraison le train de nos rêves d’humanité ne chemine… ». Malheureusement l’Histoire est un éternel recommencement, ainsi l’Afrique et le Congo pour ce qui concerne cette triste histoire, mais en son temps d’autres invasions, démonstrations de la nature belliqueuse et hégémonique de l’homme, car en tout homme le germe de la haine suprémaciste sommeille et ce, quelle que soit sa couleur de peau ou sa religion.

C’est une enquête à travers laquelle l’auteur va souligner les faiblesses de chacun des protagonistes, qu’il s’agisse du roi Kena Kwete III envers sa fille Nyota ou de Robert Dumond organisateur de ce village de la honte. Aucun des personnages n’y échappe et aucun n’est innocent.

Blaise Ndala nous offre un texte écrit dans une langue travaillée, dense et remarquablement bien élaborée. La lecture peut lors de certains passages provoquer la confusion mais le phrasé poétique et la tension de l’intrigue nous porte vers un dénouement que l’on n’aurait pu soupçonner. Et surtout, l’auteur a su éviter l’écueil d’une prose militantiste fanatisée, anti colonialiste, anti ségrégationniste et anti raciste, en d’autres termes : une leçon de morale. Ses intentions sont beaucoup plus fines et ne font que suggérer une prise de position au lecteur et surtout une réflexion sur le « vivre ensemble ».

Dans le ventre du Congo » est une belle et dramatique histoire racontée à travers un texte d’une grande qualité.

Editions Du Seuil, 359 pages.

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Dans le ventre du Congo

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette plongée Dans le ventre du Congo.



La lecture de ce roman a été un exercice exigeant et compliqué par mon manque de connaissances sur le sujet.

Dans une épopée où la grande et la petite Histoire se rencontrent, j'ai retenu surtout la belle plume versatile de Blaise Ndala lorsqu'il évoque la fierté du peuple congolais, résistant, fier et guerrier prêt à défendre son honneur contre l'envahisseur.



Le colonialisme est une épée tranchante qui laisse des cicatrices à toutes les générations. L'homme blanc qui a semé la graine de la servitude a usurpé non seulement les trésors locaux, mais a aussi amputé un patrimoine culturel.



L'auteur africain cherche à exhumer ce qu'il reste encore dans le ventre des congolais belges de cette relation avec le colonisateur. Blaise Ndale crache le morceau de la mémoire qui n'est pas encore pacifiée pour les colonisés et fait la part belle aux femmes dans une histoire articulée autour de plusieurs générations.



Croyances animistes, légendes, mythes, Blaise Ndale utilise des aphorismes délicieux dont j'ai voulais citer certains :



- de la crotte de chauve-souris. Pas de quoi remuer un lion au repos.

- Ne manquait plus que ça : voilà donc une fille de Nyimi conseillant à l'abeille de prêter oreille à la mouche pour se faire expliquer que le caca est meilleur que le nectar.





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Dans le ventre du Congo

Pour cette première critique littéraire de l'année 2021, je vous souhaite une belle et heureuse année, avec son cortège de bonheur, d'amour et de joie, et bien entendu des lectures passionnantes !



Je remercie les éditions du Seuil et Babelio pour La Masse Critique privilégiée qui m'ont permis la découverte du roman de Blaise Ndala : « Dans le ventre du Congo ».



Par mes précédentes lectures (“Congo Requiem”, “Kisanga” notamment), j'ai pu prendre connaissances des rites, des paysages somptueux et sauvages, de l'âme ou encore de la vie politique et sociale du Congo. Par mon travail également il y a quelques années, j'ai été amené à traiter de l'état civil de personnes nées au Congo, état civil souvent malmené et très mouvementé par l'histoire politique de ce même pays qui en l'espace de quelques années a changé d'appellations, tout comme sa capitale. La lecture du 4e de couverture annonçait avec enthousiasme un éclaircissement pour ma part des relations entre le pays africain et son tuteur Belge.



Pour ce qui a trait au roman de Blaise Ndala, le récit débute sur les préparatifs de l'Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles, autour de son momument le plus emblématique : l'Atomium, mais aussi et surtout sur la présentation d'un village africain et de ses indigènes.



“Dans le ventre du Congo” est auissi une histoire dans l'histoire d'un pays, tout comme la relation dominant /dominé ainsi que la relation post-coloniale entretenue avec la Belgique. Au travers d'un récit dense, riche de précisions historiques sur la genèse de ce pays, on se doit de souligner la parfaite maîtrise de la langue française par l'auteur, accompagnée de nombreux proverbes porteurs de sens.



Malgré une lecture parfois complexe et des digressions, la construction du roman est bâtie en deux parties : l'une relative à la jeune Tshala, princesse, par le biais de laquelle nous prenons connaissance de l'émergence des royaumes au sein du Congo, de ses légendes et rites, mais aussi de sa rencontre fortuite au sein d'un couvent d'un diplomate qui va être le point de départ d'une aventure et liaison interdite, tout comme le point de départ de son arrivée en Belgique et sa perte de vue. La seconde traite par la voix de Nyota, sa nièce, le dessein de retrouver Tshala, lancé par son grand-père mourant. Elle est l'occasion de réunir par la voie de rencontres arrangées ou impromptues des personnalités qui ont côtoyé la jeune femme en 1958 et gardent le secret.



Je mets donc sans hésitation un avis "5 étoiles" à ce beau roman qui commence à faire parler de lui et se révèle constituer une belle découverte littéraire

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Sans capote ni kalachnikov

Une verve sans pareille pour nous raconter une histoire horrible finalement. La guerre en Afrique des Grands Lacs, une rébellion contre le dictateur, une cinéaste canadienne attitrée filmant cette misère, Fourmi Rouge et Petit Che ex-enfants soldats, voilà quelques-uns des protagonistes de cette guerre et ha j'oubliais, le foot et sa vedette mondiale originaire de ce pays. (Ici le foot et dans son précédent roman, "J'irai danser sur la tombe de Senghor" on nous parlait de boxe . Habiles allégories)

Blaise Ndala avec une force inouie de l'imagination et de l'inspiration, avec humour, clairvoyance et dérision a su nous parler d'un des conflits les plus meurtriers de l'Afrique tout en nous faisant sourire. C'est pourtant une charge contre la marchandisation de la misère, contre ce que l'auteur appelle "l'égocharité", contre le fait que la misère, les ventres gonflés, les génocides de ce monde sont pour les vedettes et les multimillionnaires une mine sans fond afin de mousser leur popularité et faire profiter leur capital. Personne n'est épargnée: les politiques crapuleux, les ONG, les Casques bleus, tout et tout le monde y passe. Un véritable "show", un spectacle éternel mettant en vedette la misère humaine.

"Sans capote ni kalachnikov" est à lire. Blaise Ndala est un conteur extraordinaire, habile et incisif. Il nous parle des choses les plus troublantes avec style et beauté. Sans réserve.
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J'irai danser sur la tombe de Senghor

Un excellent roman qui transporte dans le Zaïre des années 70, lorsque Mubutu régnait sur le pays.



J’ai été intriguée, par ce « combat du siècle », l’affrontement entre Mohammed Ali et Georges Foreman, deux boxeurs américains, à Kinshasa, dans ce qui s’appelait alors le Zaïre. Mais il ne s’agit pas tant de la performance sportive que de tout le climat politique qui a amené un dirigeant mégalomane à payer pour tenir « le combat dans la jungle ». Ce « Guide » du pays voulait ainsi supplanter la célébrité de Senghor en qui il voyait un rival.



J’ai été touchée, par l’aventure humaine du narrateur, un jeune musicien qui quitte son village pour la capitale Kinshasa, qui affronte les traquenards de la grande ville et les « guêpes » du pouvoir, « des surdoués dans l’art de broyer des vies humaines ». (p.129)



Étonnée aussi, par les légendes et par la magie à laquelle recourent aussi les puissants. L’un peut jouer son avenir sur une gageure et demander au chaman d’influencer le destin en sa faveur et un autre peut demander de punir les méchants.



J’ai été tout à fait charmée par la qualité de l’écriture. Un tel développement historique aurait pu être fastidieux, mais au contraire, le roman a beaucoup de rythme et apporte des raisonnements subtils qui amènent un sourire ou font réfléchir.



Seul défaut de ce roman, j’ai été captivée par le Congo et son histoire. Ce pays, dont je connaissais si peu, clignote maintenant sur ma carte mentale et vient alourdir ma PAL…



Un gros merci à la Masse Critique Babelio grâce à qui j’ai reçu ce livre!

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Dans le ventre du Congo

Dans ce magnifique roman, Blaise Ndala revient avec beaucoup de précisions sur l’histoire coloniale de la Belgique à travers le destin de quelques personnages attachants.

N’ayant aucune connaissance sur le sujet, je suis allée faire un tour sur Wikipédia pour en découvrir un minimum avant de voir que toutes les notes historiques figuraient à la fin de l’ouvrage.

Muni de quelques repères historiques, j’ai pu enfin prendre plaisir à cette lecture qui m’a dans un premier temps semblée bien laborieuse.



Je me suis cependant rapidement attachée à Tshala Nyota Moelo, fille du roi guerrier des Bakuba.

Dans le récit d’outre-tombe qu’elle adresse à sa nièce Nyota, nous la découvrons adolescente dans un pensionnat de la capitale congolaise jusqu’à son arrivée à Bruxelles en 1958 alors que tout est quasiment prêt pour l’ouverture de l’Exposition Universelle.



Dans la deuxième partie du roman, l’auteur donne la parole à Nyota qui 45 ans plus tard arrivée en Belgique pour poursuivre des études a bien l’intention de découvrir comment et pourquoi sa tante a disparu.

De rencontres en rencontres, la jeune fille va se mettre dans les pas de Tshala.



Il est très difficile de résumer ce roman. La quatrième de couverture y parvient à mon avis, à peine mieux que moi.

Il ne faut surtout pas se laisser rebuter par des détails historiques qui peuvent être lassants.

J’ai pris de nombreuses notes au cours de cette lecture.

Il m’a fallu de la patience pour appréhender un roman qui au final est magnifique.

Toute la magie et les mystères de l’Afrique apparaissent dans l’écriture très précise de Blaise Ndala.

Les personnages féminins sont magnifiques par leur fierté et leur courage.



Je remercie Babelio et les Editions Seuil qui m’ont permis ce périple africain.

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Dans le ventre du Congo

Les civilisations qui partagent la planète évoluent à un rythme qui leur est propre. A chaque pas que fait l'homme dans le sens du progrès il favorise leur confrontation d'un bout à l'autre du monde. Tout cela serait sans conséquence si des différences qu'il rencontre chemin faisant l'homme n'en faisait des inégalités.



Voilà un constat qui met l'homme blanc bien mal à l'aise. Quand on lui met sous les yeux les offenses qu'il a faites à la nature humaine : la colonisation et toutes ses conséquences néfastes eu égard aux infamies qu'elle a comportées, y compris l'outrage à la personne humaine lorsqu'elle a été exposée en bête de cirque lors d'une exposition internationale. Ce qui dans cet ouvrage fait dire alors à Blaise Ndala, avec beaucoup de gravité, que "Les Africains avaient perdu la seule bataille qui vaille : celle qui faisait se tenir debout".



L'auteur nous remémore tout cela dans une fiction familiale qui sert d'intrigue à cet ouvrage dédié à son pays natal. Une histoire pas si lointaine que ça puisque le Congo dont il est question n'a acquis son indépendance qu'en 1960. Tshala Nyota, fille du roi des Bakuba, une ethnie du centre du Congo, tombe amoureuse d'un colon belge. Flouée par ce dernier et quelques uns de ses compatriotes elle est envoyée à Bruxelles avec une dizaine de congénères pour servir de figurante dans le village africain construit à l'occasion de l'exposition mondiale de 1958. Voyage dont elle ne reviendra pas et ne donnera plus signe de vie. 50 ans plus tard une de ses nièces part sur ses traces espérant pouvoir trouver et dire au père de Tshala, son grand-père à elle, ce qu'est devenue sa fille avant qu'il ne quitte ce monde ingrat.



Un blâme, puisqu'il s'agit bien de cela adressé à tous ceux qui ont tiré leur gloire et fortune de la colonisation, a d'autant plus de portée quand il est délivré sur le ton de la modération. Point de virulence dans l'écriture de Blaise Ndala. De l'humour même. De cet humour forgé aux idiomes des aïeux, avec le bon sens que l'on connaît à ces personnes de tradition orale, ces humbles restées en contact de la nature et tirent leur subsistance de leur labeur. Et non d'actions placées en bourse. La dérision de la sagesse. Cette vertu qu'ont perdu ceux se croient supérieurs aux autres du seul faire de leur savoir technologique. Aveugles qu'ils sont devenus à regarder les autres de haut. D'autant plus aveugles qu'ils sont en train de couper la branche sur laquelle ils sont assis.



Mais si l'erreur est permise, elle devient faute quand elle méprise la vie, foule au pied la dignité humaine. Impardonnable, lorsqu'elle persiste. Cet ouvrage qui prend acte d'un passé honteux met surtout en garde celui qui s'est fourvoyé dans le mépris de l'autre de ne pas le reconnaître ni en tirer les enseignements. C'est ce que laisse envisager les invectives racistes qui s'entendent autour d'un stade ou en tout autres lieux et circonstances.



Belle et profonde écriture que celle de cet ouvrage qui souligne ce travers de la nature humaine qu'est sa propension à créer des inégalités au seul critère de la couleur de peau. Toute couleur confondue car si le racisme comme la bêtise est la chose la mieux partagée au monde, il n'est l'apanage d'aucune.



Je remercie les éditions Seuil et Babelio de m'avoir gratifié de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse critique.

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Dans le ventre du Congo

Me voilà bien embêtée pour livrer une critique de ce roman que j'ai reçu lors d'une masse critique privilégiée.

Je suis même un peu honteuse d'avoir relevé ce défi car il faut bien l'avouer,ce livre ne correspond pas à mes lectures habituelles et j'ai eu bien du mal à le terminer.



Néanmoins, j'ai bien aimé la première partie, qui relate l'histoire de la princesse Tshala, jeune congolaise. Fille du roi Bakuba, homme fier et peu enclin à faire des concessions, Tshala voit sa vie basculer lorsqu'elle tombe amoureuse de René Comhaire, un belge administrateur du district. On suit alors Tshala obligée de s'enfuir de son Kasaï natal à Léopoldville puis jusqu'en Belgique où elle sera exhibée lors de l'Expo 58.

La deuxième partie se passe au siècle suivant, en 2004, et revient au travers de la narration de la nièce de Tshala, sur les traces de la princesse disparue.

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette deuxième partie. Je me suis vraiment perdue en chemin et même si je suis allée au bout de ma lecture, j'ai eu beaucoup de mal à suivre le fil de l'histoire.



Cependant, je pense que ce livre contemporain peut plaire à de nombreux lecteurs. L'auteur ne mâche pas ses mots et expose une période peu glorieuse de l'Histoire : celle du colonialisme. Sa belle plume met à l'honneur des personnages fiers et épris de liberté. Il nous montre également à quel point les hommes peuvent se montrer odieux et méprisants les uns envers les autres...



Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre. Je suis passée à côté mais il m'a tout de même permis d'entrevoir une page de l'Histoire que je ne connaissais pas.





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Dans le ventre du Congo

On sent dans ce roman une totale maîtrise non seulement du sujet mais aussi de l'art du récit. Blaise Ndala est dans la lignée des plus grands auteurs africains: passant par l'oralité pour que les deux femmes du roman, tour-à-tour, racontent leur histoire, l'une s'adressant - d'outre-tombe - à sa nièce, et celle-ci s'adressant par la suite à son grand-père, le père de la défunte disparue. Le français et le dialecte congolais se mélangent, épiçant le langage des narratrices et lorsqu'il est question d'expliquer des concepts occidentaux comme la psychologie ou encore la bourse, la narratrice utilise pour son grand-père des exemples qu'elle adapte à ce qu'il connait, un peu à la manière dont le narrateur d'Ahmadou Kourouma dans Allah n'est pas obligé traduit, lui, pour le toubab des concepts africains.

Il y a sans aucun doute eu des recherches là-dessus, mais par cette lecture je constate que l'oralité dans les romans africains est vraiment une caractéristique culturelle que l'on retrouve très fréquemment et qui fonctionne bien encore une fois ici, la voix de Tshala étant particulièrement belle et profonde.

Tshala, c'est cette jeune femme de 18 ans, fille du roi des Bakuba, ethnie congolaise. Elle a le malheur de tomber amoureuse de René Comhaire, un colon belge dont la tâche consiste à collecter les objets artisanaux traditionnels congolais en vue de l'Exposition universelle qui va avoir lieu en 1958 à Bruxelles, celle-là même où sera inauguré le célèbre Atomium mais aussi, plus tristement, le village congolais reconstitué pour l'occasion. Tshala fera partie de ces indigènes que l'on viendra regarder tels des animaux de foire, et disparaîtra peu après.

Dans ce roman, deux femmes donc donnent voix, à cinquante ans de distance, à l'Histoire qui unit indéfectiblement la Belgique et le Congo belge à travers les vestiges du passé dans le coeur des Congolais et dans les cimetières honteusement cachés de Belgique.

En moins de 400 pages, Blaise Ndala réussit la prouesse de dépeindre une fresque historique sur plusieurs siècles sans que l'intrigue n'en pâtisse pour autant, tout ça grâce à la galerie de personnages qui ont tous joué un rôle dans cette histoire entre les deux pays.

Finalement, la question que pose le roman est celle de savoir s'il faut tourner la page sur les massacres et les préjudices subis dans le passé et laisser les jeunes générations construire une nouvelle histoire, ou si la lutte continue. Malheureusement, les cris racistes poussés lors de matchs de foot dans les années 2000 - similaires à ceux poussés contre Christiane Taubira il n'y a pas si longtemps - rendent légitime la question qui se pose...

Ce roman qui reprend fidèlement les événements de l'exposition universelle et des années de lutte pour l'indépendance et la reconstruction du pays qui ont suivi m'a beaucoup appris sur la relation entre les deux pays et j'ai apprécié que ce regard se fasse cette fois-ci du côté des colonisés.

Un roman dense, à l'écriture parfois un peu trop alambiquée, son petit défaut dirais-je, mais beau et important. Il sort ce mois-ci.

Merci à Babelio et aux Editions Seuil (parmi les seuls à encore joindre une petite lettre à leur envoi) pour cette belle lecture.

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Dans le ventre du Congo

« Toi et moi, on a eu plus d'hiers que n'importe qui. On a besoin d'un peu de lendemains. » Toni Morrison / Beloved 1987

*

Je remercie l'équipe de Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce beau roman par l'intermédiaire d'une masse critique privilégiée. Mes remerciements vont également à l'auteur Blaise Ndala et aux éditions du Seuil. J'ai découvert un auteur et une Histoire, celle du Congo belge.

Un roman instructif où certains mots reviennent souvent, comme une litanie : liberté, honneur, dignité, respect.

*

L'histoire commence en 1958, à quelques mois de l'ouverture de l'Exposition Universelle, la première depuis la fin de seconde guerre mondiale. Bruxelles doit accueillir pendant près de six mois plusieurs millions de visiteurs, avides de découvrir les miracles de la science et de la technologie modernes.

En pleine guerre froide, chaque pays veut rivaliser d'ingéniosité pour montrer tout le savoir-faire de son pays.

Mais la question épineuse de la présence ou pas d'un village congolais créé des tensions et des inquiétudes au sein des organisateurs de l'Exposition. La Belgique veut afficher au monde entier sa suprématie sur les peuples africains et témoigner des bienfaits de la colonisation en parquant des Congolais et en les exhibant au public.

« Marcher sur la dignité de « l'indigène » était ce qui conférait un sens à la mission dont il était investi. »

*

Quelques 60 ans plus tard, on ne peut être qu'effaré par la reconstitution de ce village congolais qui ressemble plus à un « zoo humain » qu'à une ouverture aux autres cultures.

Etait-ce une démonstration de la suprématie des Européens sur le peuple africain ? Etait-ce un simulacre de village pour se moquer ouvertement d'eux ? Etait-ce une manifestation ostentatoire d'un racisme placardé ? Ou une maladresse due à l'ignorance de l'époque ?

Il n'en ressort pas moins que le malaise ou la mauvaise conscience de certains responsables de l'Exposition révélait « une faute morale ».

*

C'est dans ce cadre que Blaise Ndala plante son décor. Le scénario se construit en deux grandes trames, celle de Tshala en 1958, et celle de Nyota en 2003.

Nyota part à Bruxelles pour étudier les sciences politiques, mais aussi pour lever le voile sur la disparition de sa tante Tshala 45 ans auparavant.

Un curieux destin nous est ainsi conté, celui de Tshala, princesse native Royaume des Bakuba au Congo Belge, disparue mystérieusement, dont sa sépulture sera retrouvée dans le cimetière bruxellois de Laeken par sa nièce Nyota.



La lectrice que je suis a été tout de suite intriguée par cette énigme et par cette femme de caractère, qui du fond de sa tombe, s'adresse à sa nièce et lui révèle une partie du drame qui s'est joué lors de l'Exposition Universelle de 58. Au gré de ses souvenirs, nous découvrons son passé, mais aussi l'histoire de son peuple.

Nyota refermera la dernière page de son histoire.

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J'ai été particulièrement intéressée aussi par l'histoire du Congo, sa colonisation, mais aussi par l'exposition universelle de 1958. J'aurais aimé avoir plus de renseignements sur les principaux pavillons comme l'Atomium, le Spoutnik russe, le Circorama américain ou les réalisations françaises du Corbusier ou de l'architecte à l'origine de la très originale cathédrale de Royan. Mais je comprends les raisons de l'auteur, car là n'est pas le propos du roman.

*

Blaise Ndala écrit d'une plume riche, parfois incisive, parfois teintée d'humour. J'ai été particulièrement sensible au changement de style entre les deux récits. La voix de Tshala est plus mélodieuse, musicale, poétique.

Mais je dois aussi reconnaître que j'ai eu des difficultés à m'adapter à l'écriture du l'auteur, aux changements de rythmes et de narrateur, aux phrases longues et imagées, à une culture qui n'est pas la mienne.

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Blaise Ndala, sans jamais condamner, dresse le portrait d'une époque qui malheureusement n'est pas complètement révolue, les actes de racisme et d'incivilité toujours d'actualité.

J'ai pris un grand plaisir à lire ce roman profondément humain, qui nous exhorte à plus de tolérance et d'humanité, à changer notre regard sur les autres, mais qui encourage aussi à plus de sagesse afin que les générations futures apprennent des erreurs du passé et construisent avec intelligence un monde plus libre et bienveillant.

Une belle découverte.

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Dans le ventre du Congo

Deux pays, deux époques, deux femmes…

La Belgique et le Congo ; l’expo universelle de Bruxelles en 1958 et l’été 2004 ; la princesse Tsahala et sa nièce Nyota.



Lire Dans le ventre du Congo de Blaise Ndala, c’est s’immerger dans une saga chorale romancée où petite et grande histoire se rejoignent et s’entremêlent constamment.



C’est suivre la quête de Nyota pour retrouver les traces de sa tante belle, fière, amoureuse et rebelle, cinquante ans après qu’elle ait subitement disparu du village congolais ou plutôt, du honteux « pavillon nègre » de l’exposition universelle. Une pseudo vitrine d’un pays dont l’histoire et les habitants valent tellement plus qu’un stand où Tsahala et quelques autres autochtones conviés pour l’occasion se font toucher, photographier ou lutiner.



C’est plonger dans un siècle d’histoire coloniale et dans les relations complexes entre occupants belges et pouvoirs locaux, à l’instar de ce qu’elles furent pour la plupart des autres puissances européennes en Afrique. C’est à coup de flash-backs, plonger dans l’histoire méconnue – en tout cas pour moi – de ce pays aux coutumes ancestrales forgées par les croyances, rivalités et guerres. Mais aussi par les femmes.



Après une première partie qui pose parfaitement le décor, la suite devient malheureusement plus confuse, multipliant les pistes, les noms, les références historiques, digressions et anecdotes, au point de me perdre parfois. Un peu comme si le livre se cherchait entre plusieurs genres (histoire, romance, enquête), sans finalement en choisir aucune. Reste un livre plaisant et instructif, dépaysant à souhait !
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J'irai danser sur la tombe de Senghor

Le combat du siècle. Ali/Foreman au Zaïre en 1974. le Congo est devenu Zaïre sous la férule, le règne, du "Guide", qui cultive sans vergogne le culte de la personnalité et qui met en place ce combat prétexte à sa folie des grandeurs.

On connait l'issue de ce combat, donc ce n'est pas tant de ce combat dont nous parle ce récit mais plutôt, de l'Afrique post coloniale. Modéro a quitté son village natal pour venir faire de la musique dans la capitale Kinshasa (Kin la belle), enfin le souhaite-t-il, et on nous dressera le portrait de la dictature. C'est la voix et les yeux de ce jeune homme qui nous parleront des rancoeurs, des massacres, des querelles ingérables, des antagonismes ville/campagne sous le couvert parfois de l'humour mais toujours de la clairvoyance. Malgré toutes les horreurs et la cupidité de ce monde, Blaise Ndala nous séduit en nous présentant une Afrique riche de musique, de poésie, de légendes et de résilience.
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Dans le ventre du Congo

L'histoire se passe au Congo et à Bruxelles. Le Congo belge était une colonie que Leopold II a administré comme sa propriété personnelle jusqu'à 1908. Il a commis des atrocités auprès des populations qu'il a exploitées, massacrées, tout ça dans le but d'accroître le rendement de l'exploitation du caoutchouc et de l'ivoire. La sanction était la main coupée pour toute incartade ou rendement insuffisant. La presse internationale a commencé à s'émouvoir en 1896, le scandale devient mondial et donne lieu à une campagne en faveur des droits de l'homme inédite.

En 1958 l'exposition universelle a lieu à Bruxelles,les organisateurs décident d'y installer un village africain qui montre aux habitants comment vivent les "sauvages".

Au Congo, Tshala, la fille d'un roi africain, est séduite par un belge, elle fuit à la capitale Leopoldville pour échapper à la colère de son père. Elle est embarquée de force dans un avion pour Bruxelles par un marchand d'art belge pour aller rejoindre le groupe des congolais exhibés comme des animaux de foire, dans l'exposition universelle. Après cela on pert sa trace.

Quarante ans après, sa nièce vient faire ses études à Bruxelles et tente de la retrouver.. En filigrane c'est l'histoire du Congo belge et les stigmates de sa colonisation meurtrière et sanglante qui sont évoqués.

Avec les personnages belges ou congolais, la réflexion porte sur l'histoire, le passé du Congo, le message qui en ressort c'est que l'histoire qui a été faite ne peut pas être défaite et qu'elle appartient au passé.

C'est un roman exigeant sur l'histoire africaine, dans un style dense un peu trop hermétique et bavard par moment, dans lequel on apprend beaucoup.

Je remercie Babelio ainsi que les éditions du seuil de m'avoir permis de découvrir cet auteur.

Livre lu dans le cadre de la masse critique
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Dans le ventre du Congo

**,*



Je tiens à remercier Babelio et les Editions du Seuil pour l'envoi de ce roman.



L'histoire du Congo, comme tout pays qui a été dominé par un autre, est fait de violence, de guerres et hauts personnages.



Le roman de Blaise Ndala est à la hauteur des romans historiques. Il est bouillonnant, rempli de héros et de grandes dates.



J'ai malheureusement été assez hermétique à l'histoire, à la narration où je me suis souvent perdue. L'écriture est travaillée, les recherches documentaires sont maîtrisées mais les pages se succédaient sans que mon intérêt ne grandisse...



Je suis passée à côté de ce roman mais je sais qu'il trouvera son public...
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Dans le ventre du Congo

Premier plaisir de cette nouvelle année littéraire qui commence, Dans le ventre du Congo de Blaise Ndala.

Par-delà l'histoire de cette Princesse Tshala, fille du roi des Bakubas, dont ses proches perdent la trace après qu'elle fut envoyée, dans des conditions nébuleuses, à Bruxelles, pour l'exposition universelle de 1958, c'est ici l'histoire du Congo et de la colonisation que passe en revue l'auteur de ce roman.

C'est en fait deux histoires que nous conte le romancier congolais. Deux histoires dans un pays qui, au fil des ans aura connu de nombreux soubresauts, comme souvent dans cette région du monde. D'ailleurs on croise, dans ce livre, quelques personnages au destin dramatique.

Il y a l'avant exposition, où l'on découvre le personnage de cette jeune Princesse et il y a l'après, où nous suivons Nyota, petite-fille du roi et nièce de Tshala. On l'a envoyée en Belgique, pour y suivre des études, mais aussi, avec la mission de tenter de retrouver la trace de sa tante disparue quarante ans plus tôt.

Voyage initiatique en quelque sorte.

L'occasion pour Ndala de nous parler du Congo, de ses habitants, de ses traditions, de sa colonisation, du mélange des cultures, de ce qu'une civilisation pense apporter à l'autre, de ce qu'elle lui enlève.

L'auteur nous parle de deux pays, mais il nous parle du monde, surtout. D'un passé dont peu doivent être fiers, chez les colonisateurs et de notre monde d'aujourd'hui, avec ses évolutions, ses révoltes aussi, parce que le feu n'est pas éteint. La bête guette, tapie dans l'ombre, mais des hommes et des femmes n'ont plus peur, qui s'élèvent contre le fléau du racisme et de la xénophobie. (D'ailleurs l'auteur ne savait pas qu'un événement récent dans un stade de football français, mondialement commenté, viendra faire écho à son roman)

Un roman, sur deux peuples qui se sont opposés, l'un voulant dominer l'autre au nom d'une suprématie coloniale, aujourd'hui dénoncée et dans lequel l'auteur laisse une note d'espoir.

Ici, l'histoire avec un grand H, vient donner un cadre et des explications au destin de la jeune Tshala, ce côté historique du récit enlève un peu de poésie au sujet, mais l'écriture de Ndala est si belle que cela ne nuit en rien au plaisir qu'on prend à sa lecture.

Je vous encourage à découvrir l'histoire d'une Princesse qui rêvait...













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Dans le ventre du Congo

Je remercie chaleureusement les éditions Seuil et Babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, du roman : Dans le ventre du Congo de Blaise Ndala.

Le 17 avril 1958 s'ouvre l’Exposition universelle de Bruxelles. Robert Dumont, Sous-commissaire de cet évènement a cédé : il y aura bel et bien un « village congolais » parmi les quatre pavillons consacrés aux colonies.

Parmi les onze recrues congolaises mobilisées au pied de l’Atomium figure la jeune Tshala, fille de Kena Kwete III, l’intraitable roi des Bakuba.

Le périple de cette princesse nous est alors dévoilé, entre son Kasaï natal et Bruxelles, en passant par Léopoldville où elle a côtoyé Patrice Lumumba et Wendo Kolosoy, le père de la rumba congolaise, jusqu’à son exhibition forcée à l’Expo 58, où l’on perd sa trace.

Été 2004. Fraîchement débarquée en Belgique, une nièce de la princesse disparue croise la route d’un homme hanté par le fantôme du père.

Une succession d’événements fortuits finit par dévoiler à l’un comme à l’autre le secret emporté dans sa tombe par l’ancien Sous-commissaire d’Expo 58.

Dans le ventre du Congo est un roman intéressant qui nous emmène en partie en Belgique et également au Congo. Ne connaissant pas grand chose de ce pays, j'ai parfois été un peu paumé car certains passages m'ont semblés légèrement compliqués. C'est un peu pointu par moment. Et il faut bien suivre quand ça aborde l'histoire du Congo.

Il est intéressant de découvrir cette exposition universelle, ce qui a été consacré aux colonies. J'ai aimé découvrir la vérité sur la disparition de cette jeune femme, sur les dessous de tout ça.

L'écriture est riche, on sent que l'auteur a fait des recherches et qu'il maitrise bien son sujet.

Toutefois, je suis parfois passé à coté de certains passages, un peu trop complexes pour moi.

C'est une lecture exigeante, qui demande du calme et de la concentration. Ce n'est pas forcément un roman pour moi toutefois je ne regrette ni ma lecture ni la découverte du Congo et de l'expo universelle de 1958.

Avis mitigé cependant, c'est pour ça que je ne mets que trois étoiles et demie.
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