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Citations de Boubacar Boris Diop (74)


Finalement, ça ne s’est pas bien passé pour moi, la vie. J’ai manqué mon idéal : n’avoir jamais vécu. Oui, c’était la meilleure chose qui aurait pu m’arriver : rien. Le plus beau des rêves en définitive.
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Si les taux d'abstention sont très élevés chez nous - 70% en moyenne ! -, c'est parce que tout le monde est convaincu que les dés sont pipés et que nos élus n'auront que l'ombre du pouvoir. A la présidentielle de 2007, par exemple, j'ai entendu un patriarche de Djenné, Amadou L., demander à son fils:" Dis-moi, qui la France a-t-elle choisi, cette fois-ci ?" Et le jeune homme de lui rétorquer :" Mais nous votons, papa !" Et le père de lui lancer avec un sourire moqueur :" Oui, mon fils, vous votez mais c'est la France qui choisit. . . "
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Encore une preuve, s'il en était besoin, de la quasi-impossibilité de sortir indemne de l'expérience rwandaise.
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Avant cela, il y avait eu deux années d'horreur. Un pays livré à des chefs de guerre en délire. Je sais aussi : les chiens errants venus par milliers des pays voisins et croisant aux frontières ceux qui s'enfuyaient. Les rues chaque jour un peu plus larges, car tous les passants étaient morts. Aux carrefours, des entrailles enroulées aux barbelés. Et un jeune homme face à des miliciens, hurlant avant de tomber raide mort : "Je ne suis pas un Mwa !"
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Cela ne me plaît pas de le dire mais je dois bien avouer que c’est en Afrique même que le refus de s’intéresser aux Cent-Jours du Rwanda, d’en analyser les mécanismes spécifiques ou de simplement en parler, m’a toujours paru le plus manifeste.
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Les bandes armées sont de plus en plus nombreuses et anarchiques, mais la ferveur des premiers jours est retombée. Ce n’est plus comme au début, quand ils ne voulaient rien comprendre. À ce moment-là, seuls les plus chanceux pouvaient négocier leur mort avec un Interahamwe. Ils lui disaient : je te donne tant d’argent et en échange tu vas me tuer avec une arme à feu et non avec une machette. Ce souci de dignité était alors payé au prix fort. À présent, les Interahamwe se laissent corrompre très facilement. Pour presque rien, ils vous laissent la vie sauve. Ils savent que c’est fini.
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C’est bien cela le drame, me dis-je, dans les pires tragédies humaines, il y a toujours des survivants et chacun pense qu’il suffit d’un peu de chance ou de lâcheté pour en faire partie.
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Je ne me rendais pas compte que si les victimes criaient aussi fort, c'était pour que je les entende, moi, et aussi des milliers d'autres gens sur la Terre, et qu'on essaie de tout faire pour que cessent leurs souffrances. Cela se passait toujours si loin, dans des pays à l'autre bout du monde. Mais, en ce début d'avril 1994, le pays à l'autre bout du monde, c'est le mien.
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Il est facile d'être ignoble quand on est si ignorant. (101)
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" Combien de morts y-a-t-il eu à Murambi ?
-Entre cinquante et soixante mille.
-A l'école technique seulement ?
-Oui.
-Tu te rends comptes Jessica ? dit-il effaré.
Toujours scrupuleuse Jessica tint à corriger :
il y'a une controverse au sujet du nombre de morts .Certains parlent de quarante-cinq mille et d'autres disent qu'il y'en a moins. Une association de rescapés , Ibuka, est en train de faire le décompte des morts à partir des crânes trouvés sur le site. On saura bientôt.
-C'est bizarre il y'a des individus qui pensent que quarante cinq mille morts c'est peu pour des africains c'est ça ?
-Oui, mais nous n'avons jamais rien fait pour leur montrer notre respect de la vie humaine."
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Le devoir de mémoire est avant tout une façon d'opposer un projet de vie au projet d'anéantissement des génocidaires et le romancier y a son mot à dire.
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- Dans la vie, dit Barthélémy, l'essentiel pour chacun de nous est de ne pas passer à côté de sa vérité. Le reste … eh bien, le reste ne compte pas.
Il écrasa son mégot dans le cendrier avant de commander une autre bière. A la manière dont il détachait les mots, on sentait l'homme sûr de lui et qui s'était formé, par une réflexion méthodique et solitaire, une opinion très ferme sur tous les sujets. Personne ne lui répondit. C'était comme si chacun avait craint de rompre le charme ambigu de l'instant.
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comment parler de ce livre ? Vous ne sortirez pas indemne de cette lecture et vous y penserez longtemps, très longtemps j'ai été littéralement bouleversée par cette lecture.
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Il dirait inlassablement l'horreur. Avec des mots-machettes, des mots-gourdins, des mots hérissés, des clous, des mots nus et des mots couverts de sang et de merde.
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Je souhaite de tout cœur, mon cher ami, que ce travail de déconstruction des idées reçues, auquel nous entendons contribuer avec la complicité de notre éditeur Philippe Rey, porte quelques fruits. Nous aurons gagné ce pari si la lecture de ces lettres permet au public de comprendre que la rébellion Touareg en cours a été encouragée et instrumentalisée tant pour la déstabilisation de la Libye que pour celle du Mali. Il est temps pour chacun de bien avoir à l'esprit que, sans l'aide de leurs alliés touareg, les islamistes n'auraient pas si facilement pris le pouvoir au nord, où ils ont commis les crimes les plus sanglants. L'opération Serval n'est donc pas une vertueuse odyssée, mais bien, très précisément, la quarante-neuvième expédition néocoloniale française en Afrique subsaharienne de puis nos indépendance de façade.
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C'était la vie. Des inconnus qui se croisent, se regardent et se perdent pour toujours.
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Seule dans une petite salle du palais, elle guette le retour du vainqueur de Nkin'tri. Elle lui parle mais n'entend aucune réponse. Il était beau comme la lumière du matin. Ses yeux étaient remplis d'amour et de générosité. Pourquoi alors se tait-il ? Siraa peut apercevoir les petits chemins jaunes et les arbres couverts de rosée. Elle entend les chants des tourterelles et des tisserins et se penche pour leur confier son message au Cavalier. Les oiseaux s'enfuient en poussant des cris de frayeur. Quant aux années, elles ne vont plus en ligne droite, hier et demain se heurtent. Parfois elles frôlent des mottes de terre verte et douces mais, saisies par le désir de soleils naissants, reviennent sur leurs pas.
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Qui était responsable de ces actes barbares ? Il avait entendu accuser les étrangers. Certains disaient : tout cela est leur faute. C’était peut-être vrai. Pourtant, lui Siméon voulait, encore une fois, qu’on lui explique l’allégresse des tueurs à Kibungo, à Mugonero ou à Murambi. Leur avait-on aussi ordonné d’être joyeux ?
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« Voilà l’Afrique, songea-t-il amèrement, tous ces types qui veulent vivre dans des maisons plus grandes que des écoles. Notre problème, ce n’est peut-être pas notre pauvreté, mais nos riches. »
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« Cornelius, ne regrette pas d’être parti, car tu as mérité plus que quiconque de vivre. » Il lui avait demandé pourquoi et Siméon avait répondu : « Parce que ta mère Nathalie t’a mis au monde en courant pour échapper à des gens qui voulaient la tuer. »
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