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Critiques de Brandon Taylor (39)
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Les Derniers Américains

Un livre qui traite de l'art, de la place de l'artiste de nos jours aux États-Unis mais pas que…

Quelques tranches de vie d'étudiants en troisième cycle dans l'Iowa et leurs difficultés au quotidien. Les classes moyennes sont en voie de disparition et payer ses études est un véritable casse-tête.

Une petite communauté homosexuelle avec des danseurs, des poètes, des pianistes et quelques-autres qui ont choisi d'étudier les finances, les mathématiques par manque d'argent ou trahison du corps.

Prostitution sur le net, travail harassant pas très reluisant pour certains, argent des parents pour les plus chanceux, tout entraîne une culpabilité.

Les rapports entre tendresse et violence sont ambigus avec l'argent, le travail, le passé qui créent des tensions, des remords, de l'incompréhension.

Une belle peinture sociétale. Une génération qui rejette le passé, les années sida. Des êtres stigmatisés par leur choix, frustrés, sans illusions. Ils ont le pouvoir d'apporter de la joie, de la beauté, de l'émerveillement aux autres et en conçoivent des remords dans un pays où l'argent mène la danse.

Mais il s'agit de la plume de Brandon Taylor, un auteur que j'avais découvert, il y a deux ans avec le magnifique et bouleversant Real Life. J'y retrouve cette poésie, cette empathie, ces rapports conflictuels mais aussi cet apaisement et une note d'espoir. Et c'est encore un énorme coup de coeur.

Merci aux éditions La Croisée

#LesDerniersAméricains #NetGalleyFrance

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Real Life

Un coup de coeur et un uppercut.

Entre amour et détestation.

Une histoire de coeur cabossés et d'êtres meurtris dans leurs chairs.

« Tous, ils sont infectés par la souffrance et se blessent les uns les autres. »

L'automne, le retour au campus dans le Middle West, un groupe d'étudiants qui se retrouvent. Entre laboratoire et dimanche la vie de se petit groupe et les rapports entre étudiants.

Parmi eux Wallace l'introverti et Miller l'extraverti.

Wallace est noir, homosexuel , pauvre. Miller est blanc, rejette son homosexualité et est pauvre. En quelques week-end un crescendo de violence et de non-dits déstabilisants va les ronger.

Tout un monde de préjugés, de conditionnements, de jalousie, de violence, de peur du rejet. Un drame psychologique qui m'a submergée.Une sacrée mise à nu des deux protagonistes.

Je dois de dire que certains passages sont sordides, crus, sans retenue, si vous êtes pudique…

Une prose naturaliste, un souci du détail, de belles descriptions.

Ce texte est presque un huit-clos, ce pourrait être une pièce de théâtre, Brandon Taylor va à l'essentiel . Je n'ai pu m'empêcher de penser à certains textes de Tennesee Williams par le côté extrême de ses personnages. Je ne suis pas prête d'oublier Wallace et Miller.

Brandon Taylor est auteur à suivre. Merci à Héloïse Esquié pour sa traduction.

« … Les meilleurs livres sont souvent salaces, répugnants, couverts de crachats, obscènes, ils exploitent ce qu'il y a de plus voyeur en nous,,ils exposent ce que la société voudrait masquer, ils révèlent la face obscure de notre humanité, ils fabriquent du beau avec du pervers, ils explorent les limites, dépassent les bornes, enfreignent les interdits… » (Frédéric Beigbeder)

Real Life sort le 17 août 2022.

Merci aux éditions La croisée

#RealLife # NetGalleyFrance



Un coup de cœur de la rentrée 2022.

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Real Life

Wallace est un jeune homme noir, gay, introverti et originaire de l'Alabama qui étudie la biochimie dans une université du Midwest aux Etats-Unis. Là, presque rien ne trouve grâce à ses yeux, en particulier les autres étudiants blancs et insouciants auprès de qui il a du mal à trouver sa place. S'il a laissé derrière lui sa famille, il n'échappe pas aux ombres que font porter sur lui les graves événements de son enfance. Il a un cercle d'amis, mais même au sein de ce groupe il maintient une distance avec les autres. Parmi ses amis, certains garçons sortent ensemble, d'autres avec des filles, d'autres encore font semblant d'être hétéros. A la fin de l'été, il va se confronter à des camarades, notamment un Blanc ostensiblement hétéro, ce qui va le laisser sans défense et mettre au jour des courants d'hostilité et de désir qui étaient jusqu'alors cachés. ● C'est peu dire que j'ai détesté ce roman aussi verbeux que vide, envahi par une infinité de détails inutiles. le sujet, grave, est complètement noyé sous un déluge de mots. Les conversations estudiantines sont d'une affligeante banalité et qui plus est mal formulées. Les détails sur ce qui se passe dans les laboratoires de biochimie, totalement abscons pour le profane, sont à périr d'ennui. le rythme est si lent qu'il invite à la torpeur et au sommeil. L'intrigue est tellement étirée qu'elle paraît ne pas exister. On devrait s'attacher à Wallace, à sa maladresse, à son désespoir, à sa dépression presque suicidaire, mais l'ensemble du récit rend cette connivence impossible. ● Et dire que le livre a été placé sur la « shortlist » du Booker Prize ! Comme souvent (aux Etats-Unis comme en France du reste), les jurés se sont laissé impressionner par un style pompeux qui leur a caché la vacuité totale du récit. ● D'autre part, je déteste cette mode de ne pas traduire les titres des livres. Ce procédé affligeant vient du cinéma et a malheureusement tendance à se répandre dans la littérature anglophone traduite en français. C'est bien dommage que nous n'ayons pas les mêmes réflexes qu'au Québec. ● Je remercie Netgalley et les éditions La Croisée (Delcourt) de m'avoir permis de lire ce roman.
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Real Life

Solitaire, black, gay, abusé enfant par un ami de ses parents, Wallace a quitté son Alabama natal pour venir étudier dans une université du Midwest. Dans son 3e cycle de biologie où il fait des recherches sur les nématodes, ces vers utiles, il tente de s’insérer parmi ses collègues, parmi ses amis, dans la vie quoi.



Rien ne lui a jamais été facilité ni donné, affectant profondément sa confiance et son sentiment de perpétuelle illégitimité. Alors, pour compenser son « retard » par rapport au parcours normé de ses amis, il travaille, « seulement pour éviter que les autres le haïssent et résilient sa place dans le monde ».



Le temps d’un week-end avec la bande d’amis qu’il fréquente, Wallace va se trouver confronté à de nouvelles difficultés au sein de son labo tandis qu’un rapprochement avec son ami Miller, charnel et émotionnel, va lui permettre de se confier et de se délivrer d’une partie de son fardeau.



Real Life de Brandon Taylor – traduit par Héloïse Esquié – est un long et lent portrait d’un anti-héros de l’époque, banal dans sa solitude et ses incertitudes. Wallace est en conflit perpétuel de légitimité, d’origine, de race, de famille, d’intelligence, d’orientation sexuelle, d’ambition.



Difficile d’avancer dans ces conditions, quand la tentation de tout abandonner est récurrente, quand la compagnie d’amis est à la fois fuie et recherchée, quand le passé de violences – « son élément naturel, sa langue maternelle » - s’invite régulièrement aux mauvais moments, quand même le sexe ne permet pas d’entrer totalement en confiance.



Dans un style moderne, précis et minutieux, faisant la part belle à de longues descriptions digressives (méthodologies et techniques scientifiques, partie de tennis sans enjeu, orages estivaux), Brandon Taylor impose un faux rythme à son livre, à l’image de cette perpétuelle interrogation qui hante la tête de Wallace.



C’est un livre de l’époque, sur le poids du passé qui empêche d’aller de l’avant, sur une jeunesse qui peine à trouver sa voie et du sens à cette voie, sur la difficulté à passer d’une vie à une autre. Un livre générationnel qui m’aura parfois laissé en dehors, mais qui parlera sans aucun doute à de nombreux lecteurs.
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Real Life

C’est la fin de l’été et Wallace retrouve ses « amis » , si on peut appeler amis des personnes, étudiant comme vous dans une université prestigieuse, plus ou moins insouciants, n’ayant pas de problèmes financiers, ni de difficultés à s’adapter…



Mais voilà, Wallace est Noir et homosexuel, alors c’est plus dur. Il s’efforce de passer inaperçu le plus possible, noyé dans la masse, courbant le dos, souvent trop d’ailleurs. Il travaille dans un laboratoire, sur les nématodes, analyse, culture etc. Malgré son application, son zèle, les heures qu’il ne compte pas (il est boursier alors on lui en demande encore plus : obligation de résultats, sous l’œil intransigeant de Simone la directrice du labo.



Mais Dana, une jeune étudiante aux dents longues devient la protégée de Simone. Et tous les coups bas seront permis pour miner son travail. C’est le genre de personnalité narcissique, un ego surdimensionné, qui n’a jamais tort : tout est de la faute des autres, notamment celle de Wallace car Dana est raciste pour compléter le tableau.



Wallace désire se faire accepter par les autres étudiants, mais parle peu de lui car son passé est trop lourd à porter, il a préféré l’enfouir. Mais également parce qu’il redoute que des confidences puissent lui rendre la vie encore plus impossible. Ce qui l’a amené à ne par leur dire que son père est décédé quelques jours plus tôt. Mais, comment expliquer, que cette mort ne le touche pas car il y a bien longtemps qu’il a dû en faire le deuil, celui-ci ne l’ayant jamais soutenu, aidé durant l’enfance.



Brandon Taylor nous décrit très bien, avec une précision chirurgicale, microscope à l’appui, la difficulté de s’intégrer, voire de trouver sa place, quand on est pauvre, Noir, boursier et homosexuel et d’un autre côté comment les souffrances endurées dans l’enfance (les coups, les abus sexuels, la solitude) que l’on a pris soin d’enfouir peuvent refaire surface de manière inopinée et violente risquant de remettre en question certains choix.



Mais, car il y a un mais, le récit est cru, l’auteur nous racontant avec moult détails des scènes sexuelles violentes, sadomasochistes qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour lire, ce qui est loin d’être mon cas.



Il y a aussi une avalanche de détails qui ne sont pas forcément nécessaires : je suis devenue spécialiste en nématodes et boîte de Pétri (je n’en avais plus entendu parler depuis si belle lurette !) ou sur le système universitaire américain… Ce qui explique pourquoi j’ai mis si longtemps à arriver à bout de cette lecture qui va, je pense, hanter durablement ma mémoire, certaines phrases étant vraiment percutantes…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions La Croisée qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure



#RealLife #NetGalleyFrance !
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Real Life

En faisant entrer en résonance le microscopique et le macroscopique, en disséquant la beauté du petit, du détail, les vétilles douloureuses de la vie de son héros, Brandon Taylor signe un premier roman marquant et singulier. Il s'attache à examiner le minuscule et, incidemment, se penche ainsi sur des sujets de société, ses descriptions minutieuses et superbes donnant corps un mal-être à la rare acuité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/08/21/real-life-brandon-taylor/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les Derniers Américains

Dans ce roman précis qui se lit lentement, Brandon Taylor imposant un rythme pondéré et réfléchi, la réalité de ces derniers Américains est disséquée, chaque détail décortiqué par l'auteur, des corps aux pensées. Souvent crue, sa plume embrasse les atermoiements d'une génération perdue qui prend ici la forme d'une communauté universitaire homosexuelle qu'il anime avec mesure autant que fougue (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/01/24/les-derniers-americains-brandon-taylor/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Real Life

Comparé au « Normal people » de Sally Rooney, ce « Real life » n’en a ni la fluidité ni la spontanéité. Les dialogues sont stéréotypés, les situations banales. Un peu comme si l’auteur avait récupéré la traduction française de la série « Les feux de l’amour » et qu’il l’avait balancée à ChatGPT en lui disant : « débrouille-toi, rend ça intello ». Raté. Exemple, p147 : « Les mecs hétéros, ils veulent toujours ce qu’ils veulent jusqu’au moment où ils n’en veulent plus ». L’I.A. nous laisse encore de la marge, les amies.

Wallace, le personnage central, étudie la chimie dans une université du Midwest (si le développement embryologique des nématodes vous électrise…) : atomes crochus, alchimie, faire des expériences… vous la sentez la grosse ficelle ?

Si l’idée était de montrer que les homos sont des êtres humains comme les autres, avec des sentiments, et qu’ils ne pensent pas qu’à baiser, je ne suis pas convaincue. Ce livre a seulement deux vertus. Il prouve que les homos n’échappent pas à la médiocrité et à la mièvrerie (ou mes amis gays sont au-dessus du lot). Et il démontre, en creux, qu’il faut arrêter de stigmatiser les vices et les émotions sur la base du genre. Ça, on ne peut que l’applaudir et se rappeler les commentaires lucides du réalisateur de l’excellent « Tár » expliquant qu’il n’aurait rien changé à son scenario si un homme avait pris la place de Cate Blanchett dans le rôle du chef d’orchestre.

Ah, j’oubliais, Wallace est noir de peau, ce qui rend plus attractif son profil de victime en puissance. Là encore, rien de nouveau sous le soleil des yankees. Spike Lee et plus récemment, Jordan Peele, s’en sont mieux tirés.

De ce roman, je ne sauve que le chapitre 5 dans lequel le héros décrit son enfance malheureuse. Puisque, bien entendu, il a aussi été abusé dans sa jeunesse.

Bilan : 🔪

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Real Life

Toutes mes lectures ne peuvent être des chef-d'œuvres, n'est-ce pas ? La preuve en est avec ce flop.



Ce roman, je dois l'admettre, ne m'a ni captivé ni ému. C'est peut-être cru, mais je me suis sincèrement ennuyé du début à la fin. Toutefois, je lui accorde au moins une qualité : j'ai réussi à le lire jusqu'au bout, ce qui n'est pas toujours le cas 🙃



Ce qui m'a particulièrement dérangé, c'est la manière dont le viol est banalisé dans le contexte de la relation entre deux hommes. Mais aussi cette ambiance froide qui persiste de A a Z, comme si le bonheur ne pouvait être un sentiment existant.



Au cœur de cette histoire se trouve Wallace, un jeune Afro-Américain gay étudiant les sciences à l'université. Il ne se sent pas à l'aise parmi une majorité blanche et cherche désespérément sa place dans cette société. Puis, l'été arrive, apportant avec lui son lot de bouleversements.



C'est l'histoire d'un homme en quête d'identité, cherchant sa voie dans une société qui ne lui offre que peu de réponses. Mais c'est aussi l'histoire d'un individu marqué par les cicatrices du passé, répétant inlassablement les mêmes schémas dans le présent. Point barre, il n'y a pas grand-chose de plus à ajouter.



L'écriture, bien que soignée, se révèle lente et trop introspective. Les descriptions abondent, semblant parfois combler les lacunes d'une intrigue inachevée. Les personnages, y compris Wallace, demeurent trop distants pour susciter un réel attachement.



Si c'est - ça - la vraie vie, je ne souhaite pas l'avoir.



Ps : je ne comprend pas que ce soit dans les livres sélectionnés pour le prix livre de poche 2024.
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Real Life

Wallace est doctorant dans une université du Nord des Etats-Unis. Il est un peu différent de son groupe d'amis. Si beaucoup dans son groupe sont gays, comme lui, ils sont tous blancs alors que lui est noir. De par cette distinction, il est toujours un peu à la marge du groupe. Quand son père meurt, il faut des semaines à Wallace pour donner cette information à ses amis. Il faut dire que lui même a également beaucoup de mal à prendre la mesure. Alors qu'il est un peu perdu, Wallace se rapproche de Miller, un ami de son groupe avec qui l'affinité n'a jamais été très affirmée. Entre ses doutes et ses souvenirs, Wallace doit aussi composer avec la vraie nature de Miller qui pourrait être toxique pour lui.

J'ai toujours un peu de mal avec les personnages dont l'avenir professionnel se passe dans la sphère très fermé du milieu universitaire, et ici c'est les passages que j'ai trouvé un peu long. Pourtant j'ai vraiment trouvé le personnage de Wallace très attachant, très réaliste, tout comme la dynamique de son groupe d'amis est fascinante. J'ai passé un bon moment de lecture.

Merci aux éditions La croisée et à Netgalley pour cette lecture.
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Real Life

Wallace est le seul Noir dans un groupe d’étudiants blancs. Solitaire, introverti, il peine à trouver sa place, d’autant que sa directrice de thèse, sous des dehors bienveillants, n’encourage pas vraiment son travail. On sent bien un racisme latent voire affirmé dans toutes les relations du jeune homme. Le temps d’un week-end, il va se laisser approcher et entraîner dans une liaison improbable avec Miller, qui prend l’initiative mais se proclame pourtant hétérosexuel. Durant ce week-end houleux, Wallace sera amené à confier à Miller l’horreur qui a marqué son passé, pourquoi il a laissé derrière lui l’Alabama et tout ce qui s’y rattachait. C’est pourquoi il n’y est pas retourné pour l’enterrement de son père, décédé quelques semaines auparavant. En retour, Miller va lui aussi révéler tout un pan inquiétant de sa personnalité.



Le titre laissé en anglais et le tout dernier chapitre (si on y arrive) orientent le sens de ce roman : où est la vraie vie, sur un campus étudiant, où l’on est relativement protégé, où les barbecues de fin d’été au bord d’un lac enjolivent la vie, ou ailleurs, dans les familles, dans le monde du travail, dans le monde adulte finalement ? La question de l’identité, de la juste place est aussi un des thèmes intéressants de ce livre puisque Wallace est Noir, gay, boursier face à des Blancs à qui tout semble plus facile (et face à certains étudiants particulièrement coriaces). Il faut le savoir, il y a des longueurs (les explications sur les expériences scientifiques de Wallace sur les nématodes (des vers) et de nombreuses scènes de sexe très violentes (ça a fini par me lasser, je suis trop prude sans aucun doute) mais ce roman d’initiation, un premier roman, ne manque pas d’intérêt.
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Les Derniers Américains

Un titre bien étrange que "les derniers américains" et qui est le même titre en anglais. Qu'a voulu nous raconter l'auteur, avec ce titre ?

Nous sommes au 21e siècle à Iowa city, une modeste ville où l'université est importante car le campus est immense et coupé du monde et de la ville, une micro société qui est à côté de la ville (ce que l'on ressent dans les relations que certains étudiants ont lors de leur travail en ville, comme des scènes dans l'hôpital de la ville ou avec des ouvriers dans les bois).

L'auteur décrit très bien les relations entre les étudiants, et les différents milieux sociaux qui se croisent dans les amphithéâtres, dans les chambres, dans les soirées dans les bars. Les personnages souhaitent et tentent tous à devenir artistes, que ce soit la danse, la musique, la poésie... Certains ont besoin de prendre des petits boulots pour financer leurs études, d'autres non parce que leurs parents les aident C'est un roman sur les hommes et d'ailleurs il y a peu de personnages féminins. Il décrit ce milieu gay sans fioriture : les rencontres, sur le net, dans les bars, les hommes en couple, leurs vies, leurs doutes, leurs disputes. Certaines pages peuvent troubler, choquer mais ce que j'ai apprécié c'est aussi le détail qu'il met dans les relations, le détail d'un sourire, d'un coup d'œil, d'une peau... L'auteur est très proche de ses personnages et nous parle très bien de la solitude, du questionnement de ses personnages.

Un impressionnant roman choral.

Je vais lire son livre précédent pour retrouver son écriture.

#LesDerniersAméricains #NetGalleyFrance
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Les Derniers Américains

Le second roman de l'américain Brandon Taylor s'ouvre lors d'un cours de poésie dans la petite université d'Iowa City. Les échanges sont vifs, les points de vue s'affrontent sur ce que veut dire faire de la poésie, et puis sur le besoin de chacun d'être célébré, validé dans la part de subjectivité inhérente à chaque production poétique, et de ce que l'art peut produire de plus factice.



A partir de ces échanges passionnants, les voix des étudiants- artistes de ce campus vont se succéder dans un roman choral dense et très touchant, pour nous raconter ces jeunes gens entre deux âges, plus tout à fait étudiant mais pas encore adulte, qui se cherchent, s'interrogent et se heurtent aux limites imposées par la société américaine : race, argent, genre, corps, autant d'opportunités ou de barrières qui traversent leurs chemins, eux les derniers américains, ni complètement insouciants ni totalement engagés. Ils sont danseurs, poètes, musiciens et ils sont partagés entre l'envie de vivre leur passion et la nécessité de faire des choix plus rationnels, plus rentables pour leur avenir (mais où sont passer les rêves?!)



Dans ce campus novel original, Brandon Taylor excelle à nous immerger dans l'intimité de ses personnages, leurs combats, leurs espoirs, leurs désillusions.

La beauté qui se dégage de ces portraits est bouleversante. Il y a d'abord la solitude profonde dans laquelle ces jeunes gens, pour la plupart homosexuels, se débattent, mais aussi la mélancolie qui se dégage de ce texte, très brutal dans sa façon de parler du désir, de sexe, de corps réifiés, et, à la fois, extrêmement délicat quand ces mêmes corps sont traversés par la passion, le mouvement dansé, ou l'amour.



Un texte intense et intelligent qui m'a donné envie de découvrir le premier roman de l'auteur, "Real life".
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Real Life

Brandon Taylor centre son histoire sur Wallace, étudiant noir et homosexuel. Il a vécu une enfance épouvantable et cette vie d'étudiant est pour lui l'espoir d'un nouveau départ, d'une nouvelle vie. Seulement lorsque son âme a été meurtrie à ce point pendant son enfance, les séquelles sont pérennes. Ajoutez à cela un sentiment de différence permanent dû à sa couleur de peau, bien plus que son orientation sexuelle, qui le fait se sentir étranger, dénigré, voire inférieur. Dès lors son année universitaire est un mélange de fuite en avant, de sentiment de persécution et de recherche d'acceptation. Ce personnage tourmenté pourra-t-il trouvé l'amour ? Arrivera-t-il à ouvrir les portes de son cœur ? Saura-t-il aimer sans reproduire les schémas de son enfance ? S'autorisera-t-il au bonheur ? Cela fait beaucoup d'interrogations mais ce roman est une somme de remises en question.



L'écriture est agréable à lire mais j'ai trouvé un intérêt variable selon les chapitres. Je cherchais une intrigue que je n'ai jamais trouvé. Par contre, certaines scènes plus tendres sont très belles. De façon générale, la description des sentiments et des interrogations personnelles sont approfondies. Une impression trop fréquente de noeuds au cerveau ne m'a pas permis d'apprécier pleinement ma lecture. Avec le recul, je pense qu'il ne faut pas ouvrir ce livre pour y lire un roman mais plutôt pour y découvrir le témoignage d'un homme, d'une génération, d'un pays. Vous découvrirez le visage de l'Amérique, teinté d'un racisme quotidien et de révoltes latentes.
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Les Derniers Américains

En débutant ce livre, tout ce que je n'avais pas apprécié dans "Real life" était de retour. Ce n'est donc pas un livre mais bien le style de l'auteur avec lequel je n'accroche pas. Le rythme et l'intensité sont beaucoup trop faibles pour moi. Le nombrilisme de certains personnages me gène. Je suis pourtant un grand amateur de littérature LGBT mais là je ne peux pas. J'espère que certains ou certaines d'entre vous prendront plaisir là où j'ai trouvé de la difficulté et de l'ennui.
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Real Life

Alerte coup de cœur !

Ce roman décrit la vie d'étudiants en biologie lors d'un weekend. Wallace, le personnage principal, est noir et gay, souffre de troubles alimentaires et a un passé très difficile. Rien que ça. Il essaye de s'intégrer dans ce monde d'étudiants blancs et d'entretenir ses relations amicales.



C'est avant tout une histoire de la violence et du rejet de l'autre aux Etats-Unis que symbolise l'histoire de Wallace. On va alors devoir affronter tous ses doutes, le racisme et l'homophobie qui transparaissent tout le long, et surtout une relation amico-amoureuse-haineuse.



L'écriture est vraiment travaillé, ainsi que la traduction. Une pépite !



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Real Life

Les petits chats, je viens de terminer ce livre et je suis en pleine poussée hypertensive : ce premier roman m'a fait faire les montagnes russes émotionnelles, j'avais pas connu ça depuis la lecture de L'audacieux Monsieur Swift de John Boyne.



Pour résumer rapidos l'histoire, on suit le temps d'un week-end Wallace, un jeune noir étudiant en biologie : dans son labo avec ses vers, avec son groupe d'amis chercheurs et leurs copains/copines respectifs et avec Miller, ce garçon totalement hétéro qui finalement ne l'est pas tant que ça.



Alors il s'est passé ce truc magique là que j'ai parfois avec certains livres, cette sorte de magnétisme qui déclenche une inarrêtable boulimie de lecture. Tu sais, comme quand tu commences à manger des Pringles, tu te dis j'en mange pas trop c'est de la merde, après j'aurai plus faim pour le repas, et puis tout à coup t'as la main coincée au fond du tube et tu viens de bouffer la dernière tuile. Ce genre là.



Par contre, j'ai détesté les personnages. Viscéralement. Ils sont insupportables individuellement et alors dès qu'on les met ensemble c'est l'apothéose : l'amitié toxique, le racisme latent, les injonctions, les non-dits, tout était là sauf l'amitié sincère. Le pire ? Wallace, notre héros apathique qui a vécu une enfance qui donne pas envie mais qui est perdu dans sa vie, seul noir parmi les blancs, se trouvant trop gros, ne réagissant jamais comme il faudrait : distant et amorphe quand on aimerait le voir taper du poing sur la table et insupportable quand il s'agirait juste de se taire et de profiter des belles choses, comme le début d'une jolie romance.



Je sais, mon avis ne vous aide pas, mais la fin du livre était un bouquet final qui m'a donné envie de foutre le feu à ce laboratoire, de noyer tous ses potes au fond du lac et de secouer Wallace en lui hurlant "mais bordel il se passe quoi là mec ?!". J'ai dû prendre un anxiolytique pour aller me coucher, imagine le truc. Cette lecture, j'ai adoré ET détesté : faites avec !



📖 Real Life de Bryan Taylor a paru le 17 août 2022 aux éditions La Croisée dans une traduction d'Héloïse Esquié. 304 pages, 21,90€.



🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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Real Life

Je remercie Babelio pour cette opération Masse critique, je ressors néanmoins déçue de cette lecture pour laquelle j'ai dû m'accrocher pour la terminer, à bien des moments j'ai voulu l'abandonner.



Wallace est un personnage qui souffre mais qui est empli d'une profonde morosité qui ternie le récit, je n'ai pas su le comprendre, sa negativité constante à l'égard de tous, son mépris ont eu raisons de ma déception.

De plus les nombreux détails scientifiques n'apportent rien au roman et ont eu pour effet de plomber grandement la lecture.



Ce livre avait tout pour que j'accroche, les thèmes abordés sur des sujets aussi importants m'ont pourtant laissé de marbre face à ce personnage froid.
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Real Life

Un récit qui tient sur 3 jours de la vie de Wallace, étudiant noir à Washington.

C'est l'été et on va suivre le week-end de Wallace et de sa bande de pote étudiants.

Voilà pour l'histoire qui tient donc en 1 ligne mais dont l'auteur en a fait 300 pages.

Et autour de cette ligne c'est le vide intersidéral. Ces étudiants nous raconte à quel point ils ne savent pas ce qu'ils veulent dans la vie et comme ils sont malheureux.

Tout ça teinté de violence amoureuse et de début de réflexion sur le racisme mais là encore c'est le vide.

Un personnage central, Wallace, qu'on ne peut que détester tellement il est inintéressant et se plaint en permanence.

Un roman comparé à Normal people mais qui n'a rien à voir.
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Real Life

Un coup de cœur de cette rentrée littéraire 2022.

Ce premier roman, déjà finaliste du Man Booker Prize, risque de se retrouver dans un paquet de sélections roman étranger cet automne.

Wallace est un jeune chercheur noir, homosexuel, qui grâce à une bourse a pu intégrer en troisième cycle un programme de biochimie dans une université – fréquentée par une extrême majorité d’étudiants blancs - du Midwest. On le suivra durant les quelques jours de la fin de l’été que s’étire le roman, dans le petit rectangle géographique constitué par le lac, son appartement, le laboratoire et la maison de ses amis.

Avec une terrible finesse, Brian Taylor rend la complexité de chaque longue seconde de ces chaudes journées et nuits fraiches. Tout se joue dans le non-dit, les élans de cruauté, l’amitié, les rapports de pouvoir, le décalage de classe, le désir cousu de violence, le racisme ordinaire à peine dissimulé. Comment se faire une place auprès de ces « amis » qui lui manifestent plus ou moins d’intérêt, de tendresse ? En pleine dépression mais bien obligé de donner le change, Wa Il se retrouve forcé à composer avec le racisme agressif et frontal des uns et plus douloureuse encore, la médiocrité qui laisse faire des autres.

En tant que lectrice blanche, j’ai été mise sur la sellette entre mon désir de m’identifier à Wallace, ayant accès à son mal-être, à sa tendance à la cruauté défensive, à son sentiment d’injustice qui noue la gorge et pourtant je n’ai pas eu d’autre choix que de peut-être me reconnaître dans le portrait peu flatteur qu’il se voit bien obligé de faire de ses quelques véritables « amis », bien intentionnés mais si lâches. Ces multiples rendez-vous ratés avec la dignité, ces moments où le temps est comme suspendu, où il serait possible de changer le cours des choses si seulement, et où cette opportunité passe comme elle a dû passer des centaines de fois, sont immanquablement des brise-cœur.

On apprécie l’acuité du regard de Wallace porté sur les peaux, les colorations roses ou rouges subtiles, le sel qui a séché, les corps des hommes principalement, mais aussi son attention aux détails en général, un trait qu’il a dû développer en restant souvent à la marge, en position d’observateur. Les micro-expressions sur les visages des gens, mais aussi les changements imperceptibles dans la densité de l’air, les humeurs des uns et des autres, l’électricité qui passe dans l’atmosphère, le tout est sublimement bien rendu, comme de dramatiques arrêts sur images rendus possible par la dilatation du temps en cette fin d’été. On est au plus près, et l’expérience de lecture est terrible d’intensité.  
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Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11128 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur cet auteur

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