C’est la fin de l’été et Wallace retrouve ses « amis » , si on peut appeler amis des personnes, étudiant comme vous dans une université prestigieuse, plus ou moins insouciants, n’ayant pas de problèmes financiers, ni de difficultés à s’adapter…
Mais voilà, Wallace est Noir et homosexuel, alors c’est plus dur. Il s’efforce de passer inaperçu le plus possible, noyé dans la masse, courbant le dos, souvent trop d’ailleurs. Il travaille dans un laboratoire, sur les nématodes, analyse, culture etc. Malgré son application, son zèle, les heures qu’il ne compte pas (il est boursier alors on lui en demande encore plus : obligation de résultats, sous l’œil intransigeant de Simone la directrice du labo.
Mais Dana, une jeune étudiante aux dents longues devient la protégée de Simone. Et tous les coups bas seront permis pour miner son travail. C’est le genre de personnalité narcissique, un ego surdimensionné, qui n’a jamais tort : tout est de la faute des autres, notamment celle de Wallace car Dana est raciste pour compléter le tableau.
Wallace désire se faire accepter par les autres étudiants, mais parle peu de lui car son passé est trop lourd à porter, il a préféré l’enfouir. Mais également parce qu’il redoute que des confidences puissent lui rendre la vie encore plus impossible. Ce qui l’a amené à ne par leur dire que son père est décédé quelques jours plus tôt. Mais, comment expliquer, que cette mort ne le touche pas car il y a bien longtemps qu’il a dû en faire le deuil, celui-ci ne l’ayant jamais soutenu, aidé durant l’enfance.
Brandon Taylor nous décrit très bien, avec une précision chirurgicale, microscope à l’appui, la difficulté de s’intégrer, voire de trouver sa place, quand on est pauvre, Noir, boursier et homosexuel et d’un autre côté comment les souffrances endurées dans l’enfance (les coups, les abus sexuels, la solitude) que l’on a pris soin d’enfouir peuvent refaire surface de manière inopinée et violente risquant de remettre en question certains choix.
Mais, car il y a un mais, le récit est cru, l’auteur nous racontant avec moult détails des scènes sexuelles violentes, sadomasochistes qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour lire, ce qui est loin d’être mon cas.
Il y a aussi une avalanche de détails qui ne sont pas forcément nécessaires : je suis devenue spécialiste en nématodes et boîte de Pétri (je n’en avais plus entendu parler depuis si belle lurette !) ou sur le système universitaire américain… Ce qui explique pourquoi j’ai mis si longtemps à arriver à bout de cette lecture qui va, je pense, hanter durablement ma mémoire, certaines phrases étant vraiment percutantes…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions La Croisée qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure
#RealLife #NetGalleyFrance !
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