La musique a le pouvoir, double et unique, de nous délier de toutes les entraves extérieures et de nous lier par le fond de nous-mêmes à tout le devenir de l'univers. Elle ne s'oppose pas à la civilisation qui est la nôtre : elle nous permet d'y vivre dans la liberté, qu’il faut toujours reconquérir, de nos tendresses et de nos rêves, de nos désirs et de nos élans.
[…] une époque difficile où l'Italie se découvrira une conscience nationale. Dans cette aventure où tout un peuple s'invente une communauté d'intérêt et d’ambitions, il n'est pas possible de détacher le culturel de la politique. L’opéra a sa place dans le combat : la salle de théâtre est un champ de bataille comme les autres. Encore faut-il que les musiciens en prennent conscience ; ce qu'ils ne font pas tous de la même façon.
A qui Franz Schubert choisissait-il de dédier son trio en mi bémol ? « A ceux qui y prendront plaisir ». Qu'il nous soit permis d'offrir d'abord cette Histoire de la musique occidentale à ceux qui y trouveront le chemin de leur joie.
Et on connaît la boutade de Schoenberg lui -même : « Ma musique n'est pas moderne, elle est mal jouée.»
L'orgue étant un domaine fort conservateur, on continue à mesurer les tuyaux en pieds et en pouces, et à dénommer un jeu selon la longueur de son plus long tuyau : jeu de 32 pieds (10,40 m), jeu de 16 pieds, de 8 pieds, de 4 pieds.
Fait prisonnier en 1940, Olivier Messiaen compose et fait exécuter dans son stalag par ses compagnons de captivité une de ses œuvres maîtresses, le Quatuor pour la fin des temps pour violon, clarinette, violoncelle et piano (1941). On ne s'étonnera pas de la référence poétique à l'Apocalypse de Jean : il faut savoir aussi que la faim éprouvée alors par le prisonnier n'est pas étrangère à la naissance de l’œuvre : « L’absence de nourriture me donnait des rêves colorés : je voyais l'Arc-en-ciel de l'Ange et d 'étranges tournoiements de couleurs. »
C'est à l'occasion d'une grande schubertiade chez Spaun, le 15 décembre, que Grillparzer est tout à fait integré au groupe. Les réunions amicales sont plus que jamais nombreuses en l'hiver 1826-1827. Restreintes et chaleureuses chez Sophie Müller comme à l'accoutumée, où Schubert mange fréquemment en compagnie de Jenger et de Vogl, tandis que l'hôtesse soigne le beefsteak de Vogl; mais aussi rencontres spontanées des amis du groupe dans les cafés habituels, ou encore vastes soirées musicales organisées le plus souvent chez Spaun ou chez Sober.
À cette ronde de la vie autour de Schubert, il ne s'intègre pas; rien ne change dans son existence, alors que, paradoxalement, tout est encore mouvement au foyer de son père. Le plus jeune frère (demi-frère) de Franz, Anton Eduard, dix-neuvième et dernier enfant du père, est né quelques mois plus tôt, en février; le même mois Franz, le père, a reçu le titre de citoyen de la ville de Vienne. Cet automne il vend la maison où les frères ont passé leur enfance, Himmelpfortgrund n°10, réalisant un bénéfice de 1400 florins sur le prix d'achat.
Sitôt le deuxième cours, le vénérable vieil homme me confia tout ému, en présence de Schubert : «Ah ! Celui-là je ne peux rien lui apprendre, il a tout appris du bon Dieu».
L'échec est peut-être d'autant plus amer que Schubert a tenté de faire au moins admettre une de ses messes au répertoire régulier de la chapelle de la Cour, et qu'il fait en ce sens une démarche auprès du premier maître de la chapelle de la Cour Eybler, supérieur direct en ce domaine de Weigl.