Brittainy C. Cherry

Nous ne dîmes rien de plus, mais le sentiment de complétude que nous partagions était indéniable. Si seulement le monde pouvait entendre la façon dont nos cœurs battaient à l'unisson, peut-être ne jugerait-il pas si sévèrement le lien qui nous unissait.

Chaque fois que je la voyais, j'étais un peu plus épris.
En outre, elle tenait Talon dans ses bras, et la façon dont ma fille, mon amour, se blottissait contre cette femme me faisait encore plus craquer.

- Vous m'avez demandé de vous faire un jardin, dit-il en s'essuyant le front du revers de la main. Alors, je vous fais un jardin.
Mon cœur.
Il explosa.

Je ne savais pas quoi faire.
Je n'étais pas fait pour gérer ce genre de situation.
Je n'étais pas le genre à réconforter.
C'était vrai, mais quand ses genoux se mirent à trembler et que ses jambes commencèrent à montrer des signes de faiblesse, je fis la seule chose qui me vint à l'esprit.
Je la pris dans mes bras, pour lui donner quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose qui la retienne avant que la loi de la gravitation ne l'oblige à tomber au sol. Elle s'agrippa à mon t-shirt et pleura contre moi, détrempant mon épaule alors que je posais les mains sur son dos.

- Vous ne répondez pas à ses appels.
Je fis une grimace en me bagarrant avec le ruban.
- C'est compliqué.
- Bien évidemment. Après tout, on parle de Graham.
Il baissa la voix et posa son chapeau sur son cœur.
- Ma chère petite, quoi qu'il ait fait, il le regrette.
- Il s'est montré cruel, murmurai-je.
Le nœud n'était pas absolument parfait, ce qui me conduisit à dénouer le ruban pour tout recommencer.
- Bien évidemment. Après tout, on parle de Graham.
Il ricana doucement.
- Mais, encore une fois, c'est Graham, ce qui veut dire qu'il ne l'a pas fait exprès.

- Excusez-moi, est-ce que j'ai dit quelque chose de drôle ?
- Non rien, sauf tout ce que vous venez de dire, sans la moindre exception.
- Vous avez l'air bien sûr de vous, non ? Eh bien, allez-y, dites-moi ce que vous voyez quand vous regardez autour de vous ?
Ne fais pas ça, Richard. Ne le cherche pas. Ne réveille pas la bête.
- Croyez-moi, il vaut mieux pour vous que vous ne sachiez pas ce que je pense, dit Graham en se redressant de toute sa taille.

- Je ne leur donne pas deux semaines avant de rompre, dit Mari avec un sourire, en coupant les tiges de quelques tulipes.
- Toujours aussi optimiste ? dis-je en riant. Il essaie.
- Il demande à une parfaite inconnue des conseils pour son couple. Il n'est pas à la hauteur, dit-elle en secouant la tête. Vraiment, je ne comprends pas. Pourquoi les mecs éprouvent-ils le besoin de s'excuser après avoir merdé ? S'ils pouvaient juste éviter de merder, ils n'auraient pas à s'excuser. Ce n'est pas difficile d'être... quelqu'un de bien.

Et pourtant, maintenant qu'il n'est plus, tout autour de moi semble s’être ralentit, et je pleure les souvenirs qui n'ont jamais existé .

A ce moment-là, la seule chose qui m'avait agacé pendant longtemps me manqua.
Sa voix me manqua.

Brooks lança vers moi un regard plein d'espoir, et je ne vois pas comment j'aurais pu lui dire non. Après tout, il écoutait mon silence.

Brooks, lui, était beaucoup plus délicat, c'était presque comme s'il marchait sur la pointe des pieds. Je me demandais s'il marchait toujours comme cela, ou s'il avait prit cette habitude ces derniers jours. J'aurais menti en disant que j'avais déjà remarqué le bruit de ses pas auparavant. Je me demandais combien de choses comme ça échappaient aux gens parce qu'ils parlaient trop.

- Maggie May ?
- Oui ?
- C'est grâce aux battements de ton coeur que le monde contine de tourner.

Le véritable amour c'était quand on pouvait rire de ses bêtises.
Le véritable amour c'était quand on pouvait se murmurer des secrets.
Le véritable amour c'était quand on ne dansait jamais seul.

- Il est sympa. Il sourit à tout le monde. Je l'ai même vu sourire à un écureuil, un jour.
- Tu compares les sourires qu'il me fait aux sourires qu'il fait à des écureuils ? demanda-t-elle en haussant la voix.
J'hésitai un instant en y pensant. Cheryl et les écureuils avaient des points communs. Par exemple, les écureuils aiment voler des noix, et elle, elle s'imaginait qu'elle allait pouvoir me voler Brooks.

Son esprit devient mon âme.
Ensuite, nous nous préparâmes pour les adieux.

– Lucille… – Vous pouvez m’appeler Lucy. – Quel âge avez-vous ? – Vingt-six ans. – Lucy, c’est un nom d’enfant. Si vous voulez vraiment réussir dans la vie, vous feriez mieux de vous faire appeler Lucille.
– Merci pour le conseil. Et si jamais vous vouliez être le boute-en-train de la soirée, que diriez vous de vous faire appeler Graham Cracker ? – Vous êtes toujours aussi drôle ? – Seulement aux enterrements où les gens doivent payer leur place. – Elles étaient vendues à quel prix ? – Ça allait de deux cents à deux mille dollars. Il ouvrit des yeux ronds. – Vous vous fichez de moi ? Il y a des gens qui ont payé deux mille dollars pour regarder un cadavre ? Je me passai les mains dans les cheveux. – Sans les taxes.

Tu es toujours le feu qui me réchauffe quand la vie devient froide. Tu es toujours la voix qui maintient les ténèbres à distance. Tu es toujours la raison pour laquelle mon cœur bat. Tu es toujours l'air qui gonfle mes poumons. Tu es toujours mon plus beau trip. Et je suis toujours sincèrement, follement,douloureusement amoureux de toi. Et je ne vois pas comment je pourrais, un jour, ne plus l'être.

Il ouvrit la bouche, sa voix était mal assurée.
- Pourquoi n'as-tu jamais baissé les bras ?
Je haussai les épaules.
- Parce que certaines choses - les meilleurs - valent toujours la peine qu'on se batte pour elles.

Ça t'arrive de te dire à quel point les gens sont fous? Il y a plus de trois cent milliards d'étoiles rien que dans la voie lactée. Trois cents milliards de points lumineux, qui nous rappellent tout ce qu'il y a là haut, dans l'univers. Trois cent milliards de flammes qui paraissent si petites, alors qu'en fait elles sont bien plus grandes que tout ce qu'on peut imaginer. Il y a toutes ces différentes galaxies, tous ces autres mondes que nous n'avons jamais découverts et que nous ne découvrions jamais. Il y a tellement de merveilles dans le monde, et pourtant, au lieu de nous y intéresser et de prendre le temps de nous rendre compte que nous sommes infiniment petits dans un lieu lui-même miniature, nous faisons comme si nous étions les maîtres de l'univers. Nous aimons nous donner de l'importance. Et chacun d'entre nous aime croire que ce qu'il fait est ce qu'il y a de mieux et que ses blessures sont les plus graves, alors qu'en fait nous ne sommes rien de plus qu'un minuscule point en fusion qui fait partie d'un ciel gigantesque. Un point minuscule dont personne ne remarquerait l'absence. Un point minuscule qui sera incessamment remplacé par un autre qui pense être plus important qu'il n'est en réalité. Je voudrais seulement que les gens arrêtent un peu de se battre à propos de choses aussi stupides et sans interêt que la race, l'orientation sexuelle et la téléréalité. Je voudrais qu'ils se rappellent qu'ils sont tous petits et qu'ils prennent cinq minutes par jour pour regarder le ciel et respirer à fond.

C'est normal de souffrir de temps en temps, c'est normal de te sentir perdue comme si tu avançais dans le noir. Ce sont les mauvais jours qui rendent les bons encore meilleurs.