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Critiques de Camil Petrescu (5)
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Madame T.

Le titre original de ce roman publié pour la première fois en 1933 est « Patul lui Procust » [Le Lit de Procuste]. Pourquoi ce changement de titre pour la traduction qui, par ailleurs, est de très bonne facture ?

D'aucuns considèrent que ce roman dense (voire prolixe) marque un tournant dans la conception du roman moderne de son auteur. La construction en est polyphonique, formée par le croisement de plusieurs voix narratives dont certaines semblent s'adresser directement à l'auteur. Il n'est pas toujours aisé de les suivre. le romancier, qui est aussi dramaturge, affirme compiler des « dossiers d'existences », d'où la diversité des formes d'expression : récits autobiographiques, lettres, discours, dialogues, articles de presse.

La problématique du roman est constituée par des rapports de couple plutôt complexes.

« Mes yeux, grâce auxquels je vois le monde, sont plus que jamais à moi et moi seulement, et c'est moi et moi seul qui me trouve derrière eux… », avoue Fred Vasilescu, le héros du roman qui aime Madame T. Leur amour est réciproque, mais cela ne les empêche pas de rompre.

Par ailleurs, on y trouve aussi une fresque assez pittoresque du Bucarest des années 1930.

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Dernière nuit d'amour, première nuit de guerre

J’aime la littérature roumaine, je m’y consacre autant que je peux et j’aime surtout la défendre. J’ai toutefois un sérieux problème avec cet auteur et son style. Je pense qu’il y a largement matière à se faire une idée sur des auteurs de la même époque, avant de s’attaquer à ces 400 pages qui risquent de passer pour indigestes : Kant s’invite entre la fiction de la quête de l’amour absolu (l’adultère, bah, cela n’arrive qu’aux autres !) et le reportage de guerre.
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Dernière nuit d'amour, première nuit de guerre

1916. Le narrateur, Stefan Gheorghidiu, vingt-trois ans, a récemment été mobilisé suite à l'entrée en guerre tardive de la Roumanie. Obnubilé par l'obtention d'une permission qui lui permettra d'honorer un rendez-vous crucial, il se montre très insistant auprès de ses supérieurs... C'est Ela, sa femme, qu'il doit retrouver à Câmpulung, une ville voisine. En revenant sur leur tumultueuse union, il nous éclaire sur l'empressement anxieux avec lequel il attend cette rencontre.



Les époux se sont connus étudiants, et mariés assez vite. A la suite d'une sordide histoire d'héritage, Stefan refusant de faire valoir ses droits par dégoût du conflit et des démarches, leurs rapports se refroidissent. Il est bientôt la proie d'une jalousie maladive, allumée à l'occasion d'un séjour à la campagne avec des amis, au cours duquel sa femme semble flirter avec un danseur à succès... lasse de sa suspicion maladive, cette dernière finit par le quitter. Stefan n'a alors de cesse de la chercher, de la poursuivre à travers Bucarest, rôdant à proximité des lieux qu'Ela est susceptible de fréquenter, tentant de l'apercevoir en compagnie de son amant. En vain.



Il décrit minutieusement les affres dans lesquels le plonge sa jalousie obsessionnelle, les blessures qu'elle inflige à son orgueil. Il rumine, ressasse à l'envi les motivations qu'il imagine être celles de son épouse, reconsidère toute leur relation à travers le prisme de sa méfiance et de son mépris, remet en cause la sincérité des sentiments passés.



La deuxième moitié du roman nous renvoie avec Stefan sur le front, scindant radicalement le récit, qui semble alors basculer dans un autre monde, comme si le héros, en l'espace de quelques jours, changeait à la fois de vie et de personnalité.



Les soldats, mal préparés à cette guerre dans laquelle, jusqu'au dernier moment, personne ne pensait s'engager, subissent longues périodes d'attente et ordres contradictoires, prétexte à des épisodes "comiques". Mais l'impression de se livrer à une "promenade dominicale" laisse bientôt la place aux premiers échanges de tirs, aux premiers blessés... Confronté à l'absurdité de la guerre et à l'omniprésence de la mort, Stefan mesure la vacuité de ses préoccupations conjugales, et la mesquinerie des conflits dominant le quotidien des individus. Il se questionne sur sa valeur, son courage, comme si la guerre lui faisait retrouver non seulement la mesure des choses, mais aussi une certaine forme d'humilité. Il garde aussi une certaine "hauteur", une indépendance d'esprit qui l'incite à ne pas souscrire à la haine de l'autre, de l'ennemi qu'on lui désigne : il fait la guerre sans hostilité ni désir de tuer, ne croyant pas en la supériorité des races, et distinguant l'amour de la patrie des tendances de conquêtes économique de l'Etat.



Je dois avouer avoir eu beaucoup de mal à mener à bien cette lecture, essentiellement en raison de la personnalité horripilante du narrateur, qui exprime à travers de nombreuses digressions pseudo-philosophiques, du moins dans la première partie, une vision aigrie et pessimiste du monde, et un sentiment de supériorité vis-à-vis de ses semblables, qu'il juge médiocres et malhonnêtes.. de même, son comportement excessivement jaloux l'amène à des considérations misogynes, à juger toutes les femmes comme étant futiles et vénales. Le style, par moments empesé, a par ailleurs accentué la dimension laborieuse de ma lecture, malgré une seconde partie plus intéressante, et redorant quelque peu l'image du héros...


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Dernière nuit d'amour, première nuit de guerre

A découvrir!
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Madame T.

Deux héroïnes se disputent le premier rôle dans ce roman du roumain Camil Petrescu. L’une, la Madame T. du titre français, est d’autant plus présente qu’elle n’apparaît souvent que de manière détournée. L’autre, c’est la Bucarest des années 1930, croquée sur le vif alors qu’elle s’affranchit tout juste des rigueurs du XIXe siècle pour se lancer à la conquête des nouvelles modes avec toute la vigueur d’une jeune capitale. Bucarest sert de cadre omniprésent aux divers duos amoureux qui ponctuent les deux récits qui forment la plus grande partie de Madame T.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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