Deuxième émission live facebook avec quatre auteurs de l'anthologie Nuits de Bretagne : Séverin Foucourt, Rose Morvan, Camille Salomon et Morwenna le Bevillon.
Nous y abordons quatre nouvelles légendes : la sorcière Naïa, les korrigans, Yannig an Aod et les lavandières de nuit.
Retrouvez le livre sur notre site : http://editionsluciferines.com/catalogue/nuits-de-bretagne/
Cancer.
Ce mot résonne dans ma tête. Il est moche. Il y a des mots drôles, d'autres qui font peur. Lui, il est brutal, il attaque, il percute de plein fouet.
Cancer.
Sais-tu ce que c'est, cher journal?
C'est une vilaine maladie qui s'infiltre dans le corps et qui se bagarre avec la vie. Il a gagné. Il a pris la sienne et je crois qu'il a brisé mon coeur.
Parce que la musique nous rend vivants, bien plus que les maths ou le français. Parce que la musique nous rappelle Papi et Mamie. Parce que la danse nous délivre de cette vie cloisonnée, plus que n’importe quelles études ne pourraient le faire. Tout simplement parce que le breaking nous rend heureux, tout le temps.
Les mandragores aux racines mi femme mi nourrisson reposent dans leur pouponnière de terre et de sable
Cher journal,
Hier j'ai vécu la pire journée de ma vie. Je t'écris parce que je ne trouve plus le sommeil. J'ignore l'heure qu'il est, j'ai jeté mon réveil par terre et il s'est cassé. J'ai bien essayé de me rendormir, mais je n'arrêtais pas de me tourner et me retourner dans mon lit, et puis j'ai repensé à toi. [...]
Tu es le dernier cadeau qu'elle m'a fait.
Dis donc, toi, la gamine, tu ne manques pas d’audace ! Comment oses-tu manquer de respect à un pirate ? Au lieu de rire, tu devrais craindre pour ta vie, morveuse ! La police te cherche, et je ne dirais pas non à quelques pièces d’or !
Le bateau du capitaine glissait sur les flots à bonne allure. C’était un brigantin à deux mâts, fier et léger, que le vent portait gracieusement.
Sur le pont régnait la bonne humeur qui suit une bonne prise. En effet, un peu plus tôt, l’équipage avait glorieusement pillé un navire marchand anglais. Ils avaient ramené le butin à bord de leur embarcation : des barils de rhum, de poudre et des balles de sucre. Tous s’en donnaient à cœur joie maintenant. Ils ne s’étaient pas souciés de l’équipage ennemi qu’ils avaient balancé par-dessus bord, un festin pour les requins !
Ça pue l'amour à plein nez. Je crois que mon crâne va éclater en mille morceaux... comme mon coeur. Mes débris formeront certainement un puzzle à plus de mille pièces, bon courage à celui qui voudra me recoller.
C'est comme si j'étais prise au piège. J'imagine que je vais devoir parler, un jour où l'autre, mais pour dire quoi ? Comment compte-t-elle m'aider ? Si c'est pour dire qu'elle comprend ma douleur, que la perte d'un parent est terrible, je prendrai mon sac et je m'en irai. Je ne crois pas que quiconque puisse comprendre ces choses-là.
Quand elle s éloigne trop longtemps de son manuscrit, elle peut presque les entendre taper du pied là-haut, la
Pressant de se remettre rapidement au travail. Elle les imagine alors, figés dans la dernière scène écrite, les gestes et les mots en suspens dans un ailleurs inconsistant.
Disparaître... Comme si maman s'était volatilisée, évaporée comme une petite goutte d'eau au soleil. Ce mot est joli, je trouve, mais la réalité ne l'est pas. Maman n'est pas une victime, une disparue, que l'on pourrait retrouver un jour. Maman est morte et je ne la reverrai jamais.