Citations de Cara Vitto (60)
Pas de réseaux, zone totalement blanche. Pas d’Internet, pas de technologie, uniquement la nature. Une source à proximité, construite avec des matériaux entièrement naturels : bois, pierre, tuile en ardoise. Pas de pollution. Aucun voisin, il est le seul sur son vallon. Il va pouvoir regarder la voûte céleste, le soir. Il est tellement heureux, il la lui fera visiter !
Moins on en dit, mieux c’est. Devise de la boîte et on évite les précisions devant des tiers, n’est-ce pas ? Tu l’as bien énervé Baroni tout à l’heure, dis-je en lui décochant un clin d’œil.
La communication, ce n’est pas simple ! Et pourtant, on en fait des stages pour développer l’écoute, chez nous ! Faut dire que j’avais loupé le dernier. Enfin bon, passons. Si je me souviens bien, vous m’aviez dit que Marc travaillait dans le domaine de l’intelligence artificielle et moi j’ai bêtement cru qu’il travaillait sur l’intelligence artificielle des micro-robots !
Mes compétences techniques ne me lâchaient pas. On pouvait toujours compter sur la science. Néanmoins, j’écrasai une inquiétude sourde et croissante qui ne cessait de gonfler dans ma gorge.
J’étais trop déstabilisé pour focaliser mon attention sur des éléments qui pourraient s’effacer à tout moment de ma mémoire. Même des éléments aussi basiques que mon identité. J’insistai, un justificatif officiel me permettrait de ne pas me tromper et de gagner du temps.
C’est génétique. Si les filles mettent des jupes trop courtes, c’est normal s’il y en a que ça excite. On ne peut pas le nier, c’est un fait.
L’autre jour, par exemple, j’ai omis de compléter une des fiches quand j’ai bouclé un type pour harcèlement de rue, vous savez le genre d’énergumène qui ouvre sa braguette devant les filles dans les bus, eh bien, on a dû le relâcher juste parce que j’avais oublié de remplir cette foutue fiche. Vous vous rendez compte ? Bon, on l’a quand même chopé le jour d’après. On l’a pris sur le fait, sur la ligne S, positionné sur les places arrière, il sortait son bazar dès qu’une femme s’asseyait en face de lui et il s’astiquait comme un démoniaque.
Elle avait beau me dévisager avec insistance, aucune expression, aucun indice ne révélait ses pensées. Elle était blindée. Un vrai bouclier enveloppait ses réflexions. Normal, pour un policier qui avait affaire avec nombre de malfaiteurs.
Laissez-vous bercer par le bruit de la mer, le ressac, le vent et concentrez-vous sur le va-et-vient des vagues sur le rivage. Puis, vous vous imaginez revenir à votre bureau. Vous êtes en train de travailler sur vos scarabées. Vous êtes heureux. Tout se passe bien. Vous allez bientôt aboutir. Maintenant je vais compter à rebours, de dix à zéro. Quand j’aurai terminé, vous serez ailleurs, vous aurez peut-être atteint un état de conscience élargie.
Nous n’allons pas les affronter frontalement, nous allons négocier avec eux. On n’attaque jamais frontalement un démon.
Parfois, c’est juste un sentiment d’oppression, une vague angoisse, une ombre sombre qui plane au-dessus de moi et d’autres fois, ce sont de vrais cauchemars. Des trucs horribles.
J’ai l’impression de faire un pas en avant et deux en arrière. La séance d’hypnose n’a rien donné et au travail, eh bien en fait, je réalise qu’il y a beaucoup de trous dans la raquette.
Entre mer et terre. Deux amants, seuls au monde où nous respirions la quiétude d’un lieu d’une intense beauté. Sûrement les meilleurs moments de ma vie. Des moments perdus, oubliés.
Il est tout seul, ici, Louis, il ne connaît personne. C’est pas toujours simple la vie d’un étudiant étranger.
Il a carrément engueulé Louis. C’est vraiment pas juste, ce n’est pas de sa faute, à Louis, c’est un bon petit gars qui bosse bien, franchement, s’en prendre à lui c’était pas correct. Il lui a passé un de ces savons ! Devant tout le monde en plus ! Il l’a traité de mollusque décérébré, d’idiot des montagnes et d’organisme unicellulaire.
Sur Internet, j’avais lu que la semelle d’une chaussure contenait plus de germes que la bouche d’un chien. J’avais donc facilement adopté cet automatisme et je respectais son obsession pour tout ce qui concernait le sol.
Le petit monde des passionnés de vagues géantes était reparti et seul un irréductible surfeur bravait le mauvais temps. Il attendait la bonne vague. Je prévis machinalement qu’elle arriverait d’ici sept à huit minutes.
Non seulement je ne me souvenais que de maigres bribes concernant mon passé lointain, mais je réalisai aussi amèrement que les dernières semaines avaient totalement disparu de ma mémoire.
Nous devons agir, arrêter d’écouter notre cerveau reptilien et regarder la réalité en face. Nous allons droit dans le mur et si nous ne faisons rien, nous allons nous écraser comme des idiots.
J’étais consciencieux, méthodique, je savais que ce genre d’informations ne s’écrivait pas à côté du poste de travail. Je ne pouvais pas rester comme ça, seul comme un idiot devant ma machine. Je devais trouver une solution, rentrer dans cette foutue bécane !