Citations de Carla Hay (50)
Pendant un instant suspendu, je n’étais plus l’homme qui donne sa vie pour le football et qui aujourd’hui, ne vaut plus rien, car il ne peut pas s’exprimer sur un terrain. Elle me rappelle que le sport est à la fois ma plus grande source de bonheur, mais aussi une prison. Si je ne peux pas exprimer mon talent, qu’est-ce qu’il me reste ?
’est pas possible cette vision archaïque de la princesse en détresse qui a besoin d’être secourue ! Je suis indépendante, je ne serai jamais, jamais une petite chose qu’on peut briser alors, ne pense plus que c’est à toi de prendre des décisions qui me concernent !
Je profite de cette vue des jardins si bien taillés, de ce verre de Nero dʼAvola qui fait briller mes lèvres. Le soleil qui rejoint lʼhorizon nous aveugle légèrement et jʼai soudain envie de stopper ce moment doux pour une petite folie.
Son regard est vraiment intense et j’avoue que je peine également à regarder ailleurs. Vivement que le photographe le fasse se retourner, qu’est-ce qu’il lui prend d’ailleurs, je me sens mal à l’aise. Dans la salle tout le monde a les yeux rivés sur lui, et pourtant personne ne s’aperçoit de ce qu’il regarde réellement. Je ne sais pas comment associer le plaisir d’être le sujet de son observation à la gêne que cela me procure maintenant.
Mon cœur manque un battement. Cette femme est une énigme, elle ne ressemble à aucune nana que j’ai pu fréquenter. Elle est tout ce qui pourrait ébranler la confiance d’un homme et pourtant, si proche d’elle, je vibre comme jamais.
On ne prévient pas assez les petites filles que le prince charmant à un poignard dans la main droite qui peut massacrer notre cœur de guimauve, sans raison, juste parce qu’il en a la possibilité.
Jʼai été quelle genre de débile à avoir peur de ce que tu pouvais impliquer. Je nʼétais pas bête en réalité, je savais juste que ce type de situation merdique pouvait arriver. Je savais que je pouvais retomber dans cette fragilité totale.
Et à cet instant, je réalise quʼà aucun moment je nʼai pensé à ce quʼelle penserait elle, de tout ça. Je nʼose même pas imaginer sa réaction. Elle va me tuer.
On ne peut pas être insensible au sport quand on vit en Italie et surtout par rapport au football. Je ne suis pas une spécialiste et mes deux collègues du jour le savent. Je relis mes questions, une par une, à la fois pour me rassurer et pour avoir l’air plus naturelle pendant l’entretien. Je vois à ce moment-là qu’on arrive à l’entrée du Centre de la Juventus. Je m’adosse correctement à la banquette, je m’immobilise en respirant profondément. Je suis concentrée.
Quel traquenard, je ne sais pas du tout quoi faire. Si je sais, mon instinct me dit de refuser. Ma zone de confort est une bonne protection. Accepter c’est sauter d’un avion sans parachute, c’est du stress sans aucune garantie que j’en ressortirai gagnante.
Quand on est premiers de Serie A, perdre contre une petite équipe n’était pas franchement l’idéal mais on sait que le manque de concentration en deuxième partie de saison peut avoir cette conséquence. Mais en plus, voilà que je suis blessé en plein mois de mars. C’est une période où on doit être au top pour gagner le plus de matchs possible mais il a fallu qu’un défenseur, pas assez rapide, vise ma cheville à la place du ballon.
On dit souvent que les gens qui bossent en freelance sont plus adeptes de la procrastination, de la liberté et allergiques au cadre classique du salariat. Je suis tout l’inverse à vrai dire. Je fais à peu près la même chose tous les jours, un peu par confort, je l’avoue. Je travaille avec les clients qui me correspondent, je choisis comment je mène ma vie. Le salariat c’est limite dépassé. Bon j’exagère peut-être mais j’aime le contrôle que me procure ma vie indépendante.
À cet instant, je comprends que je vais regretter de lui avoir ouvert ma porte ce soir. Il est impossible que je sorte indemne de cette nuit. Peut-être que jusqu’à notre premier baiser, j’aurais pu y échapper, mais là, je suis foutue.
Le cliché de l’Italien séducteur dans toute sa splendeur. J’ai beau être née dans ce pays, la confiance qu’ont parfois ces hommes me dépassent ; ils semblent penser que le monde entier leur appartient.
J’avais besoin de lui montrer que si elle perdait la partie, je la perdais également. Entre nous, il ne peut y avoir un gagnant et un perdant, nous sommes forcément tout l’un ou tout l’autre.
Mon naturel précautionneux ne fait pas le poids face à mes rêves qui me démangent.
Je veux que les saisons défilent, que les fleurs se subliment, je veux noter chaque rêve sur un carnet pour en rire dans dix ans quand je réaliserai que certains étaient follement stupides. Mais par dessus tout, je souhaite que James reste là, à me prendre dans ses bras, à minimiser mes défauts mesquins. Il ne me rendra pas parfaite, toutefois je sais qu’avec lui le soleil brillera plus fort .
C'est presque indécent d'aimer aussi vite, aussi fort, c'est même irrationnel tant de passion entre deux personnes qui, il y a encore quelques semaines, voulaient s'étriper, pourtant je sais désormais qu'il n'y a rien qui m'empechera de m'éloigner d'elle.
« Je vous harcèle pour arriver à mes fins, et vous m’envoyez balader, c’est comme ça que cela fonctionne entre nous, non ? argumente-t-elle, avec un léger sourire en coin. »
Être avec elle est toujours un parcours du combattant, et là, je la pousse à me faire chier encore un peu plus.