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Citations de Catherine Gucher (39)


-Te souviens-tu Général Bouton d'Or de Grand-Père Dyl, qui a vu, bien avant nous, dans le noir de vos âmes ? Que sont devenus Niyol et Abiha enrôlés pour livrer leurs frères aux appétits avides de la Black Soul Coal Compagny ? Combien de morts avez-vous sur la conscience ? Combien t'ont-ils payé pour nous voler notre terre, empoissonner l'eau de notre réserve ? Comment croire à la loi du BIA quand nos familles ont vu l'acharnement que vos hommes mettaient à nous priver de notre bétail, à détruire nos hogans ?
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Pour la première fois de l'histoire une femme de notre peuple accède au somment de l’État, au Ministère chargé des territoires et des ressources naturelles.
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Ils lèvent leurs verres à tous les orphelins de l’histoire, aux combattants jetés dans les fosses communes, aux mères arrachées à leurs enfants confiés à une poignée de catholiques franquistes aux fins de rééducation, et abandonnées à la misère et la mort.
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Il croise de longues ombres noires, des silhouettes que rien ne distingue les unes des autres. Elles marchent sans bruit, la tête haute, le visage masqué, enveloppées de l’habit linceul, qui les recouvre, les protège et les fait disparaître aux yeux des hommes. Elles forment une troupe hautaine et silencieuse, regards cachés sous le voile, qui traverse l’espace, et le blesse, le ramène en arrière, au lieu de la douleur.
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Elle se dirige vers la sortie et suffoque soudain, éblouie de tant de soleil. C’est comme une vague longue qui enfle et vient s’échouer à ses pieds, chaude, épicée, souriante, et qui, l’instant d’après, la roule et l’emporte, loin des rancœurs, du chagrin, de l’hiver et du froid.
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Ruben cherche au fond de ses souvenirs. Les mots qui sortaient de la bouche de sa grand-mère, lorsqu’ils traversaient les cols des Pyrénées, n’étaient pas des actions de grâce mais des insultes contre tous les curés, le bon Dieu et les saints qui s’étaient rangés du côté de Franco.
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Alors il s’approche et prend sa main, et il chante encore, avec elle et toutes les femmes du monde, d’Italie ou d’Espagne, d’Algérie sûrement aussi, toutes les femmes qui mettent au monde des hommes comme lui, errants et désarmés, émus et traversés de toute la douleur du monde.
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Jeanne pense que la vraie vie se fait sans bruit, en chuchotements et murmures, et que dans les profondeurs des nuits d’encre, des êtres naissent et meurent.
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Dans le soir bleu de la montagne ardéchoise, leurs yeux se tournaient vers ces pays lointains qui avaient fait d’eux des femmes et des hommes transis, pétris de doutes. Mais lorsque la nuit tombait, une vieille nostalgie ranimait leurs anciennes convictions.
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Elle n’a jamais cru que la tendresse humaine pouvait tenir lieu d’avenir. Il lui faut des combats, des mondes à reconstruire, des utopies en chantier. Comment vivre sans croire ?
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Le conquistador cubain aux yeux de braise donnait raison à leurs élans. Leurs visages brouillons encadrent maintenant celui de Fidel, sa barbe broussailleuse, son cigare, sa casquette, son treillis.
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Elle a un peu épaissi mais ses rondeurs la rendent plus séduisante. Et lorsqu’elle marche, de son pas sûr, le long des drailles chaudes, à la recherche d’essaims perdus ou de l’or noir des chênes, elle donne immanquablement envie de la suivre tant son allure est promesse.
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Au bout de sa vieillesse, elle savait tout de l'existence: que la vie ne s'arrête vraiment que lorsque le dernier souffle est rendu et que jusqu'à cette extrémité, chacun est responsable de l'avenir qu'il offre à ses rêves.
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Jeanne sait ce qui la sépare de son fils: une vision du monde, la voix des exilés, les dénonciations des militants des droits de l'homme. Elle comprend le refus du vieux monde, d'un ordre trop établi qui ne laisse aucune place à ces trentenaires désabusés. Elle entend leur souffrance et leur appétit de construire un autre monde, d'audace et d'initiative, à leur image. Mais en elle résonnent plus fort le cri des ouvriers jetés hors de leurs usines, les pauvretés indignées, et toutes les voix anonymes, silencieuses de ceux qui vivent à la rue, des trop vieux qui n'intéressent plus personne... Leurs regards ne portent pas au même endroit: une simple question de génération? Parfois, il lui arrive de penser que ce qui les déchire encore plus, c'est ce chemin d'amour qu'ils n'ont pas su trouver.
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Jeanne porte en elle cette voix tonitruante qui haranguait les foules: "Hasta la victoria siempre". Elle n'a jamais cru que la tendresse humaine pouvait tenir lieu d'avenir. Il lui faut des combats, des mondes à reconstruire, des utopies en chantier.
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La compassion se nourrit de pitié et je déteste la pitié à cause de tout le mépris et de la suffisance qu'elle contient.
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Je sais maintenant qu'aucune guerre ne vaut la vie.
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De l'Espagne, personne ne parlait plus. Et quand sa voix d'enfant curieux laissait sortir une question, l'abuelita et les voisines mettaient leurs mains sur sa bouche en guise de bâillon. Maintenant il aimerait savoir. À cause de la vieillesse peut-être, avant qu'il ne soit trop tard. Il n'espère pas retrouver le parfum de sa mère, ni la rudesse piquante de la barbe de son père. Trop de temps passé. Mais peut-être le parfum d'une étoffe, une tombe, un lieu : s'agenouiller, pleurer, remonter jusqu'au bout les méandres de leur vie, pour que la sienne s'apaise enfin.
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Elle se dirige vers la sortie et suffoque soudain, éblouie de tant de soleil. C'est comme une vague longue qui enfle et vient s'échouer à ses pieds, chaude, épicée, souriante, et qui, l'instant d'après, la roule et l'emporte, loin des rancœurs, du chagrin, de l'hiver et du froid.
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Sur le canapé du salon, où Mario l'a laissé, Ruben sent dans son ventre un petit serpent de peur qui rampe doucement, sans faire de bruit. Il remonte dans son estomac et déjà son venin se propage dans sa gorge. Cet animal ne cesse de le torturer depuis longtemps et ce que craint le plus Ruben, c'est l'odeur du sang qu'il traîne avec lui. Il n'est jamais parvenu à s'en défaire. Et à chaque fois,les mêmes images reviennent : les murs de la ruelle des étoiles éclaboussés du sang des jeunes villageois qui courent pour échapper aux balles des franquistes, la grand-place d'Oran et les corps des militants du FLN tombés sous les grenades de l'OAS, la rivière rouge qui coule sur la jambe d'un frère... Et toujours le même vacarme, comme le mugissement terrible d'une horde de fauves déchaînés. C'est à cause de ce petit serpent-là qu'il s'oblige à nager chaque matin dans les bras de la mer.
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