Catherine Latteux

Vous n’auriez pas aperçu Monsieur Matuvu ?



Chapeau gris et bleu, costume sur mesure dans les mêmes tons, pantalon couleur écrue, souliers en peau de crocodile. Un homme bon chic bon genre ma foi, vous voyez le style !



Non, vraiment, vous n’avez pas vu Matuvu… Pas moi, non, Monsieur MATUVU enfin !



Très bien, vous n’avez rien vu. Sinon, par hasard, vous auriez peut-être croisé Lison ?



Une jeune fille pas bien riche mais entourée de centaines de fleurs, coquelicots et œillets jaunes enveutuenvoila. Imaginez boucle d’or sans ses trois ours chez Floralia…(1)



Non plus ! Vous êtes sûr de ne pas confondre avec lisons... un album par exemple. On parle bien du prénom LISON… Non, non, ne vous énervez pas, mais comme vous n’aviez pas bien compris avec le nom MATUVU !



Bon, écoutez, pour calmer les choses, je vous propose alors de se rendre directement chez Lison vers la rue des fossés fleuris pour tenter de débusquer notre blondinette.



Mais que vois-je ! Mais qu’entends-je ! Mais qu’hume-je !



Matuvu et Lison discutent sur le trottoir en mangeant des petits fours encore tout chauds sous le balcon fleuri.



Comment est-ce possible ? Comment ont-ils bien pu se rencontrer alors que tout les oppose ? Et puis dans la famille de Matuvu, vous imaginez les Kendiraton sur le comportement de Monsieur ?



Conclusion : si vous voulez comprendre les dessous de cette rencontre improbable et le dénouement de cette histoire bien différent des albums de prince ou de princesse, foncez acheter ou emprunter cet album plein de poésie de Catherine Lafaye Latteux illustrée magnifiquement par Alice De Page.



Et enfin merci à Babélio et aux éditions Mazurka pour m'avoir permis de découvrir cette pépite !



(1) Ne cherchez pas plus loin, c’est juste une rime en A pour évoquer les fleurs !

Il y a quelques années, j'ai aperçu ce livre au salon Quai des Bulles à Saint-Malo et je l'ai acheté sans hésiter, séduite par cette magnifique couverture. Même si le livre est court, il s'est oublié dans ma montagne de livres à lire, c'est pourquoi je l'ai lu seulement maintenant.



Nous allons faire la connaissance d'une jeune sculptrice qui décide de partir à la rencontre des Chimères, en commençant par un tour dans on jardin, avant de faire un véritable voyage... Ces Chimères serviront d'inspiration à l'artiste afin de réaliser LA sculpture...



J'ai vraiment beaucoup aimé cet album, qui s'adresse aux adultes comme aux enfants. Le texte est très réussi et nous entraîne dans un univers poétique et onirique, au travers des contrées où se cachent les magnifiques Chimères.



Quant aux illustrations, elles sont très belles, voire époustouflantes à certains moments ! J'ai beaucoup aimé l'utilisation des couleurs qui sublimait le trait de crayon et donnait une ambiance automnale au récit, et prolongeait l'aspect onirique apporté par le texte...



L'album nous entraîne dans un monde onirique et poétique et les illustrations sont magnifiques ! J'ai aimé faire la rencontre des Chimères en compagnie de cette sculptrice ! Une belle aventure et une très bonne lecture !

Dans un pays imaginaire vit un horloger sans âge qui passe son temps à réparer le temps, parce que "toutes les heures sonnent, la dernière tue".

Il vit là, dans sa boutique au nom de "La porte du temps", avec sa fille Miette qui s'ennuie et qui souhaite que le temps passe plus vite.

Alors, entourée de montres,d'horloges, de pendules, Miette rêve...elle rêve de rencontres...de fantaisie...

Un jour elle entend le brimbalement d'un défilé qui passe dans les rues ; malgré les avertissements de son père, elle suit le cortège, elle suit la petite géante qui l'invité..."quand soudain au loin, les carillons sonnent [...]"

Apparaît alors l'Ankou !



Cet album ne s'adresse certainement pas aux plus jeunes des lecteurs.

Le texte, d'ailleurs très poétique, n'est pas facile d'accès et le symbolique caché, aussi bien dans le choix des mots que dans la thématique même (le temps qui passe, la mort) ne peut être lu qu'en accompagnement d'un adulte qui saura expliquer qui est Ankou. (Excepté pour les enfants vivants en Bretagne)

Les très belles illustrations de l'Argentin Agustin Montiel sont mises en valeur par le grand format. Les tons dominants de vert tendre au vert foncé et comme estompés par le temps qui passe représentent l'environnement de Miette. Au contraire, la jeune fille à la chevelure fuchsia et sa robe rayé mauve, dessinée aux traits nets, figure une fleur qui éclôt et une vie à venir...

Un superbe histoire avec de magnifiques illustrations. Un moment de poésie et de douceur avec en plus une dimension humaine remarquable. L'illustratrice est qui plus est très sympa et passionnée ce qui n'enlève rien!
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Je remercie Babelio et les éditions Lumignon pour ce livre reçut grâce à la masse critique du mois de mai. Une jolie découverte.

Une sculptrice part pour un voyage extraordinaire et poétique à la recherche d'un sujet d'inspiration pour sa prochaine œuvre.

Un texte très poétique, une mise en image, à la fois colorée et élégante, d'animaux imaginaires et fabuleux.

Très beau texte, rythmé, voire musicale dégageant une grande poésie.

Illustrations magnifiques en pointillisme et arabesques à 4 couleurs : noir, blanc, gris et bleu.

Histoire qui s'approche du conte traditionnel chargé de beaucoup d'espoir et de beauté.

C'est fin, élégant et beau.

Bref j'adore !

Les humains manifestent à cause de la pollution provoquée par les pets répétitifs des vaches. Seulement, deux mouches vont se poser la question : à qui revient les torts, au final ? Oui, à cause de qui Marguerite, la vache, pète ? Des humains, et de la nourriture qu'ils donnent à leur bétail. Les deux mouches, s'apercevant que la planète est polluée à cause des Hommes, vont venir en aide à leur amie.



J'ai cet album amusant, d'une part par son thème original et peu abordé, et d'autre part grâce à l'écriture amusante de l'auteur. En effet, les phrases sont sans cesse ponctuées de rimes et de jeux de mots qui m'ont fait sourire.



Ensuite, il faut bien avouer que les dessins sont très simples mais vraiment très chouettes. Il y a beaucoup de couleurs, c'est gai, et ça donne envie de feuilleter encore et encore ce livre.



Et, pour finir, la thématique abordé est vraiment intéressante. En 32 pages, dans un livre pour enfants, on va nous parler de la pollution créée par l'Homme et de l'environnement. Bravo pour cette sensibilisation !
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Des albums sur les poux il y en a pléthore et évidemment les bibliothèques sont également contaminées par ce phénomène pour le plus grand plaisir des enfants. Je ne sais pas si c'est le célèbre Rendez-moi mes poux de Pef (1984) qui a incité les auteurs à se saisir du sujet.

Là le titre annonce la couleur (ou le dégoût), ensuite carte d'identité de la bête. Et dès les premieres pages " ça patrouille, ça vadrouille, ça magouille .." Et vraiment c'est dit " c'est dégoutant", il faut agir : inspection, remède, éviction. Joseph s'en moque un peu de tout ça. Surtout qu'il en est débarrassé. Sauf que...

Un album mené tambour battant, pour s'amuser mais qui montre que le sujet est loin d'être clos. Poux,ah !

L'article complet avec les photos est dispo sur le blog (suivre le lien en bas) ;)



Hello evribody, on revient aujourd’hui pour vous présenter un ouvrage reçu grâce à la masse critique Babélio. Cimer Bab’ et cimer Le Lumignon (qu’on aime d’amour). Voici donc Sur la piste des chimères, un album avec de fabuleuses illustrations et de non moins fabuleux textes.



Vous avez bien compris, j’ai adoré ce bouquin. On y suit une sculptrice-aventurière qui traverse des contrés et rencontre des chimères pour puiser son inspiration et faire THE sculpture. Au fil des pages, on rencontre des créatures fantastiques mélange d’animaux plus ou moins réel et d’éléments du paysage.



A chaque page, on retrouve une nouvelle illustration avec un nouveau contexte et une nouvelle chimère. On se balade en forêt, dans la savane, au cœur des océans… et regardez-moi ces illustrations ! Je suis restée en émoi dix minutes devant chacune d’entre elles, elles sont si jolies et pleines de détails mais font aussi complètement écho à la poésie du texte (ça marche aussi dans l’autre sens). J’ai également apprécié l’héroïne qui n’est qu’esquissée sur les pages, pour laisser toute la place au reste de la scène à laquelle on assiste.



Du coup, parlons du texte, il est très court et retranscrit le voyage de notre aventurière avec douceur et subtilité. C’est hyper poétique et c’est fort joli.



Tout ça pour dire que c’est un très bel album sur la beauté de la nature et de l’imagination : à mettre entre toutes les mains ! J’étais ma foi, fort conquise !



Kin
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C'est un magnifique album pour les enfants qui aborde le thème de la maladie.

Ce n'est pas n'importe quelle maladie que les auteurs ont choisi d'aborder. Il s'agit ici de la maladie des enfants de la lune ou également appelée xeroderma pigmentosum. Celle-ci n'est pas souvent présente dans la littérature de jeunesse et cet album est l'un des rares ouvrages à l'aborder et qui permet de la faire connaître à des enfants.

Ainsi, l'un des personnages, la petite fille, est touché par cette maladie rare. Une amitié se lie entre elle et son voisin. L'histoire est pleine de poésie. Elle évoque la solitude du personnage malade et permet également de dédramatiser un peu cette maladie, de la connaître.

A la fin de l'album, un page est consacrée à la maladie afin de sensibiliser les lecteurs à celle-ci.

Nous pouvons aussi évoquer les dessins d'Oréli Gouel qui sont magnifiques. le jeu sur les couleurs, la forme des dessins sont vraiment bien réalisés.

Monsieur Matuvu est un jeune homme toujours tiré à quatre épingles et qui ne peut imaginer plus exaltante activité que de faire du shopping et de pavaner dans la cité. Mais un jour, il rencontre Lison qui va lui faire découvrir que les choses matérielles ne sont au final que secondaires et que l'amour peut vous faire oublier tout ce qu'il y a autour.



Tout de suite attirée par la jolie couverture de cette album, avec ces deux personnages qui se guignent de recto en verso, j'ai su, dès la page de garde, que j'allais être séduite. Un album qui s'ouvre sur un coquelicot et des macarons, je ne pouvait qu'être emportée.



L'histoire de Monsieur Matuvu est simple mais porteuse d'un joli message d'abandon du superflu pour privilégier un retour à l'essentiel. Mais cet album est avant tout un petit bijou grâce aux magnifiques illustrations d'Alice De Page, dans des tons pastels et doux. J'ai beaucoup aimé l'explosion de fleurs à toutes les pages (ahhh les coquelicots, ahhh les passiflores) et le côté "poupée de tissu" des personnages. Les perspectives et points de vue sont également une réussite.



Mon seul point négatif serait: c'est tellement beau qu'on a presque plus envie de confier cet album à nos têtes blondes.

Une petite fille grandit au milieu des loups qui l'élèvent comme l'une des leurs. Mais tout bascule lorsqu'elle est rencontre un humain... Car les humains se rapprochent de la forêt et l'heure des choix se rapproche.



Très belle histoire sur l'adoption et l'environnement, environnement familial et environnement naturel.



Le tout servi par de magnifiques illustrations, c'est graphiquement très réussi et on a presque déçu de voir cet univers original s'interrompre à la dernière page. On verrait bien une adaptation sur grand écran.

Une partie de cache-cache, et Pépin le petit lapin compte jusqu'à 10 pendant que ses petits copains filent se cacher dans la forêt. Lorsque Garou le loup sort d'un trou et s'invite dans la partie.



Une couverture souple, du papier de qualité, le trait est naïf mais expressif, 2 couleurs seulement du noir et du rouge sur un fond blanc. Le texte, sur les pages de gauche, est écrit en rimes comme une poésie, les majuscules et les points sont rouges, délimitant chaque phrase. A droite, les illustrations organisées en vignettes ou en pleine page, apporte de la modernité et du dynamisme.

Le trait est enfantin mais expressif. Les arbres ressemblent à des pommes d'amour, les lapereaux sont craquants et le loup à un petit air bien malicieux.



Quel charmant petit livre ! Porté par une maison spécialisée en lecture confortable, dont "l'ambition est d'aplanir les difficultés de lecture pour que les livres soient toujours synonymes de plaisir, d’émerveillement et d’épanouissement."

Objectif atteint !
Lien : http://www.levoyagedelola.com/

Nous serions presque dans un conte avec l'univers de cette louve qui tombe en amour pour cette enfant.



Pas d'"Il était une fois..." mais cela résonne tout de même dans un coin de notre tête et la suite est d'une magie naturelle très forte, celle du coeur.







De quoi parle Loupiote?



Il était une fois dans cette histoire, une louve trouva un bébé abandonné dans la forêt et la déposa donc devant une chaumière.



Quelques années plus tard, l'animal s'aventura de nouveau près de la chaumière pour s'assurer que l'enfant était en bonne santé. Ce fut mauvaise pioche pour l'accueil de l'enfant car la fillette était traitée et élevée comme une domestique, rompue aux tâches de la maison durement.







Nous apprécions cette âme de louve qui s'attache facilement et férocement, non satisfaite de sa propre portée, la louve s'est faite garante des petites âmes qu'elle a en quelques sorte adoptée de coeur, nous le voyons bien.



On ne peut représenter plus distinctement l'instinct maternelle.



Cela devrait plaire aux mamans qui liront à leurs petits écouteurs d'histoires.







L'esthétique de l'album est délicat, comme de la neige filée en pelote, tissée en dentelle sur un fond de nuit grisâtre et terne, les feuilles des arbres sont des flocons d'étoiles.



L'ensemble symbolise presque une beauté persistante à la noirceur d'un destin de misère, comme une bonne nature folle, douce et résistante qui perce un sol bétonnée qui s'est imposée à la terre. Gage qu'avec la louve, le destin ne sera pas une fatalité.



On y décèle aussi quelque chose d'enfantin, rappelant le dessin à la craie sur une ardoise grise.



Un travail tendre et soigné.







Et notre pauvre "souillon" dans tout cela?



Comment une louve peut-elle la tirer de ce mauvais choix?



Elle risquerait sans doute l'indigestion à dévorer les mauvais paysans.







La fin est très surprenante et un peu ouverte, faisant encore cogiter les jeunes lectures sur la meilleure mesure à suivre.



Tala la petite fille est-elle heureuse?



Qu'auriez-vous fait et quelle alternative auriez- vous choisi dans pareille situation?

J'ai été très surprise par cet album ! D'abord parce que je m'attendais à un "classique" album sur les bruits du quotidien ( Boum ! Boum ! Tic ! Tac ! ) et voilà que je me retrouve plongée dans une histoire d'amour. Ensuite parce qu'il aborde un sujet rare et souvent délicat dans la littérature jeunesse : l'homosexualité. Avec douceur et sans discours, le livre permet de voir ce thème sous l'angle le plus "humain", ceci est une histoire d'amour.
Lien : http://litterature-jeunesse...

La naissance d'une relation amoureuse est faite de plein de petits bruits, peu importe qui est la personne que l'on aime.



"Boum ! Boum ! : Et autres petits (grands) bruits de la vie" est un album jeunesse dont les illustrations ont un charme fou. Quant au fait d'aborder l'amour par le bruit qui l'entoure, c'est original et poétique.



Petit plus dans le message porté par l'histoire : vous apprendrez, pour ceux qui ne le savent pas déjà, que peu importe de qui vous tombez amoureux - garçon ou fille - les bruits se ressemblent beaucoup d'une relation à l'autre.

Un album vraiment magnifique qui m'a d'abord attiré pour ses illustrations. Tout en nuances de blanc, gris clair, gris nuit, avec des touches de bleu ciel qui ressortent vraiment, les images nous plongent dans la nuit et l'hiver mais avec une certaine douceur. Le travail de Camille Tisserand sur les pelages, les étoffes est fantastique. On retrouve un peu du trait d'Amélie Fléchais (Bergères guerrières notamment pour la BD mais aussi Le Chant de la mer et Brendan et le secret de Kells pour le cinéma d'animation) dans les traits des personnages (rondeur des visages, forme des yeux).

Une fois n'est pas coutume c'est l'illustratrice qui est citée en premier dans les auteurs car c'est de ces illustrations qu'est naît l'album. Catherine Latteux avait en effet flashé sur une illustration de loup qu'avait fait Camille Tisserand et proposé d'écrire une histoire qui lui permettrait de représenter ce personnage.

L'histoire aussi est jolie : celle d'une jeune louve qui trouve un bébé abandonné dans le froid de l'hiver et qui va sauver la fillette en la déposant dans le village le plus proche afin qu'elle soit élevée par les humains. Mais cette jeune louve devenue mère n'oublie pas la petite humaine et décide un jour d'aller voir ce qu'elle est devenue...

On comprendra plus tard que la meilleure des familles est celle qu'on se choisi.

Bravo aux auteures et aux Editions Père Fouettard pour ce bel album.

Un très bel album en noir et blanc qui raconte l'histoire d'une louve qui sauve une petite fille abandonnée dans la forêt... Elle retrouve cette petite fille quelques années plus tard, et la sauvera une seconde fois. L'histoire et jolie mais ce qui fait vraiment le charme de cet album, ce sont les illustrations de Camille Tisserand (rencontrée au Livre sur la Place !), dont on ne peut qu'admirer la finesse ! Une belle découverte.

J'ai découvert par hasard ce livre dans une librairie, la couverture m'avait de suite attirée. Et en le feuilletant, je me suis dit que je ne pouvais pas repartir sans ! C'est un album jeunesse absolument magnifique, une vraie réflexion sur l'imaginaire, la créativité, une ode à la fantaisie et un voyage inoubliable que l'on vit avec cette histoire. C'est l'un de mes gros coups de foudre pour cette année 2018.



Il y a tant à dire et pourtant, je serais très brève. Pourquoi ? Parce que cet album se vit, c'est une expérience à mener soi-même et que tout raconter serait gâcher le plaisir de la découverte et de l'aventure !



Parlons du texte de Catherine Latteux, dans un premier temps. Il est très onirique, il a cette pointe de fantaisie, de charme et de poésie qui m'a de suite séduite. Les mots sont choisis avec soin, autant pour les rimes que leur rythmique, c'est un texte que l'on pourrait facilement lire à haute voix tant il est joli. En plus de cela, il est bien présenté, la typographie n'est ni trop grande, ni trop petite, elle est lisible, le texte joue avec les illustrations, en les contournant, en instaurant un chouette rythme.



Dans un second temps, l'histoire est quant à elle, très sympathique, simple et efficace. Nous découvrons une héroïne qui nous restera mystérieuse et qui pourtant, nous est familière. Ce peut-être soi-même ou sa meilleure amie, il est facile de se mettre à sa place et de se laisser prendre au jeu. Page après page, nous découvrons des créatures fantastiques d'une grande beauté, totalement ancrée entre rêve et réalité, avec une petite pointe d'humour et de fantasy.



Le voyage est initiatique, il nous permet de parler de la créativité, du processus créatif, de ce monde appelé « Imagination », du travail autour de notre imaginaire. Forcément que le sujet me parle en tant qu'apprentie auteur-illustrateur, ça me touche aussi en tant que créatrice. Perdue, notre héroïne subie une panne d'inspiration et compte partir à l'aventure pour remettre en marche cette mécanique de création, le sujet est super bien abordé, je suis restée accrocher jusqu'aux dernières lignes. La fin est touchante et bien amenée, la dernière page fait sourire. C'est un album doudou, très feel-good avec lequel on peut se ressourcer, se plonger à l'infini et n'en être jamais blasé.



Les illustrations pour finir. Elles sont magnifiques. Les couleurs envoient du lourd tant j'ai l'impression d'être dans un rêve, la caractérisation de chaque créature rencontrée est merveilleuse. Le Dragollecorce, le Rorqu'île Boréal, le Païlion, le Fougécureuil... les jeux de mots sont parfaitement respectés et j'ai tellement apprécié découvrir les frimousses aussi terrifiantes que trop mignonnes de ces chimères. Les décors sont très chouettes, simples et parfaitement identifiables, ils donnent du caractère, une ambiance ; les couleurs servent par ailleurs cet effet d'immersion. Je pourrais parler des jeux de textures, de matières, de lumières, les traits, les mélanges de couleurs ; Pauline Berdal possède un style très atypique, très singulier dont je suis complètement fan.



Avec cet album, je découvre le travail des éditions Lumignon que je suivais depuis un bout de temps. J'apprécie leur ligne éditoriale et cette première approche m'a entièrement conquise. Le texte, l'écriture de Catherine Latteux, les illustrations de Pauline Berdal, les chimères, l'histoire, la philosophie et la poésie qui se dégagent de cet album... Chaque élément est soigné, entre rêve et réalité, c'est une belle aventure onirique qui ne cessera de me fasciner.
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Le sujet de l’histoire, choisi par Catherine Latteux, n’est pas anodin et rarement abordé dans la littérature jeunesse. Le syndrome des enfants de la lune (le xeroderma pigmentosum) est une maladie rare et incurable. Le seul moyen d’éviter ses conséquences, est de se protéger du soleil, de ses rayons, de la lumière du jour. C’est ce que font les parents de la petite fille, « une enfant de la lune », décrite par l’auteure dans cet album. Devant nos yeux se déroule une histoire d’amitié entre deux enfants, mais quelle amitié et si bien décrite! Catherine Latteux semble aller chercher ses mots très profondément, au cœur même de la relation exceptionnelle entre les deux amis, et de l’émotion forte qu’ils vivent et qui les unit à jamais. Le texte est peint, très soigneusement, avec tant de délicatesse, de subtilité, de poésie et de tendresse que nous sommes complètement submergés par cette expérience unique de deux enfants qui ont osé défier la maladie en contournant ses interdits, en inventant une vie différente. Des mots doux, riches et ciselés, légers eux-mêmes comme la poussière d’étoiles, illuminent les pages en nous montrant le chemin qu’ils suivent tous les deux dans leur quête du bonheur. Et nous sommes là aussi, les témoins d’un théâtre imaginaire, sur la plage, couverts par des « gouttes de lumière », parmi les dunes, dans les montagnes hivernales, nous nous roulons dans la neige avec eux et nous dansons ensemble sur les pavés au clair de lune… Nous aussi, nous oublions le danger parce que nous sommes ici pour donner vie à nos rêves, à leurs rêves.

Quand je tourne encore et encore les pages de ce livre, un mot me revient sans cesse : la danse. Car cet album est une danse, une danse de l’amitié, de l’imagination, de l’espoir, de la vie. Tout ici est en train de danser : les illustrations, les mots, la mise en page, le jeu de perspectives, les couleurs, la lumière et les ombres – tout est en mouvement perpétuel, transparent dans sa soif de vivre. Quel talent que celui d’Oreli Gouel ! Son pinceau anime tout ce qu’il touche en incarnant chaque sentiment, chaque émotion, chaque pensée des personnages. Toute double page contient une illustration magique qui mérite d’être encadrée et admirée pendant un long moment. La lumière pâle de la lune éclaire toutes les planches en leur donnant à la fois un aspect mystique et lumineux. Lui, un enfant du soleil, en couleurs chaudes et elle, une enfant de la lune, en couleurs froides, se rencontrent dans cet univers imaginaire à mille et une nuances de bleu – et ils dansent, et ils s’envolent vers leur joie, vers leur bonheur, vers leurs rêves… Splendide, hautement symbolique, magnifique à couper le souffle !

Pour ceux qui n’ont pas encore ouvert ce livre, je vous conseille fortement de le lire et de partager cette lecture avec d’autres. Un chef-d’œuvre.

Le début et la fin de la chronique sur mon blog.
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