Citations de Cécilia Armand (164)
Avec toi, je soulevais le monde. Depuis toi, je me contente de le sentir m’écraser.
On s’aimait trop fort, trop douloureusement, nos sentiments faisaient un tel vacarme. En se désirant, on se volait nos sourires, tellement plus que nos larmes.
Si Eliott est le soleil voilé, je suis les larmes et les rêves brisés.
Je n’ai jamais aimé avec passion, c’est probablement pour ça que je pleure raisonnablement.
- Marche avec moi, tout le monde devrait avoir une épaule à frôler, les soirs où il fait sombre là-haut, chuchote-t-il. Seul un être qui a trop aimé peut être torturé.
Ce n’est pas noir ou blanc, bien ou mal. Le gris est la couleur de mes sentiments, c’est là que naissent la trahison et la tromperie.
Je suis né vieux et fatigué, les poumons encombrés par le sang de mes regrets. Ma jeunesse ne fut que cendre, alors que je voulais prendre feu. Je désirais croquer le monde, mais le monde m’a tué.
Les démons de minuit n’attendent jamais réellement que sonne le glas, ils nous hantent chaque matin, chaque nuit.
Je tue des gens, je prends des âmes, je me délecte de la souffrance en corrompant les humains et j'aime respirer l'odeur du sang.
Dès que mes lèvres se posent sur les siennes, tout signe de vie s'envole de son corps. Je suis parcouru d'un frisson quand son âme me traverse pour rejoindre son dernier royaume. La pluie inonde mon visage, je lève les yeux au ciel, amer, pour constater que l'averse a cessé. Je porte ma main à ma joue. Pour la première fois, la Mort verse des larmes de fer sur l'amour.
La pestilence est partout, les gens périssent de faim, d'autres de maladie. Certains ont été écartelés, torturés, comme dans les temps anciens.
— Je… je désire m’y prendre correctement. J’ai peur de te faire du mal, je ne connais que ça. Je suis vierge de sentiments, avoué-je. Je n’ai jamais fait… l’amour.
Il sait pertinemment que j’ai eu des relations avant lui, mais la tendresse et l’affection me sont étrangères. Il me regarde, sans jugement, dépose un baiser sur mes lèvres avant de parler.
— C’est comme le piano, Sari. Ça va lentement et doucement, puis tout s’intensifie. Je suis une partition et tu pourras apprendre sur moi. Il y aura probablement de fausses notes, je te guiderai.
L’amour est pur, il n’a nul besoin d’accessoires, les gens n’ont rien compris. Ils utilisent le mariage telle une démonstration ultime, comme si un témoignage avec un panel de spectateurs était une preuve inaliénable. On invite des observateurs pour que tous puissent confirmer combien ce jour fut parfait quand tout ira mal. C’est indécent, cet étalage de luxure, cette mise en scène à laquelle se prêtent les époux alors qu’il suffirait de quelques dévots pour une union sacrée. C’est d’une hypocrisie sans nom, les couples n’ont besoin de personne pour se lier et surtout pas de se faire un tas de fausses promesses. J’aime les mots, mais les actes sont les plus beaux.
C’est une belle journée pour en finir, un dernier saut dans le vide de mon existence pour conclure une vie douloureuse. Un repos bien mérité pour un soldat qui a perdu toute son armée.
J’ignorais jusqu’à ce soir que les larmes continuaient de couler une fois que le cœur s’était arrêté.
Tous les cris que l’on a trop longtemps retenus finissent par nous bouffer. Ils nous hantent tel un spectre, grignotant notre âme.
Nous faisons du bruit et parlons fort. Certains pensent que c’est un affront pour les morts de sourire dans un cimetière, ils ne comprennent pas à quel point ils ont tort. Ce sont les souvenirs qui les rendent inoubliables, ça les réveille l’espace d’un temps éphémère. Alors j’éclate de rire parce que mon Louis ne peut plus le faire, je savoure la vision de la neige tomber, car ma mère adorait la regarder. C’est à ce moment précis que je me rends compte que je reste pour eux, également. Que ce n’est pas une tragédie d’exister, mais un honneur. Vivre, c’est prolonger leur présence, qui s’est éteinte trop brusquement.
La drogue m’a fait faire des choses innommables ; pour elle, j’ai menti, j’ai volé et… je me suis perdu dans un tas de poudre, le monde sous MDMA est si coloré. On se sent léger et on plane carrément. Les morts sont de nouveau parmi nous et les larmes n’existent plus. Pleurer sous ecstasy, c’est comme rire sous la pluie.
Un jour, on m’a dit que l’amour était une mélodie, et très tôt, j’ai compris que je ne serais jamais doué pour la jouer.
Parfois, j’ai envie de te demander pardon. Je tiens sincèrement à m’excuser de n’avoir été que ça. Un tas de rien, une pile de défauts et une montagne de fautes.