Citations de Céline Chevet (52)
J'ai troqué mon existence paisible pour une nuit sans fin.
Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.
Les regrets tarissent le bonheur ; et nous avons gagné le droit d'être heureux.
Finalement, le temps déchire les âmes comme le vent étire les nuages jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des lambeaux. C’est pour ça que j’aime les tresser, j’ai l’impression de les rendre plus robustes aux aléas du temps. J’ai tort ?
- Regarde le soleil s'étendre à l'infini,
Les perles du temps en égratignent l'azur
Lorsque la flèche crève les nuages.
Mais ne perdons pas espoir,
De nos mains noueuses, nous en ferons des oiseaux
Tressons les nuages!
Une lecture bien surprenante. Il ne faut pas se fier au titre qui est doux et rêveur. Mais l’histoire est tout d’autre. C’est dramatique et d’une noirceur intense. Abstenir. Une lecture que j’ai apprécié à partir de la moitié du livre.
Julian vit au Japon. Métisse, il subit les brimades suite à ses origines mi anglaises mi japonaises. Son ami Souichiro a une sœur dont julian est éperdument amoureux. Cette dernière meurt. Akiko est secrètement amoureuse de Julian va l’aider à éclaircir le mystère de cette disparition. Malédictions, secrets de famille, journal intime.
Les clochettes avaient cessé de tintinnabuler depuis longtemps et le bois s’était calmé comme délesté de toute vie. La nuit, silencieuse, mangeait ses restes d’espoir.
- Je n'ai jamais donné de nom à mon maître, murmura-t-elle entre les râles du combat. J'aurais peut-être dû... On oublie parfois ce qui est le plus important....
- Qu'est-ce qui est le plus important ? lui demandai-je le souffle court.
-D'aimer. Quelle que soit la forme.
Pourtant, en entendant ces hommes et ces femmes qui prêchaient le vivre ensemble, le respect, l'équilibre entre prendre et donner, je ne pouvais qu'admettre leur sagesse. Si nous entamions une guerre contre la Nature, je craignais que nous soyons perdants, même en cas de victoire...
En nous enchaînant l'un à l'autre, nous nous étions libérés. Il était né de cette délivrance un lien immuable qui façonna les années suivantes de la plus sincère et de la plus pure des manières.
Mensonges ! Ne vivons plus dans l'illusion. Il n'y a ni Dieu ni Diable ; l'Homme n'est qu'un animal parmi les autres. Et à ceux qui prônent que le vampire est son antagoniste, détrompez-vous. Il est son maître.
Il y avait des rires. Les rires des enfants, les rires des oiseaux, les blagues des poissons qui faisaient sourire la mer et les bateaux des pêcheurs qui s'esclaffaient en tanguant.
Mais l'on n'est jamais aussi égoïste que lorsqu'on est amoureux.
Tel un pacte, nos silences dans le vent, notre culpabilité malmenée par les embruns, le pardon entre nos paumes, nous avions scellé ce qui devait l’être.
Finalement, le temps déchire les âmes comme le vent étire les nuages jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des lambeaux.
Les bâtonnets d’encens brûlaient dans l’air, lui laissant un goût de cendre dans la bouche. Son amour était perdu. Il ne lui restait plus rien de lui, excepté des souvenirs et des regrets. (Les larmes du kyūbiko)
J'avais fait ce que ma conscience m'avait dicté. C'est ainsi que doit vivre un homme, non ? Sans regret.
Si nous entamions une guerre contre la Nature, je craignais que nous soyons perdant, même en cas de victoire...
- Qu'est-ce qui fait le plus peur ? questionna la fillette en sautant dans les pas de son maître. Les Bêtes, les vampires ou les humains ?
Mais nous avons l'habitude de payer. Nous, les femmes, nous payons toujours pour l'égoïsme des hommes. Au foyer, au travail, au front. Les siècles n'arrangent rien.
J’ai troqué mon existence paisible pour une nuit sans fin. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter.